Il ne faut évidemment pas exagérer l'importance des qualités de Gernsback lui-même, je crois que tout le monde est d'accord. Mais il initie les revues de SF, qui ensuite trouveront des directeurs de bien plus grande valeur, cela ne fait pas de doute. C''est cet ensemble qu'il faut considérer, qui a une histoire claire, avec une progression, pendant qu'il ne se passait tranquillement rien ailleurs. Il a suscité un enthousiasme, trouvé des successeurs (qui lui ont pris sa place…), des concurrents… et dans l'indifférence du "monde littéraire". Bref, ça bouge, il se construit quelque chose, et il n'y a pas besoin de l'imprimatur ou de la bénédiction de je ne sais qui.Gérard Klein a écrit :Je ne le crois honnêtement pas. D'autres revues auraient été créées et Gernsback n'a eu aucun mal à vendre la sienne dès 1929.bormandg a écrit :Entièrement d'accord avec Joe sur ce point.
Sinon, pour en revenir au rôle des "pulps" dans l'apparition de la SF américaine: la SF française existerait-elle sans Fiction, Galaxie (le premier), Satellite et les fanzines?
Ou serait-elle restée un amas de textes isolés, tandis que n'existerait qu'une branche structurée, la branche américaine?
La réponse "non à la première question, ou à la seconde" me paraît tellement évidente et inévitable que je ne sais pas pourquoi je pose la question.
Ce qui, à mes yeux, confirme que la science-fiction a été CRééE par Gernsback sur un terreau réel et important dans lequel Verne, Rosny Aîné, Maurice renard ont leur place, mais qui serait resté vierge sans Gernsback, Campbell, Heinlein et un certain nombre d'autres, et la SFWA.
C'est au Magazine of Fantasy and Science Fiction et à Galaxy et à leurs éditions françaises que la sf française doit le plus et Gernsback n'y a tenu aucune part.
Comme je l'ai déjà écrit (relire mon post à ce sujet), Gernsback a joué un rôle notable, celui de l'homme qui convenait, au bon moment, mais il n'a été nullement l'homme providentiel que l'on nous présente. Son métier principal a été durant l'essentiel de sa vie, de créer des revues (une trentaine dans tous les domaines) pour les revendre. Je ne pense pas que l'histoire américaine de la sf aurait été très différente en son absence. En revanche, Campbell me semble avoir tenu un rôle bien plus important en disciplinant et modernisant un genre qui tournait quelque peu en rond avant lui, et en manifestant une exigence qui a tranformé la sf.
Je ne mésestime pas Gernsback, je le resitue dans son contexte, c'est tout. C'est comme si on disait qu'il a introduit la TSF en Amérique. Il y a joué un rôle non négligrable certes mais cela se serait fait sans lui, à peine différemment.
On peut s'amuser à faire des uchronies, mais les faits sont là, et le catalogue de ta propre collection montre assez où s'est vraiment développée la SF… il faut partir du centre pour définir un concept…
Oncle Joe