Lensman a écrit :
On s'en fout un peu, d'ailleurs, au bout du compte… Qu'il y ait des choses "belles en soi" ou pas, ce n'est pas cela qui va faire à sa place le travail de l'artiste. Je ne vais pas passer mon temps à regarder des paysages, personnellement, ça me lasse vite.
Oncle Joe
Toute la différence entre les jardins à la française et les jardins anglais. La beauté d'un jardin zen aussi, qui n'est accessible que dans son contexte culturel.
Quand on voit ce qu'est le théâtre Kabuki (beaucoup plus "vulgaire" que le théâtre Nô), la notion d'esthétique populaire est un brin vague.
La société éduque l'esthétique des enfants. La notion de "beau absolu", non, j'y crois pas (parce que je suis fondamentalement spinozien, et que je considère que je ne désire pas ce qui est beau, je trouve beau ce que je désire, et on peut guider mon désir.).
On peut pas s'extraire du contexte. A l'école, on nous tend vers certaines représentations esthétiques en littérature/poésie, peinture, musique. C'est le travail des institutions.
C'est ce qui fait que l'art moderne et contemporain est si difficilement accessible. Je dois dire que mon attrait pour cette période, elle tient à mon prof d'art plastique au lycée (je faisais partie de la bande de fous qui se tapait 3h supplémentaires pour une option) qui nous a montré des tas d'autres possibilités. Après, j'ai eu mon propre parcours, mais j'ai eu une initiation, pour sortir de mes habitudes et accéder à autre chose.
La peinture impressionniste ne me fait rien, alors que certains De Staël me stupéfient. Je vais pas dire que les tableaux impressionnistes sont moches (et d'ailleurs, on assiste actuellement à une réévaluation de l'art pompier, si décrié à une époque), mais j'ai plus aucune émotion en les regardant, parce que mes préoccupations sont différentes.
L'exemple du Parthénon est intéressant. Pendant des SIECLES, personne ne s'est préoccupé du Parthénon, ça n'intéressait personne, personne ne se pâmait devant le temple. Il a fallu attendre le XIXe siècle pour que l'Europe s'y intéresse à nouveau.
Ce n'est pas parce que le Parthénon est beau qu'on l'admire, c'est parce qu'on en a fait une valeur du beau, qu'il faut comprendre à travers toute la redécouverte du passé gréco-romain.