Roland C. Wagner a écrit :Lem a écrit :Roland C. Wagner a écrit :Être reconnu par des gens incapables de comprendre ton travail…
J'ai l'impression que tu poses par principe l'incapacité des gens hors-milieu à émettre un commentaire intelligent sur un texte de SF (si je me trompe, dis-le moi).
Mon expérience personnelle, notamment au cours des dix dernières années, suggère que c'est en effet le cas de la majorité d'entre eux.
Mais c'est pas grave, ça n'empêche pas les textes d'exister, ni d'avoir un sens.
Moi qui ne viens pas du fandom, et ai de plus en plus l'envie de le fuir quand je lis ce fil, et ne suis pas quelqu'un de particulièrement cultivé littérairement s'entend, mais suis quelqu'un qui aime bien donner son avis bête et gentil, j'ai envie de vous demander comment vous définissez l'intelligence. Qu'est-ce qu'un commentaire intelligent sur un texte (de SF ou pas, d'ailleurs) ? Par définition, un commentaire sur un texte est totalement dépendant de la culture 1) de la personne qui lit le texte et émet le commentaire (on suppose que c'est la même) 2) des gens auxquels cette personne s'adresse.
Un même lecteur-commentateur ne parlera pas de la même manière d'un bouquin selon qu'il s'adresse à un prof de philo ou à un gamin de dix ans.
Alors, dans l'absolu, ça veut dire quoi un commentaire intelligent ? Et en quoi la critique du Monde était-elle inintelligente ? Elle ne disait pas ce que vous (vous = les membres du fandom, l'anthologiste avait l'air satisfait) aviez envie de lire, c'est ça le problème ?
Question subsidiaire : un commentaire, un texte, un article, un message, une fiction, un essai, truffés de mots inconnus (donc incompréhensibles pour le lecteur) peuvent-ils être intelligents, s'ils sont inintelligibles ?
En clair (sinon, je vais être inintelligible et du coup très bête) : peut-on parler sans tenir compte de celui qui écoute ?
Et du coup, l'une des multiples raisons du désintérêt du "grand public" pour la SF ne serait-elle pas l'abus de néologismes, d'ellipses, d'allusions aux oeuvres antérieures, tout autant si ce n'est plus que l'excès de science ?
A mon modeste niveau, je suis la première à caser les trois lois de la robotique dès que j'écris une nouvelle où il est question de robots. Parce que j'adore Asimov, et que ça me fait bander. Mais si je fais lire ça à quelqu'un qui ne connait pas Asimov, il est évident qu'il passe à côté.
Du coup, les critiques "littéraires" qui analysent des fictions en se référant à Dick, Borgès ou Kafka, donnent l'impression qu'il faut absolument avoir lu Dick Borgès et Kafka pour lire l'antho. Et la majorité des acheteurs de reposer le bouquin. Heureusement que la madame Monde n'a pas fait ça : vous voulez couler Lune d'encre ou quoi ?