Du sense of wonder à la SF métaphysique

Lensman · Message par **Lensman** » dim. nov. 22, 2009 11:53 pm

On revient aux valeurs solides: tout n'est que métaphore sexuelle (faute de vrai sexe, souvent).
Encore que... non, ça ne va pas, la SF devrait avoir un immense succès, à ce compte...
Oncle Joe
PS: cela dit, on rigole, mais attention. Il n'y a déjà pas tellement de nénettes dans le milieu de la SF; alors si en plus, ça donne trop dans la métaphysique, la situation ne va pas s'améliorer...

Le_navire · Message par **Le_navire** » lun. nov. 23, 2009 2:22 am

systar a écrit :
Le_navire a écrit :
systar a écrit :le dualisme invoqué, ce n'est pas celui qui existe entre le bien et le mal.
Heu, où ça ? *un peu perdue*
Ben tu parlais de quel dualisme, dans ton post sur la Fantasy?

Bien/Mal, ou celui de la vraie philo?

celle pour les nuls ! Bien/mal, oui, je me relis, j'aurais dû préciser dès le départ...

PS: cela dit, on rigole, mais attention. Il n'y a déjà pas tellement de nénettes dans le milieu de la SF; alors si en plus, ça donne trop dans la métaphysique, la situation ne va pas s'améliorer...

Toi, toi, tu ne perds rien pour attendre ! Tu vas voir, je te colle dans la cuisine de Heinlein et je t'oblige à faire des macaronis/cheese pour tout le monde...

Et puis on en revient au dualisme : homme/femme, vide/plein, qui a dit qu'il n'y avait pas sexe dans la métaphysique ?

Lem · Message par **Lem** » lun. nov. 23, 2009 3:47 am

Roland C. Wagner a écrit :Le sexe, la drogue et le rock'n'roll ne te paraissent pas de bonnes raisons ?

Certaines nuits, même rassasié par la chair, le nez dans la poudre et le son à fond, on sent le vent du gouffre. Et alors…
Tu sais bien. On écrit de la science-fiction.

systar · Message par **systar** » lun. nov. 23, 2009 11:11 am

Une question, pour être sûrs d'être allés au bout des débats:

la thèse que tu as soutenue, Lem, est donc bien stabilisée dans notre discussion.
Laquelle t'a mené à parler de l' "appétit métaphysique de la société", appétit dont la version basse trouve à se satisfaire (ou appétit dont la satisfaction la plus basse se trouve) dans le paranormal, les ovnis, etc.
On a aussi parlé d'angoisse (le mot est apparu, il n'est pas tout à fait anodin), tu viens aussi de parler du gouffre.

Alors, reprécisons: quelle est la teneur exacte de cet appétit métaphysique, sachant qu'il ne peut être satisfait uniquement ni principalement, ni essentiellement, par:

- la version "basse": paranormal, ovnis, + spiritualités de bric et de broc

- la version haute d'une métaphysique livresque, abstraite, institutionnalisée et constituée par un corpus d'oeuvres extrêmement techniques (Platon, Aristote, Plotin, Pères de l'Eglise, Thomas, Descartes, Leibniz, Kant, Hegel, Fichte, Schelling, Heidegger, Whitehead... jusqu'au tout récent traité sur l'ontologie que Frédéric Nef vient de faire paraître en Folio). Cette forme-là de satisfaction de l'appétit métaphysique ne me semblerait rien expliquer parce qu'elle n'en est pas une (elle ne donne pas de réponses directes, mais plutôt des constructions conceptuelles très fines "qui se méritent", et menacent toujours d'être déceptives dans leur résultat final par rapport à la démarche), et ensuite parce que dans nos sociétés, elle n'est pas statistiquement significative (je ne donnerai pas le chiffre d'étudiants suivant un master ayant à voir avec la métaphysique à la Sorbonne, par exemple, mais ça m'étonnerait qu'on dépasse la centaine).

Qu'en penses-tu?

Le besoin de certitude évoqué par notre Australien préféré?

Lensman · Message par **Lensman** » lun. nov. 23, 2009 11:13 am

Lem a écrit :
Roland C. Wagner a écrit :Le sexe, la drogue et le rock'n'roll ne te paraissent pas de bonnes raisons ?
Certaines nuits, même rassasié par la chair, le nez dans la poudre et le son à fond, on sent le vent du gouffre. Et alors…
Tu sais bien. On écrit de la science-fiction.

Pas tant que ça (je veux dire quantitativement), disent les mauvaises langues. Tu devrais éprouver le vertige métaphysique plus souvent...
Oncle Joe

Roland C. Wagner · Message par **Roland C. Wagner** » lun. nov. 23, 2009 11:25 am

systar a écrit : l' "appétit métaphysique de la société", appétit dont la version basse trouve à se satisfaire (ou appétit dont la satisfaction la plus basse se trouve) dans le paranormal, les ovnis, etc.

Tu as oublié les sectes et religions.

systar · Message par **systar** » lun. nov. 23, 2009 11:37 am

Roland C. Wagner a écrit :
systar a écrit : l' "appétit métaphysique de la société", appétit dont la version basse trouve à se satisfaire (ou appétit dont la satisfaction la plus basse se trouve) dans le paranormal, les ovnis, etc.
Tu as oublié les sectes et religions.

C'était pour voir si tu suivais.

Roland C. Wagner · Message par **Roland C. Wagner** » lun. nov. 23, 2009 11:43 am

systar a écrit :
Roland C. Wagner a écrit :
systar a écrit : l' "appétit métaphysique de la société", appétit dont la version basse trouve à se satisfaire (ou appétit dont la satisfaction la plus basse se trouve) dans le paranormal, les ovnis, etc.
Tu as oublié les sectes et religions.
C'était pour voir si tu suivais.

Toutafé, même qu'il me vient, va savoir pourquoi, une envie de relire Leibniz.

systar · Message par **systar** » lun. nov. 23, 2009 11:44 am

Roland C. Wagner a écrit :
Toutafé, même qu'il me vient, va savoir pourquoi, une envie de relire Leibniz.

C'est déjà ça.

Lem · Message par **Lem** » lun. nov. 23, 2009 11:49 am

Oncle a écrit :Pas tant que ça.

C'est vrai, hélas. Mais dans ces cas-là, il y a toujours ce que disait Gérard, hier : notre interminable banquet.

systar a écrit :Alors, reprécisons: quelle est la teneur exacte de cet appétit métaphysique, sachant qu'il ne peut être satisfait uniquement ni principalement, ni essentiellement, par:
- la version "basse": paranormal, ovnis, + spiritualités de bric et de broc
- la version haute d'une métaphysique livresque, abstraite, institutionnalisée (mais) pas statistiquement significative

Bruno, je suis sûr que tu sais à quel point c'est pour moi une question embarrassante parce qu'elle va me forcer à faire ce que j'essaie d'éviter depuis le début de ce travail sur la métaphysique : postuler quelque chose sur "la société". Enoncer des généralités improuvables au lieu de se concentrer sur mon mini-domaine de compétence. Est-ce que ça vaut le coup ?

systar · Message par **systar** » lun. nov. 23, 2009 12:10 pm

Lem a écrit : Bruno, je suis sûr que tu sais à quel point c'est pour moi une question embarrassante parce qu'elle va me forcer à faire ce que j'essaie d'éviter depuis le début de ce travail sur la métaphysique : postuler quelque chose sur "la société". Enoncer des généralités improuvables au lieu de se concentrer sur mon mini-domaine de compétence. Est-ce que ça vaut le coup ?

OUI.

Mais je te fiche la paix pour le moment; à la limite, la question m'aidait moi, à voir où on en est parvenu, tous ensemble, une fois éliminés les contresens successifs qu'on a faits sur ton travail.

Notons pour le fun que l'autre hypothèse, celle d'une SF dépréciée parce que ludique, qui sollicite une psychanalyse un peu vague (l'enfant joueur, qui dit "on dirait que tu serais... et qu'alors je serais...", et hop par métonymie décomplexée on voit illico en lui un "créateur de mondes"), appellerait, pour être étayée, les mêmes "généralités improuvables" sur la société (et réclamerait notamment qu'on explique pourquoi, nous tous ici, nous avons fait exception à ce rejet massif du jeu créateur au sortir de l'enfance).

In fine, tu finis, je pense, sur une note pascalienne: la SF, "haut-lieu" du "divertissement", ou: art de se détourner des gouffres.

Erion · Message par **Erion** » lun. nov. 23, 2009 12:11 pm

systar a écrit : appellerait, pour être étayée, les mêmes "généralités improuvables" sur la société (et réclamerait notamment qu'on explique pourquoi, nous tous ici, nous avons fait exception à ce rejet massif du jeu créateur au sortir de l'enfance).

Parce que nous sommes des ados décérébrés. Tout simplement.

Et les éléments sociologiques EXISTENT. Bon sang. Suffit juste de sortir les chiffres 2008. Tu regardes qui lit de la SF, et tu as la réponse.

Virprudens · Message par **Virprudens** » lun. nov. 23, 2009 12:14 pm

Lem a écrit :
Roland C. Wagner a écrit :Le sexe, la drogue et le rock'n'roll ne te paraissent pas de bonnes raisons ?
Certaines nuits, même rassasié par la chair, le nez dans la poudre et le son à fond, on sent le vent du gouffre. Et alors…
Tu sais bien. On écrit de la science-fiction.

Ca. Alors ça.
Ca, c'est beau.
Merci, Lem.

Lensman · Message par **Lensman** » lun. nov. 23, 2009 12:15 pm

Versions hautes, versions basses...
En ce qui concerne la SF, en tout cas, pour ma part, j'aime toutes les versions, des plus ringardes aux plus sophistiquées. Ce qui ne m'empêche pas d'avoir mes préférences.
A propos, Lem, concernant les fusées, les extraterrestres et les voitures volantes, tu ne m'as pas précisé si tu les aimais, ou pas...
Oncle Joe

Roland C. Wagner · Message par **Roland C. Wagner** » lun. nov. 23, 2009 12:18 pm

Virprudens a écrit :
Lem a écrit :
Roland C. Wagner a écrit :Le sexe, la drogue et le rock'n'roll ne te paraissent pas de bonnes raisons ?
Certaines nuits, même rassasié par la chair, le nez dans la poudre et le son à fond, on sent le vent du gouffre. Et alors…
Tu sais bien. On écrit de la science-fiction.
Ca. Alors ça.
Ca, c'est beau.
Merci, Lem.

C'est quand même très dix-neuvième.

Il est des nuits de doute, où l'angoisse vous tord,
Où l'âme, au bout de la spirale descendue,
Pâle et sur l'infini terrible suspendue,
Sent le vent de l'abîme, et recule éperdue !
Il est des nuits de doute, où l'angoisse vous tord,
Et, ces nuits-là, je suis dans l'ombre comme un mort.