1) Moi non plus, je n'ai clairement pas lu le même livre que Julien. En particulier cette histoire de nouvelles à chute, parce que seul un texte est "à chute", dans le recueil -- et au passage, je trouve très dommage d'en gâcher l'effet en en racontant la fin dans une critique.
2) Pourquoi ne pas discuter d'une critique ? D'abord, si, une critique est un acte de création -- mais pas de la création d'une fiction. Ensuite, il est intéressant que les autres lecteurs du livre puissent donner leur ressenti sur le livre et sur la critique. Et pour finir, un critique critiqué pourra, s'il le souhaite, comme tout auteur, tenir compte des critiques ultérieurement.
3) Pas d'accord avec toi sur un point, Roland : le ressenti d'un critique m'intéresse, moi, en tant que lectrice (ou spectatrice de films, ou auditrice, etc). On apprend très vite quels sont les critiques dont on partage les goûts ou ceux qui, à l'inverse, descendent en flèche ce qu'on aime. C'est très pratique, je trouve
(mais bon, est-ce que ça s'appelle "critique", ou "chronique" ou "notule" ou "coup de coeur" ou... c'est une autre histoire. Je crois que vous l'avez développée dans un autre fil, mais celui-là je ne l'ai pas lu)
4) pour en revenir à la critique, quand je lis
je me dis que l'auteur (de la critique, pas du recueil) n'aime pas les nouvelles. C'est un lecteur de roman et son avis n'est pas compétent pour juger d'un recueil. (C'est pas grave, hein ! C'est juste que la prochaine fois que je vois une critique de Julien, j'y accorderai plus ou moins de valeur selon qu'il s'agisse d'un roman ou de nouvelles)Seule la novella « Fugues et fragrances au temps du Dépotoir » échappe à ces écueils. Plus longue, plus homogène, l’auteur prend sont temps pour poser un décor efficace, avec un véritable suspense et une conclusion amère. Ce n’est malheureusement pas suffisant pour relever le niveau général.
D'autre part, parler de "joli argumentaire commercial"pour la quatrième de couverture est assez méprisant, de "l'intimité du dernier castrat" donne une idée totalement erronée de la nouvelle en question (etc)
5) et pour en revenir au recueil, que j'ai lu avec grand plaisir (j'avais déjà lu presque tout Debats, en adulte et en jeunesse), mon avis est que Stratégies est un essai largement transformé. A vrai dire, ça n'est pas réellement un essai, puisque Jeanne-A est publiée depuis un certain temps déjà. Par contre, j'ai eu, moi, un peu de mal à rentrer dans la novella dont j'ai trouvé le début elliptique, mais une fois plongée dedans, je me suis régalée autant que dans les autres nouvelles.
Un extrait de ma critique (ou chronique ?) à paraître dans Galaxies :
Et je pense réellement qu'on se prend en pleine gueule nos propres émotions. Du coup, certains lecteurs pourront ne pas le supporter, soit que leurs émotions du moment sont trop flippantes, soit qu'ils n'ont pas l'habitude de cette littérature-miroir (ou qu'ils n'ont pas envie de ça, plus simplement)Jeanne-A Debats joue sur les émotions de ses lecteurs tout en taisant – avec une pudeur étonnante si l'on considère la liberté avec laquelle elle s'empare des thèmes les plus durs – les sentiments des personnages, même lorsqu'ils sont les narrateurs. Du coup, rien ne nous prépare à l'impact, et l'on se prend de plein fouet nos propres peurs, nos propres amours, nos propres rires.
(...)
Stratégies du Réenchantement est un recueil exigeant composé de nouvelles à la fois tendres et acérées. Un livre à ne pas manquer
edit : orthographe, grammaire, faute de copier-coller et style lourdingue