Posté : lun. août 16, 2010 2:44 pm
Si sur les deux premiers points, on ne peut qu'être d'accord (en théorie, puisque je n'ai pas lu le recueil, et par ailleurs, la lourdeur stylistique relève encore du jugement subjectif, on en a mille exemples rien que sur ce forum). Sur le troisième, en revanche, tu es bien trop péremptoire. La vérité d'un texte réside quelque part entre le texte lui-même, dans toute sa complexité (jamais réductible à un sens) et l'esprit du lecteur, avec ses connaissances, ses préjugés, son passé, etc. Il n'y a pas une bonne façon de comprendre un texte, a fortiori un texte de fiction, mais une infinité (il y a en revanche de mauvaises façons de le lire). Le travail du critique (et le petit livre de Barthes cité par Fabien a pour moi été éclairant, ainsi que plusieurs textes de Paul Ricoeur, dont La métaphore vive) est de proposer une interprétation, solidement argumentée, qui prenne en compte des éléments objectifs (les événements narratifs, la construction, le style, les références, etc.) ; c'est de chercher une cohérence, sans pour autant renier ce qui nous appartient en propre, en tant que lecteur, ou critique. On ne peut pas faire dire n'importe quoi à un texte, mais on ne saurait lui attribuer un sens unique. Je me garderais bien, par exemple, d'exiger des lecteurs du petit livre publié l'an dernier chez ActuSF, une "compréhension" du livre qui soit la mienne. Ce ne serait que vanité pure. Et ce serait absurde. L'auteur lui-même n'a aucune autorité : tout ce qu'il peut faire, c'est expliquer quel était son projet, expliciter les références, etc., mais si le lecteur, et le critique, en tirent tout autre chose, ce serait une erreur tragique de les taxer "d'autorité", et séance tenante, d'incompétence. Ce jugement ne peut survenir qu'après réfutation argumentée (ce que je ne trouve pas ici à propos du livre de Debats, ou de celui d'Heinlein, soit dit en passant).Erion a écrit :Quand on parle d'un manque de style, on va pas se mettre à discuter sur ce qu'est un style lourd ou pas lourd (parce qu'il faudrait sortir les dossiers de nos placards, et que ça irait loin).
De même, ozen parle de nouvelles à chute dans le recueil, alors qu'à l'exception d'une seule, il n'y en a pas dans ce recueil.
Enfin, il parle de désespoir, et comme MF l'a dit, ce n'est pas comme ça que ça doit se lire.