CLEER de L.&L. Kloetzer

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Hoêl
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Message par Hoêl » sam. janv. 15, 2011 3:58 pm

Ce qui m'a surtout frappé dans cet aricle , c'est son concept du "easy reading" appliqué à CLEER , je dois être très con car je n'ai pas du tout eu ce sentiment , au contraire , comme avec les autres bouquins de Kloetzer , j'ai troué qu'il ne fallait pas relâcher son attention une seconde , tant les allusions , les références masquées ou à double-sens fourmillent .
Je n'ai lu que quelques pages de Lévy et n'ai pas du tout ressenti cela... sans doute nai-je pas été sensible à sa maîtrise du second degré... quant à Houellebeq , même avec beaucoup de bonne volonté , je ne vois pas de rapport .
"Tout est relatif donc rien n'est relatif !"

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Cachou
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Message par Cachou » sam. janv. 15, 2011 4:01 pm

Hoêl a écrit :Ce qui m'a surtout frappé dans cet aricle , c'est son concept du "easy reading" appliqué à CLEER , je dois être très con car je n'ai pas du tout eu ce sentiment , au contraire , comme avec les autres bouquins de Kloetzer , j'ai troué qu'il ne fallait pas relâcher son attention une seconde , tant les allusions , les références masquées ou à double-sens fourmillent .
Je n'ai lu que quelques pages de Lévy et n'ai pas du tout ressenti cela... sans doute nai-je pas été sensible à sa maîtrise du second degré... quant à Houellebeq , même avec beaucoup de bonne volonté , je ne vois pas de rapport .
Ben Houellebecq, après avoir lu "Extension..." et une partie de "La carte et le territoire", moi bien, beaucoup plus que Kloetzer dont l'écriture ne m'a pas semblé renversante non plus mais qui me semble plus recherchée en tout cas que celle de Houellebecq, très factuelle.

Cibylline

Message par Cibylline » sam. janv. 15, 2011 6:37 pm

Erion a écrit :
dracosolis a écrit : ben on est pas aidé par les mundanes, je vous le dis x_x
Héééé oui.
Ca en dit long sur leurs capacités et l'intérêt de vouloir les séduire. Ca confirme ce que je pense de ce type d'individus, cela étant dit.
Quelqu'un peut définir "mundane", siouplé ?

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Cachou
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Message par Cachou » sam. janv. 15, 2011 6:39 pm

Cibylline a écrit :
Erion a écrit :
dracosolis a écrit : ben on est pas aidé par les mundanes, je vous le dis x_x
Héééé oui.
Ca en dit long sur leurs capacités et l'intérêt de vouloir les séduire. Ca confirme ce que je pense de ce type d'individus, cela étant dit.
Quelqu'un peut définir "mundane", siouplé ?
Si c'est au sens de Spinrad, le seul que je connaisse je dois dire, il s'agit des non-lecteurs de SF. Mais j'ai l'impression que ça va plus loin ici, non? (style: incluant les lecteurs de SF mais de Celuiblablabla et non de ceux qui sont reconnus par le noyau dur du fandom)

Cibylline

Message par Cibylline » sam. janv. 15, 2011 6:44 pm

Tiens, sinon, pour une fois, je suis d'accord avec Olivier : la critique qu'il a linkée est troublante dans son objectif... (mais je pense que le critique n'a pas lu le bouquin)

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Soslan
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Message par Soslan » sam. janv. 15, 2011 7:32 pm

Des volontaires pour poster des commentaires sur le site de l'Express ? (moi j'ai pas lui Cleer, alors 8) ).
"La Lune commence où avec le citron finit la cerise" (André Breton)

http://karelia.over-blog.com/
Et pour ne pas faire que ma propre promo :
http://musardises.moonfruit.fr/

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Message par bormandg » sam. janv. 15, 2011 7:37 pm

Déjà dit pourquoi je ne le ferais pas, meme si j'avais lu Cleer :twisted:
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."

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Message par dracosolis » sam. janv. 15, 2011 8:02 pm

Cachou a écrit :
Cibylline a écrit :
Erion a écrit :
dracosolis a écrit : ben on est pas aidé par les mundanes, je vous le dis x_x
Héééé oui.
Ca en dit long sur leurs capacités et l'intérêt de vouloir les séduire. Ca confirme ce que je pense de ce type d'individus, cela étant dit.
Quelqu'un peut définir "mundane", siouplé ?
Si c'est au sens de Spinrad, le seul que je connaisse je dois dire, il s'agit des non-lecteurs de SF. Mais j'ai l'impression que ça va plus loin ici, non? (style: incluant les lecteurs de SF mais de Celuiblablabla et non de ceux qui sont reconnus par le noyau dur du fandom)
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MF
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Message par MF » sam. janv. 15, 2011 9:06 pm

Heu... quelqu'un a remarqué que ce n'était pas une critique ?
C'est une des chroniques du prix du livre numérique.
Chaque membre du jury doit lire TOUS les livres de la sélection et donner son avis [de lecteur] sur chaque.

Donc, on voit ici à l'œuvre les principes n°1 et n°2 de ce genre de "jury" :
n°1 : j'ai du lire un livre qui m'a déplu -> je le casse parce que je me suis emmerdé
n°2 : j'ai une préférence pour un bouquin -> je casse les autres

Il n'y a ni critique ni appréciation ; juste un rejet.
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

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Lensman
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Message par Lensman » sam. janv. 15, 2011 9:39 pm

MF a écrit :Heu... quelqu'un a remarqué que ce n'était pas une critique ?
C'est une des chroniques du prix du livre numérique.
Chaque membre du jury doit lire TOUS les livres de la sélection et donner son avis [de lecteur] sur chaque.

Donc, on voit ici à l'œuvre les principes n°1 et n°2 de ce genre de "jury" :
n°1 : j'ai du lire un livre qui m'a déplu -> je le casse parce que je me suis emmerdé
n°2 : j'ai une préférence pour un bouquin -> je casse les autres

Il n'y a ni critique ni appréciation ; juste un rejet.
Même comme ça, ça n'explique en rien l'allusion à Dan Brown, Michel Houellebecq, Marc Lévy et Stieg Larsson, qui n'ont rien à voir ni entre eux, ni avec Kloetzer... Je crois que ce type ne dispose pas du sens de discernement, ce qui est farfelu en tant que membre d'un jury littéraire...
Oncle Joe

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MF
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Message par MF » sam. janv. 15, 2011 10:46 pm

Lensman a écrit :Même comme ça, ça n'explique en rien l'allusion à Dan Brown, Michel Houellebecq, Marc Lévy et Stieg Larsson, qui n'ont rien à voir ni entre eux, ni avec Kloetzer... Je crois que ce type ne dispose pas du sens de discernement, ce qui est farfelu en tant que membre d'un jury littéraire...
1°) Ce n'est pas un jury littéraire ; c'est une opération marketing lancée par Sony ; ça se rapproche beaucoup plus d'une téléréalité que du Goncourt

2°) Les participants sont mis en condition par le fait qu'ils ont été "sélectionnés" sur la base d'une chronique de lecture qu'ils ont proposée à BW ; dans leur tête, ce sont des chroniqueurs qui ont de la valeur ; au moins celle que peut leur conférer BW qui, lui, sait ce qui est bon
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

Fifokaswiti
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Message par Fifokaswiti » dim. janv. 16, 2011 1:02 pm

Hoêl a écrit :Ce qui m'a surtout frappé dans cet aricle , c'est son concept du "easy reading" appliqué à CLEER , je dois être très con car je n'ai pas du tout eu ce sentiment , au contraire , comme avec les autres bouquins de Kloetzer , j'ai troué qu'il ne fallait pas relâcher son attention une seconde , tant les allusions , les références masquées ou à double-sens fourmillent .
Pas forcément d'accord mais tu n'as clairement pas tort non plus… Cleer doit se lire à plusieurs niveaux, au moins trois :

1. les aventures de Tran et Audiberti (les histoires en elles-mêmes)
2. la description, le portrait de la situation de cadre dans une boîte du CAC40 (le « corporate »)
3. la partie mystico-métaphysique qui sort du réel (la « fantasie »)

sur chaque page il y a ces trois niveaux, entremêlés.

Le fait est que le premier niveau est d'un accès très simple : on y retrouve une belle enfilade de clichés (entre les personnages-stéréotypes sexistes et les intrigues qui manquent quand même sérieusement d'imagination − « l'épidémie de suicides dans la multinationale », « la multinationale qui tue ses ouvriers agricoles clandestins avec des OGM », « la multinationale qui croise les bases de données médicales et revend le tout aux assureurs », « la multinationale qui déclenche une catastrophe écologique dans une réserve naturelle-forêt vierge primaire »).
Il me paraît tout à fait compréhensible qu'un lecteur s'arrête à ce niveau et n'ait pas envie de creuser plus loin… pour être méchant, ce niveau-là de lecture est analogue à ce que j'attendrais d'une fiction de prime-time sur TF1.

(Sinon le deuxième niveau est spot on, entre le jargon bourré d'anglicismes, les horaires de travail déments, le délitement de la vie privée, l'embrigadement, l'uniforme, la vie dans les transports, la sous-traitance des PPT à Bangalore, etc.

La quête métaphysique, les archanges, tout ça, le troisième niveau en somme, ça m'a royalement ennuyé, mais ce n'est pas la faute du livre, c'est juste que je ne suis pas réceptif à ces thématiques.)

Bref si on fait une lecture superficielle du roman, on peut très bien qualifier Cleer de « easy reading, » et la comparaison avec Dan Brown ou Larsson n'est pas si fausse que ça : des personnages plutôt clichés (tant Langdon que Blomkvist sont des Mary Sues, beaux, intelligents, connus et admirés, beaucoup de succès sexuel), des thématiques pas très originales (mystico-à la con d'un côté, les turpitudes d'une famille richissime − l'argent corrompt − de l'autre), etc.
Pour aller plus loin il faut en avoir envie, saisir les indices, tout ça. Et c'est bien là le problème de la chronique en question (outre qu'elle est prétentieuse comme pas deux) : en critiquant notamment le jargon anglicisant, le lecteur montre qu'il est passé radicalement à côté du sujet du bouquin.

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Cachou
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Message par Cachou » dim. janv. 16, 2011 1:14 pm

Fifokaswiti a écrit :
Hoêl a écrit :Ce qui m'a surtout frappé dans cet aricle , c'est son concept du "easy reading" appliqué à CLEER , je dois être très con car je n'ai pas du tout eu ce sentiment , au contraire , comme avec les autres bouquins de Kloetzer , j'ai troué qu'il ne fallait pas relâcher son attention une seconde , tant les allusions , les références masquées ou à double-sens fourmillent .
Pas forcément d'accord mais tu n'as clairement pas tort non plus… Cleer doit se lire à plusieurs niveaux, au moins trois :

1. les aventures de Tran et Audiberti (les histoires en elles-mêmes)
2. la description, le portrait de la situation de cadre dans une boîte du CAC40 (le « corporate »)
3. la partie mystico-métaphysique qui sort du réel (la « fantasie »)

sur chaque page il y a ces trois niveaux, entremêlés.

Le fait est que le premier niveau est d'un accès très simple : on y retrouve une belle enfilade de clichés (entre les personnages-stéréotypes sexistes et les intrigues qui manquent quand même sérieusement d'imagination − « l'épidémie de suicides dans la multinationale », « la multinationale qui tue ses ouvriers agricoles clandestins avec des OGM », « la multinationale qui croise les bases de données médicales et revend le tout aux assureurs », « la multinationale qui déclenche une catastrophe écologique dans une réserve naturelle-forêt vierge primaire »).
Il me paraît tout à fait compréhensible qu'un lecteur s'arrête à ce niveau et n'ait pas envie de creuser plus loin… pour être méchant, ce niveau-là de lecture est analogue à ce que j'attendrais d'une fiction de prime-time sur TF1.

(Sinon le deuxième niveau est spot on, entre le jargon bourré d'anglicismes, les horaires de travail déments, le délitement de la vie privée, l'embrigadement, l'uniforme, la vie dans les transports, la sous-traitance des PPT à Bangalore, etc.

La quête métaphysique, les archanges, tout ça, le troisième niveau en somme, ça m'a royalement ennuyé, mais ce n'est pas la faute du livre, c'est juste que je ne suis pas réceptif à ces thématiques.)

Bref si on fait une lecture superficielle du roman, on peut très bien qualifier Cleer de « easy reading, » et la comparaison avec Dan Brown ou Larsson n'est pas si fausse que ça : des personnages plutôt clichés (tant Langdon que Blomkvist sont des Mary Sues, beaux, intelligents, connus et admirés, beaucoup de succès sexuel), des thématiques pas très originales (mystico-à la con d'un côté, les turpitudes d'une famille richissime − l'argent corrompt − de l'autre), etc.
Pour aller plus loin il faut en avoir envie, saisir les indices, tout ça. Et c'est bien là le problème de la chronique en question (outre qu'elle est prétentieuse comme pas deux) : en critiquant notamment le jargon anglicisant, le lecteur montre qu'il est passé radicalement à côté du sujet du bouquin.
Le troisième niveau ne m'a pas parlé non plus, et pourtant d'habitude je n'ai rien (ni pour, ni) contre les histoires mystiques.

Le deuxième niveau peut rebuter si on rejette ce type de fonctionnement de l'entreprise. Parce qu'à moins que j'ai loupé des trucs (ce qui est possible, j'ai lu très distraitement les derniers récits), l'entreprise comme elle nous est présentée n'est pas critiquée. Et j'ai du mal avec le fait que l'on érige en modèle non critiquable ce type d'entreprise...

Moi je dois dire que c'est surtout la conjugaison des stéréotypes lourdeaux à la manière de concevoir la vie en entreprise qui m'ont laissée hors du roman.

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Message par Fifokaswiti » dim. janv. 16, 2011 1:40 pm

Cachou a écrit :Le deuxième niveau peut rebuter si on rejette ce type de fonctionnement de l'entreprise. Parce qu'à moins que j'ai loupé des trucs (ce qui est possible, j'ai lu très distraitement les derniers récits), l'entreprise comme elle nous est présentée n'est pas critiquée. Et j'ai du mal avec le fait que l'on érige en modèle non critiquable ce type d'entreprise...
Ce n'est pas critiqué mais ce n'est pas loué non plus, quand même, loin de là. On ne peut pas dire qu'Audiberti nage dans le bonheur.
En fait, j'ai bien fait attention de ne pas dire « réflexion sur la vie en multinationale », parce que ce n'est absolument pas le sujet du bouquin ; c'est un livre qui se passe dans le monde corporate, il n'a pas de « message » à faire passer sur ce monde, il n'a pas vocation à être critique ou inspiré là-dessus, c'est « juste » la toile de fond. On a quand même le droit de situer un bouquin, ou un film, dans un type d'univers particulier, sans s'obliger à en faire une critique… sinon tous les bouquins post-apo devraient être des brûlots anti-apocalypse.

D'ailleurs, s'il s'était agi d'un pamphlet pro- ou anti- « corporate, » j'aurais beaucoup moins apprécié le bouquin[1]. Ç'aurait été, d'une certaine façon, une solution de facilité, que je remercie les auteurs de ne pas l'avoir prise.

(ce qui ne t'enlève pas le droit de ne pas avoir aimé pour cette raison, hein, c'est juste que tu attendais quelque chose de ce bouquin que tu n'y as pas trouvé.)

De façon générale, je trouve ça très intéressant de lire ou faire un livre dans un cadre fixé. Par exemple, un récit qui se passerait dans une société fasciste et raciste, et qui raconterait la vie de gens « ordinaires » ou non dans cette société, mais sans pour autant que l'auteur se sente obligé de faire un livre engagé anti-raciste (parce que bon, on le sait, hein, que le racisme c'est mal, non ?) Juste, ben, utiliser ce background comme point de départ pour inventer une histoire, déplacer le lecteur dans un autre monde, tirer les conséquences des règles que l'on s'est imposé… Ça a un certain intérêt, et tant pis pour ceux qui veulent que tout bouquin soit porteur d'une « vérité universelle » ou d'un « message. » (J'aime pas les romans à message. Je trouve ça hypocrite. L'auteur, qui est le dieu créateur omnipotent de son œuvre, n'est pas en position de « démontrer » quoi que ce soit, car il lui suffit de, et ne peut que, décréter que les choses sont d'une façon ou d'une autre.)

[1] déjà que je ne l'ai pas trouvé génial… mais c'est assez intéressant de se retrouver dans la situation de défendre un bouquin que je n'ai pas vraiment aimé.

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Message par Cachou » dim. janv. 16, 2011 1:58 pm

(alors je vais encore t'en donner l'occasion ^_^)
Fifokaswiti a écrit : Ce n'est pas critiqué mais ce n'est pas loué non plus, quand même, loin de là. On ne peut pas dire qu'Audiberti nage dans le bonheur.
En fait, j'ai bien fait attention de ne pas dire « réflexion sur la vie en multinationale », parce que ce n'est absolument pas le sujet du bouquin ; c'est un livre qui se passe dans le monde corporate, il n'a pas de « message » à faire passer sur ce monde, il n'a pas vocation à être critique ou inspiré là-dessus, c'est « juste » la toile de fond.
Je ne sais pas si c'est juste un cadre. Je prends pour exemple ce que je connais, pour dire (un peu) moins de bêtises: quand j'étais dans la multinationale où je travaillais, j'étais au service clientèle, je passais mes journées au téléphone, monitorée par un "tuteur" au départ, mes chiffres repris et analysés par le système ensuite (on annonçait même qui avait pris plus de clients au téléphone, des trucs comme ça, à la fin de la semaine - et ceux qui passaient trop de temps avec le client - des banques qui demandaient comment effectuer des transferts de millions et milliards d'euros, chose qui mérite que l'on s'attarde pour l'expliquer si elle n'est pas comprise je pense - avaient droit à de nouveaux monitorings pour apprendre comment être plus... efficaces). Ce travail-là est pénible, très pénible, demandant, fatigant et on en ressort écœurés par la manière dont on doit calculer le temps avec le client, etc. Or, on se retrouve ici avec des personnes (des femmes à la voix ET à l'allure sexy pour le côté stéréotypes dont on avait déjà parlé ^_^) qui sont très satisfaites de leur boulot alors qu'elles se retrouvent avec des contraintes encore plus dures que celles que j'ai dus subir, et qui ne semblent pas le vivre mal. Dans l'entreprise où j'étais, on ne faisait pas ce type de boulot plus d'un an à la suite parce que les gens craquaient et partaient ou étaient promus à un autre job... Là, les personnes le vivent de manière calme et la raison du suicide se situe tout à fait ailleurs...

Mais ce n'est pas la partie qui m'avait le plus fait tiquer. Par exemple, prends l'explication au début de la p.48 (si tu as encore le livre). Je n'ai pas réussi à déterminer si c'était ironique ou pas, dans le sens que je n'ai rien trouvé autour de ce discours ou après dans le livre qui démente le fait que ce qui y est expliqué est la bonne solution pour améliorer le rendement du service. Et si ce n'est pas dit ironiquement, ça ressemble diablement à une validation du système actuel de délocalisation pour augmentation de rendements, non? Je dois dire que c'est avec ce passage-là que j'ai cessé de croire au "décor" pour me demander si l'auteur ne nous présentait pas une entreprise du type qui fonctionne comme les entreprises devraient fonctionner aujourd'hui pour être efficaces et rentables (et donc en admettant que cette manière de faire est celle qu'il faut adopter).

Je ne dis donc pas que dans tout bouquin il y a un message ^_^, mais que j'ai eu l'impression d'en trouver un par rapport à ce type d'entreprise ici.

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