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Sans nouvelles de Gurb, Eduardo Mendoza
Posté : jeu. déc. 30, 2010 12:09 am
par Cachou
Je suis tombée par hasard sur ce petit livre humoristique. Sans nouvelle de Gurb raconte l'histoire de deux extra-terrestre qui arrivent sur terre et débute ainsi::
Sans nouvelles de Gurb a écrit :Le 9 de ce mois
0 h. 01 (heure locale) Atterrissage sans difficulté. Pro¬pulsion conventionnelle (amplifiée). Vitesse d'atterrissage : 6,30 de l'échelle conventionnelle (restreinte). Vitesse au moment de l'atterrissage : 4 de l'échelle Infra-Ul ou 9 de l'échelle Molina. Cubication : AZ-0,3.
Lieu de l'atterrissage : 63Q (11B) 28476394783639473 937492749.
Dénomination locale du lieu de l'atterrissage : Sardanyola.
7 h. 00 Conformément aux ordres donnés (par moi), Gurb se prépare à prendre contact avec les formes de vie (réelles et potentielles) de la région. Étant donné que nous voyageons sous une forme incorporelle (intelligence pure-facteur analytique 4800), je décide qu'il adoptera un corps analogue à ceux des habitants de la zone. Objectif : de pas attirer l'attention de la faune autochtone (réelle et potentielle). Après consultation du Catalogue Astral Terrestre Indicatif des Formes Assimilables (CATIFA), je choisis pour Gurb l'apparence de l'être humain dénommé Madonna.
Comment résister à ça? Et c'est du même acabit pendant tout le (très court) roman.
Cependant, j'ai quand même un petit bémol à émettre. Toute amusante, pertinente et piquante qu'elle soit, cette histoire m'a moins fait rire après 60-70 pages, parce que (comme souvent pour moi dans le cas de romans humoristiques), j'ai trouvé que les blagues commençaient à tourner en rond et du coup elle tombaient à plat et me faisaient moins rire.
Mais je suis sûre que pour ceux qui aiment les romans humoristiques, ce livre doit être savoureux de bout en bout.
Mon avis plus détaillé
ici.
Posté : jeu. déc. 30, 2010 9:28 am
par bormandg
Sais pas pourquoi, j'ai dû le laisser tomber (il y a longtemps) au bout de quelques chapitres, et je me dis depuis, à chaque fois qu'il me repasse dans les mains, que je devrais essayer de le lire jusqu'au bout. Mais c'est vrai que j'ai lu (et aimé) il y a longtemps
Pardon, vous n'avez pas vu ma planète? de Bob Ottum et j'ai vraiment eu l'improssion d'un remake médiocre.
Posté : jeu. déc. 30, 2010 10:23 am
par MF
Pardon, vous n'avez pas vu ma planète ? est une des merveilles de la SF humoristique
(ainsi qu'un bel hommage à la publication des nouvelles de SF dans Playboy et consorts) ; il est difficile de faire mieux.
Posté : jeu. déc. 30, 2010 10:26 am
par Lensman
MF a écrit :Pardon, vous n'avez pas vu ma planète ? est une des merveilles de la SF humoristique
(ainsi qu'un bel hommage à la publication des nouvelles de SF dans Playboy et consorts) ; il est difficile de faire mieux.
Je confirme...
En revanche, on l'a souvent dit, mais il vaut mieux le répéter: il faut absolument fuir l'adaptation télévisuelle qui en a été faite...
Oncle Joe
Posté : ven. déc. 31, 2010 9:53 am
par dracosolis
bon, sauf que "pardon vous n'avez pas vu ma planète" ne sert pas les mêmes objectifs que sin noticias de gurb...
ensuite, faut avoir une vraiment très bonne culture barcelonnaise pour bien capter toute la méchanceté de ce roman, sa charge politique et son intention satirique...
pour une hispaniste à forte coloration catalane comme moi c'est juste un enchantement
cela dit le monsieur s'est rendu coupable de deux ou trois autres romans "policiers" pas tout à fait aussi "exercice de style" qui sont de vraies merveilles et de très bonne peinture du Barcelonne post franco.
Mendoza est un Grand
Posté : ven. déc. 31, 2010 10:33 am
par arsenie
dracosolis a écrit :
cela dit le monsieur s'est rendu coupable de deux ou trois autres romans "policiers" pas tout à fait aussi "exercice de style" qui sont de vraies merveilles et de très bonne peinture du Barcelonne post franco.
Mendoza est un Grand
Merci pour l'info, qui m'intéresse bien pour de nombreuses fanas de Barcelone
... stp, tu te souviens des titres? ci! ( j'aime plus un avis perso qu'une recherche gogolesque)
Posté : ven. déc. 31, 2010 10:52 am
par MF
dracosolis a écrit :bon, sauf que "pardon vous n'avez pas vu ma planète" ne sert pas les mêmes objectifs que sin noticias de gurb...
ensuite, faut avoir une vraiment très bonne culture barcelonnaise pour bien capter toute la méchanceté de ce roman, sa charge politique et son intention satirique...
Comme, je le crois, il n'est pas inutile de disposer d'une bonne culture new-yorkaise et d'une connaissance des codes et rites de l'édition journalistique de la grosse pomme des années 50-60
(et je ne revendique ni l'une ni l'autre) pour apprécier tout le sel ironique de
Pardon vous n'avez pas vu ma planète ?
Ce qui n'empêche pas l'humour de porter le roman, de bout en bout, indépendamment, de sa charge d'auto-dérision.
Il peut se lire à plusieurs niveaux et sa force est, justement, d'être agréable et de paraître complet à chacun de ces niveaux.
Un peu comme
En attendant le bus galactique. Non ?
Posté : ven. déc. 31, 2010 5:36 pm
par dracosolis
MF a écrit :dracosolis a écrit :bon, sauf que "pardon vous n'avez pas vu ma planète" ne sert pas les mêmes objectifs que sin noticias de gurb...
ensuite, faut avoir une vraiment très bonne culture barcelonnaise pour bien capter toute la méchanceté de ce roman, sa charge politique et son intention satirique...
Comme, je le crois, il n'est pas inutile de disposer d'une bonne culture new-yorkaise et d'une connaissance des codes et rites de l'édition journalistique de la grosse pomme des années 50-60
(et je ne revendique ni l'une ni l'autre) pour apprécier tout le sel ironique de
Pardon vous n'avez pas vu ma planète ?
Ce qui n'empêche pas l'humour de porter le roman, de bout en bout, indépendamment, de sa charge d'auto-dérision.
Il peut se lire à plusieurs niveaux et sa force est, justement, d'être agréable et de paraître complet à chacun de ces niveaux.
Un peu comme
En attendant le bus galactique. Non ?
yep
ben c'est la force de "pardon"
sin noticias est une énorme private joke à l'échelle d'une ville (quand même^^), ça peut faire chier, je le conçois
(voir la série de chutes dans les numerosos chantiers ouverts par les diverses compagnies catalanes d'entretien, ou les piques lancées au psoe du coin, ou la composition de l'eau de la fontaine)
pour les romans :
j'ai lu ces quatre là
# La Verdad sobre el caso Savolta (1975 ; La Vérité sur l'affaire Savolta, Flammarion, 1987)
# El Misterio de la cripta embrujada (1979 ; Le Mystère de la crypte ensorcelée, Seuil, 1982)
# El Laberinto de las aceitunas (1982 ; Le Labyrinthe aux olives, Seuil, 1985)
# La Ciudad de los prodigios (1986 ; La Ville des prodiges, Seuil, 1988)
(les quatre premiers)
ce sont des bijoux
sinon quand on aime le polar (catalan la référence incontournable c'est manuel vasquez Montalban et son inénarrable Pepe Carvalho
mention spé à :
asesinato al comite central
el delantero centro fue asesinado al atardecer
los pajaros de bangkok
surement traduits
chez point je crois avoir vu passer au moins l'un d'entre eux)
Posté : ven. déc. 31, 2010 5:45 pm
par Cachou
Je ne connais pas du tout l'Espagne ou la ville, mais j'ai quand même compris qu'il se moquait de pas mal de choses (dont on pourrait se moquer ici aussi d'ailleurs) hein ^_^.
Posté : ven. déc. 31, 2010 6:25 pm
par Omnibus
Concernant Pardon, vous n'avez pas vu ma planète, il faut aussi signaler que la couverture de l'édition française est un véritable enchantement, qui me rend heureux chaque fois que je la croise. Ça ajoute considérablement au plaisir.
Posté : ven. déc. 31, 2010 8:46 pm
par arsenie

merci à tous, pour me redonner la joie de lire pour 2011!
Posté : sam. janv. 01, 2011 11:10 am
par Jean-Claude Dunyach
Je plussoie Draco, Mendoza est un grand et "La ville des prodiges" a gagné le Médicis étranger en son temps, crois-je. Pour un Catalan de souche comme moi, amoureux de Barcelonne, c'est un must absolu.
Quant à Montalban, un autre de mes favoris, il est traduit (putôt bien) en 10/18. Cadeau Bonus : ses boquins sont bourrés de recettes de cuisine locale à essayer.
Bonne année 2011 à vous tous,
Posté : sam. janv. 01, 2011 11:24 am
par dracosolis
ah oui "l'arroz con mejillones" est une merveille, ma mère les a toutes tentées les uns après les autres, ce fut un succès
j'oubliais l
a rosa de Alejandia
très dur, touchant et drôle...
(euh en fait on peut dire ça de tous les Montalban^^)
(enfin les carvalho parce que souvent les autres sont seulement TRES DURS)
Posté : sam. janv. 01, 2011 11:28 am
par Lensman
dracosolis a écrit :ah oui "l'arroz con mejillones" est une merveille, ma mère les a toutes tentées les uns après les autres, ce fut un succès
Et quand tu tentes, toi? ...
Oncle Joe
Posté : sam. janv. 01, 2011 11:51 am
par dracosolis
Lensman a écrit :dracosolis a écrit :ah oui "l'arroz con mejillones" est une merveille, ma mère les a toutes tentées les uns après les autres, ce fut un succès
Et quand tu tentes, toi? ...
Oncle Joe
moi je suis en mode célib et heureuse de l''être, c'est pas pour me poser à moi-même la question taraudante que se posent 99 pour cent des filles en ce bas monde : qu'est-ce qu'on bouffe ce soir ?
en général je me réponds "ah tiens y'a queud dans le frige ? super ! let's café au lait tartines"
ah et je me suis jamais éclatée dans la cuisine
le seul truc que j'aime faire ce sont les "corvées de gras" :
(à plusieurs, dans une ambiance festive à base d'armagnac et de bordeaux à volonté on assassine une vingtaine de canards avant d'en faire des trucs sublimes en bocaux ET PERSONNE NE SONGE à manger quoi que ce soit encore trois semaines plus tard parce qu'on a passé 48 heures dans la graisse^^. Après les placards sont plein et les chats ne nous quittent plus d'une semelle)