Pour une approche quantique de la SF par Claude Ecken

Modérateurs : Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m

Avatar du membre
MF
Messages : 4466
Enregistré le : jeu. déc. 28, 2006 3:36 pm
Localisation : cactus-blockhaus

Message par MF » lun. janv. 24, 2011 3:59 pm

Fabien Lyraud a écrit :D'après ce que disent Erion et Lem, Claude explique de manière complexe une chose simple.
En réalité, Claude Ecken fait l'inverse : il explique d'une manière simple une chose complexe.
La quincaillerie est une condition nécessaire mais non suffisante.
Le sense of wonder est une condition nécessaire à la SF mais non suffisante.
Dit comme ça c'est tout de suite beaucoup plus simple.
Après définir les conditions suffisantes, là on doit avoir une réflexion plus intéressante. Allez chercher du coté de Charles Sanders Peirce et ses systèmes ternaires me paraît une piste plus prometteuse que la métaphore quantique.
Bon, alors, de mon point de vue d'observateur, ça a à peu près autant à voir avec l'article d'Ecken que la culture du palmier -dattier a à voir avec l'économie de la mafia russe au Spitzberg.

Quoique ? faut s'attendre à tout avec les russes...
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

Avatar du membre
bormandg
Messages : 11906
Enregistré le : lun. févr. 12, 2007 2:56 pm
Localisation : Vanves (300 m de Paris)
Contact :

Message par bormandg » lun. janv. 24, 2011 4:03 pm

MF a écrit : Quoique ? faut s'attendre à tout avec les russes...
Pourquoi, ils sont quantiques et soumis à l'incertitude d'Heisenberg?
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."

Avatar du membre
MF
Messages : 4466
Enregistré le : jeu. déc. 28, 2006 3:36 pm
Localisation : cactus-blockhaus

Re: Pour une approche quantique de la SF par Claude Ecken

Message par MF » lun. janv. 24, 2011 4:22 pm

Lem a écrit :Que veut démontrer Claude ? Que la SF n'est pas réductible à une collection d'objets (quincaillerie) ? Qu'elle n'est pas la seule à produire du sense of wonder ? Est-ce la même chose ? MF a son opinion :
Heu... non, non. Je t'assure.
Je n'ai pas d'opinion sur ce "que veut démontrer Claude".
C'est uniquement toi qui pars de ce présupposé qu'il voudrait démontrer que la SF n'est pas réductible à... quelque chose.
Il ne semble, qu'à ce moment du texte, Claude ne parle pas de la SF, mais de la "définition de la SF".
Même si ça me fait mal au cul de le dire, la carte n'est pas le territoire...
Lem a écrit :
MF a écrit :1 °) "En schématisant beaucoup, une vision corpusculaire de la SF s'attache aux lézards à gros seins." [la quincaillerie]
2 °) "Se limiter à cette seule définition impose de ranger dans le corpus tout ce qui comporte un lézard à gros seins."
Où est le problème de raisonnement ?
Le problème est dans le point 3 que tu ne reconstitues pas mais qui conclut cette partie du raisonnement de Claude : "S'il faut ranger dans le corpus tout ce qui comporte un LAGS, les LAGS en sont pas une définition pertinente puisqu'il y en a aussi dans Harlequin". Comme je l'ai dit dans mon post de départ, Claude saute directement à la conclusion. La non-appartenance de Harlequin et de Clancy n'est pas déduite de ses prémisses ; elle est posée. Dans ce papier, il va de soi que Harlequin et Clancy ne peuvent être de la SF et c'est cette évidence qui "prouve" l'impossibilité de définir par les objets.
Reprenons les termes exacts : "Se limiter à cette seule définition impose de ranger dans le corpus tout ce qui comporte un seul ou l'autre de ces éléments. De ce point de vue, il existe des romans sentimentaux de SF, pas seulement dans Harlequin, des comédies et des récits pour la jeunesse dont la liste serait interminable et qui relèvent autant de la SF que la verroterie de la bijouterie – ce qui n'empêche pas d'en faire commerce avec les plus naïves franges de consommateurs, généralement enfants, qui peuvent aussi être grands."

Le " il existe des romans sentimentaux de SF" va exactement à l'envers de ce que tu prétends. Ça n'exclue pas de la SF des romans Harlequin dans lesquels il y aurait des LAGS.
Ça oblige juste celui qui ferait sienne la définition posée plus avant à admettre dans SA science-fiction un roman d'amour à l'eau de rose entre un lézard à gros sein et une princesse avec un petit poney.

En gros, c'est ce qu'Erion t'a répété pendant quelques mois : tu ne peux pas exclure d'un corpus basé sur des objets des œuvres ridicules dès lors qu'elle contiennent lesdits objets... au motif qu'elles seraient ridicules.
Modifié en dernier par MF le lun. janv. 24, 2011 4:53 pm, modifié 1 fois.
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

Avatar du membre
Erion
Messages : 5025
Enregistré le : sam. oct. 21, 2006 10:46 am

Re: Pour une approche quantique de la SF par Claude Ecken

Message par Erion » lun. janv. 24, 2011 4:33 pm

Lem a écrit : Or… ce qui est tenu pour évident, dans ce cas, c'est précisément ce qu'il faut démontrer. Pourquoi Harlequin et Clancy ne sont-ils pas de la SF ? On encore : Harlequin et Clancy ne sont-ils jamais de la SF ? Sur le fil M, je me souviens qu'Erion défendait mordicus l'appartenance de la Soupe aux choux. Ce film est-il de la SF ? On ne peut pas à la fois dire qu'il n'existe pas de définition fiable de la SF et se comporter dans son raisonnement pour en trouver une comme si on en avait déjà une, qui permette de trier les œuvres à coup sûr. Parce que dans ces cas-là, la seule conclusion à laquelle on peut parvenir, c'est son point de départ.
Là où, à mon avis, tu fais une erreur, c'est que Claude a une approche méthodologique. Il dit, en gros : "Si on essaie de faire une définition de la SF par ses objets (quincaillerie, sense of wonder), on devra le faire en incluant des oeuvres qui ont une apparence de quincaillerie, et en excluant des oeuvres qui ont du sow, ce qui va poser problème".
Il s'interroge sur la pertinence de cette quincaillerie dans le cadre d'une définition. Le simple fait de constater que ça va poser problème l'incite à concevoir une autre approche qui, lui semble + pertinente.

C'est pourquoi il écrit : "Peut être faudra-t-il un jour reconsidérer tous les démarquages du western ou du polar, de l'aventure en général, qui sont assimilés à la science-fiction, ce qui inclurait Star Wars et de grands pans du space opéra, et même Terminus, les étoiles de Bester, inspiré de Dumas. On devine les réticences et les discussions sans fin à la seule idée de déplacer le curseur dans un sens ou dans l'autre"

Ce que Ecken remet en cause, ce n'est ni la quincaillerie, ni le sow, c'est le fait de définir la SF PAR sa quincaillerie ou le sow. Il considère que ce n'est pas pertinent et qu'il faut chercher autrement.
Autrement dit, si on veut définir la SF par ses objets, alors il faut statuer sur les romans sentimentaux ou les thrillers pour savoir ce qu'il en est vraiment. Il ne préjuge pas, il dit juste qu'une définition par ce moyen demande de s'interroger sur ces oeuvres-là pour être une définition cohérente. C'est pourquoi il préfère avoir une autre approche, qu'il juge plus pertinente (mais rien ne t'interdit de vouloir faire une définition par les objets en tenant compte de "la soupe aux choux" des romans sentimentaux de SF, etc...).
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/

Lem

Re: Pour une approche quantique de la SF par Claude Ecken

Message par Lem » lun. janv. 24, 2011 4:35 pm

MF a écrit :Se limiter à cette seule définition impose de ranger dans le corpus tout ce qui comporte un seul ou l'autre de ces éléments. De ce point de vue, il existe des romans sentimentaux de SF, pas seulement dans Harlequin, des comédies et des récits pour la jeunesse dont la liste serait interminable et qui relèvent autant de la SF que la verroterie de la bijouterie"

Le " il existe des romans sentimentaux de SF" va exactement à l'envers de ce que tu prétends. Ça n'exclue pas de la SF des romans Harlequin dans lesquels il y aurait des LAGS.
En effet. Et maintenant relisons le même passage souligné autrement :

Se limiter à cette seule définition impose de ranger dans le corpus tout ce qui comporte un seul ou l'autre de ces éléments. De ce point de vue, il existe des romans sentimentaux de SF, pas seulement dans Harlequin, des comédies et des récits pour la jeunesse dont la liste serait interminable et qui relèvent autant de la SF que la verroterie de la bijouterie
Le "qui relève autant de la SF que la verroterie de la bijouterie" va exactement dans le sens de ce que j'avance. Le problème, c'est que c'est dans la même phrase. Je maintiens que le raisonnement de Claude à cet endroit est… quantiquement flou.

Lem

Re: Pour une approche quantique de la SF par Claude Ecken

Message par Lem » lun. janv. 24, 2011 4:47 pm

Erion a écrit :Là où, à mon avis, tu fais une erreur, c'est que Claude a une approche méthodologique.
Ça ne me pose aucun problème. Moi non plus, comme tu sais, je ne crois pas qu'on puisse définir la SF par ses objets. Je ne fais que noter, en toute amitié, les failles logiques du raisonnement et ses imprécisions.

Avatar du membre
MF
Messages : 4466
Enregistré le : jeu. déc. 28, 2006 3:36 pm
Localisation : cactus-blockhaus

Re: Pour une approche quantique de la SF par Claude Ecken

Message par MF » lun. janv. 24, 2011 4:51 pm

Lem a écrit :
MF a écrit :Se limiter à cette seule définition impose de ranger dans le corpus tout ce qui comporte un seul ou l'autre de ces éléments. De ce point de vue, il existe des romans sentimentaux de SF, pas seulement dans Harlequin, des comédies et des récits pour la jeunesse dont la liste serait interminable et qui relèvent autant de la SF que la verroterie de la bijouterie"

Le " il existe des romans sentimentaux de SF" va exactement à l'envers de ce que tu prétends. Ça n'exclue pas de la SF des romans Harlequin dans lesquels il y aurait des LAGS.
En effet. Et maintenant relisons le même passage souligné autrement :

Se limiter à cette seule définition impose de ranger dans le corpus tout ce qui comporte un seul ou l'autre de ces éléments. De ce point de vue, il existe des romans sentimentaux de SF, pas seulement dans Harlequin, des comédies et des récits pour la jeunesse dont la liste serait interminable et qui relèvent autant de la SF que la verroterie de la bijouterie
Le "qui relève autant de la SF que la verroterie de la bijouterie" va exactement dans le sens de ce que j'avance. Le problème, c'est que c'est dans la même phrase. Je maintiens que le raisonnement de Claude à cet endroit est… quantiquement flou.
Je ne crois pas que ce soit flou. Je crois que c'est juste un problème d'observateur. Où de métalangage, comme tu préfères.

Ce que j'ai compris, c'est la chose suivante :
hypothèse a) Il existe quelque chose qui se nomme SF
hypothèse b) La SF est "corpusculaire", sa définition s'appuyant sur les caractéristiques des textes : les objets qu'ils contiennent
c) SI on fait cela (le si est important, c'est le "Se limiter à cette seule définition impose...") on arrive à une contradiction (celle que tu soulèves)
d) DONC une des hypothèses est fausse.

Typiquement une démonstration par l'absurde.
C'est ce qui permet de dire que la seule définition "corpusculaire" ne permet pas de rendre compte de l'ensemble des effets de la SF (et si l'on admet qu'il existe quelque chose qui se nomme SF)
C'est tout (pour ce paragraphe là) et c'est déjà pas mal.
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

Avatar du membre
Le_navire
Messages : 2341
Enregistré le : lun. févr. 12, 2007 4:15 pm
Localisation : Au milieu.

Re: Pour une approche quantique de la SF par Claude Ecken

Message par Le_navire » lun. janv. 24, 2011 5:04 pm

Erion a écrit :
Lem a écrit : Or… ce qui est tenu pour évident, dans ce cas, c'est précisément ce qu'il faut démontrer. Pourquoi Harlequin et Clancy ne sont-ils pas de la SF ? On encore : Harlequin et Clancy ne sont-ils jamais de la SF ? Sur le fil M, je me souviens qu'Erion défendait mordicus l'appartenance de la Soupe aux choux. Ce film est-il de la SF ? On ne peut pas à la fois dire qu'il n'existe pas de définition fiable de la SF et se comporter dans son raisonnement pour en trouver une comme si on en avait déjà une, qui permette de trier les œuvres à coup sûr. Parce que dans ces cas-là, la seule conclusion à laquelle on peut parvenir, c'est son point de départ.
Là où, à mon avis, tu fais une erreur, c'est que Claude a une approche méthodologique. Il dit, en gros : "Si on essaie de faire une définition de la SF par ses objets (quincaillerie, sense of wonder), on devra le faire en incluant des oeuvres qui ont une apparence de quincaillerie, et en excluant des oeuvres qui ont du sow, ce qui va poser problème".
Il s'interroge sur la pertinence de cette quincaillerie dans le cadre d'une définition. Le simple fait de constater que ça va poser problème l'incite à concevoir une autre approche qui, lui semble + pertinente.

C'est pourquoi il écrit : "Peut être faudra-t-il un jour reconsidérer tous les démarquages du western ou du polar, de l'aventure en général, qui sont assimilés à la science-fiction, ce qui inclurait Star Wars et de grands pans du space opéra, et même Terminus, les étoiles de Bester, inspiré de Dumas. On devine les réticences et les discussions sans fin à la seule idée de déplacer le curseur dans un sens ou dans l'autre"

Ce que Ecken remet en cause, ce n'est ni la quincaillerie, ni le sow, c'est le fait de définir la SF PAR sa quincaillerie ou le sow. Il considère que ce n'est pas pertinent et qu'il faut chercher autrement.
Autrement dit, si on veut définir la SF par ses objets, alors il faut statuer sur les romans sentimentaux ou les thrillers pour savoir ce qu'il en est vraiment. Il ne préjuge pas, il dit juste qu'une définition par ce moyen demande de s'interroger sur ces oeuvres-là pour être une définition cohérente. C'est pourquoi il préfère avoir une autre approche, qu'il juge plus pertinente (mais rien ne t'interdit de vouloir faire une définition par les objets en tenant compte de "la soupe aux choux" des romans sentimentaux de SF, etc...).
Pour autant que je puisse en rapprocher les interventions et les discussions avec Claude, y compris lors de débats publics où le sujet a été abordé quelques fois, il me semble que l'analyse d'Erion correspond parfaitement au discours de l'auteur et que son interprétation devrait lui convenir.
"Ils ne sont grands que parce que vous êtes à genoux"

Lem

Re: Pour une approche quantique de la SF par Claude Ecken

Message par Lem » lun. janv. 24, 2011 5:21 pm

MF a écrit :hypothèse a) Il existe quelque chose qui se nomme SF
hypothèse b) La SF est "corpusculaire", sa définition s'appuyant sur les caractéristiques des textes : les objets qu'ils contiennent
c) SI on fait cela (le si est important, c'est le "Se limiter à cette seule définition impose...") on arrive à une contradiction (celle que tu soulèves)
d) DONC une des hypothèses est fausse.
J'imagine que cette lecture est possible mais elle me paraît fabuleusement compliquée, pour ne pas dire jésuitique. Pour montrer que la définition "corpusculaire" n'est pas suffisante, il suffisait de citer un livre de SF unanimement reconnu dans lequel il n'y a pas de quincaillerie. Le raisonnement de Claude utilise ses concepts de manière ambigüe (sow de temps en temps ou tout le temps ? Harlequin et Crichton SF ou pas ?). Tu peux choisir d'y voir une démonstration par l'absurde. De mon côté – et ça ne m'arrange pas spécialement car, comme tu le sais, je ne crois pas non plus à une définition par les objets – j'y vois plutôt une fragilité logique.

Avatar du membre
Erion
Messages : 5025
Enregistré le : sam. oct. 21, 2006 10:46 am

Re: Pour une approche quantique de la SF par Claude Ecken

Message par Erion » lun. janv. 24, 2011 5:27 pm

Lem a écrit : il suffisait de citer un livre de SF unanimement reconnu dans lequel il n'y a pas de quincaillerie. Le raisonnement de Claude utilise ses concepts de manière ambigüe (sow de temps en temps ou tout le temps ? Harlequin et Crichton SF ou pas ?). Tu peux choisir d'y voir une démonstration par l'absurde. De mon côté – et ça ne m'arrange pas spécialement car, comme tu le sais, je ne crois pas non plus à une définition par les objets – j'y vois plutôt une fragilité logique.
Ce que le fil M nous a montré parfaitement, c'est que "il suffisait de citer UN livre" n'est pas une méthode suffisante pour clore un débat.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/

Avatar du membre
MF
Messages : 4466
Enregistré le : jeu. déc. 28, 2006 3:36 pm
Localisation : cactus-blockhaus

Re: Pour une approche quantique de la SF par Claude Ecken

Message par MF » lun. janv. 24, 2011 5:32 pm

Lem a écrit :
MF a écrit :hypothèse a) Il existe quelque chose qui se nomme SF
hypothèse b) La SF est "corpusculaire", sa définition s'appuyant sur les caractéristiques des textes : les objets qu'ils contiennent
c) SI on fait cela (le si est important, c'est le "Se limiter à cette seule définition impose...") on arrive à une contradiction (celle que tu soulèves)
d) DONC une des hypothèses est fausse.
J'imagine que cette lecture est possible mais elle me paraît fabuleusement compliquée, pour ne pas dire jésuitique.
Serge, c'est le principe même d'une démonstration par l'absurde. Ce n'est ni compliqué ni jésuite. C'est juste de la logique formelle.
Et il y en a besoin pour éviter l'écueil suivant
Lem a écrit :Pour montrer que la définition "corpusculaire" n'est pas suffisante, il suffisait de citer un livre de SF unanimement reconnu dans lequel il n'y a pas de quincaillerie.
Il n'existe pas de livre de SF unanimement reconnu dans lequel il n'y a pas de quincaillerie. C'est un mythe.
En parlant d'un tel artefact, tu commets une erreur fondamentale : donner une définition de la SF -> les livres unanimement reconnus comme tels. C'est qui les unanimes ?
C'est justement ce que Claude contourne. Il a juste besoin de définir un ensemble, la SF, sans avoir à aucun moment nécessité d'en donner une définition ou de se référer à un de ses éléments.
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

Avatar du membre
bormandg
Messages : 11906
Enregistré le : lun. févr. 12, 2007 2:56 pm
Localisation : Vanves (300 m de Paris)
Contact :

Re: Pour une approche quantique de la SF par Claude Ecken

Message par bormandg » lun. janv. 24, 2011 5:46 pm

Lem a écrit :
MF a écrit :hypothèse a) Il existe quelque chose qui se nomme SF
hypothèse b) La SF est "corpusculaire", sa définition s'appuyant sur les caractéristiques des textes : les objets qu'ils contiennent
c) SI on fait cela (le si est important, c'est le "Se limiter à cette seule définition impose...") on arrive à une contradiction (celle que tu soulèves)
d) DONC une des hypothèses est fausse.
J'imagine que cette lecture est possible mais elle me paraît fabuleusement compliquée, pour ne pas dire jésuitique.
Si tu confonds rigoureuse, logique et jésuitique, libre à toi, et félicitations aux jésuites (sans doute méritées, d'ailleurs). Vu que, sur bien des plans, je commence à opposer jésuites et "fondamentalistes" anti-réflexion, j'apprécie d'une manière personnelle cette confusion..... 8)
Ah, je m'étais laissé prendre par ta présentation, je crois qu'Olivier et MF ont remis les choses en place d'une manière qui me satisfait. Reste effectivement à lire l'article d'origine...
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."

Lem

Re: Pour une approche quantique de la SF par Claude Ecken

Message par Lem » lun. janv. 24, 2011 6:00 pm

MF a écrit :Serge, c'est le principe même d'une démonstration par l'absurde. Ce n'est ni compliqué ni jésuite. C'est juste de la logique formelle.
Comme on aborde des rives où je suis notoirement un piètre navigateur, je suis allé chercher quelques éléments de langage :
Wikipedia a écrit :Ce raisonnement n'est légitime que lorsqu'il n'y a que deux propositions contradictoires possibles, dont l'une est nécessairement fausse si l'autre est vraie, et réciproquement ; autrement il dégénère en sophisme s'appuyant sur un faux dilemme.
Nous ne sommes pas dans ce cadre. Claude ne cherche pas à prouver que la SF comme particule est fausse parce que la SF comme onde est vraie. Il cherche à prouver que les deux sont vraies. Un tel raisonnement ne semble donc pas approprié.

Mais admettons. Claude avait le choix entre deux stratégies pour montrer que la définition de la pomme comme "rouge" ne marche pas :
– produire une pomme d'une autre couleur (un texte SF sans quincaillerie)
– produire un monceau de fruits rouges (sans dire si ce sont des pommes ou non) et dire : vous voyez, si le rouge est la définition, il va falloir admettre que tout ça, ce sont des pommes. (Alors que ça pourrait parfaitement être le cas.)

Tu trouves la deuxième solution préférable car…
Il n'existe pas de livre de SF unanimement reconnu dans lequel il n'y a pas de quincaillerie. C'est un mythe.
Eh bien, c'est ton choix. Personnellement, je pense qu'il suffisait de citer 1984, Un jour sans fin, Le don, La horde du contrevent, Le pianiste déchaîné, Le syndrôme du scaphandrier, Tlon Uqbar Urbis Tertius, Journal d'un monstre, Sur les ailes du chant, Faire voile, Fatherland et des dizaines d'autres textes où la quincaillerie ne joue aucun rôle voire est inexistante pour aboutir à une démonstration bien plus satisfaisante.

C'est d'autant plus étonnant que Claude cite quelques-uns de ces titres dans son paragraphe suivant ("la SF comme onde", p. 119) exactement dans les termes que tu me reproches : "S'en tenir à cette définition permet d'intégrer au corpus des œuvres dont l'appartenance à la SF, non-revendiquée, est évidente aux yeux de ses défenseurs."

Claude ne contourne donc pas du tout "cette erreur fondamentale". Il passe d'un registre à l'autre, au gré des besoins de sa démonstration.

Avatar du membre
bormandg
Messages : 11906
Enregistré le : lun. févr. 12, 2007 2:56 pm
Localisation : Vanves (300 m de Paris)
Contact :

Message par bormandg » lun. janv. 24, 2011 6:05 pm

Lem, je sens que nous sommes repartis encore une fois dans le débat entre la logique rigoureuse de Descartes et la rhétorique scholastique dans laquelle tu navigues à plaisir et qui, pour moi, a perdu droit de cité il y a presque 400 ans. Alors je laisse MF et Erion défendre la logique, et je vais me reposer. 8)
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."

Lem

Message par Lem » lun. janv. 24, 2011 6:19 pm

De toute façon, je n'ai pas l'intention d'aller plus loin. J'ai souligné le mérite de la partie historique du papier, qui est grand. J'ai souligné aussi la faiblesse logique avec laquelle le problème de base est posé, la confusion de certains passages et le caractère très artificiel de la conclusion. Le tout forme une appréciation subjective. Je voulais simplement ouvrir un espace pour ce texte avant qu'il ne soit phagocyté par les razzies. Lisez-le (surtout toi, George, avant d'en parler).

Répondre

Retourner vers « Vos dernières lectures »