Difficile de répondre sans verser dans les clichés...
Alors autant commencer par un gros, mais qui a son importance : Brian Evenson a été élevé dans la tradition mormone, mais, en 1995, il a quitté l'Eglise mormone "
qui menaçait de l’excommunier s’il continuait à écrire des textes jugés "blasphématoires"." Or, effectivement, dans les trois romans que j'ai pu lire de lui, la critique de la religion et des sectes est un élément central.
Pour le genre, c'est assez difficile à qualifier, on est pas mal aux frontières ; ça ressemble parfois à du polar, parfois à du thriller, parfois à du fantastique, parfois à de l'horreur gore (celui-ci, en l'occurrence)...
Quant à l'ambiance, je retourne aux clichés, mais cet auteur me fait avant tout penser à deux cinéastes : Cronenberg, donc, essentiellement pour celui-ci, et plus encore peut-être David Lynch, notamment pour
Inversion (dont j'avais parlé vite et mal
là).
Pour ce qui est des auteurs "voisins", éventuellement, la quatrième de couv' de
La Confrérie des mutilés renvoyait (mais en faisant pas mal référence à
Inversion) à des auteurs aussi divers que Poe, Borges, Kafka, Ballard, ou Stephen King... Et y'a du vrai dans tout ça...
Quoi qu'il en soit,
Inversion et
La Confrérie des mutilés, chacun dans leur genre, sont d'excellents romans. Le premier est peut-être plus "subtil" que le second, mais j'aime beaucoup celui-ci pour son humour grinçant et son outrance "grotesque", dans le meilleur sens du terme.
Père des mensonges est également un bon bouquin, mais il me paraît un bon cran en-dessous de ces deux-là.