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Narcogenèse d'Anne Fakhouri

Posté : lun. juin 20, 2011 11:26 pm
par silramil
Je ne crois pas qu'il y ait encore d'entrée pour ce roman. Désolé si je fais doublon.
Je n'aime pas trop faire une présentation ordonnée des romans, alors je vais livrer quelques impressions. Qu'on sache simplement qu'il est question de sorcellerie (dans un sens assez peu haripotérien), de rêves meurtriers et de malédiction familiale. En gros.

S'il fallait classer ce roman dans une catégorie, je le rangerais dans celle du fantastique naturalisé - mais il n'est pas question de proposer un classement, je me ferais taper sur les doigts. En tout cas, les éléments surnaturels y sont organisés d'une manière logique et cohérente qui pourrait ravir l'amateur de science-fiction onirique, a fortiori celui de la fantasy urbaine (enfin, de la fantasy urbaine à la campagne, puisque cela se passe assez loin d'une métropole).

Je crois qu'il y a un certain nombre de paris en jeu dans ce roman.
Un pari thématique, d'abord : réemployer un objet usé jusqu'à la corde, la sorcière (ici, la famille de sorcières), en le combinant à celui, également fort ancien, de la lutte entre rêve/cauchemar et réalité, pour en tirer des accords originaux.
Un pari narratif, ensuite : multiplier les points de vue, au risque de perdre un peu le lecteur, dans le but de donner plus d'ampleur et de vie à ce qui est le vrai personnage du roman, la lignée entière de ces sorcières, et non telle ou telle figure - il n'y a pas de réel personnage principal, mais plutôt un faisceau de personnages se nouant de plus en plus solidement les uns aux autres, jusqu'à ce que toutes leurs relations soient révélées et que le drame s'accomplisse.
Un pari axiologique, enfin : transmettre à travers une fiction une certaine vision de la vie et de la famille, faire ressentir au lecteur ce que signifie donner la vie et prolonger la sienne à travers ses enfants ; ce que signifie aussi les perdre ou risquer de les perdre ; et ce qu'implique d'erreurs et de remords la volonté de découper dans les branches de l'arbre généalogique un jardin réservé, excluant tout surgeon imprévu.

Je m'arrête à trois, pour des raisons évidentes (ou pas).

Ces paris, et bien d'autres, sont parfaitement réussis. L'intrigue avance avec sûreté et légèreté, le passage d'un personnage à l'autre se fait sans fausse note, comme si une partition très précise se jouait, et les impressions de déjà-vu deviennent de simples effets de reconnaissance : aucun thème déjà connu n'est tout à fait ce qu'il paraît, et j'ai suivi avec plaisir l'évolution que l'auteur a souhaitée pour ces sorcières des temps modernes.

Posté : mar. juin 21, 2011 10:10 pm
par Hoêl
Ca marche , dans la P.A.L. de l'été .

Posté : jeu. juil. 28, 2011 2:15 pm
par Anne

Posté : jeu. juil. 28, 2011 2:17 pm
par Anne

Posté : mar. août 02, 2011 10:15 pm
par Rachael
Lu et beaucoup aimé.
Je me suis laissée totalement embarquer par l'histoire, riche et bien menée. Une jolie fresque familiale mais pas que. Des réflexions profondes, sans trop insister, mais qui s'imposent au fil de la lecture, naturellement.
J'ai particulièrement apprécié l'écriture, toute en finesse et en sensibilité, avec un sens de l'observation rare qui donne corps aux lieux et aux personnages, tous très attachants.
Un bien agréable moment de lecture !

Posté : mar. sept. 13, 2011 8:58 am
par marie.m
Un nouvel avis, d'Anne Larue, sur le site de l'Atalante.

Posté : mar. sept. 13, 2011 5:22 pm
par kibu
Ouaip !
Ben moi, je me suis ennuyé. Ferme.
Avec tout le respect que l'on doit à l'auteur, aux lecteurs ayant apprécié l'ouvrage, à la famille et à leurs animaux de compagnie, je confesse avoir trouvé ce "thriller fantastique" terne et factice. Mais, je reconnais ne pas être un fan de thriller.
Passons.

Adonc, on s'extasie sur la multifocalisation du récit. Toutefois, certaines voix n'apportent rien au récit, elles sont juste là pour meubler ou pour servir de prétexte à une amourette, un brin sirupeuse (c'est mon impression, tout à fait contestable, je le concède).
Certes, la narration est fluide*, on passe d'une époque à l'autre, du rêve à la réalité, sans trop de heurts. De là, à faire de Narcogénèse une grande réussite d'un "nouvel imaginaire"**, entre mainstream et fantastique comme j'ai pu le lire ailleurs*** (faut pas pousser mémé dans les orties avec le bébé et l'eau du bain).
Par ailleurs, j'ai cru rêver en découvrant qu'une des héroïnes, infirmière dévouée et un peu naïve, dormait pendant son service pour entrer en contact avec les patients dans le coma. Je ne sais pas dans quelle institution hospitalière elle travaille... C'était sans doute à une époque où la Gauche encourageait la fainéantise...
Pour le reste, l'ambiance province m'a laissé de marbre. J'ai sans doute trop regardé les films de Claude Chabrol. Les pièces du puzzle familial sont un tantinet téléphonées et puis, bon dieu de merde, je n'ai pas frémi comme dans un bon Stephen King des familles (autre auteur auquel on a comparé Anne Fakhouri).

Bref, désolé. On va dire que je suis passé complètement à côté. Faut dire, en même temps je lisais Dead Kennedy de Sean Stewart, de la transfiction autrement plus subtile, dramatique et marquante.

* Terme passe partout.
** De la transfiction en quelque sorte... De la littérature interstitielle pour se la jouer hype.
*** J'aime lu que l'on comparait Narcogénèse à Drood. Du coup, je n'ai plus envie de lire le nouveau roman de Simmons. Gasp !

Posté : mar. sept. 13, 2011 6:21 pm
par Sylvaner
kibu a écrit :... C'était sans doute à une époque où la Gauche encourageait la fainéantise...
C'est drôle comme pour se faire une idée d'un bouquin, on lit les avis, et pour se faire une idée sur les avis on s'accroche à une ou deux petites phrases, en passant... soit mon détecteur positronique de posture ironique est en panne, soit ce genre de remarque dans une critique négative remets pour moi le bouquin dans la course.

Posté : mar. sept. 13, 2011 7:19 pm
par bormandg
Sylvaner a écrit :
kibu a écrit :... C'était sans doute à une époque où la Gauche encourageait la fainéantise...
C'est drôle comme pour se faire une idée d'un bouquin, on lit les avis, et pour se faire une idée sur les avis on s'accroche à une ou deux petites phrases, en passant... soit mon détecteur positronique de posture ironique est en panne, soit ce genre de remarque dans une critique négative remets pour moi le bouquin dans la course.
Je ne l'ai pas aimé et me garderai néanmoins de relancer le débat sur ce qui m'a déçu; par contre cette remarque me fait regretter de ne pas avoir trouvé de tract politique d'extrême gauche nihiliste dans l'histoire. :twisted:

Posté : mar. sept. 13, 2011 7:33 pm
par Omnibus
Je pense qu'il faudrait appeler Susan Calvin.

Posté : mar. sept. 13, 2011 7:36 pm
par Soslan
Sylvaner a écrit :
kibu a écrit :... C'était sans doute à une époque où la Gauche encourageait la fainéantise...
C'est drôle comme pour se faire une idée d'un bouquin, on lit les avis, et pour se faire une idée sur les avis on s'accroche à une ou deux petites phrases, en passant... soit mon détecteur positronique de posture ironique est en panne, soit ce genre de remarque dans une critique négative remets pour moi le bouquin dans la course.
Je crois en toute modestie avoir assez cerné le personnage de kibu pour opter pour la première solution.

Posté : mar. sept. 13, 2011 7:51 pm
par kibu
C'est drôle comme pour se faire une idée d'un bouquin, on lit les avis, et pour se faire une idée sur les avis on s'accroche à une ou deux petites phrases, en passant... soit mon détecteur positronique de posture ironique est en panne, soit ce genre de remarque dans une critique négative remets pour moi le bouquin dans la course.
*****Synthax error*****

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Bip !

Bloup !

Posté : mar. sept. 13, 2011 8:15 pm
par Lensman
Un peu de café ?

Oncle Joe

Posté : mar. sept. 13, 2011 8:47 pm
par Sylvaner
Je me disais bien.

Posté : mar. sept. 13, 2011 9:26 pm
par bormandg
Lensman a écrit :Un peu de café ?

Oncle Joe
C'est l'heure.