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Posté : dim. déc. 11, 2011 6:47 pm
par Lensman
bormandg a écrit : Que la vraisemblance des personnages n'est pas une question de subjectivité..
C'est peut-être un peu avancé, comme affirmation... cela dépend au moins assez largement de la culture, des a priori, des points de vue, et surtout des attentes de chacun. Certes, il y a des critères qui sont à peu près communs à tout le monde, mais enfin, on s'aperçoit bien que la manière dont ils sont appréciés dépendra largement de l'attente de chaque lecteur, qui est prêt à passer sur des éléments qui seront des défauts rédhibitoires pour un autre lecteur. On s'en aperçoit tout le temps, dans les discussions sur tel ou tel bouquin, il me semble. Même quand on a apprécié le même bouquin... la "psychologie" des personnages, c'est une cuisine compliquée, et chaque convive a, en plus, ses préférences...

Oncle Joe

Posté : dim. déc. 11, 2011 6:47 pm
par dracosolis
je suis très zen dear, t'inquiète
(juste une légère gueule de bois parfaitement méritée)

Posté : dim. déc. 11, 2011 7:33 pm
par Sylvaner
Chez Egan, se superpose en plus à mon avis (que je répète, en plus, dites-moi si je suis lourd) l'impression que dans les nouvelles, l'idée est tellement au centre du projet d'auteur apparent que les personnages sont parfois à peine esquissés. D'où un problème éventuel pour tous ceux qui "testent" un auteur avec quelques nouvelles, sont dépités par les personnages par exemple, et ne vont pas jusqu'au roman... qui, justement, intègre des personnages bien plus fouillés. Pas de bol !

Pas taper, je rappelle que je fonde mon appréciation sur Un roman et Un recueil de nouvelles... pour Egan en tous cas. Mais côté romans, chez Benford ou Forward (l'Oeuf de Dragon), par exemple, j'ai eu un peu la même impression - le temps long du récit laisse au côté humain le temps de s'exprimer, malgré l'aridité de certaines démonstrations scientifiques.

(Sinon, ça s'appelle comment cette étape avant la gueule de bois ou on a encore envie de ricaner, mais déjà un vieux mal de crâne qui monte ?)

Posté : dim. déc. 11, 2011 7:57 pm
par Aldaran
Sylvaner a écrit :Chez Egan, se superpose en plus à mon avis (que je répète, en plus, dites-moi si je suis lourd) l'impression que dans les nouvelles, l'idée est tellement au centre du projet d'auteur apparent que les personnages sont parfois à peine esquissés. D'où un problème éventuel pour tous ceux qui "testent" un auteur avec quelques nouvelles, sont dépités par les personnages par exemple, et ne vont pas jusqu'au roman... qui, justement, intègre des personnages bien plus fouillés. Pas de bol !
Ben... Je n'ai pas l'impression que le format de la nouvelle soit idoine pour développer des personnages, non plus. Ça reviendrait une fois de plus à reprocher à des textes ce qu'ils ne sont pas et n'ont jamais prétendu être.
Sinon, les personnages d'Egan, dans ses nouvelles, je ne les trouve pas spécialement bâclés. Leur épaisseur me semble suffisante pour servir les histoires racontées.

Posté : dim. déc. 11, 2011 9:10 pm
par Matthieu
Lensman a écrit :
bormandg a écrit : Que la vraisemblance des personnages n'est pas une question de subjectivité..
C'est peut-être un peu avancé, comme affirmation... cela dépend au moins assez largement de la culture, des a priori, des points de vue, et surtout des attentes de chacun. Certes, il y a des critères qui sont à peu près communs à tout le monde, mais enfin, on s'aperçoit bien que la manière dont ils sont appréciés dépendra largement de l'attente de chaque lecteur, qui est prêt à passer sur des éléments qui seront des défauts rédhibitoires pour un autre lecteur. On s'en aperçoit tout le temps, dans les discussions sur tel ou tel bouquin, il me semble. Même quand on a apprécié le même bouquin... la "psychologie" des personnages, c'est une cuisine compliquée, et chaque convive a, en plus, ses préférences...
A titre d'expérience, quel est le personnage qui vous paraît le plus réussi entre :
- David Mingolla, le soldat de "La vie en temps de guerre" de Lucius Shepard.
- Andrew Worth, le journaliste scientifique de "L'Énigme de l'univers" (Distress) de Greg Egan.

Le premier, je n'ai pas pu le supporter. J'avais envie de lui coller des baffes. Je ne comprenais pas comment il était possible d'être aussi bête. Il ne fait que réagir et dès qu'il prend un peu de distance il comprend qu'il n'a fait que des conneries.

Alors que le second, j'ai parfaitement pu comprendre ses motivations et m’identifier à lui. Ok, il est stupide aussi, à vouloir rationaliser des choses qui ne le peuvent pas. Je me doute donc que certains lecteurs n'ont pas du tout accroché.

Posté : dim. déc. 11, 2011 9:16 pm
par dracosolis
Aldaran a écrit :
Sylvaner a écrit :Chez Egan, se superpose en plus à mon avis (que je répète, en plus, dites-moi si je suis lourd) l'impression que dans les nouvelles, l'idée est tellement au centre du projet d'auteur apparent que les personnages sont parfois à peine esquissés. D'où un problème éventuel pour tous ceux qui "testent" un auteur avec quelques nouvelles, sont dépités par les personnages par exemple, et ne vont pas jusqu'au roman... qui, justement, intègre des personnages bien plus fouillés. Pas de bol !
Ben... Je n'ai pas l'impression que le format de la nouvelle soit idoine pour développer des personnages, non plus. Ça reviendrait une fois de plus à reprocher à des textes ce qu'ils ne sont pas et n'ont jamais prétendu être.
Sinon, les personnages d'Egan, dans ses nouvelles, je ne les trouve pas spécialement bâclés. Leur épaisseur me semble suffisante pour servir les histoires racontées.
développer n'est pas la clé, quelques lignes suffisent pour caractériser quelqu'un, un détail, un son, une façon de pencher la tête ou de parler, le problème ce sont - comme le démontre Matthieu - les motivations (en accord ou non avec ce qu'on a caractérisé)
par ailleurs, je me souviens d'une discussion avec un ami récemment à propos d'un héros dans une nouvelle selon moi un acte collait parfaitement avec le perso et son background tandis que le copain pensait le contraire POUR les mêmes raisons^^
(il y a donc bien une forme de subjectivité forte dans la façon de recevoir les persos d'un auteur)

Posté : dim. déc. 11, 2011 10:10 pm
par Hoêl
'tain , le trolleur que j'ai été sur ce coup-là !
Bon je suis plutôt d'accord avec Draco sur la comparaison avec le "Nouveau Roman" qui , en fin de compte , me paraît plus appropriée que celle sur la Hard-Science .
N'empêche , si je ne parviens pas à m'identifier à un personnage (au moins) , je décroche , je ne puis m'intéresser à son parcours , ses intrigues , sdon histoire quoi !

Posté : lun. déc. 12, 2011 1:58 pm
par Herbefol
Lensman a écrit :
bormandg a écrit :Que la vraisemblance des personnages n'est pas une question de subjectivité..
C'est peut-être un peu avancé, comme affirmation...
Pour moi, ça parait même tout aussi subjectif que le reste. Et effectivement, j'ai eu suffisamment de conversation où les opinions sur les personnages différaient amplement pour valider cette idée.

Posté : lun. févr. 06, 2012 7:11 am
par Jacques Ah !
Je viens de me taper le recueil de nouvelles "Radieux" et on peut dire que Greg Egan a du muscle. ludwing. :roll:

Posté : lun. févr. 06, 2012 2:09 pm
par Matthieu
Jacques Ah ! a écrit :Je viens de me taper le recueil de nouvelles "Radieux" et on peut dire que Greg Egan a du muscle. ludwing. :roll:
Il faut dire, si tu tapes son livre, c'est normal qu'il réplique.

Posté : mar. mars 06, 2012 7:45 pm
par Matthieu
Un bel article "table ronde" sur Greg Egan dans Locus :
http://www.locusmag.com/Roundtable/2012 ... greg-egan/
Paul Graham Raven a écrit :[...]at the time I was very much interested in who was pushing the boundaries in sf, and how far they could be pushed. Well, Egan was clearly pushing them, and it didn’t look like he was done pushing, either, so I’ve done what I could to keep listening ever since…
Gardner Dozois a écrit :Egan has certainly been one of the most significant SF writers of the last twenty years, if not the MOST significant, not only because he’s bursting with new ideas and new perspectives, but because he investigates them in a way that illuminates the complexity of his human characters, and because he often squints at big issues from a moral perspective wholly different from the way they’re usually looked at.
Kathleen Ann Goonan a écrit : His work is so pure that it rings, like crystal.