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efelle · Message par **efelle** » jeu. août 07, 2008 8:12 pm

Je suis mitigé sur Le chien de guerre, il démarre de manière exceptionnelle puis Arioch et sa bande surgissent. J'avais trouvé que ça gâchait un peu l'ambiance.

Nébal · Message par **Nébal** » jeu. août 07, 2008 8:38 pm

justine a écrit :As tu lu "gloriana" et "le chien de guerre et la douleur du monde" ?

Nope, mais va falloir !

Seb · Message par **Seb** » sam. août 09, 2008 10:39 am

J'ai terminé L'oeil dans le ciel de qui vous savez. On m'avait dit beaucoup de bien de ce proto-Ubik et j'ai bien aimé. Tout semble effectivement déjà en place pour le monument dickien même si l'écriture est un peu plus laborieuse que d'habitude.

Par contre la couv' est un modèle d'horreur from J'ai lu. Jugez sur pièce :

Effroyable...

Nébal · Message par **Nébal** » sam. août 09, 2008 10:51 am

Seb a écrit :J'ai terminé L'oeil dans le ciel de qui vous savez. On m'avait dit beaucoup de bien de ce proto-Ubik et j'ai bien aimé. Tout semble effectivement déjà en place pour le monument dickien même si l'écriture est un peu plus laborieuse que d'habitude.

Excellent. En ce qui me concerne, c'est le premier des très grands romans du Divin Philip K. Dick.

Seb · Message par **Seb** » sam. août 09, 2008 11:00 am

Divin Philip K. Dick.

L'homme qui publiait une nouvelle par semaine. Dans le genre productif, on touche vraiment au sublime.

Florent · Message par **Florent** » sam. août 09, 2008 10:23 pm

Eh bien moi, ça n'est pas de la SF, mais je suis en train de lire LOLITA de Vladimir Nabokov.

Sur la forme, c'est superbement écrit, et très agréable à lire, même si le style est parfois un peu cucul (genre Oh "Lolita, le soleil de ma vie, la paquerette de mon champ secret, je t'aime d'un amour fougueux", etc. Bon j'invente, mais c'est l'esprit).

Sur le fond, le livre reste très, mais alors très dérangeant (il date pourtant de 55). Disons les choses clairement : le narrateur est un pédophile, et il ne s'en cache pas. La Lolita de Nabokov n'a pas 16, ou 15 ans, mais 12 ans ! Et le narrateur de préciser que ses "nymphettes", sur lesquelles il fantasme, peuvent avoir de 9 à 14 ans ! Le livre est surtout dérangeant quand on se demande si le personnage de Nabokov n'est pas un alibi à ses propres fantasmes, tant il déploie de passion quand il parle de ses "nymphettes".

Là où le livre est intéressant, c'est qu'il se place du point de vue d'un pervers sans pour autant tomber dans le manichéisme en le présentant comme un monstre, mais simplement comme un humain, avec ses faiblesses (l'histoire de son premier amour, quand il avait 13 ans, morte sans qu'il ait pu conclure avec elle, est d'ailleurs très pertinente par rapport à ses agissements d'adulte).

Curieusement, le livre m'en a rappelé un autre, qui dépeint également le portrait d'un homme à la morale toute personnelle : LA MORT EST MON METIER (la fausse autobiographie d'un nazi). A défaut de lui trouver des excuses, on comprend les motivations d'un être abject en se plaçant de son point de vue et en le comprenant.

Donc voilà, à lire si vous aimez la littérature qui dérange (sinon, à quoi sert-elle...).

Mélanie · Message par **Mélanie** » sam. août 09, 2008 11:01 pm

Ouais, c'est ce qui m'avait marquée dans le bouquin à l'époque où je l'ai lu. Ça fait des années que je tourne autour avec l'envie de le relire sans vraiment oser me lancer, tellement j'en garde un souvenir ébloui.

J'avais été particulièrement impressionnée par une scène qui correspond grosso modo au moment où tout bascule, d'une manière totalement imprévisible à ce stade du roman. J'avais trouvé ça assez dérangeant (par la façon dont Lolita elle-même précipite les événements en toute innocence) en même temps qu'assez impressionnant du point de vue de la construction romanesque (dans mon souvenir, toute l'intrigue bascule en deux phrases).

orcusnf · Message par **orcusnf** » sam. août 09, 2008 11:27 pm

Seb a écrit :
Divin Philip K. Dick.
L'homme qui publiait une nouvelle par semaine. Dans le genre productif, on touche vraiment au sublime.

ça c'était en 1953 je crois, il s'est calmé ensuite. ( le mieux, c'est une semaine où il a écrit 7 nouvelles... et pas des mauvaises en plus)

Sinon, petite phase space op ces derniers temps. J'ai lu l'empire caché de anderson et la flotte perdue de campbell ( brage et atalante respectivement). Et franchement, malgré le buzz autour du anderson, ses ventes records aux states, le campbell est bien meilleur. ( pour preuve, une semaine pour lire le 1er, 2 jours pour le second...)

Florent · Message par **Florent** » dim. août 10, 2008 10:51 am

Mélanie a écrit :Ouais, c'est ce qui m'avait marquée dans le bouquin à l'époque où je l'ai lu. Ça fait des années que je tourne autour avec l'envie de le relire sans vraiment oser me lancer, tellement j'en garde un souvenir ébloui.

J'avais été particulièrement impressionnée par une scène qui correspond grosso modo au moment où tout bascule, d'une manière totalement imprévisible à ce stade du roman. J'avais trouvé ça assez dérangeant (par la façon dont Lolita elle-même précipite les événements en toute innocence) en même temps qu'assez impressionnant du point de vue de la construction romanesque (dans mon souvenir, toute l'intrigue bascule en deux phrases).

Oui, en fait je m'attendais à un livre un peu tiède, plein de non-dits. Or, si l'auteur utilise effectivement des non-dits, c'est tout de même assez explicite (et là désolé mais je vais être cru : il fait semblant de lire un journal dans un parc, et ban... pendant que des fillettes s'amusent autour de lui).

Mais pourtant le livre échappe à la vulgarité. Le narrateur est clairement déséquilibré au niveau affectif, à cause du drame de son amour d'enfance après lequel il court toute sa vie. Il en est conscient, il est assez lucide, et l'auteur sait très bien rendre cette détresse d'un homme au bord du gouffre qui, un coup dégoûte le lecteur (de ça aussi, il en est conscient), et un autre coup lui inspire la pitié.

Transhumain · Message par **Transhumain** » lun. août 11, 2008 8:39 am

Florent a écrit :Le livre est surtout dérangeant quand on se demande si le personnage de Nabokov n'est pas un alibi à ses propres fantasmes, tant il déploie de passion quand il parle de ses "nymphettes".

Ouais, et Roland Wagner a d'étranges penchants pour les cochons transgéniques et mystiques. Brr, ça fait froid dans le dos. Et ne parlons pas de Beatrix Potter...

Patroth · Message par **Patroth** » lun. août 11, 2008 4:43 pm

terminé:la porte de flamme de Hugues Douriaux.......

Stéphane · Message par **Stéphane** » lun. août 11, 2008 8:11 pm

Aucune étoile aussi lointaine de Serge Lehman. Ça ne m'a pas transcendé.

Patrice · Message par **Patrice** » lun. août 11, 2008 8:55 pm

Salut,

Je viens d'achever Minotaure.com - Le heaume d'horreur de Viktor Pelevine (2005, Flammarion).
J'avoue que je ne sais vraiment que penser de ce livre hors normes.
Pelevine se présente lui-même comme un auteur de Science Fiction, et comme j'ai tendance à suivre l'argument de Spinrad, je veux bien le croire. Mais voici le pitch de ce roman:
plusieurs personnes se réveillent un matin chacun dans un chambre dont le mobilier porte des insignes qui rappellent le Minotaure. Ils ont tous à leur disposition un ordinateur et se découvre la possibilité de chatter. Ils prennent donc tous un pseudo, et celle qui ouvre la discussion se nomme Ariane.
Mais on n'en saura pas plus sur eux car un (ou des) modérateur(s) censure systématiquement tout élément de vie privé ou tout mot trop grossier. Mieux: le(s) modérateur(s) corrige(nt) aussi systématiquement l'orthographe.
Bref, chacun veut savoir ce qu'il fait là, et derrière la porte de chaque chambre se trouve un univers plutôt onirique qu'ils s'efforcent de comprendre. Qui est le Minotaure, et surtout qui est le Thésée sensé le battre.

Drôle de roman donc, puisqu'en fait il s'agit du log du chat qu'on peut lire. Il n'y a que des dialogues, très bien troussés d'ailleurs. L'adaptation au théâtre se fera sans peine.
Mais le sens profond de cette oeuvre m'échappe. Je ne dois pas avoir le bagage philosophique nécessaire pour aller au fond des choses, car au-delà d'une simple critique des pratiques "communautaires" liées à internet (forums, chats, usage de pseudo débiles, etc.), il y a là une vrai réflexion sur la société et son organisation... que je suis incapable de saisir entièrement. Mais cette lecture est une drôle d'expérience, qu'il faut tenter. De toute façon, il faut être un grand auteur pour placer dans un roman la phrase suivante:
"Le principal mérite de la philosophie française contemporaine, c'est d'avoir réussi pour la première fois à réunir de manière non contradictoire valeurs libérales et romantisme révolutionnaire dans le cadre d'une seule conscience sexuellement excitée".
Le tout en décrivant évidemment un philosophe à cheveux ébouriffés et tunique chinoise.

Bref, Systar et le Transhumain, n'hésitez pas: jetez-vous là-dessus. J'attendrai vos avis avec impatience.

A+

Patrice

Florent · Message par **Florent** » lun. août 11, 2008 9:52 pm

Transhumain a écrit :
Florent a écrit :Le livre est surtout dérangeant quand on se demande si le personnage de Nabokov n'est pas un alibi à ses propres fantasmes, tant il déploie de passion quand il parle de ses "nymphettes".
Ouais, et Roland Wagner a d'étranges penchants pour les cochons transgéniques et mystiques. Brr, ça fait froid dans le dos. Et ne parlons pas de Beatrix Potter...

Si Wagner décrit une scène où son narrateur se masturbe secrètement, assis sur un canapé à côté d'un cochon transgénique et mystique, alors je me poserai pareillement la question.

bormandg · Message par **bormandg** » lun. août 11, 2008 10:42 pm

Florent a écrit :Eh bien moi, ça n'est pas de la SF, mais je suis en train de lire LOLITA de Vladimir Nabokov.
...

Donc voilà, à lire si vous aimez la littérature qui dérange (sinon, à quoi sert-elle...).

Juste pour rappeler qu'un autre roman important de Nabokov, à savoir ADA, est techniquement de la SF hors-étiquette. Quand un auteur spécule, n'aboutit-il pas fatalement à la Speculative fiction?

(ou: encore une brèche dans les murailles du ghetto-forteresse)