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Modérateurs : Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m
Salut,
Allez, je suis en forme en ce moment, alors voilà une nouvelle série de quatre lectures.
Tout d'abord, Vladimir Mikhanovski, L'Envers d'un homme, 1987, Moscou, Radouga.
Cet épais recueil contient trois novella et une nouvelle. J'ai mis trois mois à en achever la lecture, non pas parce que c'était nul, mais au contraire parce que cela porte à la réflexion, et qu'il faut du temps pour assimiler tout. Les trois novellas portent sur un univers relativement proche de nous, dont les personnages ont des noms à consonnance anglo-saxonne, ce qui explique sans doute que ce futur ne soit pas parfait, mais plutôt grisâtre. Mikhanovski s'intéresse ici à la science et cherche à l'illustrer le célèbre adage "science sans conscience n'est que ruine de l'âme". Et ces textes sont bien subtils, notamment dans leur façon de revisiter certains vieux mythes comme "Docteur Jeckyl and mister Hide" ou "Frankenstein". Ici le travail des scientifiques n'est pas mauvais en soi, mais c'est ce qu'on peut en faire, par avidité ou orgueil, qui peut poser problème. Et Mikhanovski se sert pour illustrer son propos de personnages très bien campés, souvent tourmentés. On est parfois surpris de croiser, dans cette grisaille ambiante, de vrai pages de poésie. Une belle surprise.
Autre belle surprise: Alexandre et Serge Abramov, Cavaliers venus de nulle part, 1975, Moscou, Editions Mir.
Je n'aurais jamais cru pouvoir lire un véritable roman "dickien" sous la plume d'auteur soviétiques. Des extraterrestres arrivent sur Terre. Banal jusqu'ici. Mais ce sont des nuages roses dont la principale activité consiste à envoyer dans l'espace toute la glace des pôles et des montagnes. Au passage, ils en profitent pour étudier l'homme. Et pour ce faire, ils utilisent une bonne vieille technique: pour étudier, il faut savoir reproduire. Et donc ils recrééent de toute pièces d'abord des hommes, puis des villes entières, et parfois même des scènes issues de la mémoire de certains protagonistes qui se retrouvent ainsi mêlés à de événements qui sont à la fois réel et imaginaires. Le trouble reste ainsi intact jusqu'à la fin du livre, où très peu d'éléments explicatifs sont finalement donnés. C'est prenant, avec un très bon style et un schéma narratif parfait. Ce qui me surprend encore plus, c'est que ça a été écrit en 1968: très tôt donc. Malheureusement, ça n'est plus disponible et il faut tomber sur une bonne occase ou une bonne bibliothèque pour lire ce petit chef-oeuvre.
Roland C. Wagner m'a récemment piqué au vif (enfin presque...) en me faisant remarquer que je n'avais pas lu La Poupée aux yeux morts. Certes. J'ai cherché donc, mais les FNA étant de plus en plus rare, j'ai eu la chance de tomber sur la réédition au Livre de Poche sous le titre L'Oeil du Fouinain.
Là aussi, j'ai eu du mal à décrocher de cette lecture. Comme chez les Abramov, dans ce roman, l'univers semble se déglinguer petit à petit. Un homme revenu vieux d'un long voyage dans l'espace, cherche à retrouver sa fiancée, restée mystérieusement jeune, sur une Terre où tout à changé (d'un néopuritanisme outrancier, on passe à une totale, mais artificielle liberté de moeurs). L"intrigue est intéressante, farcie de rebondissement. La variété des concepts (clichés?) employés est immense. Mais ce qui m'a franchement chagriné, c'est l'omniprésence de références au XXe siècle. Quand elles sont discrètes (comme l'achat d'une pipe en forme de tête de taureau) c'est bien, mais quand ça commence à ressembler à une discographie sélective, ça devient dur. Quelque chose me dit que ce roman sera difficile à lire dans quelques décennies.
A+
Patrice
Allez, je suis en forme en ce moment, alors voilà une nouvelle série de quatre lectures.
Tout d'abord, Vladimir Mikhanovski, L'Envers d'un homme, 1987, Moscou, Radouga.
Cet épais recueil contient trois novella et une nouvelle. J'ai mis trois mois à en achever la lecture, non pas parce que c'était nul, mais au contraire parce que cela porte à la réflexion, et qu'il faut du temps pour assimiler tout. Les trois novellas portent sur un univers relativement proche de nous, dont les personnages ont des noms à consonnance anglo-saxonne, ce qui explique sans doute que ce futur ne soit pas parfait, mais plutôt grisâtre. Mikhanovski s'intéresse ici à la science et cherche à l'illustrer le célèbre adage "science sans conscience n'est que ruine de l'âme". Et ces textes sont bien subtils, notamment dans leur façon de revisiter certains vieux mythes comme "Docteur Jeckyl and mister Hide" ou "Frankenstein". Ici le travail des scientifiques n'est pas mauvais en soi, mais c'est ce qu'on peut en faire, par avidité ou orgueil, qui peut poser problème. Et Mikhanovski se sert pour illustrer son propos de personnages très bien campés, souvent tourmentés. On est parfois surpris de croiser, dans cette grisaille ambiante, de vrai pages de poésie. Une belle surprise.
Autre belle surprise: Alexandre et Serge Abramov, Cavaliers venus de nulle part, 1975, Moscou, Editions Mir.
Je n'aurais jamais cru pouvoir lire un véritable roman "dickien" sous la plume d'auteur soviétiques. Des extraterrestres arrivent sur Terre. Banal jusqu'ici. Mais ce sont des nuages roses dont la principale activité consiste à envoyer dans l'espace toute la glace des pôles et des montagnes. Au passage, ils en profitent pour étudier l'homme. Et pour ce faire, ils utilisent une bonne vieille technique: pour étudier, il faut savoir reproduire. Et donc ils recrééent de toute pièces d'abord des hommes, puis des villes entières, et parfois même des scènes issues de la mémoire de certains protagonistes qui se retrouvent ainsi mêlés à de événements qui sont à la fois réel et imaginaires. Le trouble reste ainsi intact jusqu'à la fin du livre, où très peu d'éléments explicatifs sont finalement donnés. C'est prenant, avec un très bon style et un schéma narratif parfait. Ce qui me surprend encore plus, c'est que ça a été écrit en 1968: très tôt donc. Malheureusement, ça n'est plus disponible et il faut tomber sur une bonne occase ou une bonne bibliothèque pour lire ce petit chef-oeuvre.
Roland C. Wagner m'a récemment piqué au vif (enfin presque...) en me faisant remarquer que je n'avais pas lu La Poupée aux yeux morts. Certes. J'ai cherché donc, mais les FNA étant de plus en plus rare, j'ai eu la chance de tomber sur la réédition au Livre de Poche sous le titre L'Oeil du Fouinain.
Là aussi, j'ai eu du mal à décrocher de cette lecture. Comme chez les Abramov, dans ce roman, l'univers semble se déglinguer petit à petit. Un homme revenu vieux d'un long voyage dans l'espace, cherche à retrouver sa fiancée, restée mystérieusement jeune, sur une Terre où tout à changé (d'un néopuritanisme outrancier, on passe à une totale, mais artificielle liberté de moeurs). L"intrigue est intéressante, farcie de rebondissement. La variété des concepts (clichés?) employés est immense. Mais ce qui m'a franchement chagriné, c'est l'omniprésence de références au XXe siècle. Quand elles sont discrètes (comme l'achat d'une pipe en forme de tête de taureau) c'est bien, mais quand ça commence à ressembler à une discographie sélective, ça devient dur. Quelque chose me dit que ce roman sera difficile à lire dans quelques décennies.
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Patrice
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Ai fini La zone du Dehors, d'Alain Damasio (chroniqué sur un autre site ami, mais je sais pas si je peux mettre un lien...)
Au final, j'ai une impression mitigée.
J'aurais tendance à dire : c'est bon, mangez-en ; mais il y a tout un tas de petites choses horripilantes dans ce livre...
Bref, je ne sais pas, je ne sais plus...
Qui d'autre l'a lu ?
Au final, j'ai une impression mitigée.
J'aurais tendance à dire : c'est bon, mangez-en ; mais il y a tout un tas de petites choses horripilantes dans ce livre...
Bref, je ne sais pas, je ne sais plus...
Qui d'autre l'a lu ?
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Bon, puisqu'on me dit gentiment que je peux (merci), voici ma chronique sur La Zone du Dehors.Eric a écrit :Mais bien au contraire. Ne te gênes surtout pas.
Je pense que c'est sujet à vaste débat...
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Je suis en train. Je suis au tiers pour l'instant. De bonnes choses mais beaucoup de longueurs à vouloir expliquer son propos et faire partager tous les points de vue de ses protagonistes. A suivre.Impératrice Moa a écrit : Qui d'autre l'a lu ?
Jérôme
'Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal.' Robert Sheckley
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Sombre, glauque et avec des girafes... j'aime bien
Un peu en perte de vitesse quand même le sieur Di Rollo.
@+,
NicK, de retour sur le net.
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My Paradise Lost
Last Books :
- Windhaven
- Légendes de la Fantasy
- Histoires écologiques
Last Chronicles :
D. Gemmell - Troie vol. 1
C. Barker - ColdHeart Canyon
M. Fazi - Notre Dame-Aux-Ecailles
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- Roland C. Wagner
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Tu peux écrire « clichés » sans problème. Ils sont là pour ça.Patrice a écrit :La variété des concepts (clichés?) employés est immense.
Elle aussi volontaire : le XXe siècle étant le siècle où l'on a massivement enregistré la culture avant l'arrivée du néo-puritanisme, cette abondance de références est logique.Patrice a écrit :Mais ce qui m'a franchement chagriné, c'est l'omniprésence de références au XXe siècle.
En tout état de cause, ça me fait plaisir que tu aies apprécié le roman, qui a quand même vingt ans d'âge.
Rock'n'roll will never die.
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
الكاتب يكتب
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Salut,
Tu sais, je suis toujours un peur chiant avec ce que je lis. Il faut toujours que je cherche la petite bête.
Mais en fait, étant un gros lecteur et prenant le train tous les jours, j'ai l'habitude de croiser les lectures: un livre pour le matin et un livre pour le soir. Avec le tien, je n'ai pas pu. Il y a trop de réflexions dans ce roman, et lire autre chose en même temps aurait été trop difficile pour mes capacités. Mais j'adore réfléchir en lisant, et là, c'est réussi. Merci!
Petite question: le concert final, ça ne serait pas un croisement contre-nature de Jean-Michel Jarre à Houston et des concerts théâtraux des Pink Floyd pour The Wall, avec les mannequins géants à moitié tourdus?
Sinon:
A+
Patrice
Tu sais, je suis toujours un peur chiant avec ce que je lis. Il faut toujours que je cherche la petite bête.
Mais en fait, étant un gros lecteur et prenant le train tous les jours, j'ai l'habitude de croiser les lectures: un livre pour le matin et un livre pour le soir. Avec le tien, je n'ai pas pu. Il y a trop de réflexions dans ce roman, et lire autre chose en même temps aurait été trop difficile pour mes capacités. Mais j'adore réfléchir en lisant, et là, c'est réussi. Merci!
Petite question: le concert final, ça ne serait pas un croisement contre-nature de Jean-Michel Jarre à Houston et des concerts théâtraux des Pink Floyd pour The Wall, avec les mannequins géants à moitié tourdus?
Sinon:
Ah... J'ai du me tromper dans la chronologie alors parce qu'il m'avait semblé que l'ère Néopure ne commençait qu'au XXIIe siècle. Me trompais-je?Elle aussi volontaire : le XXe siècle étant le siècle où l'on a massivement enregistré la culture avant l'arrivée du néo-puritanisme, cette abondance de références est logique.
A+
Patrice
- Nick_Holmes
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Je viens de finir "La grande Aanthologie de la Fantasy" chez Omnibus.
Enorme pavé regroupant 5 antho sorties chez pocket il y a un bout de temps.
Beaucoup de diversité et de bonnes nouvelles par une énorme palette d'auteurs connus / inconnus récents ou moins récents.
Je vais essayer de faire une fiche de lecture plus complète sur mon site.
@+,
NicK.
Enorme pavé regroupant 5 antho sorties chez pocket il y a un bout de temps.
Beaucoup de diversité et de bonnes nouvelles par une énorme palette d'auteurs connus / inconnus récents ou moins récents.
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- Enregistré le : mer. mai 30, 2007 7:16 pm
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Moi aussi j'ai terminé La Zone du dehors
Donc je viens de terminer La Zone du dehors de Damasio comme Imperatrice Moa que j'ai bien aimé même si je suis un peu d'accord avec l'impératrice, on frise l'indigeste parfois (comme elle l'écrit sur sa chronique). Là je vais commencer La proie des rêves de Michael Marshall. Comme j'avais bien aimé Avance rapide, j'espère être conquis.
- Jean Millemann
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- Enregistré le : lun. févr. 12, 2007 2:48 pm
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Fini Les Ch'tits hommes libres de Terry Pratchett, assez sympa. "Miyards !"
Rien à voir, j'enchaîne sur Aztechs de Lucius Shepard.
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Hop : Cédric FERRAND, Wastburg
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Wéééé Nac Mac Feegle !!!!Nébal a écrit :Fini Les Ch'tits hommes libres de Terry Pratchett, assez sympa. "Miyards !"
Bon, pour ma part, je viens de finir Jonathan Strange & Mr. Norrell, que je commente d'ailleurs humblement ici.
Très bien pour les longues soirées d'hiver quand n'on a pas envie de réfléchir, mais très agréable tout de même.