antho Destination Univers de J.-A Debats & J.-C. Dunyach
Posté : lun. févr. 20, 2012 10:53 am
Deux ou trois mots sur l’antho Destination Univers de J.-A Debats & J.-C. Dunyach (hum… je connais ces gens, j’en suis sûr). Un compte rendu de ce qui me passe par la tête en y repensant, pas une critique, parce que ça c’est un métier difficile, pour lequel je n’ai guère de vocation.
Les Tiges de Thomas Geha. Un texte qui m’a ravi. Je mentionnerai une brève et intense bataille spatiale avec ce qu’il faut de bizarre et de mystère, à l’opposé des lamentables pugilats bovins (si j’ose écrire) auxquels nous a habitués maintenant la télé et le cinéma. Une immersion dans une SF épique mais déroutante, avec juste une faute de goût : l’explication finale, trop longue, et surtout la dernière phrase, pléonastiquement redondante. Que font les editors ? Tsss…
Évaporation et sublimation d’Anthony Boulanger. Je n’ai pas été convaincu par cette histoire d’Oiseau-Lumière, sans doute une catégorie de poésie fantasy-SF un poil ( ?) trop fantasy, qui ne parle pas à mon cœur sec. Je passe.
Le Bal des Méduses de Celia Deiana. Le choc du recueil, pour moi. En ouverture, une référence à la poésie, avec une référence au Bateau ivre de Rimbaud (mais là, oui, c’est de la poésie qui m’impressionne). Les figures du passager clandestin, du vaisseau fantôme (quelque part), revisitées avec un zeste de récit d’apprentissage et de mysticisme sans dieu. Mon cœur d’acier s’est mis à fondre.
Sleeping Beauty d’Anne Fakhouri. Pourquoi cet arrière-fond spatial en carton-pâte inadapté à ce texte, qui traduit ce qui me semble être de belles angoisses de l’auteur, quant à l’avenir (et peut-être pas seulement l’avenir) des rapports affectifs familiaux ? C’est gâcher (un peu, n’exagérons pas…) cette histoire déstabilisante de triangle à trois côtés et demi (le père, la mère, le fils et le clone de la mère) qui aurait dû se dérouler tout simplement sur Terre, dans un avenir relativement proche, dans une société en mutation accélérée. Il fallait faire dans le space op, qu’ils disaient, les editors ! je m’en fous, je ne veux pas le savoir. Dommage, car à mon sens, c’est l’histoire la plus humaine du recueil.
Le Gambit de Hunger, d’Olivier Gechter. Bof, bof, on croirait regarder de la baston sci-fi à la télé. Sans intérêt pour moi ( quand je regarde la télé, je regarde la télé, là, je lis, rien à… voir, si j’ose écrire). Sauf l’extrême fin du récit, avec une superbe idée, qui aurait dû être celle développée par l’auteur : tout s’arrête quand ça devient intéressant !!! Que l’auteur laisse courir sa vraie imagination et jette sa télé, bordel !
Le Marathon de Trois Lunes, d’Aurélie Ligier. Un texte qui m’a énervé, car je n’y crois pas une seconde, même en suspendant par les pieds (à la Yann Minh) mon incrédulité pour la faire céder. Mais des images fortes, ce n’est pas discutable, avec quelque chose de brussolien, un peu. Un réel talent pour mettre mal à l’aise. Mais l’auteur doit encore trouver cet équilibre très délicat entre l’absurde horrifiant et le vaguement crédible qui fait avaler les couleuvres aux lecteur angoissé. C’est un art très difficile (même Brussolo se plantait sévère, de temps à autre), mais je l’en sens capable. À suivre.
Les dieux bruyants, de Laurent Genefort. Amusez vous à résumer cette courte nouvelle, et vous verrez comment un Maître construit un univers complet en quelques allusions, finalement. Laurent Genefort a cet art de nous faire changer de peau (d’humain à extraterrestre, et réciproquement) sans avoir l’air d’y toucher. Le genre de texte que l’on peut faire figurer dans toute anthologie SF sur le contact ou sur l’écologie, voire sur la religion (si). Juste parfait.
Le Khan Mergen d’Olivier Paquet. Le texte le plus passionnant (pour moi), louchant à la fois du côté de Poul Anderson et d’ Ursula Le Guin (si, c’est possible !). De la SF sociologique, quoi, avec en prime l’appel de l’espace, comme on dit l’appel de la forêt. Une mise en abîme de la notion de nomadisme. Là aussi, recyclable dans bien des anthos thématiques, ce genre de textes qui donne envie de s’immerger complètement dans la SF.
J'espère n'avoir oublié personne…
Au bilan, une antho souvent jouissive, passionnante en tout cas, avec des hauts élevés (hum…), et dont les bas ne sont jamais scandaleux (hum…), mais un peu émoustillants tout de même, ce qui est bon signe. Je n’ai pas lu sérieusement la postface, je n’en dirai donc rien (oui, je sais, je pourrais sans peine en dire plein de choses sans l’avoir lue, mais je n’ai pas le courage, ce matin, le soleil documentaire m’appelle).
Votre Oncle Joe, objecto-subjectif du matin
Les Tiges de Thomas Geha. Un texte qui m’a ravi. Je mentionnerai une brève et intense bataille spatiale avec ce qu’il faut de bizarre et de mystère, à l’opposé des lamentables pugilats bovins (si j’ose écrire) auxquels nous a habitués maintenant la télé et le cinéma. Une immersion dans une SF épique mais déroutante, avec juste une faute de goût : l’explication finale, trop longue, et surtout la dernière phrase, pléonastiquement redondante. Que font les editors ? Tsss…
Évaporation et sublimation d’Anthony Boulanger. Je n’ai pas été convaincu par cette histoire d’Oiseau-Lumière, sans doute une catégorie de poésie fantasy-SF un poil ( ?) trop fantasy, qui ne parle pas à mon cœur sec. Je passe.
Le Bal des Méduses de Celia Deiana. Le choc du recueil, pour moi. En ouverture, une référence à la poésie, avec une référence au Bateau ivre de Rimbaud (mais là, oui, c’est de la poésie qui m’impressionne). Les figures du passager clandestin, du vaisseau fantôme (quelque part), revisitées avec un zeste de récit d’apprentissage et de mysticisme sans dieu. Mon cœur d’acier s’est mis à fondre.
Sleeping Beauty d’Anne Fakhouri. Pourquoi cet arrière-fond spatial en carton-pâte inadapté à ce texte, qui traduit ce qui me semble être de belles angoisses de l’auteur, quant à l’avenir (et peut-être pas seulement l’avenir) des rapports affectifs familiaux ? C’est gâcher (un peu, n’exagérons pas…) cette histoire déstabilisante de triangle à trois côtés et demi (le père, la mère, le fils et le clone de la mère) qui aurait dû se dérouler tout simplement sur Terre, dans un avenir relativement proche, dans une société en mutation accélérée. Il fallait faire dans le space op, qu’ils disaient, les editors ! je m’en fous, je ne veux pas le savoir. Dommage, car à mon sens, c’est l’histoire la plus humaine du recueil.
Le Gambit de Hunger, d’Olivier Gechter. Bof, bof, on croirait regarder de la baston sci-fi à la télé. Sans intérêt pour moi ( quand je regarde la télé, je regarde la télé, là, je lis, rien à… voir, si j’ose écrire). Sauf l’extrême fin du récit, avec une superbe idée, qui aurait dû être celle développée par l’auteur : tout s’arrête quand ça devient intéressant !!! Que l’auteur laisse courir sa vraie imagination et jette sa télé, bordel !
Le Marathon de Trois Lunes, d’Aurélie Ligier. Un texte qui m’a énervé, car je n’y crois pas une seconde, même en suspendant par les pieds (à la Yann Minh) mon incrédulité pour la faire céder. Mais des images fortes, ce n’est pas discutable, avec quelque chose de brussolien, un peu. Un réel talent pour mettre mal à l’aise. Mais l’auteur doit encore trouver cet équilibre très délicat entre l’absurde horrifiant et le vaguement crédible qui fait avaler les couleuvres aux lecteur angoissé. C’est un art très difficile (même Brussolo se plantait sévère, de temps à autre), mais je l’en sens capable. À suivre.
Les dieux bruyants, de Laurent Genefort. Amusez vous à résumer cette courte nouvelle, et vous verrez comment un Maître construit un univers complet en quelques allusions, finalement. Laurent Genefort a cet art de nous faire changer de peau (d’humain à extraterrestre, et réciproquement) sans avoir l’air d’y toucher. Le genre de texte que l’on peut faire figurer dans toute anthologie SF sur le contact ou sur l’écologie, voire sur la religion (si). Juste parfait.
Le Khan Mergen d’Olivier Paquet. Le texte le plus passionnant (pour moi), louchant à la fois du côté de Poul Anderson et d’ Ursula Le Guin (si, c’est possible !). De la SF sociologique, quoi, avec en prime l’appel de l’espace, comme on dit l’appel de la forêt. Une mise en abîme de la notion de nomadisme. Là aussi, recyclable dans bien des anthos thématiques, ce genre de textes qui donne envie de s’immerger complètement dans la SF.
J'espère n'avoir oublié personne…
Au bilan, une antho souvent jouissive, passionnante en tout cas, avec des hauts élevés (hum…), et dont les bas ne sont jamais scandaleux (hum…), mais un peu émoustillants tout de même, ce qui est bon signe. Je n’ai pas lu sérieusement la postface, je n’en dirai donc rien (oui, je sais, je pourrais sans peine en dire plein de choses sans l’avoir lue, mais je n’ai pas le courage, ce matin, le soleil documentaire m’appelle).
Votre Oncle Joe, objecto-subjectif du matin