Le Dernier Souffle... de l'ancien régime ?
Posté : sam. févr. 25, 2012 11:03 am
Bonjour,
Un mot à propos d'un cycle fantasy, pour une fois : Le Dernier Souffle de Fiona McIntosh.
Je viens d'achever cette trilogie qu'une amie (et néanmoins documentaliste) m'avait recommandé avec insistance.
Premier constat, ça se lit. Ce sont trois pavés de 600 pages (en poche et chez Milady...) mais la narration est enlevée, le récit est facile, les rappels sont nombreux (et permettent une lecture "déconcentrée", sans pour autant ressembler à du rabâchage la plupart du temps). L'intrigue fait penser à une série télé, avec des épisodes de qualité inégale, mais qu'on suit quand même parce qu'on veut savoir la fin - même si elle semble assez prévisible.
deuxième point (positif), la situation politique, les éléments fantasy du premier tome sont assez crédibles, dans un genre simpliste pas forcément désagréable. le Don (titre du premier tome) est une vraie bonne idée de fantasy... peut-être pas au point de lui consacrer 1800 pages, cela dit.
Maintenant, ce qui fâche :
- l'intervention de puissances surnaturelles de plus en plus importantes, qui finissent par guider l'intrigue d'une façon finalement assez peu intéressante. Une idée magique dans un monde med-fan, j'aime bien... mais au fil des tomes, d'autres pouvoirs et phénomènes magiques s'empilent jusqu'à détricoter totalement la trame narrative.
- et surtout, une chose qui m'a fait penser à Roland C Wagner - pas en tant qu'écrivain, mais pour une position défendue ici et que je n'avais encore jamais ressenti à ce point en fantasy : l'idéologie est tellement "ancien régime" que c'en est effrayant. La droiture, la noblesse, le génie militaire sont forcément héréditaires... de même que la sorcellerie, la trahison, la mesquinerie. La monarchie et la tyrannie, fussent-elles bienveillantes, tirent leur légitimité des attributs naturels et surnaturels des familles régnantes. La vie d'un-e noble est reconnue par tous les personnages et par le narrateur omniscient comme valant bien plus que d'autres vies...
Le démocrate en moi s'est vu frémir plus d'une fois !
Je n'irai sans doute pas, comme j'ai pu le comprendre dans des tirades de Roland ou de Gérard Klein, jusqu'à dire que cette idéologie est partie intégrante de la fantasy dans son ensemble... mais il reste que nous avons là, à mon avis, un exemple flagrant de ce travers de la fantasy.
Un mot à propos d'un cycle fantasy, pour une fois : Le Dernier Souffle de Fiona McIntosh.
Je viens d'achever cette trilogie qu'une amie (et néanmoins documentaliste) m'avait recommandé avec insistance.
Premier constat, ça se lit. Ce sont trois pavés de 600 pages (en poche et chez Milady...) mais la narration est enlevée, le récit est facile, les rappels sont nombreux (et permettent une lecture "déconcentrée", sans pour autant ressembler à du rabâchage la plupart du temps). L'intrigue fait penser à une série télé, avec des épisodes de qualité inégale, mais qu'on suit quand même parce qu'on veut savoir la fin - même si elle semble assez prévisible.
deuxième point (positif), la situation politique, les éléments fantasy du premier tome sont assez crédibles, dans un genre simpliste pas forcément désagréable. le Don (titre du premier tome) est une vraie bonne idée de fantasy... peut-être pas au point de lui consacrer 1800 pages, cela dit.
Maintenant, ce qui fâche :
- l'intervention de puissances surnaturelles de plus en plus importantes, qui finissent par guider l'intrigue d'une façon finalement assez peu intéressante. Une idée magique dans un monde med-fan, j'aime bien... mais au fil des tomes, d'autres pouvoirs et phénomènes magiques s'empilent jusqu'à détricoter totalement la trame narrative.
- et surtout, une chose qui m'a fait penser à Roland C Wagner - pas en tant qu'écrivain, mais pour une position défendue ici et que je n'avais encore jamais ressenti à ce point en fantasy : l'idéologie est tellement "ancien régime" que c'en est effrayant. La droiture, la noblesse, le génie militaire sont forcément héréditaires... de même que la sorcellerie, la trahison, la mesquinerie. La monarchie et la tyrannie, fussent-elles bienveillantes, tirent leur légitimité des attributs naturels et surnaturels des familles régnantes. La vie d'un-e noble est reconnue par tous les personnages et par le narrateur omniscient comme valant bien plus que d'autres vies...
Le démocrate en moi s'est vu frémir plus d'une fois !
Je n'irai sans doute pas, comme j'ai pu le comprendre dans des tirades de Roland ou de Gérard Klein, jusqu'à dire que cette idéologie est partie intégrante de la fantasy dans son ensemble... mais il reste que nous avons là, à mon avis, un exemple flagrant de ce travers de la fantasy.