
Envouté par Spin, qui reste une expérience de lecture hors-norme dans mon esprit, j'ai longtemps hésité à acheter cette suite, peureux que j'étais d'être déçu.
Et bien, je n'aurais pas du.
Spin, regorgeant d'idées, m'obligeait à lever la tête toute les cinq pages, souriant bêtement et tentant d’appréhender le fourmillement d'idée qui y résidait. Spin et ses personnages plus vrai que nature, bref en commençant Axis, la barre était très haute. La chute n'en fut que plus rude.
L'intrigue tout d'abord, digne d'un thriller de gare. Deux amants qui partent en vadrouille pour tenter de 1) retrouver les traces d'un père perdu 2) résoudre le mystère des hypothétiques, puisque bien que ce ne soit pas leur objectif avoué, c'est par là que l'auteur nous emmène via les Quatrièmes.
Cela aurait pu être adroit, mais si le cœur y est, à grands coups de chutes de cendres, Wilson s'embourbe, et laisse sur le bas-côté la lueur de Spin pour rester sur le rail du film catastrophe.
Les personnages, résonnant d'une rondeur sublime dans spin, sonnent désespérément creux dans Axis.
Entre le baroudeur beau-gosse et la journaliste en manque d'amour paternel, on ajoute aussi un zeste de sagesse avec pléthore de personnages secondaires.
Malheureusement, si les personnages procurent à une ou deux reprises un intérêt, par leur brèches et déboire, la plupart du temps les dialogues sont d'un ennui profond.
Le style, je n'ai lu que Spin de Wilson, mais quelle claque. Tout en finesse, en envolée, en précision. Ici plus rien de cela, mais plutôt une narration vieillotte, tout en sursaut et naïveté, tronquant les descriptions, sautant des passages qui auraient pu se révéler intéressant pour simplement coller à une intrigue plate, comme simplement pour suivre les événements importants, plus pour faire vivre un roman.
Les idées. Il y a quelque chose, malheureusement, pas tout à fait exploité, pas tout à fait fini, peut-être un peu facile.
Le principal défaut de cette suite, comme toutes les mauvaises suites hollywoodiennes pour le cinéma, c'est le manque de profondeur et de précision.
Le manque de profondeurs des personnages et des idées, le manque de précision dans la narration.
Pour atténuer mon propos je dois tout de même dire que Axis n'est pas un mauvais roman, simplement une mauvaise suite, désavantagé par la qualité du précédent opus. On retrouve parfois un brin d’élan à la lecture, lors de sursaut dans l’écriture, lorsqu'on aperçoit Wilson de Spin.
J'attends la suite, en espérant que Robert Charles Wilson se reprenne.
PS: Malgré une relecture, certaines fautes ont pu passer.