Pierre PELOT - Foetus-party

Modérateurs : Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m

Avatar du membre
MF
Messages : 4466
Enregistré le : jeu. déc. 28, 2006 3:36 pm
Localisation : cactus-blockhaus

Message par MF » mer. déc. 26, 2012 7:31 pm

une œuvre marquante de science-fiction ne peut pas être traitée comme une œuvre également marquante de la littérature dite « générale » puisque les support spécialisés en science-fiction ne font pas dans la critique de littérature dite « générale »


mais il est fort possible que ton "En revanche..." ne soit pas une véritable négation logique...
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

JDB
Messages : 1541
Enregistré le : mer. mai 03, 2006 1:37 pm
Contact :

Message par JDB » mer. déc. 26, 2012 7:53 pm

MF a écrit :une œuvre marquante de science-fiction ne peut pas être traitée comme une œuvre également marquante de la littérature dite « générale » puisque les support spécialisés en science-fiction ne font pas dans la critique de littérature dite « générale »
Au début des années 80, Bruno Lecigne a tenté de développer une approche critique de la science-fiction, au moyen de plusieurs essais et articles publiés dans des fanzines. Il utilisait un vocabulaire si pointu (pour le fandom) qu'on lui a demandé d'écrire un lexique de ses termes critiques.
Il faudrait consulter le fanzine Chronolyse, publié par Francis Valéry, qui en ce moment revend son stock sur eBay.
Par la suite, il me semble que développer un discours critique faisait partie des ambitions de la revue Science & Fiction, chez Denoël.
Il y eut aussi le numéro spécial "SF et Histoire" de la revue Change.
JDB
“Miss Judith Lee, vous êtes l’une des choses les plus étranges de ce monde très étrange.”

Avatar du membre
bormandg
Messages : 11906
Enregistré le : lun. févr. 12, 2007 2:56 pm
Localisation : Vanves (300 m de Paris)
Contact :

Message par bormandg » mer. déc. 26, 2012 10:22 pm

MF a écrit :une œuvre marquante de science-fiction ne peut pas être traitée comme une œuvre également marquante de la littérature dite « générale » puisque les support spécialisés en science-fiction ne font pas dans la critique de littérature dite « générale »
Ne font pas, en général... Je suis certain qu'on peut trouver des cas où une oeuvre de SF qui appelle des remarques de type "littgen" a aussi été traitée sur ce plan. Voir si tel n'est pas le cas de Tous à Zanzibar...
Sans compter certaines oeuvres "à cheval" comme Les Soldats de la Mer...
"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."

Gérard Klein
Messages : 1595
Enregistré le : ven. oct. 06, 2006 6:06 pm
Localisation : En face de la Fac Jussieu

Message par Gérard Klein » jeu. déc. 27, 2012 12:11 am

Lensman a écrit :
MF a écrit :
Gérard Klein a écrit :Si on te suit, ce qu'on peut en déduire, c'est que les auteurs français de sf étaient des naïfs.
si on me suit, on peut aussi en déduire que les auteurs français étaient réalistes

et je n'ai pas mis dans la liste le fait qu'ils étaient d'une génération -ou les héritiers d'une génération- qui venait de se faire virer à coup de pompes de zones d'expansion nommées Asie et Afrique, pour laquelle l'avenir avait le goût amer d'un retour en arrière...
La France était un pays dominant, qui a perdu sa position prépondérante. La SF anglaise n'est pas si "optimiste" que cela non plus, si on regarde bien, et c'est aussi un pays qui perd son empire.
Je me demande si la bonne question n'est pas plutôt: Pourquoi la SF américaine semble "optimiste"?

Oncle Joe
La France a perdu sa position dominante en 1815, ou plus probablement bien avant, disons vers 1793. Ou 1794. D'où le pessimisme de toute anticipation française par après.
Mon immortalité est provisoire.

Avatar du membre
silramil
Messages : 1836
Enregistré le : sam. oct. 18, 2008 8:45 am

Message par silramil » jeu. déc. 27, 2012 12:22 am

MF a écrit :une œuvre marquante de science-fiction ne peut pas être traitée comme une œuvre également marquante de la littérature dite « générale » puisque les support spécialisés en science-fiction ne font pas dans la critique de littérature dite « générale »
.
Comme souvent (...) il y a un problème de terminologie ici, qui recouvre un problème de définition.
En ce qui me concerne, je considère qu'une oeuvre littéraire de science-fiction fait partie de la littérature, et que la dénomination "littérature générale" ne sert qu'à établir un contraste, sans recouvrir quoi que ce soit de précis. De ce fait, il existe des oeuvres littéraires marquantes qui sont de science-fiction. Néanmoins, il est nécessaire, pour leur rendre justice, de les étudier en tant qu'oeuvres de science-fiction. De la même manière, on peut difficilement étudier une tragédie en oubliant qu'il s'agit de théâtre, ou un roman réaliste en oubliant qu'il s'agit de réalisme. Les oeuvres ont des coordonnées, des cadres, des contraintes, et la création fait sens en fonction de ces contraintes. Négliger les coordonnées ayant trait à la science-fiction, cela signifie oublier une grande partie de l'oeuvre.

A contrario, il n'y a pas d'outils critique pour la "littérature générale" - cette chose n'existe pas. Ce n'est qu'une étiquette pour désigner le type de fiction qui a droit de cité - mais cette légitimité n'a rien à voir avec l'analyse littéraire, et tout à voir avec la sociologie de la littérature.

Bien plus, les outils développés depuis le dernier siècle pour viser une critique "objective" sont susceptibles de s'adapter à tout type de récit, y compris les textes non-littéraires. La narratologie, la sémiotique, la poétique, permettent des analyses de tout, y compris de la science-fiction.

Une question cruciale, néanmoins, est alors : est-ce que les questions posées aux textes littéraires, en vue de susciter des significations supplémentaires, sont susceptibles de produire des réponses intéressantes pour les amateurs de science-fiction?
Je serais tenté de répondre que non, pour une grande partie, car c'est ce qui se produit pour beaucoup de textes : il n'y a qu'une petite partie des gens qui adorent les oeuvres de Victor Hugo qui va lire des études littéraires sur ces oeuvres pour le plaisir ; aucune raison qu'il en aille différemment des gens qui adorent Bradbury, Bordage ou Lovecraft. Beaucoup de ce que la recherche en littérature peut produire n'a aucun intérêt pour le public.
Qu'attendent les amateurs désireux de lire des études sur les oeuvres qu'ils aiment ? Des anecdotes (détails biographiques, explications de certains points obscurs...); des éléments de contexte (historique, culturel, scientifique...); des prolongements possibles (notes et brouillons, projets inaboutis en rapport avec l'oeuvre...). Ceci correspond à une démarche d'érudit : accumuler du savoir, des détails, des informations. Dans le meilleur des cas, si l'érudit a aussi un tempérament de chercheur, ou si c'est un chercheur passionné d'érudition, l'information sera traitée et interprétée.

Mais que propose la recherche en littérature? Les informations ne sont jamais présentées pour elles-mêmes, mais en fonction de ce qu'elles permettent de comprendre de l'oeuvre. Le chercheur a une intuition, une hypothèse, et il s'efforce de vérifier cette hypothèse, en faisant réagir le texte. De nombreuses approches sont possibles : thématiques (que vois-je si je repère toutes les références au temps, au sexe, à la guerre, à l'argent... quand je relis ce texte?) ; biographiques (quand je confronte ce texte et les données biographiques dont je dispose, y a-t-il des détails qui prennent un sens nouveau?) ; stylistiques (y a-t-il une manière particulière d'employer la syntaxe?); narratologiques (comment le récit est-il construit?)... Mais en tous les cas il s'agit de faire réagir le texte, d'en tirer quelque chose de neuf.

Or, que se passe-t-il lorsque un texte de science-fiction est soumis à ce traitement?
- Le niveau naïf met en avant les effets simplement programmés par le texte ("regardez ! on nous présente des voitures volantes ! quelle imagination!"). En fait d'étude, il s'agit d'une simple paraphrase fonctionnelle. C'est ce qui se produit lorsqu'on évoque la science-fiction dans un catalogue plus large de genres littéraires - la science-fiction se réduit à ses thèmes si imaginatifs. Les fans de SF ne voient aucun intérêt là-dedans, ce qui est normal.
- un niveau plus pertinent est atteint lorsque des caractéristiques plus ou moins spécifiques de la science-fiction sont mises en valeur, mais ça n'intéresse toujours pas les amateurs, qui ont déjà conscience de manière intuitive de l'essentiel de ces mécanismes.
- Dans le meilleur des cas, une étude précise d'une oeuvre, ou de l'oeuvre entière d'un auteur, produira le même genre de chose que pour les autres parties de la littérature : mise en évidence de certaines qualités particulières, d'une manière d'écrire propre à l'auteur, d'un ou plusieurs thèmes importants... Dans mon bouquin, c'est un peu ce que j'ai fait dans le dernier chapitre, à propos de Klein et de Pelot - j'ai proposé un principe unificateur de leurs oeuvres respectives, à partir d'indices convergents repérés dans les textes. Par définition, ce type d'analyse n'intéresse que ceux qui connaissent déjà les oeuvres - et il ne recoupe pas forcément un centre d'intérêt "de science-fiction". Pour Pelot, j'ai parlé d'une certaine conception de l'homme et de l'humanité - cela ne dit rien sur une quelconque extrapolation scientifique, mais fournit seulement l'occasion de jeter un regard neuf sur ces oeuvres, en ayant à l'esprit qu'il y a plus chez Pelot, dans les relations entre êtres humains, que la simple représentation d'une société.

Est-ce que cela donne un début de réponse à la question?
Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.

Avatar du membre
MF
Messages : 4466
Enregistré le : jeu. déc. 28, 2006 3:36 pm
Localisation : cactus-blockhaus

Message par MF » jeu. déc. 27, 2012 8:41 am

silramil a écrit :Est-ce que cela donne un début de réponse à la question?
je ne sais pas, il faut demander à GK ^^

plus sérieusement, j'avance dans ton livre, je vais donc changer de fil pour les remarques et questions ; elles y trouveront sans doute mieux leur place...
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

Avatar du membre
Jacques Ah !
Messages : 911
Enregistré le : mar. mars 23, 2010 10:42 am
Localisation : Choisy-le-Roi
Contact :

Message par Jacques Ah ! » sam. janv. 26, 2013 1:05 pm

Tout dépend de ce qu'on veut dire par "position dominante", la France est le pays où l'on lit le plus, suivi des Etats-Unis ; ludwing ; :?
Artiste polymorphe, écrivain et président d'un Groupe d'Entraide Mutuel : le Social Art Postal Club de Choisy-le-Roi. Site : http://jacquesabeasis.e-monsite.com ;

Répondre

Retourner vers « Vos dernières lectures »