Pierre PELOT - Foetus-party
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Je crois qu'un malentendu vient de l'emploi des ces termes, "optimiste", ou "pessimiste".
JDB a raison, ce n'est pas le terme '"optimisme" que j'emploierais pour la SF américaine. Ce qui me viens plutôt à l'esprit, c'est le terme d'"ampleur". C'est une SF ample, qui peut être grandiose, se placer à très grande échelle. Pour moi, cela n'a rien à voir avec la notion d'optimisme. L'ample et le grandiose peuvent être parfaitement pessimistes.
Oncle Joe
JDB a raison, ce n'est pas le terme '"optimisme" que j'emploierais pour la SF américaine. Ce qui me viens plutôt à l'esprit, c'est le terme d'"ampleur". C'est une SF ample, qui peut être grandiose, se placer à très grande échelle. Pour moi, cela n'a rien à voir avec la notion d'optimisme. L'ample et le grandiose peuvent être parfaitement pessimistes.
Oncle Joe
d'où l'usage, à mon avis préférable, de "réaliste" ; les auteurs de sf ont toujours un pied dans leur réalitéLensman a écrit :Je crois qu'un malentendu vient de l'emploi des ces termes, "optimiste", ou "pessimiste".
JDB a raison, ce n'est pas le terme '"optimisme" que j'emploierais pour la SF américaine. Ce qui me viens plutôt à l'esprit, c'est le terme d'"ampleur". C'est une SF ample, qui peut être grandiose, se placer à très grande échelle. Pour moi, cela n'a rien à voir avec la notion d'optimisme. L'ample et le grandiose peuvent être parfaitement pessimistes.
pour l'ampleur, la sf française n'était pas forcément en reste ; on peut regarder ce qu'a écrit Demuth à cette période (puisque JDB l'a cité) ; était-ce un cas atypique ?
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
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Si vous voulez déplacer le débat, grand bien vous fasse. Mais la question était la suivante :
D'ailleurs, Simon Bréan écrit quelque part dans son livre qu'une fois que la tonalité de la SF anglo-saxonne traduite a changé (arrivée massive de Dick, introduction de la New Thing), les auteurs français ont trouvé le moyen de dialoguer avec la SF anglo-saxonne mais aussi de s'imposer en partie.
Pour moi, cette SF franaçaise "glauque" ne faisait que prolonger la nouvelle SF anglo-saxonne introduite au début des années 70.
JDB
réitérée quelques lignes plus loin :Pourquoi, en majorité si certes non en totalité, la sf française des années 1970 et 1980, voire après, est-elle si glauque?
Donc, je réponds : ce n'était pas seulement la majorité des oeuvres françaises, c'était aussi une bonne partie de l'offre éditoriale en matière de traduction, et c'était surtout le discours dominant des porte-parole du genre (critiques et éditorialistes de Fiction et de Galaxie).... les auteurs français de science-fiction ne savent imaginer qu'un avenir épouvantable.
Pourquoi?
D'ailleurs, Simon Bréan écrit quelque part dans son livre qu'une fois que la tonalité de la SF anglo-saxonne traduite a changé (arrivée massive de Dick, introduction de la New Thing), les auteurs français ont trouvé le moyen de dialoguer avec la SF anglo-saxonne mais aussi de s'imposer en partie.
Pour moi, cette SF franaçaise "glauque" ne faisait que prolonger la nouvelle SF anglo-saxonne introduite au début des années 70.
JDB
“Miss Judith Lee, vous êtes l’une des choses les plus étranges de ce monde très étrange.”
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Ce n’est qu’un avis, mais, en France à cette époque (en fait surtout vers 1970, moins avant), j’ai l’impression qu’une œuvre de SF ambitieuse pouvait difficilement être un Space-opera de grande ampleur – Les romans de ce genre étaient plutôt cantonnés au Fleuve noir (par exemple), c’est-à-dire relayés dans une littérature de distraction plutôt populaire et assez souvent conchiée.
Un roman sérieux se devait d’être «Littéraire», d’avoir des implications, social, politique, etc.., et assez proche des préoccupations du temps.
Cela tient sans doute à une tradition culturelle de la littérature française (Le sens de la mesure, la psychologie, le style, tout ça…).
Maintenant, ce n’est qu’un avis. Il y a tellement d’exceptions qu’on peut même douter qu’une explication générale puisse s’appliquer totalement. c'est sans doute un peu trop simple.
PS: Je viens de recevoir le livre de Simon, Je le lirais pendant mes congés, la semaine prochaine !
Edit : j'avais pas lu le post de JDB , mais il a aussi surement raison !
Un roman sérieux se devait d’être «Littéraire», d’avoir des implications, social, politique, etc.., et assez proche des préoccupations du temps.
Cela tient sans doute à une tradition culturelle de la littérature française (Le sens de la mesure, la psychologie, le style, tout ça…).
Maintenant, ce n’est qu’un avis. Il y a tellement d’exceptions qu’on peut même douter qu’une explication générale puisse s’appliquer totalement. c'est sans doute un peu trop simple.
PS: Je viens de recevoir le livre de Simon, Je le lirais pendant mes congés, la semaine prochaine !
Edit : j'avais pas lu le post de JDB , mais il a aussi surement raison !
Il y avait vraiment une querelle des anciens et des modernes. Qui se doublait souvent (mais pas toujours) d'un conflit entre "réactionnaires" et "progressistes".Papageno a écrit :Ce n’est qu’un avis, mais, en France à cette époque (en fait surtout vers 1970, moins avant), j’ai l’impression qu’une œuvre de SF ambitieuse pouvait difficilement être un Space-opera de grande ampleur – Les romans de ce genre étaient plutôt cantonnés au Fleuve noir (par exemple), c’est-à-dire relayés dans une littérature de distraction plutôt populaire et assez souvent conchiée.
Un roman sérieux se devait d’être «Littéraire», d’avoir des implications, social, politique, etc.., et assez proche des préoccupations du temps.
Cela tient sans doute à une tradition culturelle de la littérature française (Le sens de la mesure, la psychologie, le style, tout ça…).
Maintenant, ce n’est qu’un avis. Il y a tellement d’exceptions qu’on peut même douter qu’une explication générale puisse s’appliquer totalement. c'est sans doute un peu trop simple.
PS: Je viens de recevoir le livre de Simon, Je le lirais pendant mes congés, la semaine prochaine !
Edit : j'avais pas lu le post de JDB , mais il a aussi surement raison !
Et peut-être s'est-il publié des romans de SF français tendance classique, ambitieux et tout ça, hors du Fleuve Noir : je rangerais dans cette catégorie Les Seigneurs de la guerre de Klein et Le Naguen de Jean Hougron, entre autres.
JDB
“Miss Judith Lee, vous êtes l’une des choses les plus étranges de ce monde très étrange.”
mes souvenirs de lecteurs me disent la même choseJDB a écrit :Mes souvenirs de lecteur me disent ceci : la SF anglo-saxonne de l'époque, que des décideurs comme Dorémieux et Demuth introduisaient à forte dose ETAIT pessimiste, même si elle n'était pas toujours nihiliste. Replongez-vous dans la liste des publications de l'époque, relisez des vieux Fiction, sondez le courrier des lecteurs, etc.
la sf tournait la page de la littérature d'évasion (même si il en reste c.f. spac'op par exemple) pour se mettre à détourner la réalité
et à porter un message : "L'avenir ne sera pas ce que vous rêvez ; ce sera ce que vous en ferez et ça pourrait bien être un cauchemar"
dans ton post suivant, tu cites Dick et j'avoue qu'en ce sens, la parution en France de L’œil dans le Ciel a, pour moi, été une claque
mais je ne vois pas de pessimisme dans toute cette production, plutôt de la lucidité ; parfois, peut-être, en excès...
tu veux vraiment que l'on parle de Bifrost ?Et l'attitude de certains décideurs était si hargneuse que certains lecteurs ont cessé de lire leurs publications. Quand on lit dans sa revue préférée des assertions du genre : "il y a désormais deux SF, une SF de contestation et une SF de consommation" ou encore "si vous préférez Asimov à Lafferty, allez vous faire foutre" (je cite de mémoire et les termes employés n'étaient sûrement pas aussi violents, mais dans l'esprit, c'était ça), eh bien on allait voir ailleurs.
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Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
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Ben quoi, Bifrost a fait un spécial Asimov mais pas de spécial Lafferty, non ?MF a écrit :tu veux vraiment que l'on parle de Bifrost ?JDB a écrit :Et l'attitude de certains décideurs était si hargneuse que certains lecteurs ont cessé de lire leurs publications. Quand on lit dans sa revue préférée des assertions du genre : "il y a désormais deux SF, une SF de contestation et une SF de consommation" ou encore "si vous préférez Asimov à Lafferty, allez vous faire foutre" (je cite de mémoire et les termes employés n'étaient sûrement pas aussi violents, mais dans l'esprit, c'était ça), eh bien on allait voir ailleurs.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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Remarque intéressante. Mais les contextes ne sont pas les mêmes.MF a écrit :tu veux vraiment que l'on parle de Bifrost ?Et l'attitude de certains décideurs était si hargneuse que certains lecteurs ont cessé de lire leurs publications. Quand on lit dans sa revue préférée des assertions du genre : "il y a désormais deux SF, une SF de contestation et une SF de consommation" ou encore "si vous préférez Asimov à Lafferty, allez vous faire foutre" (je cite de mémoire et les termes employés n'étaient sûrement pas aussi violents, mais dans l'esprit, c'était ça), eh bien on allait voir ailleurs.
L'impression que j'avais -- à tort ou à raison -- dans les années 70 (et il faudrait pouvoir affiner, car la situation évoluait d'une année sur l'autre), c'était qu'on pouvait tout publier ou presque, mais que nombre de décideurs choisissaient délibérément d'exclure un certain type de SF auquel je m'intéressais, au détriment d'un autre qui me repoussait.
Expérience édifiante: consulte la liste de tous les romans nominés au Hugo entre 1970 et 1979 -- ici -- et relève les titres restés inédits ou traduits très tardivement (record : 40 ans !) : des livres de Poul Anderson, Robert Heinlein, Larry Niven (seul ou avec Jerry Pournelle), Gordon Dickson, Hal Clement...
J'ai fini par comprendre que les directeurs littéraires/rédacs chefs publiaient ce qu'ils avaient envie de publier et non pas un échantillon le plus complet ou le plus représentatif possible (j'étais naïf). Et quand ils se forçaient à publier des livres demandés par les lecteurs mais qu'ils ne goûtaient guère, c'était pour les démolir (relire les allusions fielleuses à certains titres de "Galaxie-Bis" sous la plume de Dorémieux).
Aujourd'hui, la situation n'est plus la même : je sais qu'on ne peut PAS tout publier et que les directeurs littéraires/rédacs chefs publient ce qu'ils ont envie de publier (et d'ailleurs, ils le revendiquent).
Et l'image que nous avons de la SF anglo-saxonne est toujours aussi limitée, sinon davantage.
Je regrette que le livre de Simon Bréan n'aborde pas cet aspect des choses (ce qu'on appelait dans le temps le "filtre édirorial"), mais ce n'était pas son projet.
JDB
“Miss Judith Lee, vous êtes l’une des choses les plus étranges de ce monde très étrange.”
je partage cette impressionJDB a écrit :L'impression que j'avais -- à tort ou à raison -- dans les années 70 (et il faudrait pouvoir affiner, car la situation évoluait d'une année sur l'autre), c'était qu'on pouvait tout publier ou presque, mais que nombre de décideurs choisissaient délibérément d'exclure un certain type de SF auquel je m'intéressais, au détriment d'un autre qui me repoussait.
j'abonde et je regrette, aussi, que l'on manque aujourd'hui d'une analyse (si possible comparée à travers les âges, mais en tout cas érudite) de "l'appareil critique" de la sf en france (si quelqu'un a, je suis preneur)Je regrette que le livre de Simon Bréan n'aborde pas cet aspect des choses (ce qu'on appelait dans le temps le "filtre éditorial"), mais ce n'était pas son projet.
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
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Pas seulement l'appareil critique, mais aussi l'appareil éditorial.MF a écrit :j'abonde et je regrette, aussi, que l'on manque aujourd'hui d'une analyse (si possible comparée à travers les âges, mais en tout cas érudite) de "l'appareil critique" de la sf en france (si quelqu'un a, je suis preneur)Je regrette que le livre de Simon Bréan n'aborde pas cet aspect des choses (ce qu'on appelait dans le temps le "filtre éditorial"), mais ce n'était pas son projet.
Pour sortir des années 70, relire l'article de Nicot "Splendeurs et misères de la SF française", constat d'un divorce alors flagrant entre le public, les auteurs français et les éditeurs.
Attention ! nous sommes en 1987 : la situation a changé.
JDB
“Miss Judith Lee, vous êtes l’une des choses les plus étranges de ce monde très étrange.”
Cette précision est savoureuse. Si on ne conserve que les trois premiers paragraphes, on croirait lire certains éditos (surtout sur le web) actuels.JDB a écrit : Pas seulement l'appareil critique, mais aussi l'appareil éditorial.
Pour sortir des années 70, relire l'article de Nicot "Splendeurs et misères de la SF française", constat d'un divorce alors flagrant entre le public, les auteurs français et les éditeurs.
Attention ! nous sommes en 1987 : la situation a changé.
JDB
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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j'avais lu "En toc !"Lensman a écrit :Et toc !Erion a écrit : Ben quoi, Bifrost a fait un spécial Asimov mais pas de spécial Lafferty, non ?
remarque, ça marche aussi...
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
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Je voulais dire : la situation a changé entre la fin de la décennie 1970-1980 et la date de publication de cet essai (1987), mais tu as également raison : la situation a changé entre 1987 et aujourd'hui.Erion a écrit :Cette précision est savoureuse. Si on ne conserve que les trois premiers paragraphes, on croirait lire certains éditos (surtout sur le web) actuels.JDB a écrit : Attention ! nous sommes en 1987 : la situation a changé.
Pour mémoire, cet essai de Nicot est sans doute l'une des premières étapes vers la création de Galaxies (oui, la gestation fut longue).
JDB
“Miss Judith Lee, vous êtes l’une des choses les plus étranges de ce monde très étrange.”