que la plume a traversé le papier ou l'a si fortement marqué que l'on peut lire le message par transparence sur le verso ?dracosolis a écrit :trop écrit ça veut dire quoi ?
par exemple ?
Kurt STEINER - Ortog et les ténèbres
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Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.
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La réponse à ta question, pour moi, est : oui, on peut. Dans les circonstances précises de la chronique de lecteur, on ne s'attache qu'à un ressenti immédiat.bormandg a écrit :Simple commentaire: pourquoi te crois-tu obligé de noter "soi-disant" sinon parce que tu es convaincu que la critique n'est jamais vraiment objective (ce que je crois moi, aussi)?justi a écrit :En fait, on reste dans la bonne vieille dichotomie entre critique subjective et critique soi-disant objective.
Sinon le problème tel que je l'ai perçu n'est pas dans la plus ou moins grande pertinence pseudo-objective de telle ou telle critique; il est dans la question de savoir si on peut présenter un livre ancien sans insister aussi sur sa place dans l'histoire de la littérature (ou, plus spécifquement, de la branche qui nous intéresse).
Peut-être est-ce salutaire, d'ailleurs. Il est tellement difficile à la majorité des lecteurs de s'intéresser à une oeuvre ancienne et relativement peu connue que ce simple ressenti direct d'une lecture contemporaine les aménera à lire des choses qu'ils n'auraient pas lu autrement.
Le replacement d'une oeuvre dans son contexte est certes important. Cela peut facilement devenir passionnant, mais est-ce que cela va amener le lecteur lambda à ouvrir tel ou tel bouquin ? J'en doute...
Je crains que l'histoire littéraire (de la sf ou autre) n'intéresse qu'une fraction moins significative du lectorat et que ses arguments ne convainquent que peu de lecteurs...
Encore une fois, l'essentiel est de ne pas tout mélanger, de considérer la valeur des deux méthodes et de les garder pour ce qu'elles sont. Une affaire de plaisir et de partage d'impressions d'une part, une analyse plus rigoureuse d'autre part.
On peut prendre du plaisir (ou non) aux deux, on ne peut pas dire qu'elles servent les mêmes objectifs. Ni les mêmes plaisirs de lecture. Ni probablement les mêmes lecteurs...
En même temps, ça ne marche pas sur tout. J'ai lu son papier sur Expendables 2 après avoir vu le film et je ne l'ai pas trouvé très drôle (parce que le film ne se prend pas au sérieux justement).dracosolis a écrit :ben l'odieux connard a un très grand talent pour le second degré, mais c'est pas donné à tout le monde et surtout il y va à froid et objectivement
et ça se voit sacrément la différence
L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
C'est tout de même la limite de l'exercice : se moquer d'un film qui ne se prend pas au sérieux est difficile...Herbefol a écrit : En même temps, ça ne marche pas sur tout. J'ai lu son papier sur Expendables 2 après avoir vu le film et je ne l'ai pas trouvé très drôle (parce que le film ne se prend pas au sérieux justement).
En revanche, se moquer d'un grand film, ça peut le faire, car on se situe alors à un autre niveau. La moquerie n'enlève rien au fait que c'est un grand film, elle n'est pas prise comme une véritable critique, mais comme un hommage indirect (comme quand le bouffon se moque du roi).
Evidemment, le cas de figure idéal, c'est la belle daube, genre Prometheus. Là, c'est l'hallali.
Mais, encore une fois, l'Odieux Connard ne fait pas de la critique. La critique a déjà été faite : tout le monde sait que Prometheus est une daube, la question est de savoir comment l'Odieux Connard va rendre la sauce encore plus savoureuse...
Oncle Joe
Le problème des films muets, c'est qu'ils sont en noir et blanc et il n'y a pas de son.justi a écrit : Le replacement d'une oeuvre dans son contexte est certes important. Cela peut facilement devenir passionnant, mais est-ce que cela va amener le lecteur lambda à ouvrir tel ou tel bouquin ? J'en doute...
Blague à part, comme je disais auparavant, la littérature a une histoire. Nous n'écrivons plus comme Alexandre Dumas, ou comme Rabelais, ou comme Jules Verne. Si Rabelais est encore dans le corpus des oeuvres étudiées/à lire, ce n'est pas parce que c'est lisible pour quelqu'un qui a l'habitude de lire du Marc Lévy, c'est aussi le témoignage d'une époque, d'une pensée.
Une bonne partie des oeuvres de Corneille (que j'adore, je précise) sont devenues illisibles pour les générations actuelles : les problèmes évoqués sont parfois trop abstraits, le vocabulaire difficile. Pourtant, avec les bonnes clés, avec la bonne pédagogie, cela peut fonctionner sur un lecteur.
Ca marche aussi dans l'autre sens. Pour qui ne connaît rien à l'art contemporain, un bleu d'Yves Klein s'apparente à une supercherie. Avec les bonnes clés, on peut y accéder. L'une des difficultés, c'est que nous ne sommes pas toujours conscients de nos filtres. Il y a une sorte de consensus actuel dans le grand public autour de l'impressionnisme, alors que cette forme de représentation était décriée à l'époque. Nous avons intégré la manière de regarder ces tableaux, de la même façon que nos ancêtres ont accepté la perspective comme moyen de représenter le réel.
Le "ressenti" actuel fait que nous concevons la perspective comme un moyen légitime de représenter le réel, mais cela met en jeu tout un ensemble de théories qui ont mis des siècles à se fixer (et encore pas dans toutes les civilisations en même temps). Ce que tu désignes comme ressenti, c'est l'aspect inconscient des théories littéraires qui structurent ta manière de lire.
Le ressenti n'est pas une méthode de critique si elle n'est que cela. Tout critique se sert de ce qu'il ressent, mais parce qu'il a l'habitude, parce qu'il a une expérience de lecture et qu'il ne se contente pas d'avaler des livres comme on avale des pâtes, il est en mesure d'analyser son propre fonctionnement. Evidemment, quand on a la culture qui va avec, on peut griller les étapes, et c'est plus facile, mais on peut y arriver par soi-même.
Autrement dit, quand c'est un/e jeune bloggeur/se qui lit 10 livres par an et dit "c'est cool, j'aime, j'aime pas" on accepte que le ressenti soit aussi sommaire. Quand il s'agit de quelqu'un qui est par ailleurs critique en revue, qui lit environ 10 livres par semaine, ça passe moins bien.
Les reproches qui lui sont faits sur Ortog sont les mêmes qui lui ont été faits des années auparavant. Il n'a pas vraiment l'excuse de l'inexpérience et en plus, il a franchi le cap en étant publié dans Bifrost. De la même manière qu'on attend plus d'un auteur qui a franchi le cap du fanzinat, on attend plus d'un chroniqueur qui a une activité de critique.
Autrement dit, puisque le "ressenti" est le filtre de conceptions littéraires latentes modernes, il apparaît justifié, pour être équitable, d'aborder des oeuvres anciennes avec une certaine précaution, et chercher pourquoi ces oeuvres ont eu de l'importance à l'époque. Il est possible qu'il y ait eu un aveuglement général, mais dans ce cas, cet aveuglement témoigne du ressenti de l'époque.
Il ne s'agit pas d'aimer une oeuvre ancienne sous prétexte qu'elle est ancienne, il s'agit d'accepter l'oeuvre pour ce qu'elle est, comme témoin de la diversité de la littérature.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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donc ça c'est pas "trop écrit" alors ça doit être une syntaxe au frein à mainsilramil a écrit :Ouais, mais péremptoire = efficace. Na.
aménonHerbefol a écrit :En même temps, ça ne marche pas sur tout. J'ai lu son papier sur Expendables 2 après avoir vu le film et je ne l'ai pas trouvé très drôle (parce que le film ne se prend pas au sérieux justement).dracosolis a écrit :ben l'odieux connard a un très grand talent pour le second degré, mais c'est pas donné à tout le monde et surtout il y va à froid et objectivement
et ça se voit sacrément la différence
faut SURTOUT pas avoir vu le film^^
Je me demande (naïvement, bien sûr) s'il y aurait eu autant de foin si mon ressenti sur ce livre (et sur un autre) avait été positif.
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg
Je suis entièrement d'accord avec toi Erion.
Mais la démarche "chronique de lecteur" est également légitime.
Il n'y a pas de concurrence entre les deux méthodes de pensées à mon humble avis. On peut avoir les deux types d'approches dans un même cerveau. Faut juste pas les mélanger et savoir face à quelle type de critique on se trouve.
Tu remarqueras d'ailleurs l'utilisation du terme "chronique" d'une part, "critique" de l'autre.Ce qui prouve qu'il s'agit de deux objets distincts.
Mais la démarche "chronique de lecteur" est également légitime.
Il n'y a pas de concurrence entre les deux méthodes de pensées à mon humble avis. On peut avoir les deux types d'approches dans un même cerveau. Faut juste pas les mélanger et savoir face à quelle type de critique on se trouve.
Tu remarqueras d'ailleurs l'utilisation du terme "chronique" d'une part, "critique" de l'autre.Ce qui prouve qu'il s'agit de deux objets distincts.
Na¨ivement, j'ai adoré Steiner (plus lu depuis longtemps cependant) - l'"autre" moins certes - et je défends le type d'approche que tu utilises.Nébal a écrit :Je me demande (naïvement, bien sûr) s'il y aurait eu autant de foin si mon ressenti sur ce livre (et sur un autre) avait été positif.
Mais je ne suis qu'un lecteur. Ptet un fan, ok, mais c'est tout.
Modifié en dernier par justi le jeu. déc. 27, 2012 10:24 pm, modifié 1 fois.
En fait là, ne confonderais-tu pas les activités de notre chroniqueur/critique ?Erion a écrit :
Autrement dit, quand c'est un/e jeune bloggeur/se qui lit 10 livres par an et dit "c'est cool, j'aime, j'aime pas" on accepte que le ressenti soit aussi sommaire. Quand il s'agit de quelqu'un qui est par ailleurs critique en revue, qui lit environ 10 livres par semaine, ça passe moins bien.
Les reproches qui lui sont faits sur Ortog sont les mêmes qui lui ont été faits des années auparavant. Il n'a pas vraiment l'excuse de l'inexpérience et en plus, il a franchi le cap en étant publié dans Bifrost. De la même manière qu'on attend plus d'un auteur qui a franchi le cap du fanzinat, on attend plus d'un chroniqueur qui a une activité de critique.
Je veux dire, en Nébalia, je ne m'attends pas à une critique mais à une chronique.
Dans ses écrits sur d'autres supports, je m'attends à une critique plus construite.
Nébal porte les deux casquettes, seuls les supports qu'il utilise dictent sa façon d'analyser.
Lui reprocher de faire de la chronique sur son blog, c'est comme reprocher à un coureur cycliste qui participe à un match de foot de ne pas pédaler assez vite.
(je m'accorde le grand prix de la comparaison foireuse 2012 pour cette dernière phrase)
Modifié en dernier par justi le jeu. déc. 27, 2012 10:34 pm, modifié 1 fois.
N'est-ce pas le dire suffisament bien que de souligner aussi fortement qu'il s'agit d'un ressenti personnel, comme ici par exemple :silramil a écrit :Quand de quelque chose on dit du mal, il faut être sûr de le dire bien.
Notons que malgré le ressenti négatif personnel, des élèments positifs sont également mis en avant.Nébal a écrit :Kurt Steiner a beau multiplier les rebondissements et construire un univers pour le moins original et foisonnant, on s’ennuie. Enfin, en tout cas, JE me suis ennuyé.