Ou du moins l'ambiguité de tout débat sur le sujet : pour qui un critique écrit-il ?Lensman a écrit :Cela résume bien la question.silramil a écrit :
Néanmoins, la démarche de Nébal n'est pas une démarche critique. C'est un compte rendu assorti d'un jugement de goût. .
Oncle Joe
Est-ce un serviteur de la chose littéraire, qui devra donc obéir à des règles (dont la contextualisation pourra, ou non, faire partie - là je pense à "Contre Sainte-Beuve" mais j'abuse sans doute un peu).
Son rôle sera alors de servir les "bons textes" sans en léser, et de sanctionner les "mauvais textes", toute subjectivité incluse évidemment... Ce critique aura tendance a être lu par des gens qui connaissent aussi le livre ou ont déjà décidé le le lire, et qui se forgeront un avis SUR la critique à partir du livre.
Ou le critique est-il un serviteur des lecteurs potentiels ? et dans ce cas, foin des règles, de la contextualisation et de tout ça : si le critique dit "je pense que ce texte est (aujourd'hui) bon, mauvais, illisible..." en précisant éventuellement "par telle ou telle catégorie de lecteurs", son avis reste bien sûr subjectif et sujet à caution, mais il n'est que peu discutable au sens strict.
Je lis que Nébal a critiqué Ortog en le qualifiant de "chiant", ce qu'on ne peut transcrire autrement que par "je me suis ennuyé", j'accorde personnellement un coefficient de 0,2 aux avis de Nébal, j'en déduis donc que si je relisais Ortog je le trouverais peut-être "un peu longuet".
La contextualisation est alors mon travail, en tant que lecteur, si le critique n'a pas choisi de la faire.
Ce que je trouve discutable, c'est finalement le déclassement de la seconde forme de critique en "compte-rendu de lecture". Pourquoi une critique fondée sur le ressenti immédiat serait moins une critique qu'une autre, fondée sur un corpus de textes reliés par une filiation, etc ?
En revanche, l'intérêt d'une telle critique pourrait être discuté. (mais chacun fait fait fait...) Je n'ai pas connaissance d'un nouveau lancement ou d'une réédition récente d'Ortog et les ténèbres, des lecteurs risquent donc assez peu de prendre un risque en tombant sur ce livre et en ne l'aimant pas. Quel intérêt, alors, de sortir ce poche de 81 d'un rayon de bouquiniste et d'en faire une critique peu enthousiaste ? Pour le livre, l'éditeur, l'auteur, il n'y a pas d'intérêt. Pour le lecteur potentiel, il y en a peu - qui va lire Ortog cet année, à moins d'une recommandation directe ou d'une volonté d'exhaustivité ?
L'intérêt principal, à mon avis, est dans l'étalonnage du critique. Nébal est un individu qui s'ennuie à la lecture d'Ortog et les ténèbres (et qui n'aime pas AEVV), voilà un critique selon mon coeur / qui ne me convient pas.
C'est donc une démarche altruiste de Nébal, qui pousse le dévouement jusqu'à s'ennuyer à la lecture de classiques pour nous aider à mieux appréhender des critiques sur des nouveautés - bravo et merci à lui !