J'aimerais avoir votre regard critique sur l'analyse que j'ai produit, de City de Clifford D. Simak comparé aux Monades urbaines de S. Silverberg :
* L’organisation humaine décrite dans « The World Inside » de R. Silverberg est le miroir inversé de celle décrite dans l’histoire courte « City » de Clifford D. Simak : dans le premier, l’urbanisation atteint un paroxysme, la Monade urbaine, où l’individu se fond entièrement dans la communauté pour atteindre à l’Unité. Dans le second, la Cité s’achève et l’individualisme reprend le dessus sur le communautarisme urbain, les élus n’ont plus lieu d’être, l’Unité urbaine se dissout.
* L’intérêt de ces deux fictions se situe au niveau politico-social : à quoi rime l’urbanisation ? Quel est le poids de la Cité sur l’individu ? Dans quelle mesure modifie-t-elle l’individu ? à la lecture de « City » j’entrevois que la Cité n’est pas une fin en soi, l’organisation urbaine n’est qu’une étape.
* (réflexion personnelle) L’avenir des communautés urbaines :
à l’heure d’aujourd’hui, en 2013, je ne saurais affirmer vers lequel de ces deux mondes nous tendons le plus. D’un côté, l’augmentation de la population (dans certains pays) et le développement des villes dans les pays occidentaux mais aussi dans les pays dits « en développement », ainsi que la dégradation de la biodiversité tend à nous rapprocher de la Monade urbaine. Mais d’un autre côté, la mondialisation et la capacité à se déplacer partout rapidement tend à disloquer l’Unité urbaine. Il convient donc, pour analyser de façon plus pertinente, d’ajouter une grille de lecture, celle de la lutte des classes : la plupart des plus hauts revenus ont un chez-soi un peu partout dans le monde (appart à New-York, chalet en Savoie, etc.), ceux qu’on appelle « l’hyperclasse mondialisée », tandis que les plus pauvres se massent et s’amassent dans les plus grandes villes. Ainsi, d’un point de vue général, selon la position dans la hiérarchie sociale, l’on se dirige vers la dislocation de l’Unité urbaine (les hauts revenus), ou l’on s’entasse dans les centres urbains (les sans-abris).
Il y a beaucoup d’autres facteurs à étudier pour se projeter dans l’avenir des centres urbains (démographie, politique des naissances, croissance économique, etc.)
* La Monade urbaine de R. Silverberg semble correspondre aux critères énoncés dans l’œuvre de G. Leibniz sur les Monades :
- substance simple indivisible : l’individualité sexuelle est prohibée, chacun a le droit à l’autre, personne ne peut refuser sexuellement un-e autre,
- unique : chaque Monade évolue séparément des autres,
- unitaire : il n’y a aucun individu qui se distingue des autres du point de vue de l’évolution de l’Unité. La Monade urbaine est l’Unité, l’individu est substance, la Monade urbaine ne commence « que tout d’un coup », par création,
* Populationnisme : « doctrine favorable à l’accroissement de la population ». C’est cette doctrine poussée à l’extrême qui fait survivre, se développer la Monade urbaine et occupe les individus : « Croissez et multipliez ».