Le Cercle de Farthing Jo WALTON

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eleanore-clo
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Le Cercle de Farthing Jo WALTON

Message par eleanore-clo » mer. févr. 18, 2015 1:24 pm

Bonjour

Auréolée du succès de Morwenna, Jo Walton revient sur les tables des libraires avec Le Cercle de Farthing, une uchronie basée sur une victoire allemande durant la Seconde Guerre mondiale.

Jo Walton rend ici hommage à Fatherland de Robert Harris : une uchronie voisine (quoique Hitler semble rencontrer ici de sérieux problèmes en URSS), même consonnance dans le titre ("Farth"), même héros (des policiers dans les deux cas), même fin (quoique plus douce amère chez Walton), même thème (la question juive), etc...
L'uchronie s'appuie sur une intrigue policière classique et l'auteure ne livre les indices qu'au compte-gouttes ce qui tient le lecteur en haleine jusque vers la page 250 où le livre bascule dans le drame historico-politique.
A la différence de Fatherland, Walton a choisi le terrain anglais. Nous ne sommes plus au cœur du Reich mais dans un des pays satellites ou en voie de l'être.
Walton donne aussi beaucoup d'importance à la relation entre les Kahn, nous faisant visiter la judaïcité de l'intérieur. Le ton est fort différent de la célèbre BD de Nury-Vallée, Il était une Fois en France. David n'est pas gris. Il incarne ce qu'il y a de mieux dans l'humanité. Son épouse est dynamique, volontaire et ses choix sont tranchées. Elle incarne la justesse, la voie de la vérité. L'inspecteur Carmichael, tel Javert, nous emmène dans son enquête et dans sa recherche de la vérité. Tel Javert, il mettra la justice au dessus de son obéissance aveugle précipitant l'ultime pirouette de la narration. Mais a contrario de Javert ou de March (Fatherland), il ne se suicidera pas et rachètera sa vie par un ultime compromis (révélateur de la nature humaine?).
Un beau livre qui se veut une plongée dans les arcanes du pouvoir et dans la noblesse britannique.
Une théorie du complot très agréablement mise en scène et teintée de socialisme (les relations avec la domesticité sont savoureuses).
Au final, le livre est vraiment très attrayant. On peut regretter la touche sexuelle un peu trop affirmée au point d'en constituer un Deus ex machina un peu lourd. Mais, cela semble faire partie du style Walton.

Cordialement
Eléanore-clo

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