La Horde du Contrevent

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Nébal
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Message par Nébal » ven. oct. 26, 2007 3:07 pm

Olivier T a écrit :Quelqu'un a une opinion sur le disque qui l'accompagne (pour l'édition grand format...) ?
Pitoyable. Pas une "bande-originale" à proprement parler, les quelques rares bonnes idées sont vite noyés dans les mauvaises, les textes font ressortir les pires travers prétentieux de Damasio ; quant à la piste 11 (si je ne m'abuse), vaguement raggaïsante, elle est tout simplement :shock: :shock: :shock: :roll:

On s'en passera très bien, quoi... Si l'on tient à un accompagnement, mieux vaut se mettre un chouette album d'ambient (je croyais naïvement - honte sur moi - que ça sonnerait un peu comme ça...), ou se contenter d'écouter le vent, tiens...

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SETIM
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Message par SETIM » sam. oct. 27, 2007 9:59 am

Nébal a écrit :
Olivier T a écrit :Quelqu'un a une opinion sur le disque qui l'accompagne (pour l'édition grand format...) ?
Pitoyable. Pas une "bande-originale" à proprement parler, les quelques rares bonnes idées sont vite noyés dans les mauvaises, les textes font ressortir les pires travers prétentieux de Damasio ; quant à la piste 11 (si je ne m'abuse), vaguement raggaïsante, elle est tout simplement :shock: :shock: :shock: :roll:

On s'en passera très bien, quoi... Si l'on tient à un accompagnement, mieux vaut se mettre un chouette album d'ambient (je croyais naïvement - honte sur moi - que ça sonnerait un peu comme ça...), ou se contenter d'écouter le vent, tiens...
Oui, je suis assez d'accord. La musique gâche la lecture. Moi aussi je m'attendais à de l'ambient légère.

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orcusnf
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Message par orcusnf » dim. oct. 28, 2007 10:36 am

Eric a écrit :Oui, pour moi, c'est clairement de la SF
tu dis des conneries eric, c'est de la blanche...

:lol:
http://www.fantastinet.com l'actualité de la littérature de l'imaginaire

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Eric
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Message par Eric » lun. oct. 29, 2007 11:41 pm

OK, comme promis donc, le "500 signes" est !
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

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Virprudens
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Message par Virprudens » mar. oct. 30, 2007 7:02 am

OK Eric, c'est vendu!
Je finis mon Pynchon, je m'aère la tête avec un Randa et j'attaque la Horde !
- Please, be polite.
- Go fuck yourself.

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Eric
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Message par Eric » mar. oct. 30, 2007 9:28 am

Comme ça tu pourras faire une deuxième chronique post-lecture...
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

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Patrice
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Message par Patrice » mar. oct. 30, 2007 1:18 pm

Salut,
Tout est à la première personne. Et il y a vingt-trois premières personnes différentes. Des personnalités, des désirs, des buts, des évolutions personnelles totalement différents, bien rendus par le style, pour une manière unique, schizophrène, de voir chaque événement.. Mais cela rend parfois (bon, souvent) le récit difficile à suivre, d’autant qu’il saute d’un personnage à un autre quasiment à chaque paragraphe. Le personnage est signalé par un glyphe qui lui est propre, mais de là à se souvenir de vingt-trois glyphes quand on se bat avec le récit...
Maintenant, je sais à quoi tout cela me fait penser... J'aurais mis du temps à percuter. Je viens de finir un roman fantastique (dans tous les sens du terme) du russe d'origine coréenne Anatoli Kim, L'Ecureuil, paru en 1991 chez Jacqueline Chambon (l'édition russe est de la fin des années 80).

Au-delà du fait d'être une pure merveille de poésie, ce roman use du même artifice que chez Damasio. Dans la Russie de Kim, des animaux vivent parmi les hommes, des animaux qui prennent forme humaine et qui peuvent disposer de certains pouvoirs. Le héros, ainsi, est un écureuil, et son pouvoir consiste à pouvoir pénétrer les esprits de tout le monde.
Le roman se déroule donc pour l'essentiel à la première personne, mais cette première personne n'est jamais la même, puisque, en bon écureuil, le héros passe d'un esprit à l'autre comme il passerait d'un arbre à l'autre.
C'est un texte difficile: il m'a fallu plusieurs mois pour l'achever, car justement, autant l'artifice employé est le même que dans La Horde..., autant ici il n'y a pas de "glyphes" pour aider le lecteur à identifier les personnages. Il faut savoir suivre l'écureuil au gré de ses promenades. C'est un livre sombre, mélancolique, très très beau car servi par un style extraordinaire.

J'essaierai d'en parler plus longuement un jour, si je m'en sens capable.

Question: Alain Damasio aurait-il pu lire ce livre et s'en inspirer? C'est chronologiquement très possible après tout...

A+

Patrice

philippe
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Message par philippe » mar. oct. 30, 2007 1:37 pm

Patrice a écrit :Salut,
Tout est à la première personne. Et il y a vingt-trois premières personnes différentes. Des personnalités, des désirs, des buts, des évolutions personnelles totalement différents, bien rendus par le style, pour une manière unique, schizophrène, de voir chaque événement.. Mais cela rend parfois (bon, souvent) le récit difficile à suivre, d’autant qu’il saute d’un personnage à un autre quasiment à chaque paragraphe. Le personnage est signalé par un glyphe qui lui est propre, mais de là à se souvenir de vingt-trois glyphes quand on se bat avec le récit...
Maintenant, je sais à quoi tout cela me fait penser... J'aurais mis du temps à percuter. Je viens de finir un roman fantastique (dans tous les sens du terme) du russe d'origine coréenne Anatoli Kim, L'Ecureuil, paru en 1991 chez Jacqueline Chambon (l'édition russe est de la fin des années 80).

Au-delà du fait d'être une pure merveille de poésie, ce roman use du même artifice que chez Damasio. Dans la Russie de Kim, des animaux vivent parmi les hommes, des animaux qui prennent forme humaine et qui peuvent disposer de certains pouvoirs. Le héros, ainsi, est un écureuil, et son pouvoir consiste à pouvoir pénétrer les esprits de tout le monde.
Le roman se déroule donc pour l'essentiel à la première personne, mais cette première personne n'est jamais la même, puisque, en bon écureuil, le héros passe d'un esprit à l'autre comme il passerait d'un arbre à l'autre.
C'est un texte difficile: il m'a fallu plusieurs mois pour l'achever, car justement, autant l'artifice employé est le même que dans La Horde..., autant ici il n'y a pas de "glyphes" pour aider le lecteur à identifier les personnages. Il faut savoir suivre l'écureuil au gré de ses promenades. C'est un livre sombre, mélancolique, très très beau car servi par un style extraordinaire.

J'essaierai d'en parler plus longuement un jour, si je m'en sens capable.

Question: Alain Damasio aurait-il pu lire ce livre et s'en inspirer? C'est chronologiquement très possible après tout...

A+

Patrice
salut Patrice,
je dirai qu'il a pu s'en inspirer, mais ça n'était pas nécessire... utiliser plusieurs points de vue n'est pas nouveau, et le point commun principal entre ces 2 textes semble être que l'utilisation de la 1ere personne est poussée à l'extrême. Pour le reste, la Horde a un contenu très différent.

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Patrice
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Message par Patrice » mar. oct. 30, 2007 1:48 pm

Salut,
Pour le reste, la Horde a un contenu très différent.
C'est évident. Je ne parlais que de la technique employé, de la structure narrative. Autrement, les deux romans n'ont rien de commun.
Mais c'est une technique qui est loin d'être banale.

A+

Patrice

philippe
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Message par philippe » mar. oct. 30, 2007 2:14 pm

on est d'accord! le procédé n'est pas courant... lire "l'écureuil", sans repère pour identifier qui parle a effectivement dû être complexe...
a+

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Transhumain
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Message par Transhumain » mar. oct. 30, 2007 2:21 pm

Un "fatras mystico-nietzschéen qui soutient la philosophie des hordiers", Eric ?... C'est un peu facile. Les hordiers, et surtout leur traceur Golgoth, ne sont certes pas des enfants de coeur, et nous avons déjà discuté du sort des faibles dans les livres de Damasio, et en particulier dans La Horde. Mais doit-on encore rappeler que ce ne sont que des personnages ? Le roman ne fait l'apologie de rien, et certainement pas de la force, même au sens nietzschéen du terme. Ce qu'on retient surtout du roman, c'est cette extraordinaire force du lien. Nous n'existons, nous dit La Horde, que noués aux autres, qui nous habitent, que nous habitons. On retient aussi, même si ce n'est pas totalement réussi, l'idée d'être toujours en mouvement, de se renouveler sans cesse, au quotidien, y compris et surtout dans les situations répétitives (cf. Caracole). C'est là, surtout, qu'intervient Nietzsche (l'éternel retour, les trois métamorphoses), sans fracas ni fatras.
L'aspect "mystique", tout relatif puisqu'il n'y a aucun dieu, est lié, comme le devines dans ton papier Eric, à l'écriture (plus qu'à l'art du conte). C'est la dimension métatextuelle du livre, qui d'une certaine manière raconte sa propre genèse. Arriver en Extrême-Amont, c'est à la fois arriver à la fin du livre, et revenir à l'origine, c'est-à-dire au début d'un livre à venir. Bref, tout ça je l'ai expliqué dans Galaxies !

A propos des narrateurs multiples : les auteurs introduisent souvent (ni Damasio, ni Anatoli Kim n'ont inventé la narration polyphonique) les chapitres par le nom des personnages (cf. Faulkner, Ellroy, etc.). Et heureusement personne n'y voit rien de choquant ! Un nom, un glyphe, quelle importance ? D'autant que le glyphe, dans La Horde, condense à chaque fois quelques grands traits, ou destins, des personnages.
Avec cette polyphonie, La Horde ne cherche pas le tour de force, car dans ce cas Damasio se serait passé de ses glyphes, et si chaque narrateur est singulier, si Damasio crée parfois de vrais "courants de conscience" avec ses monologues intérieurs, il ne fait, souvent, que découper un récit somme toute classique, avec beaucoup de dialogues, en segments plus courts et attribués à plusieurs personnages. La raison de cet artifice est évidente : il s'agit avant tout de faire exister La Horde, et les individus qui la composent, à travers le regard des autres. Parce que cette idée de lien, de groupe, est au coeur du récit.

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Eric
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Message par Eric » mar. oct. 30, 2007 2:39 pm

Attention, je n'ai pas dis que Damasio faisait l'apologie de la force, simplement, que c'est une des composantes (que je juge purement fictionnelle) de son récit. Maintenant, la formation du Golgoth, de même que celle des Hordiers, ne peut qu'y faire penser (même de loin).

Maintenant, à la relecture de ton post, je pense que, même si pour moi ça reste de l'ordre de la fioritre, la numérotation à rebours peut trouver sens.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

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Message par Patrice » mar. oct. 30, 2007 4:19 pm

Salut,
A propos des narrateurs multiples : les auteurs introduisent souvent (ni Damasio, ni Anatoli Kim n'ont inventé la narration polyphonique) les chapitres par le nom des personnages (cf. Faulkner, Ellroy, etc.).
Sauf erreur de ma part, les cas dans les "littératures de l'imaginaire" sont rarissimes.
Et chez Kim, la difficulté est que cela peut se faire au sein d'un même paragraphe, sans transition. Seul le changement de ton, de style, permet de se douter qu'on change de personne, jusqu'à avoir une certitude grâce à un élément contextuel. C'est extrêmement destabilisant, mais au final, c'est extraordinaire, comme effet psychologique.

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Message par Transhumain » mar. oct. 30, 2007 4:22 pm

Eric a écrit :Attention, je n'ai pas dis que Damasio faisait l'apologie de la force, simplement, que c'est une des composantes (que je juge purement fictionnelle) de son récit. Maintenant, la formation du Golgoth, de même que celle des Hordiers, ne peut qu'y faire penser (même de loin).
Hey, dit comme ça, j'adhère.
Maintenant, à la relecture de ton post, je pense que, même si pour moi ça reste de l'ordre de la fioritre, la numérotation à rebours peut trouver sens.
Bingo ! Mais, mais... MAIS ! Dis-moi pas que c'est pas vrai ! T'as pas lu mon article dans Galak ??? Horreur ! Horreur ! Coupez-lui la tête ! Pendez-le par les pieds !

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Message par orcusnf » mar. oct. 30, 2007 4:34 pm

Eric a écrit :OK, comme promis donc, le "500 signes" est !
euh c'est pas plutôt 500 mots ? j'aimerai en faire plus souvent des 500 signes comme celles là !!
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