"Les 1001 vies de Billy Milligan", de Daniel Keyes
Posté : mar. nov. 27, 2007 11:54 am
Hop, ce livre, déjà vieux, mais tout récemment publié dans la chouette collection Interstices de Calmann-Lévy, me paraît bien mériter un sujet dédié.
A tout hasard, j'en avais fait un compte rendu élogieux ici.
Depuis, Eric en a fait une chronique sur ActuSf (ici), bien moins enthousiaste, effectivement...
Bon, histoire d'évacuer ça tout de suite, les goûts, les couleurs, tout ça et plus encore, blah blah... Là, c'est fait.
Au-delà, il est certains points de cette chronique sur lesquels j'émettrais pour ma part un avis bien différent, puisqu'il y avait bien invitation au débat.
En commençant par préciser une ignoble tare : je fais partie de ces sinistres individus totalement infréquentables qui n'ont pas lu De sang froid de Truman Capote, référence qui revient souvent, et sans doute à très juste titre, dans cette chronique. Honte sur moi, donc
, mais va bien falloir faire avec...
Un peu d'accessoire pour commencer :
Plus sérieusement, je vais suivre maintenant la chronique au fur et à mesure, et relever les points où c'est que oui, mais non, parce que.
Par contre, j'ai vraiment du mal à comprendre ton ennui et ton absence d'étonnement (tout en parlant et à juste titre de "stupéfaction" et "d'incroyable" ?). Pour ma part - et, là encore, j'excepte les toutes premières pages, effectivement assez ennuyeuses - j'ai vraiment dévoré ce livre inclassable, ne ressentant pas le moindre ennui à aucun moment, et la stupéfaction a bien marché sur moi ; rares, à vrai dire, sont les livres qui ont pu susciter un tel écho chez moi : lu presque d'une traite, les yeux grand ouverts et presque toujours un commentaire ahuri au coin des lèvres...
"Pour appâter le chaland" ? C'est un peu méchant, ça, tout de même... Je n'ai franchement pas ressenti cette impression. Keyes fait ce pour quoi il est doué, ainsi qu'il l'avait déjà montré avec Des fleurs pour Algernon, en rentrant directement dans la psychologie du sujet. Certes, cela n'est guère "scientifique", mais ce n'était pas ce qu'on attendait de lui : c'était bien un romancier qu'ont choisi Billy Milligan et le docteur Caul ; Keyes fait ce qu'on lui a demandé de faire, sans compromission pour autant (c'est ce qu'il fait de mieux, et il a bien une évidente sympathie pour son sujet), et sans faire d'ailleurs dans le racolage, quand bien même le sujet était tentant à cet égard. L'app^^at du chaland, à mon sens, c'est par exemple un Stéphane Bourgoin qui, pour évoquer tel ou tel serial killer, se complait dans le salace et le sordide ; certainement pas Keyes, qui passe bien par tous les aspects de son personnage, toutes les horreurs qu'il a pu subir ou commettre, sans jamais tomber, ni dans un excès de voyeurisme, ni dans la pudibonderie. A cet égard, son récit me paraît remarquablement équilibré, justement.
Et ça nous amène au dernier point de ce paragraphe, où je m'inscris résolumment en faux. Je ne vois vraiment pas de "maladresses" dans les "anecdotes orphelines" qu tu rapportes. Orphelines ? Dans le sens, peut-être, où subitement un paragraphe de quatre ou cinq lignes prend place deux ans après le précédent et un an avant le suivant (au pif). Mais ce qui est remarquable, c'est justement la densité du récit, je trouve. Je n'ai pas eu l'impression que Keyes tire à la ligne (mais alors vraiment pas du tout...). Ce qui me frappe au contraire dans ces anecdotes, c'est que rien, absolument rien, n'est gratuit. Tout ce que rapporte Keyes a une incidence sur le développement et l'analyse de la pathologie de Billy Milligan. A la limite, et pour cette raison justement, je m'attendais davantage à une critique concernant le caractère éventuellement "artificiel" de cette narration où tout est porteur de sens... Mais cet argument hypothétique ne serait pas davantage convaincant à mon sens. Le récit est bien tout en réminiscences, à la manière justement d'une psychothérapie, où le patient remonte sans cesse dans son passé pour comprendre son état présent, où il s'agit bien, justement, au travers de cette "anamnèse", de trouver le sens dans l'anecdote. Que Keyes soit diplomé en psychologie n'est sans doute pas innocent à cet égard (et c'est aussi en cela que, je le rappelle, Keyes joue à mon sens clairement un rôle dans la thérapie, qui justifie sa "mise en scène"). Mais, encore une fois, il est avant tout un romancier, qui sait tirer parti de ces anecdotes pour les insérer dans un récit, qui, loin d'être maladroit et de tirer à la ligne, est justement à mon sens remarquablement dense et bien construit...
En tout cas, l'empathie ne fait aucun doute ici, on a déjà eu l'occasion d'en parler. Et Keyes la communique à plein : oui, "toutes [les personnalités] sont suffisamment attachantes pour ne provoquer aucun rejet chez le lecteur". Pour moi, c'est une qualité... C'est assez admirable, justement, de voir comment Keyes a su éviter le piège du manichéisme, opposant par exemple un Billy gentil et son "jumeau maléfique", son "côté sombre", ou ce qu'on voudra ; c'est bien de personnalité multiple qu'il s'agit : aucun habitant n'est blanc ou noir, tous sont gris ; parce qu'ils sont tous des êtres à part entière, dans un sens... A cet égard, je féliciterais justement Keyes pour cette raison. Dire pour autant "qu’aucune des vingt-quatre personnalités de Milligan ne tombe réellement dans l’abjection" ? Pas d'accord. Justement du fait de cette absence de manichéisme, qui autorise le jugement, certes pas global, mais en fonction de la personnalité. Que ce soit Arthur, abominablement hautain, l'ultra-violent Ragen, les criminels Kevin et Philip (les séquences de tabassage d'homosexuels, quand même...), l'asocial Tommy... Tous ont leurs mauvais côtés, parfois clairement répugnants ; mais aucun n'est "que" répugnant. Comme dans lavraie vie, quoi...
Là encore, j'ai du mal à faire le lien avec la "banalisation", qui transformerait le récit en "simple chronique d'un loser"... Non, il y a quand même plus que ça... même s'il y a bien une volonté indéniable de la part de Keyes de dépeindre Billy Milligan sous les traits d'un humain, et non d'un monstre qui ne saurait être défini que par sa pathologie. Ce qui, là encore, me paraît plutôt appréciable, et à mettre en rapport avec la tonalité résolumment politique de la troisième partie.
Enfin, pas moi, en tout cas...
Et pour finir sur un peu d'accessoire :
Enfin, quoi qu'il en soit, Les mille et une vies de Billy Milligan est un livre atypique et aux frontières entre les genres, ce qui justifie bien sa place au sein d'Interstices.
Voilà, voilà... en ce qui me concerne, du moins.
Au fait, vous ai-je dit que Les mille et une vies de Billy Milligan c'est vach'ment bien ?

A tout hasard, j'en avais fait un compte rendu élogieux ici.
Depuis, Eric en a fait une chronique sur ActuSf (ici), bien moins enthousiaste, effectivement...
Bon, histoire d'évacuer ça tout de suite, les goûts, les couleurs, tout ça et plus encore, blah blah... Là, c'est fait.
Au-delà, il est certains points de cette chronique sur lesquels j'émettrais pour ma part un avis bien différent, puisqu'il y avait bien invitation au débat.
En commençant par préciser une ignoble tare : je fais partie de ces sinistres individus totalement infréquentables qui n'ont pas lu De sang froid de Truman Capote, référence qui revient souvent, et sans doute à très juste titre, dans cette chronique. Honte sur moi, donc


Un peu d'accessoire pour commencer :
Là, on est bien d'accord, mais ça compte pas, ah mais.Eric a écrit :The Minds of Billy Milligan, qui date de 1981 et que Calmann-Lévy sort aujourd’hui sous le titre particulièrement mal inspiré des Mille et une vie de Billy Milligan.

Plus sérieusement, je vais suivre maintenant la chronique au fur et à mesure, et relever les points où c'est que oui, mais non, parce que.
On reste encore dans le détail, mais cette différence effectivement significative ne doit pas à mon sens constituer un élément à charge contre Daniel Keyes. Son apparition dans le livre (à la troisième personne, il est "l'écrivain", dans le corps du texte ; première personne dans le prologue et l'épilogue) est tout à fait justifiée par les circonstances des événements : Keyes joue bien un rôle dans la thérapie de Billy Milligan (l'apparition du "Professeur" lui est quand même pas mal liée, et autorise le retour sur le passé de Billy Milligan, crucial pour la compréhension de sa pathologie), et même au-delà. Dans une démarche scientifique, on pourrait parler d'observation participante ; mais il y a en fait plus que cela, ici. Keyes devient bien un personnage de son livre, ce qui apporte par ailleurs des éclairages intéressants sur les jugements qu'il porte sur son sujet, et la profonde sympathie qu'il éprouve pour lui (on y reviendra) ; ce qui, finalement, a plutôt le mérite de l'honnêteté.Eric a écrit :La seule différence sensible, étant le refus de Capote de se mettre en scène dans son roman ; procédé que Keyes n’hésitera pas employer à plusieurs reprises.
Heu, là, vraiment pas du tout d'accord. Il me semble qu'il faut distinguer plusieurs parties dans ce "quasi-roman", d'ailleurs identifiée par Keyes lui-même. La première partie est clairement "journalistique", et tout d'abord très sèche et froide, effectivement. Compte rendu de fait divers, un peu ennuyeux il est vrai ; mais l'apparition de Billy Milligan change rapidement la donne, je trouve... On retrouve ensuite un peu cet aspect dans la troisième partie, avec à nouveau des interruptions de la narration par des entretiens ou des citations de documents, etc. Moins, ceci dit, Keyes prenant alors clairement parti, et entrenant l'empathie qu'il avait à mon sens magnifiquement suscité dans la deuxième partie (d'ailleurs la plus longue), mais ça on aura l'occasion d'y revenir.Eric a écrit :Les similitudes vont jusqu’à cette langue qui cousine dans la neutralité. Mais là où Capote met dans sa froideur apparente une densité et une précision presque palpable, là où l’on sent la maîtrise absolue son écriture, Keyes reste sur un affect négatif qui va aplatir sa narration. Parfois jusqu’à l’ennui.
Il ne parvient pas à trouver une équivalent convaincant à la limpidité minutieuse et profondément humaine de Capote. Au contraire, la sècheresse de sa plume va jouer comme d’un filtre sur l’évidente stupéfaction qui frappe les interlocuteurs de Milligan à mesure que ses différents "habitants" entrent en scène. Nous condamnant au banc de touche, Keyes nous frustre. Nous découvrons sans le moindre étonnement les incroyables métamorphoses du jeune homme, et restons tout du long, les mornes spectateurs de cette petite odyssée.
Par contre, j'ai vraiment du mal à comprendre ton ennui et ton absence d'étonnement (tout en parlant et à juste titre de "stupéfaction" et "d'incroyable" ?). Pour ma part - et, là encore, j'excepte les toutes premières pages, effectivement assez ennuyeuses - j'ai vraiment dévoré ce livre inclassable, ne ressentant pas le moindre ennui à aucun moment, et la stupéfaction a bien marché sur moi ; rares, à vrai dire, sont les livres qui ont pu susciter un tel écho chez moi : lu presque d'une traite, les yeux grand ouverts et presque toujours un commentaire ahuri au coin des lèvres...
Oui certes - et dans ce cas précis, c'est d'ailleurs clairement un atout - mais en fait non ; Keyes est quand même avant tout un écrivain. Mais ça on y arrive là tout de suite maintenant...Eric a écrit :On pourrait bien entendu avancer que le psychologue a pris le pas sur l’auteur (puisque Daniel Keyes est – aussi – diplômé de psychologie).
Là, on est vraiment au coeur du livre, dans sa partie la plus romanesque, effectivement. Et la plus probante à mon sens.Eric a écrit :Mais l’argument de la rigueur documentaire ne tient guère si l’on considère toute la deuxième partie, où il se met à la place des différentes personnalités de Milligan. Et ce, même s’il étaye solidement ses reconstructions avec des témoignages de proches et grâce aux nombreux entretiens qu’il a eus avec le malade. Pour appâter le chaland, il tisse sa trâme narrative non pas comme un essayiste, mais bel et bien comme un romancier. Jouant sur les réalités subjectives, il rassemble les morceaux disparates du puzzle livrés par Milligan. Non sans maladresse d’ailleurs. À de trop nombreuses reprises Daniel Keyes parsème le récit d’anecdotes orphelines, qui laissent la désagréable impression qu’il tire à la ligne.
"Pour appâter le chaland" ? C'est un peu méchant, ça, tout de même... Je n'ai franchement pas ressenti cette impression. Keyes fait ce pour quoi il est doué, ainsi qu'il l'avait déjà montré avec Des fleurs pour Algernon, en rentrant directement dans la psychologie du sujet. Certes, cela n'est guère "scientifique", mais ce n'était pas ce qu'on attendait de lui : c'était bien un romancier qu'ont choisi Billy Milligan et le docteur Caul ; Keyes fait ce qu'on lui a demandé de faire, sans compromission pour autant (c'est ce qu'il fait de mieux, et il a bien une évidente sympathie pour son sujet), et sans faire d'ailleurs dans le racolage, quand bien même le sujet était tentant à cet égard. L'app^^at du chaland, à mon sens, c'est par exemple un Stéphane Bourgoin qui, pour évoquer tel ou tel serial killer, se complait dans le salace et le sordide ; certainement pas Keyes, qui passe bien par tous les aspects de son personnage, toutes les horreurs qu'il a pu subir ou commettre, sans jamais tomber, ni dans un excès de voyeurisme, ni dans la pudibonderie. A cet égard, son récit me paraît remarquablement équilibré, justement.
Et ça nous amène au dernier point de ce paragraphe, où je m'inscris résolumment en faux. Je ne vois vraiment pas de "maladresses" dans les "anecdotes orphelines" qu tu rapportes. Orphelines ? Dans le sens, peut-être, où subitement un paragraphe de quatre ou cinq lignes prend place deux ans après le précédent et un an avant le suivant (au pif). Mais ce qui est remarquable, c'est justement la densité du récit, je trouve. Je n'ai pas eu l'impression que Keyes tire à la ligne (mais alors vraiment pas du tout...). Ce qui me frappe au contraire dans ces anecdotes, c'est que rien, absolument rien, n'est gratuit. Tout ce que rapporte Keyes a une incidence sur le développement et l'analyse de la pathologie de Billy Milligan. A la limite, et pour cette raison justement, je m'attendais davantage à une critique concernant le caractère éventuellement "artificiel" de cette narration où tout est porteur de sens... Mais cet argument hypothétique ne serait pas davantage convaincant à mon sens. Le récit est bien tout en réminiscences, à la manière justement d'une psychothérapie, où le patient remonte sans cesse dans son passé pour comprendre son état présent, où il s'agit bien, justement, au travers de cette "anamnèse", de trouver le sens dans l'anecdote. Que Keyes soit diplomé en psychologie n'est sans doute pas innocent à cet égard (et c'est aussi en cela que, je le rappelle, Keyes joue à mon sens clairement un rôle dans la thérapie, qui justifie sa "mise en scène"). Mais, encore une fois, il est avant tout un romancier, qui sait tirer parti de ces anecdotes pour les insérer dans un récit, qui, loin d'être maladroit et de tirer à la ligne, est justement à mon sens remarquablement dense et bien construit...
Là, j'avoue avoir un peu de mal à suivre la logique de ton argumentaire : j'ai du mal à voir en quoi l'empathie pour le sujet (indéniable) déboucherait sur un "manque de conviction", que je ne ressens de toute façon pas...Eric a écrit :Un manque de conviction sensible, qui trouve peut-être son explication dans la trop grande empathie qu’il a pour son sujet. On est surpris, par exemple, qu’aucune des vingt-quatre personnalités de Milligan ne tombe réellement dans l’abjection. Ce qui serait pourtant logique, puisque chaque "habitant" est une facette refoulée du Milligan total. Or, si le processus d’identification avec chacune d’entre-elles est variable, toutes sont suffisamment attachantes pour ne provoquer aucun rejet chez le lecteur. Entravant ainsi sa démarche d’un partisianisme qu’on pourra certes trouver légitime (car jamais vraiment il ne remet en cause la réalité de la maladie de Milligan), Keyes banalise le drame affreux de cette vie écartelée, qu’il transforme en simple chronique d’un loser.

Là encore, j'ai du mal à faire le lien avec la "banalisation", qui transformerait le récit en "simple chronique d'un loser"... Non, il y a quand même plus que ça... même s'il y a bien une volonté indéniable de la part de Keyes de dépeindre Billy Milligan sous les traits d'un humain, et non d'un monstre qui ne saurait être défini que par sa pathologie. Ce qui, là encore, me paraît plutôt appréciable, et à mettre en rapport avec la tonalité résolumment politique de la troisième partie.
Non, donc.Eric a écrit :il peine à nous retenir tout au long de son roman

Enfin, pas moi, en tout cas...

Non plus, donc. Il ne "dévisse" pas à mon sens pour les raisons précédemment évoquées, et je ne qualifierais pas non plus l'approche de "scolaire". Au pire "journalistique" pour les 1ère et 3ème parties (au pire, hein...), et "brillante" pour ce qui est de la deuxième, à mon avis. Na.Eric a écrit :Dévissant dans l’ascension de son Everest littéraire, Daniel Keyes étouffe son sujet dans la scolarité de son approche. Visant à la simplicité il n’offre guère qu’une évocation purement consultative de cette affaire

Et pour finir sur un peu d'accessoire :
Vi, je sais pas. Ca reste quand même encore très hypothétique, cette adaptation qui fait figure d'Arlésienne (et à vrai dire, j'aimerais autant qu'elle ne voit pas le jour, si c'est pour la confier à ce vil tâcheron de Joël Schumacher...). Je serais bien incapable d'expliquer le choix de Sébastien Guillot, que je ne connaissions point, mais qui mérite en tout cas bien des éloges pour cette belle collection. Evidemment, on ne saurait trouver une justification à cette publication dans le projet venant tout juste d'être déposé par la chancellerie et visant à supprimer les non-lieux pour troubles psychiques... Ceci dit, cette suggestion abominable étant dans les esprits depuis quelque temps, avec quelques affaires très médiatisées, je me demande quand même un peu si...Eric a écrit :L’exhumation de ce livre vieux de près de trente ans pour alimenter la jeune collection Interstices trouve peut-être sa justification dans la perspective, on ne peut plus incertaine, d’une adaptation cinématographique produite par Billy Milligan lui-même.
Enfin, quoi qu'il en soit, Les mille et une vies de Billy Milligan est un livre atypique et aux frontières entre les genres, ce qui justifie bien sa place au sein d'Interstices.
Voilà, voilà... en ce qui me concerne, du moins.

Au fait, vous ai-je dit que Les mille et une vies de Billy Milligan c'est vach'ment bien ?

