Je viens de lire Double étoile de Robert Heinlein , la version révisée par Folio. Un roman écrit il y a plus d’un demi-siècle et qui se lit toujours aussi facilement aujourd’hui. Il y a encore quelques vieilleries qui trainent dedans, comme les vaisseaux qui sont des fusées, ou les martiens qui ressemblent… à des martiens. Mais en dehors de ces petits détails le roman n’a pas perdu de son attrait.
L’histoire est racontée par Lawrence Smith, acteur de son état, plus connu sous le pseudonyme de Grand Lorenzo ou Lorenzo Smythe. Un jour deux hommes lui proposent de jouer un rôle temporairement. Lorenzo accepte et se retrouve rapidement embarqué dans un vaisseau qui se dirige vers Mars. Il apprend en chemin qu’il doit prendre la place de John Bonforte un homme politique important qui vient d’être kidnappé. Pendant que Lorenzo joue la doublure, Bonforte est relâché par ses ravisseurs, mais amoindri il n’est plus en mesure d’apparaître en public. Heureusement, Lorenzo est un homme consciencieux faisant preuve d’initiative, qui continue de remplacer Bonforte.
L’histoire est apparemment simple. En un peu moins de 300 pages, Heinlein arrive à nous captiver sans chercher à nous imposer une vision politique. Son personnage principal est attachant et les situations rencontrées ne sont pas très éloignées de ce qui pourrait arriver aujourd’hui. La chute du gouvernement, la rencontre avec l’empereur, la compagne électorale, la formation du gouvernement intermédiaire nous sont familiers. Même les désaccords et coups bas au sein du parti de Bonforte ressemblent à ce qu'on peut voir dans la presse. De ce côté-là le livre n’a pas pris une ride. Il nous dévoile simplement les coulisses qui mènent au pouvoir. Double étoile n’est pas dénué d’humour, ce qui renforce encore un peu plus le ton léger emprunté par Heinlein. On retrouve son style déjà rencontré dans Révolte sur la Lune, mais à un moindre niveau. Ce livre a eu le prix Hugo en 1956 et il le mérite.
J’espère que Folio éditera rapidement En terre étrangère et Révolte sur la Lune. Voilà donc encore un Heinlein de bonne facture qui se lit sans déplaisir.
