Prorata Temporis
Posté : dim. janv. 13, 2008 2:21 pm
Bon. Pas de chance pour Arkady Knight, mais j'ai, moi aussi, lu la belle novella de Jean-Claude Tardif publiée aux éditions Le-mort-qui-trompe : Prorata Temporis. Pas de chance, disais-je, parce que si Prorata Temporis est en effet bien écrit et, pour tout dire, plutôt recommandable, il me semble pour le moins exagéré d'en faire, je cite, "
le meilleur ouvrage de science fiction de l’année 2007, et de loin l’un des plus beaux textes de science fiction française [qu'il a lu]"... Mais le pompon est décroché quand AK affirme que "l’adéquation du propos à notre réalité et la qualité du style hissent Prorata Temporis aux côtés des classiques du genre tels 1984 ou Le Meilleur des mondes" !
Non, faut pas abuser. La poésie du texte n'est pas si évidente, et quant à l'anticipation elle-même, elle n'aurait pas déparé dans l'Appel d'Air, trop complaisante (noirceur totale, cynisme invraisemblable des dirigeants - qui ouvrent généreusement les morgues pour permettre aux pauvres de se nourrir -, etc.) pour s'élever vraiment. Je relève aussi une certaine incohérence. Dans cette France de demain, les mots disparaissent - l'un des narrateurs, une sémiologue-cinéaste, a même fait de leur recherche une quête -, la langue perd sa richesse (rien de bien nouveau depuis Orwell) mais curieusement, le style lui-même ne rend pas du tout compte de cette déperdition, y compris - et c'est là le plus gênant - lorsque nous passons, par exemple, du père, à sa fille sémiologue.
le meilleur ouvrage de science fiction de l’année 2007, et de loin l’un des plus beaux textes de science fiction française [qu'il a lu]"... Mais le pompon est décroché quand AK affirme que "l’adéquation du propos à notre réalité et la qualité du style hissent Prorata Temporis aux côtés des classiques du genre tels 1984 ou Le Meilleur des mondes" !
Non, faut pas abuser. La poésie du texte n'est pas si évidente, et quant à l'anticipation elle-même, elle n'aurait pas déparé dans l'Appel d'Air, trop complaisante (noirceur totale, cynisme invraisemblable des dirigeants - qui ouvrent généreusement les morgues pour permettre aux pauvres de se nourrir -, etc.) pour s'élever vraiment. Je relève aussi une certaine incohérence. Dans cette France de demain, les mots disparaissent - l'un des narrateurs, une sémiologue-cinéaste, a même fait de leur recherche une quête -, la langue perd sa richesse (rien de bien nouveau depuis Orwell) mais curieusement, le style lui-même ne rend pas du tout compte de cette déperdition, y compris - et c'est là le plus gênant - lorsque nous passons, par exemple, du père, à sa fille sémiologue.