Serge LEHMAN - Le Livre des Ombres
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Serge LEHMAN - Le Livre des Ombres
Hop, la chronique d'Eric Holstein
Hop, mon compte rendu
Lu dans la foulée du Haut-Lieu et autres espaces inhabitables (qui est très bien).
Bah j'ai beaucoup aimé celui-là aussi, tiens.
C'est certainement pas "parfait", c'est même passablement inégal, mais il y a un souffle, une démesure, une aptitude pour le sense of wonder, que je ne crois pas avoir vraiment rencontré auparavant dans la SF française. Du coup, même si tout ne m'a pas convaincu, il rejoint illico ma BI francophone, celui-là...
Hop, mon compte rendu
Lu dans la foulée du Haut-Lieu et autres espaces inhabitables (qui est très bien).
Bah j'ai beaucoup aimé celui-là aussi, tiens.
C'est certainement pas "parfait", c'est même passablement inégal, mais il y a un souffle, une démesure, une aptitude pour le sense of wonder, que je ne crois pas avoir vraiment rencontré auparavant dans la SF française. Du coup, même si tout ne m'a pas convaincu, il rejoint illico ma BI francophone, celui-là...
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg
Dans le même univers, pas vraiment (il y a bien une ou deux allusions ici ou là, mais c'est tout).Clément a écrit :Moi qui ait beaucoup adoré Le livre des ombres, est-ce que je vais aimer aussi Le Haut-lieu ? Est-ce que c'est dans le même esprit ? Dans le même univers ? J'ai cru comprendre que c'était plutôt fantastique, et je n'aime pas trop le fantastique...
Dans le même esprit, ça dépend ; pour ce qui est du space op' et de la démesure, non (sauf la dernière nouvelle, excellente) ; mais les thématiques traitées sont assez proches, et le traitement plus convaincant à mon goût.
Après, on ne peut pas dire que ça soit "plutôt fantastique", même si c'est la qualification qui vient immédiatement à l'esprit pour Le Haut-Lieu en particulier ; mais les cinq autres nouvelles relèvent bien davantage de la SF... avec quelques bizarreries de temps à autre, certes, le tout lorgnant régulièrement (mais avec brio) du côté de Kafka ou Borges.
Et c'est très très très bon. Plus cohérent que Le Livre des Ombres, paradoxalement (ou pas ?), et en tout cas moins inégal.
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg
- Eric
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Peut-être le découvriras-tu ici...Clément a écrit :Moi qui ait beaucoup adoré Le livre des ombres, est-ce que je vais aimer aussi Le Haut-lieu ? Est-ce que c'est dans le même esprit ? Dans le même univers ? J'ai cru comprendre que c'était plutôt fantastique, et je n'aime pas trop le fantastique...
Et en prime, quelques méditations Lehmaniennes
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
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Fausse modestie?Quelques semaines après la sortie en salles d’Immortel, Enki Bilal m’a demandé d’avoir avec lui une conversation destinée aux bonus du dvd. L’enregistrement a eu lieu dans les studios de TF1 pendant l’été 2004, au pire moment pour moi : après trois ans d’isolement et de stérilité littéraire, j’étais à nouveau capable de faire face à une occasion sociale, pas de produire une pensée articulée. La conversation a duré une heure ; les producteurs l’ont exploitée telle quelle, sans montage.
On y voit Enki briller et moi faire de gros efforts pour ne pas dire n’importe quoi. Plus l’heure avance, cependant, plus ça devient difficile
Coquetterie d'auteur?
S'il y a bien une chose qui se dégage de cette discussion, c'est précisément que Bilal est génial quand il crée, mais banal quand il parle.
C'est à cause de quelques expressions comme "soupape métaphysique" et même de la question initiale de style derridien "la façon dont ce film prend place, ou dont il ne prend pas place", que j'ai eu envie de lire à nouveau de la SF (alors qu'à l'époque, je voyais plutôt la vérité terminale de l'art exclusivement dans des auteurs comme Hölderlin, Celan, Trakl, Virgile...).
Comme quoi, quand on essaie de faire l'effort de penser, on n'est jamais le mieux placé pour connaître la valeur de ce qu'on a vraiment dit...
Bruno - http://systar.hautetfort.com
J'aime beaucoup ça :
Ou avant.
Mais pas d'être au XXIe siècle, dix ans après la mort des collections en question, dans une ère post-genre.
Alors, ce que je me demande, c'est d'où qu'il sort, le cliché ? Par quel biais s'est-il propagé ?
C'est surtout une vision vraiment bizarre des choses. En lisant ça, j'ai eu l'impression d'être soudain transporté dans les années 80, au temps d'Anticipation et de Présence du Futur, à une époque où cette division signifiait peut-être encore quelque chose.Si l’on prend le cas de la SF française, j’ai le triste sentiment qu’elle est elle aussi scindée en deux groupes : d’une part une SF über-populaire et fondamentalement réac’, plongeant ses racines dans les vieux FNA, ne jurant que par le space op’ à la papa, et pour laquelle la moindre ambition littéraire s’assimile peu ou prou à une trahison envers la Cause ; d’autre part une SF « d’auteur », au choix « intimiste » ou « politique », s’affichant comme « sérieuse » et « littéraire », et qui relègue souvent le sense of wonder aux orties. Oui, je sais, j’exagère.
Ou avant.
Mais pas d'être au XXIe siècle, dix ans après la mort des collections en question, dans une ère post-genre.
Alors, ce que je me demande, c'est d'où qu'il sort, le cliché ? Par quel biais s'est-il propagé ?
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Roland, pour avoir été juré sur le concours Forgesonges, je peux te dire que la SF politique revient à grand pas; Nous avons eu 5 ou 6 nouvelles qui fleuraient bon les années 70. Quelque part ça fait un peu peur.
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A cette époque, je ne lisais pas de SF, j'étais un peu trop jeune pour ça, voire carrément pas né...
Ensuite, je l'ai souligné, je caricature.
Il y a eu des évolutions, des périodes où cette scission était particulièrement flagrante, d'autres où elle l'était moins.
Aujourd'hui, je ne dis pas que c'est pire, et le sens de mon propos n'était certainement pas "c'était mieux avant"...
Je ne dis pas non plus que ces groupes sont quantitativement égaux.
Seulement, quand je vois aujourd'hui les auteurs français qui m'intéressent, le fait est qu'ils sont d'un côté de la barrière, alors que je ne fais pas dans le refus hystérique de ce qui se trouve de l'autre côté (ou plus exactement de ce qui pourrait - devrait ? - s'y trouver).
Et, à l'heure actuelle, une SF à la fois ambitieuse et populaire, ça me paraît "rare" (euphémisme) en France ; a fortiori si l'on s'en tient au space op'... Ce n'est pas le genre qui m'attire le plus, en même temps, mais je regrette ce manque "d'images" dans la SF de qualité en France. Et j'aimerais bien pouvoir lire de temps à autre un bon space op' français, qui sache être divertissant et bien foutu, intelligent et bien écrit. Ce qui est a priori impossible. En tout cas, j'en ai l'impression.
Et je n'ai pu m'empêcher de le regretter à la lecture du Livre des Ombres ; parce que ce bouquin m'a fait l'effet d'avoir un souffle, une atmosphère, que je n'ai quasiment jamais rencontrés dans la SF française, là où ils sont fréquents dans la SF anglo-saxonne.
Bon, "regret" est sans doute un bien grand mot : après tout, si je veux ce genre de choses, ce ne sont pas les auteurs anglo-saxons qui manquent ; et je trouve mon bonheur dans la SF française, dans un autre registre. Mais il ne me semble pas moins qu'il y a là une particularité qui...
Ensuite, je l'ai souligné, je caricature.
Il y a eu des évolutions, des périodes où cette scission était particulièrement flagrante, d'autres où elle l'était moins.
Aujourd'hui, je ne dis pas que c'est pire, et le sens de mon propos n'était certainement pas "c'était mieux avant"...
Je ne dis pas non plus que ces groupes sont quantitativement égaux.
Seulement, quand je vois aujourd'hui les auteurs français qui m'intéressent, le fait est qu'ils sont d'un côté de la barrière, alors que je ne fais pas dans le refus hystérique de ce qui se trouve de l'autre côté (ou plus exactement de ce qui pourrait - devrait ? - s'y trouver).
Et, à l'heure actuelle, une SF à la fois ambitieuse et populaire, ça me paraît "rare" (euphémisme) en France ; a fortiori si l'on s'en tient au space op'... Ce n'est pas le genre qui m'attire le plus, en même temps, mais je regrette ce manque "d'images" dans la SF de qualité en France. Et j'aimerais bien pouvoir lire de temps à autre un bon space op' français, qui sache être divertissant et bien foutu, intelligent et bien écrit. Ce qui est a priori impossible. En tout cas, j'en ai l'impression.
Et je n'ai pu m'empêcher de le regretter à la lecture du Livre des Ombres ; parce que ce bouquin m'a fait l'effet d'avoir un souffle, une atmosphère, que je n'ai quasiment jamais rencontrés dans la SF française, là où ils sont fréquents dans la SF anglo-saxonne.
Bon, "regret" est sans doute un bien grand mot : après tout, si je veux ce genre de choses, ce ne sont pas les auteurs anglo-saxons qui manquent ; et je trouve mon bonheur dans la SF française, dans un autre registre. Mais il ne me semble pas moins qu'il y a là une particularité qui...
Hop : Cédric FERRAND, Wastburg
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Histoire d'embrouiller un peu le débat qui s'annonce peut-être, j'émets l'idée qu'il serait bon de mieux cerner ce que les uns et les autres entendent par "space opera", peut-être par des exemples (définition en extension), plutôt que par une explication (définition en compréhension), car l'expérience montre que, bizarrement, les définitions en "compréhension", quand on touche aux matière littéraires, sont souvent assez peu... compréhensibles par tout le monde... (alors qu'en grammaire, par contre, les règles d'accord des participes passés des verbes pronominaux sont toute simples!)
Once Joe
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Il y a quand même Bordage et Genefort. Mais c'est vrai qu'on a l'impression que c'est tout. Quand je lis de la SF ce n'est pas pour me prendre la tête dans des réflexions sur le capitalisme ou autres. C'est vrai que j'aimerais trouver plus souvent de grands romans avec une plume conciliant imagerie grandiose et thématique philosophique. Mais je pense que c'est plus le choix des éditeurs de publier un certain type de SF, plus littéraire écrite par des français parce qu'il y a un complexe d'infériorité vis à vis de la littérature générale que l'on traîne depuis trente ans.Et, à l'heure actuelle, une SF à la fois ambitieuse et populaire, ça me paraît "rare" (euphémisme) en France ; a fortiori si l'on s'en tient au space op'... Ce n'est pas le genre qui m'attire le plus, en même temps, mais je regrette ce manque "d'images" dans la SF de qualité en France.
En fantasy on se pose moins la question et c'est pour ça qu'on a des auteurs qui sévissent.
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