Avaleur de mondes de Walter Jon Williams
Posté : dim. mars 29, 2009 10:22 am
Le beau titre original de ce roman ("Implied Spaces") a été rendu de manière farfelue par "Avaleur de mondes" chez L'Atalante, alors que "Mondes implicites", qui ne demandait pas des heures de réflexion, me semble sonner magnifiquement. Allez comprendre (peut-être que la réponse est que "Mondes implicites" était déjà pris..).
A la page 162, je lis le dialogue suivant:
"-Tu veux que je te commande un en-cas? proposa celle-ci.
- Pourquoi pas? elle consacra une demi seconde à passer en revue les menus électroniques.
-Des nouilles à la citronnelle?
-D'accord.
-Avec du poulet, du porcs ou des crevette?
- Des crevettes.
-Un robot te les apporta sur le quai.
-Merci."
Curieusement, c'est à ce moment que je me suis aperçu que je ne terminerais pas ce roman, qui pourtant avait tout pour me passionner: un futur lointain où les humains changent de personnalité à volonté, possèdent des univers-bulles personnels, vivent des centaines, voire des milliers d'années, mangent des nouilles... un monde qui est une espèce de généralisation (de ce que je m'imagine être, je n'y connais rien du tout de rien du tout, aux jeux de rôle, mais je vois bien les joueurs manger des nouilles chinoises) de l'univers du jeu de rôle. Avec de la technologie en veux-tu en voilà (trous de vers, des IA en forme de chat et tout le bazar), de la philosophie (Sartre et Camus sont cités, je jure que je ne plaisante pas: ".. ça trimbale un cervelle aussi grosse qu'une planète, et ça se fait baiser par Sartre comme le commun des mortels.")
Eh bien, je me suis ennuyé. Et ça ne peut pas être la traduction, puisqu'elle est signée Jean-Daniel Brèque (ça coule d'ailleurs très bien).
Sans doute l'auteur a-t-il voulu dire que, dans un monde où on peut à peu près tout pendant une durée illimitée, on finit par s'emmerder ferme. C'est réussi de ce point de vue (le lecteur s'emmerde lui aussi au bout d'un moment). Sans doute s'adresse-t-il a un public de joueurs de jeux de rôle, qui doivent être pliés quatre à certaines allusions (il aurait pu faire des allusions au rock, tant qu'il y était, ça aurait été le bouquet... de crevettes).
J'ai feuilleté le reste (les 240 pages restantes). A moment donné, un type se demande si l'univers lui-même n'est pas un truc artificiel construit par des joueurs un grade au dessus... ça a failli m'arracher un rictus.
A ne pas noter, la couverture pas très réussie de Benjamin Carré, illustrateur que j'admire et que l'on a connu beaucoup plus inspiré.
J'ai dû passer à côté de quelque chose... D'autres avis? (A part: "Tonton, tu devrais te mettre au jeu de rôle, tu rates quelque chose!")
Oncle Joe
PS: A part ça, c'est très lisible, et je dirais même qu'un Papou de Nouvelle-Guinée qui, par extraordinaire, n'aurait jamais lu un bouquin de SF de sa vie pourrait trouver ça formidablement original et exaltant.
A la page 162, je lis le dialogue suivant:
"-Tu veux que je te commande un en-cas? proposa celle-ci.
- Pourquoi pas? elle consacra une demi seconde à passer en revue les menus électroniques.
-Des nouilles à la citronnelle?
-D'accord.
-Avec du poulet, du porcs ou des crevette?
- Des crevettes.
-Un robot te les apporta sur le quai.
-Merci."
Curieusement, c'est à ce moment que je me suis aperçu que je ne terminerais pas ce roman, qui pourtant avait tout pour me passionner: un futur lointain où les humains changent de personnalité à volonté, possèdent des univers-bulles personnels, vivent des centaines, voire des milliers d'années, mangent des nouilles... un monde qui est une espèce de généralisation (de ce que je m'imagine être, je n'y connais rien du tout de rien du tout, aux jeux de rôle, mais je vois bien les joueurs manger des nouilles chinoises) de l'univers du jeu de rôle. Avec de la technologie en veux-tu en voilà (trous de vers, des IA en forme de chat et tout le bazar), de la philosophie (Sartre et Camus sont cités, je jure que je ne plaisante pas: ".. ça trimbale un cervelle aussi grosse qu'une planète, et ça se fait baiser par Sartre comme le commun des mortels.")
Eh bien, je me suis ennuyé. Et ça ne peut pas être la traduction, puisqu'elle est signée Jean-Daniel Brèque (ça coule d'ailleurs très bien).
Sans doute l'auteur a-t-il voulu dire que, dans un monde où on peut à peu près tout pendant une durée illimitée, on finit par s'emmerder ferme. C'est réussi de ce point de vue (le lecteur s'emmerde lui aussi au bout d'un moment). Sans doute s'adresse-t-il a un public de joueurs de jeux de rôle, qui doivent être pliés quatre à certaines allusions (il aurait pu faire des allusions au rock, tant qu'il y était, ça aurait été le bouquet... de crevettes).
J'ai feuilleté le reste (les 240 pages restantes). A moment donné, un type se demande si l'univers lui-même n'est pas un truc artificiel construit par des joueurs un grade au dessus... ça a failli m'arracher un rictus.
A ne pas noter, la couverture pas très réussie de Benjamin Carré, illustrateur que j'admire et que l'on a connu beaucoup plus inspiré.
J'ai dû passer à côté de quelque chose... D'autres avis? (A part: "Tonton, tu devrais te mettre au jeu de rôle, tu rates quelque chose!")
Oncle Joe
PS: A part ça, c'est très lisible, et je dirais même qu'un Papou de Nouvelle-Guinée qui, par extraordinaire, n'aurait jamais lu un bouquin de SF de sa vie pourrait trouver ça formidablement original et exaltant.