Coalescence, de Stephen Baxter
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- jlavadou
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Coalescence, de Stephen Baxter
Je viens de finir le dernier Stephen Baxter, Coalescence. C'est le première fois que j'en lis un, j'ai un copain qui adore cet auteur et je m'étais donc dit que ça ne devrait pas être trop mal.
Pour faire court (j'en dirai plus long dans ma future chronique), le bouquin fait 550 pages et les 350 premières sont de trop. J'ai vraiment failli laisser tomber, mais la perspective d'une engueulade d'Eric m'a aidé à continuer . Comment dire ? On a l'impression que Baxter a tellement bossé pour se renseigner sur le domaine et les époques qu'il décrit dans son bouquin, qu'il a décidé de tout répéter, comme un gamin qui récite une poésie en primaire. Du coup on tombe dans un ennui profond devant ces interminables descriptions détaillées de la vie dans l'empire romain au moment de sa chute. D'autant plus que l'intrigue émarre véritablement au 2/3 du bouquin.
C'est dommage, car les 200 dernières pages sont bien réussies : l'intrigue décolle, l'argument SF apparaît - enfin - et les idées développées sont très séduisantes (l'évolution particulière d'un groupe humain isolé). Mais pourquoi avoir pris autant de temps pour mettre tout ça en place ? C'est à en décourager les lecteurs les plus tenaces...
Enfin bon, ça laisse espérer une suite meilleure - 2 autres tomes sont prévus, même si apparemment ce n'est pas la suite directe du premier.
En lisant les autres chroniques de Baxter sur ActuSF, j'ai l'impression que cette obsession du détail et des descriptions est son gros défaut. Pour ceux qui l'ont déjà lu, avez-vous eu cette impression ?
Pour faire court (j'en dirai plus long dans ma future chronique), le bouquin fait 550 pages et les 350 premières sont de trop. J'ai vraiment failli laisser tomber, mais la perspective d'une engueulade d'Eric m'a aidé à continuer . Comment dire ? On a l'impression que Baxter a tellement bossé pour se renseigner sur le domaine et les époques qu'il décrit dans son bouquin, qu'il a décidé de tout répéter, comme un gamin qui récite une poésie en primaire. Du coup on tombe dans un ennui profond devant ces interminables descriptions détaillées de la vie dans l'empire romain au moment de sa chute. D'autant plus que l'intrigue émarre véritablement au 2/3 du bouquin.
C'est dommage, car les 200 dernières pages sont bien réussies : l'intrigue décolle, l'argument SF apparaît - enfin - et les idées développées sont très séduisantes (l'évolution particulière d'un groupe humain isolé). Mais pourquoi avoir pris autant de temps pour mettre tout ça en place ? C'est à en décourager les lecteurs les plus tenaces...
Enfin bon, ça laisse espérer une suite meilleure - 2 autres tomes sont prévus, même si apparemment ce n'est pas la suite directe du premier.
En lisant les autres chroniques de Baxter sur ActuSF, j'ai l'impression que cette obsession du détail et des descriptions est son gros défaut. Pour ceux qui l'ont déjà lu, avez-vous eu cette impression ?
Re: Coalescence, de Stephen Baxter
Il est clair qu'il y a beaucoup de détails, mais ca ne m'a pas géné ni dans "voyage", ni dans "titan". Et pourtant je ne suis pas amateur de hard-sf.jlavadou a écrit :En lisant les autres chroniques de Baxter sur ActuSF, j'ai l'impression que cette obsession du détail et des descriptions est son gros défaut. Pour ceux qui l'ont déjà lu, avez-vous eu cette impression ?
- jlavadou
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Re: Coalescence, de Stephen Baxter
Si les détails avaient été scientifiques, cela ne m'aurait pas trop gêné je pense. Là, il s'agit surtout de détails historiques et architecturaux, des domaines qui ne m'intéressent pas du tout. Savoir que les maisons romaines sont faites de torchis et de briques rouges, c'est bien une fois. Le voir répété des dizaines de fois à chaque chapitre, c'est lourd.rmd a écrit :Il est clair qu'il y a beaucoup de détails, mais ca ne m'a pas géné ni dans "voyage", ni dans "titan". Et pourtant je ne suis pas amateur de hard-sf.
Et puis je trouve surtout que ça restreint l'imagination du lecteur. J'aime bien me représenter les lieux et les personnages à ma façon, avec certes un minimum de descriptions, mais qui laissent le soin au lecteur de se les imaginer. Ca manque peut-être de rigueur mais au moins les images se forment plus facilement dans ma tête. Ici notre esprit est monopolisé par les mots que l'on lit, qui envahissent tout. Je ne sais pas si je suis clair
Bref ma mauvaise impression est sans doute liée à ma façon de lire et de déchiffrer. N'empêche que c'est chiant
- Eric
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C'est un peu mon problème avec Baxter, et avec la Hard science en général, c'es que j'ai toujours l'impression de regarder un docufiction de la BBC. C'est bien fait, mais ça informe plus que ça ne fait rêver.
Cela dit Baxter, dans le genre, à un vrai talent pour planter ses prsonnages, et parvient même à sortir de son schéma ultra-rigoureux pour partir sur des thèmes plus empreints d'émotion.
En revanche, ce qui m'avait gêné dans Titan, c'est qu'en dépit de sa prétendue rigueur scientifique, il faisait l'impasse sur les programmes spatiaux russes, chinois et surtout européens, laissant clairement sous-entendre que seul les Américains avaient les moyens de monter une telle mission. Alors que, regardons les choses en face, la NASA a peut-être plein de beaux dessins dans ses archives, mais a pris un sérieux retard dans la course aux étoiles.
Cela dit Baxter, dans le genre, à un vrai talent pour planter ses prsonnages, et parvient même à sortir de son schéma ultra-rigoureux pour partir sur des thèmes plus empreints d'émotion.
En revanche, ce qui m'avait gêné dans Titan, c'est qu'en dépit de sa prétendue rigueur scientifique, il faisait l'impasse sur les programmes spatiaux russes, chinois et surtout européens, laissant clairement sous-entendre que seul les Américains avaient les moyens de monter une telle mission. Alors que, regardons les choses en face, la NASA a peut-être plein de beaux dessins dans ses archives, mais a pris un sérieux retard dans la course aux étoiles.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
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Je ne suis pas contre des descriptions sommaires, de temps en temps, mais avoir une idée de comment l'auteur a imaginé que cela pourrait marcher est souvent très intéressant (un peu de consistance vaguement scientifique, quoi).Eric a écrit :la Hard science en général, c'es que j'ai toujours l'impression de regarder un docufiction de la BBC. C'est bien fait, mais ça informe plus que ça ne fait rêver.
Et les docufictions de la BBC sont très bien. Parfaitement addictifs, mais très bien.
Mes préférés de Baxter sont Poussière de Lune et Titan. Le premier pour son côté très spectaculaire, hollywoodien et le second pour son quasi huit-clos désespéré et sa fin " bradburienne ".Eric a écrit :En revanche, ce qui m'avait gêné dans Titan, c'est qu'en dépit de sa prétendue rigueur scientifique, il faisait l'impasse sur les programmes spatiaux russes, chinois et surtout européens, laissant clairement sous-entendre que seul les Américains avaient les moyens de monter une telle mission. Alors que, regardons les choses en face, la NASA a peut-être plein de beaux dessins dans ses archives, mais a pris un sérieux retard dans la course aux étoiles.
C'est curieux, dans mon souvenir, Titan constituait plutôt une attaque en règle contre la NASA et appelait fortement à développer la coopération internationale dans la première partie du roman qui raconte l'élaboration et la préparation du vol. Il me semblait que les russes et les européens prenaient une part essentielle dans le lancement et la fourniture de pas mal de matériel.
Par contre, que les chinois soient absents, rien d'étonnant : à l'époque de la rédaction de Titan, leur programme spatial s'esquisse à peine (le vol habité n'est désigné comme projet d'Etat qu'en 1992).
Enfin, bon, j'ai plus qu'à relire la première partie de Titan !
En même temps, le bouquin a été publié en 1997, il y a presque 10 ans de ça.
Le programme spatial russe était plutôt mal en point (ou en tout cas plus qu'aujourd'hui), et l'ESA n'avait encore rien fait de vraiment concluant.
Je comprends donc qu'il s'appuie sur la NASA, et avec raison, car quand on compare la recherche publique US et européenne, il n'y a pas photo. S'ils ont un président bigot, il investit bien plus que nous dans la recherche.
Le programme spatial russe était plutôt mal en point (ou en tout cas plus qu'aujourd'hui), et l'ESA n'avait encore rien fait de vraiment concluant.
Je comprends donc qu'il s'appuie sur la NASA, et avec raison, car quand on compare la recherche publique US et européenne, il n'y a pas photo. S'ils ont un président bigot, il investit bien plus que nous dans la recherche.
L'enfer est quelque chose que nous pouvons créer. C'est finalement cela qui fascine.
Thomas M. Disch - Camp de concentration
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Ah, j'ai déjà vu avec effroi qu'il fait tout pour défendre le discours sur la seule abstinence pour lutter contre le sida, y compris à l'étranger.
Ca devient vraiment inquiétant, cette nouvelle poussée sudiste.
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Thomas M. Disch - Camp de concentration
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- Eric
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Pas d'accord. J'imagine que Jean sera plus à même de te répondre, mais en 1997, le programme spatial européen était le seul à tenir ses promesses. Le crash de Challenger les avait sérieusement refroidi, il ne travaillaient plsu que sur les lanceurs Titans, d'une conception nettement moins pointues que celle d'Ariane, et leur taux de réussite au niveau de la mise en orbite était bien inférieur à celui de l'ESA. Certes l'Europe n'avait toujours pas de projet concret de vol habité (à part Hermes qui déclenchait les rires nerveux de tous les ingénieurs en aéropatiale), mais avait un pôle d'Astronautes (pardon de spationautes) entraînés aussi bien en Europe, qu'en Russie, qu'aux US.Olivier a écrit :En même temps, le bouquin a été publié en 1997, il y a presque 10 ans de ça.
Le programme spatial russe était plutôt mal en point (ou en tout cas plus qu'aujourd'hui), et l'ESA n'avait encore rien fait de vraiment concluant.
Bon, pour les Chinois, les fusées Longue Marche pétaient une fois sur deux sur le pas de tir, donc c'est vrai que c'était encore un peu hasardeux...
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.
C'est justement cela que je voulais dire, l'Europe (par lucidité ?) ne s'intéresse pas trop aux vols habités.
Sinon, j'aime beaucoup la rigueur des docus-fictions de la BBC, comme Voyage autour du soleil. Moi, ça me fait au contraire rêver.
Sinon, j'aime beaucoup la rigueur des docus-fictions de la BBC, comme Voyage autour du soleil. Moi, ça me fait au contraire rêver.
L'enfer est quelque chose que nous pouvons créer. C'est finalement cela qui fascine.
Thomas M. Disch - Camp de concentration
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Euh... en 97 avait quand même sérieusement repris du poil de la bête depuis Challenger (en 86). Rien que la mission Galileo, qui a pourtant connue quelques pépins sérieux, a quand même fini par tourner près de 8 ans autour de Jupiter.Eric a écrit :Pas d'accord. J'imagine que Jean sera plus à même de te répondre, mais en 1997, le programme spatial européen était le seul à tenir ses promesses. Le crash de Challenger les avait sérieusement refroidi, il ne travaillaient plsu que sur les lanceurs Titans, d'une conception nettement moins pointues que celle d'Ariane, et leur taux de réussite au niveau de la mise en orbite était bien inférieur à celui de l'ESA.
Et bon, l'ESA est peut-être douée pour coller des satellites d'observation ou de télécom en orbite, mais pour ce qui est du vol habité seuls deux pays à cette époque avaient une réelle expérience de la question.
Par contre c'est clair qu'ignorer les russes me semble nettement moins sérieux. Les pauvres n'avaient pas un radis pour lancer leurs fusées mais il leur restait un potentiel en infrastructures, en personnel, en compétences, etc. absolument fabuleux.
Soit dit en passant je ne sais pas ce que valent les Soyouz russes en terme de "pointure" de conception, mais en terme de fiabilité c'est insurpassable.