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[Bifrost 42] Les nouvelles

Posté : mar. juin 13, 2006 11:59 am
par Nick_Holmes
L'anniversaire comme on en rêvait, 10 nouvelles, 10 petits joyaux !!! Enfin, je suis plutôt d'accord avec la chronique d'ActuSF sauf que ... l'on ne parle pas de la seule nouvelle qui claque tout, celle de T. Di Rollo. En 4 pages, top chrono, il nous donne l'essentiel - que dis-je, la substantifique moëlle - de sa vision de l'humanité.
Une grande réussite. :D


@+,
NicK.

P.S. : bonjour à toutes et tous qui ne me connaisse pas (du forum du C.C.).

Posté : mar. juin 13, 2006 3:28 pm
par Eric
Justement, je viens de la finir, et très franchement, je la trouve légère.

Thématique facile, manque de maturité dans l'approche. Vraiment gentillette.

En revanche, la tarte, c'est celle de Catherine Dufour. Univers complètement fou, très dense et qu'elle a le culot de ne même pas se donner la peine d'expliquer, parce que la construction est suffisamment habile pour qu'on se dispense d'en savoir plus, puisque le sujet n'est pas là. Et le sujet est éminemment subversif. De la très, très belle ouvrage. Je suis bluffé.

Là, j'en suis au début de la nouvelle de Thomas Day, et c'est surprenant de sa part, mais ça commence très bien.

Posté : mar. juin 13, 2006 3:41 pm
par jerome
Eric a écrit :Justement, je viens de la finir, et très franchement, je la trouve légère.

Thématique facile, manque de maturité dans l'approche. Vraiment gentillette.

En revanche, la tarte, c'est celle de Catherine Dufour. Univers complètement fou, très dense et qu'elle a le culot de ne même pas se donner la peine d'expliquer, parce que la construction est suffisamment habile pour qu'on se dispense d'en savoir plus, puisque le sujet n'est pas là. Et le sujet est éminemment subversif. De la très, très belle ouvrage. Je suis bluffé.

Là, j'en suis au début de la nouvelle de Thomas Day, et c'est surprenant de sa part, mais ça commence très bien.
Je suis assez d'accord, la nouvelle de Thirry di Rollo mais un peu courte. Par contre celle de Catherine Dufour est un vrai bonheur (l'histoire d'un type qui raconte sa rencontre avec une fille sur le web avec les doutes qui vont avec et la suspicion sur ce genre de rencontre).

Pour celle de Thomas Day, eh bien, elle est aussi chouette qu'elle est soft. Son personnage (un automate dans un monde Uchronique) est excellent. Il y a une certaine épaisseur, une certaine ambition. Non très bien.

Et puis, vraiment, le grand bonheur c'est Francis Berthelot avec une petite merveille et un peintre/sculpteur qui a une très belle relation avec les Toucan... A rapprocher un peu de la nouvelle de Pierre-Paul Durastanti.

A lire aussi Johan Heliot. Une nouvelle dans une amérique en pleine déliquescence avec de drôles d'ET. Et puis y'a aussi la nouvelle de Claude Ecken...

Par contre, les nouvelles de Patrick Imbert et Xavier Mauméjean sont un peu moins bien...

Bref, un très beau numéro.

Posté : mar. juin 13, 2006 3:56 pm
par Olivier
Et puis, vraiment, le grand bonheur c'est Francis Berthelot avec une petite merveille et un peintre/sculpteur qui a une très belle relation avec les Toucan... A rapprocher un peu de la nouvelle de Pierre-Paul Durastanti.
Oui, j'ai vraiment adoré ce texte de Francis, qui reste pour moi de très très loin l'un des meilleurs auteurs de l'imaginaire francophone.
J'aime beaucoup ses textes récents, de Forêts secrètes aux romans du Rêve du démiurge.

Sinon pour Patrick Imbert, c'est son premier texte. J'aime beaucoup le style, même si l'histoire ne suit pas forcément. C'est pour moi plus prometteur qu'abouti.
Un peu déçu aussi par le Mauméjean, et je trouve l'Ecken un tout petit peu trop long, bien que d'excellente qualité.

Posté : mar. juin 13, 2006 4:10 pm
par rmd
Eric a écrit :En revanche, la tarte, c'est celle de Catherine Dufour. Univers complètement fou, très dense et qu'elle a le culot de ne même pas se donner la peine d'expliquer, parce que la construction est suffisamment habile pour qu'on se dispense d'en savoir plus, puisque le sujet n'est pas là.
Ben y'a pas vraiment besoin d'expliquer puisque le monde parait évident dans ce texte. Ses textes de SF sont trop forts, dommage qu'elle fasse de la fantasy de temps en temps ;)

Posté : mar. juin 13, 2006 4:37 pm
par Eric
Olivier a écrit : Un peu déçu aussi par le Mauméjean...
D'accord. Et ça m'embête bien d'ailleurs, mais je ne suis vraiment pas rentré dedans.

Pour Claude Ecken, il tire parfois sur la longueur, je pense à des nouvelles comme L'Unique par exmple, qui ont une petite dizaine de pages en trop, mais ça dérange pas plus que ça prend. ca casse un peu le rythme, mais comme après il arrive très bien à raccrocher les wagons...

Posté : mar. juin 13, 2006 4:51 pm
par jlavadou
Pour le moment j'ai lu les nouvelles de :
- Ecken : vraiment excellent. Certs un peu long, mais bien écrit donc pas ennuyeux. Et puis je sais pas vous, mais moi j'ai trouvé l'ambiance très "X-Files" :) Du coup j'ai un peu flippé quand même :)

- Di Rollo : sympathique, mais un peu trop rapide. Et pas vraiment cohérent (en spoilant un petit peu : après 10000 ans, comment le gars peut-il avoir gardé le compte des jours et savoir qu'on est un 25 décembre ?...). Mais la thématique est assez flippante, c'est le genre de question qu'on se pose le soir avant de s'endormir et qui nous empêche de fermer l'oeil :)

- Dufour : trop mortelle ! J'adore cette auteur. On retrouve le même type de monde que dans Le goût de l'immortalité, hyper technologique et virtuel. Et elle arrive à faire appréhender ce monde sans jamais être explicite. Du grand talent.

J'attaque celle de Day tout à l'heure...

Posté : mar. juin 13, 2006 5:32 pm
par Eric
jlavadou a écrit : - Ecken : vraiment excellent. Certs un peu long, mais bien écrit donc pas ennuyeux. Et puis je sais pas vous, mais moi j'ai trouvé l'ambiance très "X-Files" :) Du coup j'ai un peu flippé quand même :)

T'es trop émotif...
jlavadou a écrit :- Di Rollo : [...] en spoilant un petit peu : après 10000 ans, comment le gars peut-il avoir gardé le compte des jours et savoir qu'on est un 25 décembre ?...

Ah... toi aussi ça t'as gêné ? Franchement, sur une nouvelle de 4 pages, où tout doit ête absolument tiré au cordeau, où chaque mot compte et doit servir au maximum, ce genre de boulette ça casse tout. Et quand ça arrive à la 3ème page, ça ne te laisse pas beaucoup de place pour remonter ton ambiance.

Bon cela dit, c'est le seul texte que j'ai lu de Di Rollo, donc je me garderai bien de le juger dessus. D'autant que Girard précise bien qu'il n'est pas très à l'aise dans l'exercice. Dont acte.

Posté : mer. juin 14, 2006 5:51 am
par kibu
Dans le désordre, je ne lis jamais dans l'ordre.
Patrick Imbert. Pas mal voire bien. Bref, j'ai aimé. Sur la forme, on peut toujours faire mieux.
Catherine Dufour. Insupportable. Son style m'agace prodigieusement. Je n'ai pas du tout adhéré.
Thierry Di Rollo. Bof !

Posté : mer. juin 14, 2006 6:51 am
par jerome
Eric a écrit :Ah... toi aussi ça t'as gêné ? Franchement, sur une nouvelle de 4 pages, où tout doit ête absolument tiré au cordeau, où chaque mot compte et doit servir au maximum, ce genre de boulette ça casse tout. Et quand ça arrive à la 3ème page, ça ne te laisse pas beaucoup de place pour remonter ton ambiance.

Bon cela dit, c'est le seul texte que j'ai lu de Di Rollo, donc je me garderai bien de le juger dessus. D'autant que Girard précise bien qu'il n'est pas très à l'aise dans l'exercice. Dont acte.
Oué, ça n'a vraiment rien à voir avec ce qu'il fait d'habitude, tout du moins dans ses romans. Les trois au Bélial, c'est ambiance déprime et noirceur dans des mondes ultra-violents à la dérive avec des personnages toujours à la limite de la folie (voir souvent en pleine folie). Y'a beaucoup de morts, de désespoir et de trucs crades. Vraiment réjouissant quoi ! :-)

Posté : mer. juin 14, 2006 8:25 am
par jlavadou
jerome a écrit :Oué, ça n'a vraiment rien à voir avec ce qu'il fait d'habitude, tout du moins dans ses romans. Les trois au Bélial, c'est ambiance déprime et noirceur dans des mondes ultra-violents à la dérive avec des personnages toujours à la limite de la folie (voir souvent en pleine folie). Y'a beaucoup de morts, de désespoir et de trucs crades. Vraiment réjouissant quoi ! :-)
Mais c'est pas de la science-fiction alors !!! :?

Posté : mer. juin 14, 2006 8:40 am
par jerome
jlavadou a écrit :
jerome a écrit :Oué, ça n'a vraiment rien à voir avec ce qu'il fait d'habitude, tout du moins dans ses romans. Les trois au Bélial, c'est ambiance déprime et noirceur dans des mondes ultra-violents à la dérive avec des personnages toujours à la limite de la folie (voir souvent en pleine folie). Y'a beaucoup de morts, de désespoir et de trucs crades. Vraiment réjouissant quoi ! :-)
Mais c'est pas de la science-fiction alors !!! :?
mais si, mais si, ça se passe toujours dans le futur, même si c'est violent et désespéré...

Posté : mer. juin 14, 2006 9:54 am
par Eric
Je viens de finir celle de Thomas Day, et au risque de choquer les fans, c'est certainement ce que j'ai lu de meilleur de lui. La subtilité n'est pas un registre où l'attend, et il s'en sort superbement.

N'étant pas un inconditionnel fanatique, ça va être dur pour moi de revenir "aux yakusas et aux démons à grosses bites".

Posté : jeu. juin 15, 2006 2:37 pm
par Eric
Dernières impressions avant d'attaquer le Lehman

Héliot, bon... marrant. Bonne idée, assez silverbergienne dans le fond, avec un traitement post-apo un peu old-school qui est assez rigolo.

Berthelot, désolé mais vraiment je n'y arrive pas. C'est le deuxième ou troisième texte que je lis de lui, et à chaque fois, ça me fait la même impression. Je trouve ça plat et d'une mièvrerie qui confine au cucul-la-praline. Je sais que ça va faire grincer des dents, mais sans déconner, cette histoire de toucans perdus dans la Forêt Noire, on dirait un comte populaire russe adapté par Marc Lévy pour un studio d'animation tchèque au début des années 70.

Imbert, de bonnes idées, un bon postulat de départ, des défauts de structure et un peu trop de "noir c'est noir" et d'une coup un manque de distanciation par rapport au sujet, mais pour un première nouvelle, c'est assez prometteur.

Posté : ven. juin 16, 2006 7:45 am
par jerome
Eric a écrit :Je viens de finir celle de Thomas Day, et au risque de choquer les fans, c'est certainement ce que j'ai lu de meilleur de lui. La subtilité n'est pas un registre où l'attend, et il s'en sort superbement.

N'étant pas un inconditionnel fanatique, ça va être dur pour moi de revenir "aux yakusas et aux démons à grosses bites".
Oué, ca confirme que c'est un excellent novelliste. Moi c'est sûr, je préfère quand il fait court (et violent mais pas ibligatoirement)...

Là, c'ets vraiment un bon texte.