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Camp de concentration - Thomas Disch

Posté : mar. juil. 07, 2009 8:34 pm
par Stéphane
Camp de concentration est un des romans les plus connus de Thomas Disch. Pourtant, j'ai été plutôt déçu. Ça se finit trop bien alors que tout laisse à croire qu'on lit un drame.

Re: Camp de concentration - Thomas Disch

Posté : mar. juil. 07, 2009 10:59 pm
par Transhumain
Stéphane a écrit :Camp de concentration est un des romans les plus connus de Thomas Disch. Pourtant, j'ai été plutôt déçu. Ça se finit trop bien alors que tout laisse à croire qu'on lit un drame.
Tu me cherches ou quoi ?

Posté : mar. juil. 07, 2009 11:00 pm
par justi
J'ai toujours trouvé les nouvelles de Disch plus percutantes et plus âpres que ses romans. 334, recueil autrefois édité chez PdF, est un bon exemple et contient au moins deux chefs-d'oeuvre (Angoulême et le classique La mort de Socrate), les quatre autres textes étant également excellents. Moins de risques d'être déçu par des fins téléphonées que dans ses romans. L'effet est saisissant.

Posté : mer. juil. 08, 2009 5:53 am
par Papageno
Je ne me souviens plus trop de la fin, mais je me souviens que romans m'avais fait une très forte impression - Pour moi, un grand roman !

( Et pour départager Transhumain et Stéphane, Un duel ! avec pour arme, la biére - Celui qui reste le plus longtemps debout, a raison ;-) )

Posté : mer. juil. 08, 2009 6:41 am
par Transhumain
Papageno a écrit :Je ne me souviens plus trop de la fin, mais je me souviens que romans m'avais fait une très forte impression - Pour moi, un grand roman !

( Et pour départager Transhumain et Stéphane, Un duel ! avec pour arme, la biére - Celui qui reste le plus longtemps debout, a raison ;-) )
Mon arme préférée !

Posté : mer. juil. 08, 2009 8:52 am
par Stéphane
Transhumain a écrit :
Papageno a écrit :Je ne me souviens plus trop de la fin, mais je me souviens que romans m'avais fait une très forte impression - Pour moi, un grand roman !

( Et pour départager Transhumain et Stéphane, Un duel ! avec pour arme, la biére - Celui qui reste le plus longtemps debout, a raison ;-) )
Mon arme préférée !
Ok ! :D

Posté : mer. juil. 08, 2009 8:52 am
par gutboy
Je rejoins grosso modo l'avis de Stephane. Plutôt déçu avec ce roman. J'attendais aussi un grand choc, il fut petit.
Ce qui est paradoxal dans ce roman, c'est la passivité du personnage principal. A plusieurs reprises il nous indique que son sort est terrible, mais il vit dans un luxe culturel absolu, comparé à ses contemporains dans le monde extérieur. Du coup ça lui suffit, et s'il nous rappelle fréquemment qu'on lui a fait du mal, c'est assez peu vrai finalement.
A y regarder de près, on peut même se demander si les habitants du monde extérieur ne seraient pas eux, véritablement, en enfer, par rapport à ce que vivent les détenus.

Pour la fin en revanche, j'ai beaucoup aprécié la façon dont se mettent en lumière de nombreux éléments du récit. Grâce au "twist" final compètement décalé par rapport au reste plus terre à terre du roman, on revoit le livre sous un autre angle.
Au final un bon roman, mais on est loin de la portée philosophique qu'on lui porte en général.

Génocides est largement plus puissant, sombre et terrifiant.

Posté : mer. juil. 08, 2009 8:54 am
par Stéphane
gutboy a écrit :Génocides est largement plus puissant, sombre et terrifiant.
Je vais essayer de le lire assez vite (ce qui n'est pas gagné).

Posté : mer. juil. 08, 2009 9:08 am
par Transhumain
gutboy a écrit :Je rejoins grosso modo l'avis de Stephane. Plutôt déçu avec ce roman. J'attendais aussi un grand choc, il fut petit.
Ce qui est paradoxal dans ce roman, c'est la passivité du personnage principal. A plusieurs reprises il nous indique que son sort est terrible, mais il vit dans un luxe culturel absolu, comparé à ses contemporains dans le monde extérieur. Du coup ça lui suffit, et s'il nous rappelle fréquemment qu'on lui a fait du mal, c'est assez peu vrai finalement.
A y regarder de près, on peut même se demander si les habitants du monde extérieur ne seraient pas eux, véritablement, en enfer, par rapport à ce que vivent les détenus.

Pour la fin en revanche, j'ai beaucoup aprécié la façon dont se mettent en lumière de nombreux éléments du récit. Grâce au "twist" final compètement décalé par rapport au reste plus terre à terre du roman, on revoit le livre sous un autre angle.
Au final un bon roman, mais on est loin de la portée philosophique qu'on lui porte en général.

Génocides est largement plus puissant, sombre et terrifiant.
Je préfère Camp de concentration, et de loin. Je n'y ai pas cherché de "portée philosophique", mais l'évolution des carnets de Louis, jusqu'à la folie pure, est impressionnante. C'est mon roman SF préféré, je crois...
Par ailleurs, ce que tu critiques là c'est le personnage, pas le roman...

Posté : mer. juil. 08, 2009 10:01 am
par gutboy
Par ailleurs, ce que tu critiques là c'est le personnage, pas le roman...
Euh?
Le personnage échouant à nous monter en quoi ce qu'il vit est terrible, le roman échoue à nous montrer en quoi la situation est terrible puisque le roman n'est constitué que de l'avis du personnage. L'évolution des carnets de Louis ne m'a pas impressionné, sauf à monter à quel point il bénéficie d'un traitement de faveur quand il prétend être en enfer.
Le problème est que je n'arrive pas à me défaire de l'idée que ce n'est pas ce que l'auteur cherchait à montrer. Mais c'est juste une sensation, peut être est-ce précisément le but du roman? J'en doute.

Quand tu dis "ce que tu critiques là c'est le personnage, pas le roman", est-ce que tu veux dire que tu places du point de vue "forme", critique de la technique de l'auteur et/ou la structure narrative du roman? Dans ce cas je me contenterai de te lire et te croire sur parole, étant moi même bien incapable d'une telle critique.

Posté : mer. juil. 08, 2009 12:43 pm
par Lensman
Je reste un grand admirateur de "Génocides", que je ressens comme une sorte de "Guerre des mondes" de Wells plus noire encore (encore que le fond du roman de Wells est terrible).
En tout cas, Disch est un auteur considérable, ce dont le monde critique de la littérature "normale" ne s'est pas aperçu. Seuls les amateurs de SF, si sectaires et ringards, s'en souviennent. Drole de monde, hein?
Oncle Joe

Posté : mer. juil. 08, 2009 1:02 pm
par Transhumain
gutboy a écrit :
Par ailleurs, ce que tu critiques là c'est le personnage, pas le roman...
Euh?
Le personnage échouant à nous monter en quoi ce qu'il vit est terrible, le roman échoue à nous montrer en quoi la situation est terrible puisque le roman n'est constitué que de l'avis du personnage. L'évolution des carnets de Louis ne m'a pas impressionné, sauf à monter à quel point il bénéficie d'un traitement de faveur quand il prétend être en enfer.
Le problème est que je n'arrive pas à me défaire de l'idée que ce n'est pas ce que l'auteur cherchait à montrer. Mais c'est juste une sensation, peut être est-ce précisément le but du roman? J'en doute.

Quand tu dis "ce que tu critiques là c'est le personnage, pas le roman", est-ce que tu veux dire que tu places du point de vue "forme", critique de la technique de l'auteur et/ou la structure narrative du roman? Dans ce cas je me contenterai de te lire et te croire sur parole, étant moi même bien incapable d'une telle critique.
Ecoute, je vais le relire, et on reparle dans quelques jours (ma lecture date de sept ou huit ans : je ne me souviens pas trop de la fin). Mais je vais essayer de répondre rapidement. Pour moi Louis était un petit universitaire et poète capricieux et un peu pédant, prompt en effet à se plaindre de la moindre contrariété - mais qui vit par ailleurs une situation quelque peu angoissante (et qui concède dès le début préférer sa place en prison au sort des conscrits : d'ailleurs il était volontaire pour passer cinq ans à la prison de Springfield), jusqu'à encourir, tout de même, un danger de mort. Il faut bien distinguer, comme dans tout récit à la première personne, entre le narrateur et l'auteur, qui poursuivent des buts différents (Disch ne cherche pas, lui, à témoigner d'une expérience carcérale ; d'ailleurs le titre original inverse les termes historiques : Camp Concentration et non Concentration Camp). Louis est choisi par les scientifiques pour sa culture, ses facilités d'écriture et son narcissisme, parce qu'ils veulent non seulement observer le cobaye, mais aussi, par l'analyse de son journal, connaître au mieux son évolution intérieure. Camp de concentration (d'abord publié en épisodes dans New Worlds, je crois) est certes plus intellectuel et ésotérique (voir les développements sur l'alchimie, directement liés aux effets de la Pallidine ; voir aussi les neufs mois de gestation...) que Des fleurs pour Algernon, dont il est assez proche thématiquement ( et d'autres romans de la même époque du reste - Jack Barron, L'Enchâssement, etc.), avec son sujet faustien : augmenter l'intelligence, ou la vie, mais à quel prix ?). Mais dans Algernon, on passait d'une langue précaire à un style soutenu ; ici Louis est déjà très intelligent et, qui plus est, auteur : Disch réussit à montrer l'accroissement de son intelligence (et de sa folie) par un style plus dense traversé d'épiphanies de plus en plus fréquentes, et par une compréhension ésotérique du monde, comme si les livres que Louis compulse au Camp Archimède étaient passés à l'accélérateur de particules.

Posté : mer. juil. 08, 2009 3:47 pm
par Fred Combo
Stéphane a écrit :
gutboy a écrit :Génocides est largement plus puissant, sombre et terrifiant.
Je vais essayer de le lire assez vite (ce qui n'est pas gagné).
C'est très court !
Tu ne le regrettera pas.
Et c'est effectivement très pessimiste, désespérant.
Un de mes romans de SF préférés.

Posté : mer. juil. 08, 2009 6:29 pm
par Bull
Ben moi je DETESTE la SF pessimiste et desepérante.
Franchement cela m'expaspère.
Être un livre d'une grande noirceur, avec un auteur super cynique, c'estr peut-être super tendance, mais moi ça me gonfle.

Pourtant Génocide est dans ma Bibliothèque Idéale.

Un des livres qui m'a le plus marqué.

Un véritable chef d'oeuvre (pour moi, hein).


Lu il y 20 ans. jamais relu. et je m'en rapelle encore très vivement.

Posté : mer. juil. 08, 2009 7:28 pm
par Lensman
Bull a écrit :Ben moi je DETESTE la SF pessimiste et desepérante.
Franchement cela m'expaspère.
Être un livre d'une grande noirceur, avec un auteur super cynique, c'estr peut-être super tendance, mais moi ça me gonfle.

Pourtant Génocide est dans ma Bibliothèque Idéale.

Un des livres qui m'a le plus marqué.

Un véritable chef d'oeuvre (pour moi, hein).


Lu il y 20 ans. jamais relu. et je m'en rapelle encore très vivement.
Mais... ce n'est pas pessimiste SI on se place du point de vue des extraterrestres qui exterminent l'humanité, vue comme une race nuisible.
Oncle Joe