Thomas Day - La maison aux fenêtres de papier
Posté : dim. juil. 26, 2009 8:00 pm
Salut,
C'est beau les vacances. En une journée et demi, voilà ce roman de Thomas Day, paru directement en poche chez Folio SF, que je dévore d'une traite, en ayant bien du mal à le lâcher.
La Maison aux fenêtres de papier n'est pas un chef-d'oeuvre et n'a pas la prétention de l'être. Mais au-delà d'un bête livre d'action qui enchaîne les combats, c'est, au bout de ses 300 pages, un roman plus profond qu'il n'en a l'air, dépassant largement les limites de l'hommage à Fukasaku Kinji, Takashi Miike et Quentin Tarentino qu'il prétend être (c'est le sous-titre qui le dit).
On trouve là-dedans trois histoires, dont deux sont ni plus ni moins des histoires alternatives.
L'histoire centrale est celle de deux démons, nés aux Japons à Hiroshima et Nagasaki et résultat des deux bombes que l'on sait. L'un est blanc, l'autre est noir, et chacun, au-delà de leur puissante nature démoniaque, a une vision du monde radicalement différente. Pourtant, ils cohabitent durant de longues années, fondant chacun une famille de yakusa basées sur des empires différents (la prostitution pour l'un, la drogue pour l'autre). Mais le noir finit par envoyer sa plus belle arme contre le blanc, une femme-panthère, armée d'une épée seule capable d'affaiblir et de tuer les démons.
Les deux autres histoires racontent, chacune de façon totalement différentes, l'origine de cette épée, mille ans plus tôt, au coeur des royaumes khmer.
Et c'est là l'aspect neuf du livre: sa structure. Plutôt que de procéder aux habituels va et viens (un chapitre actuel, un chapitre passé, etc.), Thomas Day ouvre son roman par un des récits passé, puis enchaîne sur le présent, avant de replonger au final dans un récit passé, mais un passé alternatif. C'est très fort, et drôlement bien mené.
Mieux encore: si le récit est centré sur des créatures extraordinaires (démons, femme-panthère, nâga, etc.), il n'empêche qu'il est mené de façon profondément réaliste. Ainsi les guerres cambodgiennes: quelques centaines de combattant seulement, avec quelques cavaliers et une dizaine d'éléphant. Voilà se qui constitue une armée. Et c'est que cela que c'était réellement. Thomas Day ne cherche pas à amplifier, à gonfler pour forcer l'aspect épique qui vient naturellement.
Un très bon bouquin, quoi.
A+
Patrice
C'est beau les vacances. En une journée et demi, voilà ce roman de Thomas Day, paru directement en poche chez Folio SF, que je dévore d'une traite, en ayant bien du mal à le lâcher.
La Maison aux fenêtres de papier n'est pas un chef-d'oeuvre et n'a pas la prétention de l'être. Mais au-delà d'un bête livre d'action qui enchaîne les combats, c'est, au bout de ses 300 pages, un roman plus profond qu'il n'en a l'air, dépassant largement les limites de l'hommage à Fukasaku Kinji, Takashi Miike et Quentin Tarentino qu'il prétend être (c'est le sous-titre qui le dit).
On trouve là-dedans trois histoires, dont deux sont ni plus ni moins des histoires alternatives.
L'histoire centrale est celle de deux démons, nés aux Japons à Hiroshima et Nagasaki et résultat des deux bombes que l'on sait. L'un est blanc, l'autre est noir, et chacun, au-delà de leur puissante nature démoniaque, a une vision du monde radicalement différente. Pourtant, ils cohabitent durant de longues années, fondant chacun une famille de yakusa basées sur des empires différents (la prostitution pour l'un, la drogue pour l'autre). Mais le noir finit par envoyer sa plus belle arme contre le blanc, une femme-panthère, armée d'une épée seule capable d'affaiblir et de tuer les démons.
Les deux autres histoires racontent, chacune de façon totalement différentes, l'origine de cette épée, mille ans plus tôt, au coeur des royaumes khmer.
Et c'est là l'aspect neuf du livre: sa structure. Plutôt que de procéder aux habituels va et viens (un chapitre actuel, un chapitre passé, etc.), Thomas Day ouvre son roman par un des récits passé, puis enchaîne sur le présent, avant de replonger au final dans un récit passé, mais un passé alternatif. C'est très fort, et drôlement bien mené.
Mieux encore: si le récit est centré sur des créatures extraordinaires (démons, femme-panthère, nâga, etc.), il n'empêche qu'il est mené de façon profondément réaliste. Ainsi les guerres cambodgiennes: quelques centaines de combattant seulement, avec quelques cavaliers et une dizaine d'éléphant. Voilà se qui constitue une armée. Et c'est que cela que c'était réellement. Thomas Day ne cherche pas à amplifier, à gonfler pour forcer l'aspect épique qui vient naturellement.
Un très bon bouquin, quoi.
A+
Patrice