Laurent McAllister - Suprématie
Posté : mar. août 04, 2009 9:10 am
Salut,
En voilà une bonne littérature pour les vacances: Laurent McAllister (Jean-Louis Trudel et Yves Meynard), Suprématie, 2009, Bragelonne SF.
Un énorme pavé, 663 pages, idéal pour une semaine de voyage.
Que dire. Que ce n'est pas un chef-d'oeuvre, là encore? C'est certain. D'abord parce que 200 pages de moins n'auraient pas été de trop: une multitudes d'anecdotes et certains flash back n'apportent rien ou peu à l'intrigue. Ensuite parce que l'éditeur aurait pu faire un minimum son travail sur le texte. Non pas qu'il croule sous les coquilles, mais simplement au niveau de la rédaction. Quand on a trois fois le mot "torpille" dans un paragraphe de huit lignes, ça commence à faire. Et c'est très très fréquent. Il ne faut donc pas chercher ici du grand style. Ca se lit quand même tout seul, même si sur certaines pages on peut quand même buter sur les répétitions et les maladresses. Passons.
Suprématie sera un régal pour ceux qui ne recherchent pas un cours de physique dans les romans de Science Fiction, comme moi par exemple. Ici, c'est de la physique à la Star Trek, avec un "surespace" bien commode, qui permet de se moquer totalement des effets relativistes. Tant mieux. L'intrigue y gagne, étant donné qu'elle est assez complexe comme ça.
Résumons donc. La Suprématie est une tyrannie insidieuse. Utilisant l'immense potentiel des implants neuronaux, elle permet à ses adhérents de se coordonner entre eux et de n'avoir jamais d'opinions déviantes. Si ces opinions venaient à apparaître, des filtres les empêcheraient de s'exprimer. Mais ces filtres ne sont pas parfaits, et c'est ainsi que Konstantin Alcaino bascule. Ancien soldat suprémate, puis prisonnier car "incurable", il s'évade, se fait mercenaire avant de se retrouver à bord de la dernière grande nef de guerre en activité, au sein de laquelle il gravira tous les échelons, jusqu'à en devenir le capitaine et s'activer à se venger des Suprémates contre lesquels il est le seul à pouvoir combattre (la puissance de feu de la nef étant en effet colossale).
Au delà d'une certaine mise à jour des éléments narratifs (par exemple, les batailles spatiales s'inspirent à la fois de Star Trek - avec des torpilles et des lasers - mais aussi de celles de la Mélancolie des immortels de Walter Jon Williams, dont on attend d'ailleurs toujours la traduction de la suite), Suprématie se pose comme un homme évident... à Albator!
Qu'on en juge: un capitaine aux commandes du seul vaisseau de guerre capable de faire face à l'armada suprémate, un vaisseau de mercenaires dont certains portent comme insigne une tête de mort. Mieux encore: ledit capitaine se retrouve un moment éborgné et son oeil est recouvert d'un cache circulaire noir... Enfin ce vaillant héros est aussi bon pilote qu'il manie l'épée.
Bref, même si c'est plein de défaut, ça ne pouvait que me plaire. Pour les vacances, du moins.
A+
Patrice
En voilà une bonne littérature pour les vacances: Laurent McAllister (Jean-Louis Trudel et Yves Meynard), Suprématie, 2009, Bragelonne SF.
Un énorme pavé, 663 pages, idéal pour une semaine de voyage.
Que dire. Que ce n'est pas un chef-d'oeuvre, là encore? C'est certain. D'abord parce que 200 pages de moins n'auraient pas été de trop: une multitudes d'anecdotes et certains flash back n'apportent rien ou peu à l'intrigue. Ensuite parce que l'éditeur aurait pu faire un minimum son travail sur le texte. Non pas qu'il croule sous les coquilles, mais simplement au niveau de la rédaction. Quand on a trois fois le mot "torpille" dans un paragraphe de huit lignes, ça commence à faire. Et c'est très très fréquent. Il ne faut donc pas chercher ici du grand style. Ca se lit quand même tout seul, même si sur certaines pages on peut quand même buter sur les répétitions et les maladresses. Passons.
Suprématie sera un régal pour ceux qui ne recherchent pas un cours de physique dans les romans de Science Fiction, comme moi par exemple. Ici, c'est de la physique à la Star Trek, avec un "surespace" bien commode, qui permet de se moquer totalement des effets relativistes. Tant mieux. L'intrigue y gagne, étant donné qu'elle est assez complexe comme ça.
Résumons donc. La Suprématie est une tyrannie insidieuse. Utilisant l'immense potentiel des implants neuronaux, elle permet à ses adhérents de se coordonner entre eux et de n'avoir jamais d'opinions déviantes. Si ces opinions venaient à apparaître, des filtres les empêcheraient de s'exprimer. Mais ces filtres ne sont pas parfaits, et c'est ainsi que Konstantin Alcaino bascule. Ancien soldat suprémate, puis prisonnier car "incurable", il s'évade, se fait mercenaire avant de se retrouver à bord de la dernière grande nef de guerre en activité, au sein de laquelle il gravira tous les échelons, jusqu'à en devenir le capitaine et s'activer à se venger des Suprémates contre lesquels il est le seul à pouvoir combattre (la puissance de feu de la nef étant en effet colossale).
Au delà d'une certaine mise à jour des éléments narratifs (par exemple, les batailles spatiales s'inspirent à la fois de Star Trek - avec des torpilles et des lasers - mais aussi de celles de la Mélancolie des immortels de Walter Jon Williams, dont on attend d'ailleurs toujours la traduction de la suite), Suprématie se pose comme un homme évident... à Albator!
Qu'on en juge: un capitaine aux commandes du seul vaisseau de guerre capable de faire face à l'armada suprémate, un vaisseau de mercenaires dont certains portent comme insigne une tête de mort. Mieux encore: ledit capitaine se retrouve un moment éborgné et son oeil est recouvert d'un cache circulaire noir... Enfin ce vaillant héros est aussi bon pilote qu'il manie l'épée.
Bref, même si c'est plein de défaut, ça ne pouvait que me plaire. Pour les vacances, du moins.
A+
Patrice