Retour sur l'Horizon: l'antho

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systar
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Message par systar » mar. nov. 03, 2009 1:52 pm

Roland C. Wagner a écrit :
Virprudens a écrit :Y’a-t-il alors une voie médiane qui pourrait réconcilier les deux clans ?
Oui, et c'est celle que je suis depuis un quart de siècle.
Ad majorem psychospheriae Gloriam.

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Roland C. Wagner
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Message par Roland C. Wagner » mar. nov. 03, 2009 2:18 pm

Si tu veux, mais mon idée était plutôt de faire remarquer que la "voie médiane" en question est quand même celle suivie par pas mal d'auteurs français, alors que les tendances "extrêmes" sont nettement moins peuplées — ce qui est toutafé normal, j'aurais tendance à dire mécaniquement normal, la courbe en cloche, toussa…

Par contre, c'est en général le contraire dans le discours — euh — "critique". Et pire encore sur les forums où beaucoup gens ne perçoivent ni les nuances, ni les subtilités et s'arc-boutent avec rage et parfois désespoir sur leur position. Il suffit par exemple de voir les réactions hystériques que déclenche le rappel du simple fait que la science-fiction est à la base une littérature qui prend en compte la science.

L'opposition des extrêmes et la division qu'elle engendre est le fait d'une poignée de gens pour qui tout discours qui s'écarte du leur est forcément contre leur propre discours. Comme si évoquer la science, c'était renier la dimension littéraire de la science-fiction, comme si mettre en avant cet aspect littéraire, c'était renier les racines scientifiques du genre.

De mon point de vue, cette opposition est totalement débile et l'on ne me verra jamais entrer dans des simplifications aussi caricaturales.

Je veux dire, le style contre le récit, on a connu ça dans les années quatre-vingt — et, un quart de siècle plus tard, force est de constater qu'une fois les polémiques théoriques (en partie liées à des questions de personnes et non d'idées) éteintes, il n'y avait pas tant de différences que ça entre les "littératurants" et les "raconteurs d'histoires", entre le groupe Limite et la Génération perdue, entre Emmanuel Jouanne et Michel Pagel.

Alors, bon, quand on prend ça en compte, ça relativise quand même pas mal les choses.
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)

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JDB
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Message par JDB » mar. nov. 03, 2009 2:57 pm

JDB a écrit :
...il (l'article du Monde) aurait pu être écrit en 1960...
Si ma mémoire est bonne, il y a eu jadis -- pas en 1960, mais dans les années 60 ou 70 -- un article paru dans Le Monde et particulièrement méprisant pour la SF, qui avait entraîné des réponses argumentées de Dorémieux, Klein et Goimard, réponses publiées par Le Monde (mais sous forme abrégée) et par Fiction (dans leur intégralité).
Il serait intéressant de comparer les deux occurences (là, j'ai pas le temps, j'essaie d'avancer un max dans la trado en cours avant de filer aux Utopiales).
JDB
Dieu Lui-Même supplée ma mémoire défaillante en rappelant que l'auteur de cet article n'était autre que Robert Kanters, alors directeur de "Présence du Futur" chez Denoël.
Ce rappel divin pour signaler l'étonnant parallélisme entre les positions de Kanters jadis et celles de Fabrice Colin aujourd'hui, dans sa tribune libre sur le Cafard cosmique.
L'histoire ne se répète pas, elle bégaie.
JDB

Katioucha
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Message par Katioucha » mar. nov. 03, 2009 3:23 pm

Evidemment , qu'elle bégaie. Dès qu'on dit "le ciel est bleu", il y a toujours un octopode aquatique poilu pour clapoter que Maurice Mouchu a dit la même chose en 1932 et en mieux, dans l'article "Ma che sera sera", page 13 du numéro 42 de "Pulp and amazing poche à pipi" (2nde édition).

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Lensman
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Message par Lensman » mar. nov. 03, 2009 3:26 pm

Katioucha a écrit :Evidemment , qu'elle bégaie. Dès qu'on dit "le ciel est bleu", il y a toujours un octopode aquatique poilu pour clapoter que Maurice Mouchu a dit la même chose en 1932 et en mieux, dans l'article "Ma che sera sera", page 13 du numéro 42 de "Pulp and amazing poche à pipi" (2nde édition).
1ère édition.
Oncle Joe

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MF
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Message par MF » mar. nov. 03, 2009 3:30 pm

Lensman a écrit :
Katioucha a écrit :Evidemment , qu'elle bégaie. Dès qu'on dit "le ciel est bleu", il y a toujours un octopode aquatique poilu pour clapoter que Maurice Mouchu a dit la même chose en 1932 et en mieux, dans l'article "Ma che sera sera", page 13 du numéro 42 de "Pulp and amazing poche à pipi" (2nde édition).
1ère édition.
:shock: T'as un scan de la couv' ?
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

manu
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Message par manu » mar. nov. 03, 2009 3:39 pm

ouarf 58 pages ... une des choses que j'aime le plus sur ce forum ,ce genre de débat...
mais bon , y a pas , faut que je m'achete l'antho maintenant ,histoire de voir par moi meme .

JFS
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Message par JFS » mar. nov. 03, 2009 3:50 pm

manu a écrit :mais bon , y a pas , faut que je m'achete l'antho maintenant ,histoire de voir par moi meme .
Moi, je l'ai commandée à mon libraire (je suppose que tout le monde s'en fout, mais c'était juste pour poster dans un thread de légende).
Jean-François.

Papageno
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Message par Papageno » mar. nov. 03, 2009 4:05 pm

Katioucha a écrit : "le ciel est bleu"....
Werner Heisenberg a écrit : L’espace est bleu, des oiseaux volent dedans !
C’est sa réponse a la question de l’un des ses étudiants !
Et si l’espace n’était que le champ d’application des opérateurs hermitiens ?
:-)

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MF
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Message par MF » mar. nov. 03, 2009 5:36 pm

Bon, allez, la fin de l'avis du lecteur lambda. Je vous rappelle que pour le message à caractère informatif et les premiers textes, c'est là.

Dragonmarx Philippe Curval
Est-ce une españolade ? J'ai passé mon temps à chercher les références des références des références des.... Ça fatigue...
PC (ha ha ha...) mélange dans une sorte de brouet le panthéon nordique à la sauce wagnérienne et le Panthéon communiste , l'Or du Rhin (pardon du Danube) et la crise financière, le marteau de Thor et la faucille de Jeanneton, place tout ça à Vienne, ville qui a vu la formation juvénile d'Hitler et la mise au point de la psychanalyse avec son émergence du complexe, l'enserrement dans le Ring et la confrontation/rencontre des services secrets pendant la guerre froide, puis sert cette soupe espagnole dans une auberge qui ne l'est pas moins.
J'en sors avec le sentiment de n'avoir rien compris, ou tout compris, ou... toute autre option intermédiaire. J'en ai parlé à mon psy qui m'a répondu Oh ! Le beau cas (j'ai le même psy qu'un certain Talon)

Terre de fraye Jérôme Noirez
Si, lors d'un prochaine séance de dédicace de JN, vous voyez dans la file d'attente un gugusse attifé en CocoGirl qui chante à tue-tête à l'aide d'un gigaphone Ce mec est too much, ce mec est trop..., n'hésitez pas : venez me dire bonjour avant que les flics ne m'embarquent pour tapage diurne aggravé par le port d'une tenue ridicule et manifestation non préalablement autorisée par le Ministère des Belles et Bonnes Lettres.
J'ai eu tout le long de la lecture de cette histoire d'émergence du Bloop et de la post montée des eaux, des flashs cinématographiques. Sphère, Abyss et, surtout, 1941 avec un onnagata alcoolique dans le rôle du capitaine Wild Bill Kelso.
Un jour, sur ce forum, nous parlions du lien entre imaginaire et nombre complexe ; il me semble ,en terme esthétique, que JN explore l'ensemble de Mandelbrot et qu'il a péché cette histoire dans la vallée des hippocampes (encore du fractal).
Il est vraiment dommage que la fin, un peu trop Robinson Crusoé, m'ait laissé un goût d'inachevé.

Je vous prends tous un par un David Calvo
Un sentiment d'avoir déjà lu cette histoire parapsychiatrique plusieurs fois.
Je me suis vraiment demandé (comme SL semble-t-il ?) ce qu'elle avait à faire dans l'antho.

Hilbert Hôtel Xavier Mauméjean
Là aussi, un sentiment de "déjà lu" ou de "déjà vu".
Un Brazil sans onirisme mixé avec une épisode de Palace (gloire à J-M. Ribes) ?
Bien sur l'approche mathématique des différents types d'infinis et de leur manipulation via une base de Hilbert dans un espace du même nom m'est venue à l'esprit.
Toujours du fractal ?
Mais est-ce (suis-je ?) bien raisonnable ?
Et le double H aux barres entrelacés a-t-il réellement une portée symbolique ?
Je sors donc de la lecture de ce texte avec plus de questions que de réponses.
Et si, finalement, c'était ça la SF ? Pousser le lecteur à s'interroger...


Au final, une anthologie très agréable à lire.
Y a-t-il 15 grands récits de Science Fiction ?
Plusieurs, oui, dont Les Trois Livres qu’Absalon Nathan n’écrira jamais qui, pour moi, sort nettement du lot.
Mais, pour moi encore, il y a aussi des textes qui n'avait rien à y faire.
C'est le choix de Serge Lehman, et je ne peux que le respecter (sinon, il me suffisait de ne pas acheter l'antho).
Et c'est peut-être aussi dû à la différence, que je ne crois pas fortuite, entre "texte" et "récit" ?


L'antho m'a-t-elle paru morbide ? Non !
Allez, un petit mot sur les pulsions, de vie comme de mort.
Ces vies ou ces morts individuelles, collectives, sociales ou autres.
Elle sont présentes dans chacun des textes.
Et chaque texte met en balance pulsion de vie et pulsion de mort, en opposant, souvent, d'un coté la pulsion individuelle et de l'autre la pulsion sociale, collective.
Ce qui me semble un des traits caractéristiques de la SF que j'ai bien retrouvé dans cette anthologie.
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

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Lensman
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Message par Lensman » jeu. nov. 05, 2009 10:51 am

Un petit retour sur le "Retour" pour dire qu'en discutant avec deux amis aux Mercredi de la SF, nous nous sommes aperçu que "Pirate" de Maheva Stephan-Bugni nous avaient en fait assez impressionnés, davantage qu'on le pensait au départ, qu'il y avait là quelque chose, une petite musique très personnelle, une petite lumière étrangement atypique au milieu d'un ambiance kafkaienne. Bref, une personnalité, une plume. Matthieu insistait à juste titre sur cette sorte de transposition graphique sur bout de papier, de la communication par SMS, avec le même type de caractéristiques (brièveté, fautes, etc). Biizzare communication graphique simplifiée...
L'auteur prépare-t-il d'autres choses?
Oncle Joe
PS: et c'est aussi étonnant de voir comme la SF est apparemment davantage dans l'œil du lecteur que dans le texte lui-même. On est vraiment un public captif singulièrement libre...

Lem

Message par Lem » jeu. nov. 05, 2009 11:31 am

Pour Mahéva, il me semble effectivement qu'elle prépare des choses mais je n'en sais pas plus. C'est quelqu'un de très discret.
Je trouve la remarque de l'oncle sur l'effet-retard de sa nouvelle intéressante. Certains textes mettent du temps à agir sur le lecteur. On les enregistre sans rien remarquer de particulier mais dans les jours ou les semaines qui suivent, on s'aperçoit qu'on y repense, qu'ils nous travaillent, qu'une émotion s'est déposée… J'aime bien quand ça se passe comme ça. Il y a d'autres stratégies littéraires que la claque pleine face.
Le PS de l'oncle est également intéressant. J'ignore si la SF est dans l'œil du lecteur (probablement) mais je sais que j'ai composé Retour avec le souci de varier les pactes de lecture. Si je reprends la réaction de MF à propos de Je vous prends tous un par un, il est évident que lire cette histoire sur son pitch SF n'a aucun intérêt. Calvo ne propose pas la moindre innovation thématique mais un poème en prose sur un thème qui n'en est que le prétexte. Est-ce de la SF ? Pour répondre à cette question, il faudrait une définition fiable, ne commençons pas. Mais ce qui m'a paru significatif dans ce texte – ce qui justifie sa place dans l'anthologie – c'est qu'il est capable de réactiver des émotions SF anciennes, quasi-originelles dans mon cas, non en imitant ou en amplifiant les histoires qui ont fait naître ces émotions autrefois mais en empruntant un chemin complètement différent. Le critique du Massacre l'a parfaitement compris et quand j'ai lu son papier, ça a été une grande joie pour moi.

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Lensman
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Message par Lensman » jeu. nov. 05, 2009 11:43 am

Oui, le Cavo joue beaucoup, pour certains lecteurs (toi, et moi, par exemple...) sur des réminiscences d'une culture commune (les vieilles BDs courtes d'épouvante...). Je ne sais pas si Calvo en est conscient (j'écris une idiotie de plus, je ne vois pas comment il pourrait ne pas en être conscient..). Mais est-ce l'essentiel de ce qu'il veut faire passer? Je ne sais pas. Mais ça marche, à différents degrés, vu les réactions.
Etonnante discussion hier aussi avec Matthieu, grand amateur de SF "SF"(on se comprend...) et qui n'a pas aimé la nouvelle de JCD! J'étais... sidéré! D'après lui, elle ne "tient" pas... je vais la relire plus tard...
Oncle Joe

Lem

Message par Lem » jeu. nov. 05, 2009 12:30 pm

Je crois que tu viens de formuler l'un des enjeux implicites de l'anthologie, Oncle. Et peut-être de l'agitation actuelle. Ce n'est pas parce que la nouvelle de Jean-Claude respecte techniquement la charte de la SF "SF" qu'elle est satisfaisante sur ce plan. Ce n'est pas la charte qui écrit. C'est Jean-Claude. Pour aimer sa nouvelle, il faut aimer ce que fait Jean-Claude ; il faut aimer qu'il essaie d'étendre son registre. Il faut entrer dans sa démarche d'auteur. Qu'on soit amené, ensuite, à comparer le résultat avec une charte de tel ou tel type est possible, éventuellement enrichissant mais pas indispensable. Il me semblerait tout aussi pertinent de lire son texte via la charte implicite de la romance, on le percevrait sous un angle totalement différent. La même remarque vaut pour David Calvo et, finalement tous les auteurs.

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Patrice
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Message par Patrice » jeu. nov. 05, 2009 12:55 pm

Salut,

Le texte de Jean-Claude n'est pas de la SF: c'est une classique histoire de possession.
Tu remplaces le prospecteur d'astéroides par un archéologue dans une jungle, découvrant une grotte avec des artéfacts mystérieux, et le tour est joué.

Mais personnellement, j'aime bien.

A+

Patrice

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