Retour sur l'Horizon: l'antho

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Hoêl
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Message par Hoêl » ven. oct. 30, 2009 8:42 pm

Ce qui suit est l'avis d'un lecteur. Un lecteur lambda .
Bon , pour commencer , mea culpa , je me suis moi-même , sur ce forum , qualifié de "lecteur lambda" .
Mais qu'est-ce à dire ?! Il y aurait des lecteurs alpha (bêtes?) , des lecteurs béta (manger du foin ?) , des lecteurs epsilon (allait boire un coup ?) ou même des lecteurs oméga (lomanes ?) ?
Pour vous , je n'sais pas , mais ça ressemble furieusement au Meilleur des mondes ...
Alors , lecteurs , lectrices , redressez-vous fièrement , c'est vous qui êtes le sol fertile sur lequel auteurs , éditeurs , critiques et illustrateurs font pousser le fruit de leurs moites tumescences plumesques (ouais , je sais , la métaphore est alambiquée mais je me suis laissé aller à des réminiscences desprogiennes) .
Y'a point de lecteur lambda qui vaille , y'a des lecteurs , point .
"Tout est relatif donc rien n'est relatif !"

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MF
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Message par MF » ven. oct. 30, 2009 8:51 pm

Un lecteur lambda

C'était juste un clin d'œil personnel à une super-héroine...
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

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jeandive
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Message par jeandive » ven. oct. 30, 2009 9:57 pm

j'arrive en cours de route , dur dur de lire les 57 pages du topic , j'en ai lu une quarantaine
ça fait du bien de lire les commentaires de MF , apres le ping-pong lehman/wagner ( trop abscons pour moi , meme si sans doute tres interessant ...enfin jusqu'a un certain point qd meme ...) et les critiques sur les critiques un peu trop ...critiques et sectaires ( si l'on veut que lunes d'encre continue a nous donner de la bonne camelotte, faut quand meme qu'ils vendent un peu , et un papier ds le monde ou libé , meme s'il n'est pas parfait , j'ose esperer qu'il fasse vendre un peu en retour ....d'ailleurs a-t-on des chiffres ou des infos sur l'impact d'articles sur les ventes ? ou bien seule la télé a un qqconque effet ?
Un succes spinien , c'est bien , mais qq autres cartons , c'est mieux )

je débute l'ouvrage et déjà une petite question : quand serge lehman dit que le texte de Renard est la 1er theorie sur la SF ( qui ne s'appelait bien sur pas encore comme ça ) : en français ou dans le monde (apparement ) ? sous entendu il a lu des ouvrages anglo-saxons sur la question pour comparer ? style ceux de mike ashley , ou ceux de sam moskowitz , que je n'ai ps lu mais qui ont l'air pointu et qui parlent peut etre du sujet ?
de meme : " il n'est pas exclu que h.Gernsback (...) s'en soit inspiré pour ecrire l'editorial d'amazing stories no1 en 1926" : ce serait interessant d'avoir qq infos complementaires

Lem

Message par Lem » lun. nov. 02, 2009 3:45 pm

Une critique intéressante ici

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Erion
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Message par Erion » lun. nov. 02, 2009 4:18 pm

Lem a écrit :Une critique intéressante ici
Ah ouais, y'a du boulot, là. On peut être ou ne pas être d'accord, mais c'est travaillé.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/

Lem

Message par Lem » lun. nov. 02, 2009 4:21 pm

jeandive a écrit :quand serge lehman dit que le texte de Renard est la 1ère theorie sur la SF…
J'ai lu Moskowitz et Bleiler, surtout. Je n'y ai trouvé aucune trace d'un texte théorique de l'envergure de celui de Renard, qu'il faut vraiment lire en entier – les quelques citations que j'en fais dans la préface effleurent son contenu plus qu'elles ne le restituent et même les transcriptions assez longues replacées dans la préface de Chasseurs de chimères laissent des trous énormes. Il me semble qu'au moment de la rédaction de cet article, le terme de "scientific romance" était déjà assez courant en Angleterre mais je ne crois pas qu'il ait fait l'objet d'une élaboration comparable. Cela dit, je peux me tromper, j'ai une mémoire sélective, souvent. (Et par ailleurs, le terme symétrique de "roman scientifique" était lui aussi courant en France dès la fin du XIXème siècle ; voir par exemple l'article d'Alfred Jarry, De quelques romans scientifiques).
Gernsback a quitté l'Europe en 1905 ; Renard a publié son article en 1909. Pour qu'il y ait eu influence, il faudrait donc que ledit papier ait franchi l'Atlantique d'une manière ou d'une autre. Est-ce possible ? Je l'ignore. Mais quand on lit l'éditorial d'Amazing Stories n°1, on ne peut pas ne pas être frappé par la similitude des arguments, même si Gernsback est bien plus rapide et superficiel que Renard. (Voir, là encore, la préface de Chasseurs si on n'a pas le temps ou l'occasion de compulser Bleiler). On sait que Gernsback, dans les premiers temps d'Amazing, a publié quelques auteurs français et allemands. Il a publié une nouvelle de Maurice Renard, Le voyage immobile, sous le titre Flight of the aerofix en 1932 (non dans une revue mais comme l'un des fascicules de la "science fiction serie"). Par ailleurs, des éléments découverts ces dernières années mais encore inédits suggèrent que les liens entre Gernsback et la France existaient bel et bien, en particulier via Régis Messac (qui a apparemment décliné l'offre de diriger l'un des pulps du groupe Gernsback). Une influence est sans doute assez improbable mais tout de même possible. Mais comme l'auront compris ceux qui savent dans quel esprit j'écris sur ces choses en général, il s'agissait surtout pour moi, en citant cette possibilité dans la préface de l'anthologie, de liquider définitivement l'idée que Notre Club a été fondé aux Etats-Unis.

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Lensman
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Message par Lensman » lun. nov. 02, 2009 4:36 pm

Erion a écrit :
Lem a écrit :Une critique intéressante ici
Ah ouais, y'a du boulot, là. On peut être ou ne pas être d'accord, mais c'est travaillé.
Encore un critique qui a réellement lu l'antho, la désinvolture du "Monde" ne fait pas école, et c'est une bonne nouvelle.
Ce qui est frappant, c'est qu'en comparant les différentes critiques (je parles des critiques poussées, comme celle là), les goûts exprimés divergent fortement, parfois de manière extraordinaire (des trucs quelconques pour les uns sont profonds pour les autres, et inversement...). On me dira que c'est normal... oui, au fond, c'est normal, et je me dis de nouveau qu'en fin de compte, il vaut mieux lire l'antho avant la préface. Comme ça, on fait son classement personnel, sans se préoccuper de juger l'ensemble à l'aune d'un projet (autre que de réunir des textes qui se trouvent plaire à l'anthologiste). Les malentendus viennent de là: c'est juste une excellente antho, mais ce n'est pas, même de très loin, ni un manifeste, ni une démonstration. Mais il est vrai que quelques-uns (dont moi), connaissant l'intérêt théorique de Lem pour le genre, attendaient un peu cela... Ils se sont trompés, et n'ont que l'intro à ronger, mais elle s'effrite trop vite.
Oncle Joe
Modifié en dernier par Lensman le lun. nov. 02, 2009 4:55 pm, modifié 1 fois.

Papageno
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Message par Papageno » lun. nov. 02, 2009 4:52 pm

Et finalement cela me rassure, j’ai l’impression d’être un peu moins bête !
Parce que tout remarquable que soit ces différentes critiques, et malgré de brillantes argumentations, cela se résume finalement à l’indépassable et viscérale, j’aime, j’aime pas !
Aucune autre vérité absolue ne s’en dégage (heureusement) !

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Lensman
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Message par Lensman » lun. nov. 02, 2009 4:54 pm

Lem a écrit : Mais comme l'auront compris ceux qui savent dans quel esprit j'écris sur ces choses en général, il s'agissait surtout pour moi, en citant cette possibilité dans la préface de l'anthologie, de liquider définitivement l'idée que Notre Club a été fondé aux Etats-Unis.
"Notre Club", je ne sais pas, mais la SF, qui est un état d'esprit, c'est sûr... Versins l'a bien montré il y a... presque quarante ans. Mais je suppose que la répétition est la base de l'éducation, et tu as raison d'en remettre une couche.
Par contre, la SF américaine a pris une tournure tout à fait particulière, et s'est fortement caractérisée par rapport à la française, voire à l'européenne (quant à ailleurs, jusqu'à nouvel ordre, il n'y a pas grand chose historiquement, de vagues bricoles chez les Japs, peut-être... dont leurs historiens du genre ne parlent que de manière oméopathique, , ou en tout cas ils en parlent, mais ça n'arrive pas chez nous (c'est ce que j'espère)). Ce sont ces différences qui rendent les études intéressantes, de mon point de vue.
Oncle Joe

Papageno
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Message par Papageno » lun. nov. 02, 2009 7:43 pm

Cela dit, a partir des années 50, par une sorte de retour a l’envoyeur, l’influence de la SF américaine sur la française est considérable, non ?
Pourrait-on imaginer un univers ou la SF américaine n’aurait pas existé et ou le «Roman d’hypothèse» dans la ligné des de ceux Renard/Spitz /Barjavel aurait perduré – (on peut penser à des P.Boulle , à des R.Merle etc...)
Aurait-on eu, en France, un mouvement SF structuré ou alors seulement des écrivains qui, éventuellement, écrivent des romans un peu plus spéculatifs que les autres ?
En un mot est-ce que la clairvoyance d’on a fait preuve Maurice Renard aurait fait école ?

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Virprudens
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Message par Virprudens » mar. nov. 03, 2009 1:42 am

Ce sera forcément lapidaire, forcément injuste aussi.

Il n’échappera à personne que le sommaire aurait pu être composé il y a de cela plus d’un an et demi, lorsque Serge Lehman lança son fameux appel à textes. Pas entièrement, bien entendu, mais à plus de 60% sans gros risque d’erreur (honnêtement, qui n’aurait pas parié sur Colin, Dufour, Dunyach, Day, Noirez, Calvo et Mauméjean ?). A se demander si le résultat aurait été différent, Lehman eusse-t’il lancé un Appel à textes fermé (j’ai certainement foiré ma concordance des temps, je m’en tape).
On en conclura ce qu’on voudra : que ce sont ses potes (évidemment – dans ce nanocosme, tout le monde est pote avec tout le monde, sauf les deux du fond là-bas, mais eux, ils font des fanzines torche-cul), que les textes des auteurs étaient réellement les meilleurs à l’instant T, ou que ces mêmes auteurs ont su (finement ? vilement ?) toucher (viser ?) la sensibilité de l’anthologiste, par calcul, par intuition, par chance.
Concrètement : on s’en fout. Si ça peut permettre à certains de se la raconter et à d’autres de cracher leur fiel et leur déception, tant mieux, ça fait augmenter l’entropie, c’est cool. Maintenant, on attend que ça pète.

Le contenu, maintenant. Et dans l’ordre.

La préface : elle a fait couler beaucoup d’encre, et, n’ayant pas les armes théoriques pour participer, je n’entrerai pas dans le débat. Ce qui ne m’empêche pas d’avoir un ressenti quant aux réactions qu’elle a suscité, ces longs échanges passionnés (et non passionnants) qui ont enflammé les pages du forum. Ressenti qui est le suivant : les uns et les autres, de quelque bord que vous soyez, vous nous les gonflez. Mais grave.
Entre les tenants de la SF ‘chimiquement pure’ comme dirait Dumay (id est : celle avec des boulons, la SF d’ingénieur selon certains), et les littéraires/philosophes pur jus qui n’ont jamais vu une seule putain d’équation (ou alors en cauchemar) c’est une guerre idéologique de non-voyants, de non-entendants parfaitement ridicule. (Je schématise volontairement).
Y’a-t-il alors une voie médiane qui pourrait réconcilier les deux clans ? Certainement. Seulement voilà, l’effort à fournir pour aller vers l’autre est trop difficile. Hou-la, oui !
D’un côté, nous avons ceux qui conchient le style, estimant que c’est du chichi de germano-pratins, de la pure branlette. De l’autre, ceux qui sont allergiques au sens physique du monde, à sa constitution intime, et qui détestent viscéralement les sciences dures (surtout les maths, ils se font même une gloire de n’avoir eu que 5 au bac – les cons).
Et les deux clans d’être fiers de demeurer à ce point abrutis.
Pas un (en France, s’entend) qui soit capable de se dire (puis de réaliser, de faire – c’est important : il faut faire quelque chose, il faut produire, sinon ce n’est que du bruit blanc, c’est vain) que putain, merde, mais la théorie des supercordes ou la gravitation quantique à boucles, on peut en faire de la littérature, on peut la rendre attirante pour le profane, poétique même, on peut même s’appuyer dessus pour ouvrir de gigantesques abîmes métaphysique.
Pas un. Nada. Que dalle. Ouallou.

(Je sais, ça n'a rien à voir avec la préface, mais j'avais envie de purger - c'est fait, ça va mieux)

Sinon, les textes ?

Ce qui reste du réel, suivi de Effondrement partiel d’un univers en deux jours (Fabrice Colin / Emmanuel Werner) : en lisant ce(s) texte(s) fort malin(s) (où se cache l’hommage, où se cache le crachat dans la gueule, on se le demande – bien qu’un récent article sur le CC donne quelques éléments de réponse), je me faisais la réflexion suivante : ils auraient tout-à-fait pu figurer dans l’anthologie Dimension Dick publiée chez Rivière Blanche l’année dernière. Pour quelqu’un qui prétend ne pas écrire de SF, qui prétend même l’avoir dépassée (ou tenter de), c’est raté. Premier texte de l’anthologie, premier bon texte.

Tertiaire (Eric Holstein) : première bonne surprise de ce recueil (le texte de Colin, bien que bon, n’était pas une surprise). Un texte qui a la pêche : noir et fun à la fois.

Une fatwa de mousse de tramway (Catherine Dufour) : ou le parfait exemple du ‘le vrai n’est parfois pas vraisemblable’. Basé sur des faits réels si j’en crois ce que l’auteure a bien voulu livrer en ces pages quant à la genèse de sa nouvelle, elle sombre dans le too-much. Le nucléaire c’est le mal, en plus, regardez les centrales elles font rien qu’à fuir, c’est pas joli-joli. Cela étant, l’humour est omniprésent, et cela fournirait un bon sujet de sketch à Florence Foresti.

Les Fleurs de Troie (Jean-Claude Dunyach) : si l’idée de l’opération du héros lui permettant de découper le réel en fractales et de voir la réalité cachée était plutôt sympathique, elle est sous exploitée (ou alors, j’ai raté un truc – ce qui ne serait pas étonnant). Je n’ai pas été touché par cette nouvelle. Non qu’elle soit mauvaise, mais simplement, elle n’a éveillé aucune émotion, alors que – supposé-je – c’est là son but.

Pirate (Maheva Stéphan-Bugni) : la petite nouvelle dans Leur Club (dirons-nous avec légèreté) livre la seconde bonne surprise du recueil (y voir peut-être un signe que la relève est prête et ne demande qu’à en découdre – ou que seuls les nouveaux sont capables de surprendre alors que les vieux routards ne font que ronronner et répéter à l’envie des schémas déjà vus) : malgré un léger défaut dans la structure (un problème lors du basculement dans la phase de résolution), la fin est très belle.

Trois Singes (Laurent Kloetzer) : si j’étais de bon poil, je dirais que la nouvelle est amusante. Mais ce serait mentir. L’homme seul – et revanchard – qui veut niquer le système, et qui y parvient : la crédibilité est sensiblement égale à zéro. Quant à la « bombe iconique », idée assez sympathique (bien que déjà utilisée – dans Glyphe de McAuley comme le soulignait Oncle Joe), elle est ici utilisée d’une manière qui confine à la magie. Suspension d’incrédulité : moins deux points. Et citer Dick dans le corps du texte, en guise de conclusion (la citation la plus rebattue, en outre), c’est vraiment limite.
Aurais-je eu 15 ans à la lecture de ce texte que j’eusse pu apprécier (j’ai encore du niquer ma concordance des temps, et je m’en re-fous).

Lumière Noire (Thomas Day) : bonne idée Dantesque, jusque dans sa conclusion mystique à la con. Il est aussi dommage de voir chacun des arcs narratifs se conclurent de façon trop abrupte. A son crédit, disons que Day nous livre un western post-apo qui serait parfait pour une série B signée John Carpenter.

Temps Mort (André Ruellan) : court texte, déjà lu, ailleurs, en mieux, en plus fort.

Les Trois Livres qu’Absalon Nathan n’écrira jamais (Léo Henry) : si l’on met de côté la quincaillerie SF utilisée, le texte est très bon, un des meilleurs de l’antho (pas le meilleur, mais sur le podium). Certes, ça pue son J.L. Borges à cent pas, mais ça reste malgré tout très bon. Pour le coup, ça aurait même été meilleur si l’arsenal SF n’avait pas été déployé.

Penchés sur le berceau des géants (Daylon) : franchement ? Le seul texte que je n’ai pu que parcourir du regard, sans arriver à plonger dedans, sans accrocher. Daylon tombe dans l’écueil du débutant : pas d’enjeu, uniquement du style. Travaillant trop son texte (comment ça, trop ? comment peut-on trop travailler un style ? En l’aseptisant, peut-être, en n’y mettant pas de cœur, pas d’âme, j’en sais rien), il en oublie de faire fonctionner le processeur d’histoire.

Dragonmarx (Philippe Curval) : la mauvaise blague du recueil. D’un goût douteux, cette nouvelle nous fait remonter 30 ou 40 ans en arrière du temps des fictions politiques lourdingue. Ce texte seul donne par là tout son sens au titre passéiste du recueil. Ou alors, j'ai pas compris la blague.

Terre de fraye (Jérôme Noirez) : trop de second degré peut tuer un genre et Noirez s’y emploie avec joie. Son récit est agréable à lire, mais bouffé par trop d’humour mal venu et des personnages grotesques (le danseur de kabuki bourré en permanence, la journaliste maso…), avec en sus un personnage principal dénué de tout relief. Mais y’a des giclettes de foutre, ça peut en amuser certains. Ca rate la pure jubilation de pas grand-chose.

Je vous prends tous un par un (David Calvo) : WTF ? L’anthologiste demande où ailleurs que dans ce recueil ce texte aurait-il pu être publié. A ça, il y a deux réponses : premièrement, était-ce bien la peine ; deuxièmement, si publication il doit y avoir, pourquoi pas sur un blog ou une antho en ligne ?

Hilbert Hôtel (Xavier Mauméjean) : la perle du recueil, et qui le clos en beauté. On dira que là encore, Borges s’y montre en creux, que son esprit y volète dans les coins, mais c’est pour une belle réussite. Contrairement à un Henry, Mauméjean s’est dépouillé des oripeaux de la SF pour livrer un texte abyssal. La conclusion parfaite.
- Please, be polite.
- Go fuck yourself.

Christopher

Message par Christopher » mar. nov. 03, 2009 1:53 am

Virprudens a écrit :Ressenti qui est le suivant : les uns et les autres, de quelque bord que vous soyez, vous nous les gonflez. Mais grave.
[...]
Et les deux clans d’être fiers de demeurer à ce point abrutis.
Toi, je t'aime.

Hé ! Et si on fondait notre propre clan : le clan de ceux qui ne sont pas dans un clan. Et on les niquera tous (un par un comme dirait Calvo).

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jeandive
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Message par jeandive » mar. nov. 03, 2009 2:04 am

- voila des avis bien tranchés( avec des grosses tranches d'ailleurs , souvent )
heureusement sur ce topic , il n'y a pas eu que des avis " je suis de ce camps" " je suis de l'autre" , il y a des gens qui prennent ça et là , c'est le propre d'une antho d'ailleurs : tout s'y mélange , pour ( apeu pres ) tous les gouts

<< Pas un (en France, s’entend)... >> : tu as lu tous les textes parus en france depuis qq années ? c'est juste une question

- sinon je vois que lensman n'a vraiment pas digéré la pauv' critique du Monde :)

- << J'ai lu Moskowitz et Bleiler, surtout .... >> ce n'est pas vraiment le sujet mais serais curieux de savoir du coup si Ashley , ds ses ouvrages sur les début des fanz/magazine sf , ou ds son bouquin sur gernsback ne parle pas " théorie" de la part des " anciens " ...

<< Par ailleurs, des éléments découverts ces dernières années mais encore inédits suggèrent que les liens entre Gernsback et la France existaient bel et bien, en particulier via Régis Messac (qui a apparemment décliné l'offre de diriger l'un des pulps du groupe Gernsback). ... >>> interessant ça , ça vient des " amis de messac" ou des archives de gernsback a syracuse/ usa ?
apres , perso , au final , que le club vienne des usa ou de france , peu me chaut au final , surtout que pour moi ce sont des clubs un peu differents, les usa ayant plus la touche " sense of wonder" que j'aime le plus au final

- pour la critique de " l'horizon c'est plat " il dit << (....) focalise l'attention du lecteur sur l'écriture plutôt que sur l'intrigue, au prix de quelques saillies vertigineuses dans la construction.( ......) Incontestablement, c'est dans cette direction et dans celle de Léo Henry qu'il faut aller : proposer du littéraire, du poétique, à partir du matériau SF, tout en continuant à y puiser l'essentiel : les idées " >> : rien de neuf donc au final ?

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Lensman
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Message par Lensman » mar. nov. 03, 2009 12:22 pm

Virprudens a écrit : Daylon tombe dans l’écueil du débutant : pas d’enjeu, uniquement du style.
Heu... l'écueil du débutant, ce ne serait pas plutôt une histoire intéressante, mais mal fichue? (sinon, pourquoi donc écrire une histoire?!)
A part cette remarque étrange, ta critique est très intéressante, et confirme le côté auberge espagnole de l'antho, mais à l'excellent sens du terme: tout le monde y trouve de quoi s'y réjouir.
Oncle Joe

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Roland C. Wagner
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Message par Roland C. Wagner » mar. nov. 03, 2009 12:59 pm

Virprudens a écrit :Y’a-t-il alors une voie médiane qui pourrait réconcilier les deux clans ?
Oui, et c'est celle que je suis depuis un quart de siècle.
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)

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