On parlait d'"âges farouches"... je pense qu'il s'agit d'une certaine fascination pour un supposé "homme "primordial", une sorte de personnage encore pétri d'instinct, porteur d'une sorte de force "primordiale". Le genre de type qui assomme un tigre à dent de sabre d'un coup de point (heu... poing)bien ajusté sur le museau...Lem a écrit :Pour une fois, je serais assez d'accord avec Fabien ; je crois même avoir fait part de cette hypothèse à Oncle il y a quelque temps. Mais l'important, dans cette proposition, c'est la notion de "rôle". Le roman préhistorique classique, né avec Rosny, ne mobilise pas l'imaginaire de la magie – ça, c'est le versant conte de fée de la fantasy, disons Lord Dunsany – mais celui de la sauvagerie (le versant Conan, qui est lui-même un héros protohistorique). Rahan, directement inspiré de la Guerre du Feu, pourrait bien avoir joué le rôle de Conan dans l'imaginaire franco, avec son cortège de monstres, de cités (lacustres) perdues, de territoires maudits, d'armes sacrées, etc. Ça me paraît une hypothèse digne d'être explorée.Fabien Lyraud a écrit :Je me demande d'ailleurs si le roman préhistorique n'a pas tenu en France le rôle de la fantasy chez les Anglo saxons.
Le rapport à Conan ne me paraît pas inintéressant, en effet.
Cependant, de ce que j'en connais, la Fantasy anglo-saxonne me semble beaucoup plus tournée vers des mondes à la Tolkien/Dunsany/Morris, où il n'est pas question d'admiration de la force brute primordiale, mais de celle d'un ordre magique de l'univers, avec des élus qui partent dans des quêtes pour récupérer leur couronne perdue, dans la nostalgie d'un âge d'or ancien, où les hommes se distinguent mal des dieux.
Je n'ai pas l'impression (je peux me tromper) que la fantasy à la Conan occupe une si grande place que cela dans la fantasy telle que nous la connaissons en littérature. La tendance tolkiennoïde me semble très dominante.
Mais des connaisseurs me détromperont peut-être...
En tout cas, en France, la tendance tolkiennoïde est pratiquement, je dirais même complètement inexistante, jusqu'à une époque très récentes où quelques auteurs ont commencé à imiter les anglo-saxons.
Oncle Joe