Serpentine - Mélanie Fazi

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Stéphane
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Serpentine - Mélanie Fazi

Message par Stéphane » lun. mars 29, 2010 7:13 pm

Serpentine est le premier recueil de nouvelles de Mélanie Fazi, dont la première édition date de 2004. Il rassemble dix nouvelles qui transportent le lecteur de l’atelier d’un tatoueur qui transcende son art à une ville américaine abandonnée et peuplée de fantômes, en passant par une aire d’autoroute aux habitués étranges ou le métro parisien dans lequel on peut croiser des individus étonnants...

J'ai trouvé ça tip-top.

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Florent
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Message par Florent » lun. mars 29, 2010 8:07 pm

J'ai lu à peu près la moitié. Le style est terrible, le moins que l'on puisse dire c'est que l'auteur maîtrise son écriture, l'installation d'une ambiance, etc. Et les textes suscitent beaucoup d'émotions, mais si je devais faire une critique, c'est que le tout s'apparente plus à un exercice de style qu'à autre chose. L'intrigue de chaque nouvelle peut être résumé en une seule phrase. Ces histoires s'adressent plus au coeur qu'au cerveau, en fait, mais il n'y pas grand chose à comprendre : il y a tout à ressentir. C'est un parti-pris d'auteur, cela implique que le lecteur se laisse "porter" par le style, mais les lecteurs qui aiment les intrigues un peu sophistiquées que l'on doit relire 2 fois pour saisir toutes les nuances risquent d'être déçus, je pense (je précise : je ne suis pas dans une logique "c'est bien/c'est pas bien", mais dans une logique "j'aime le genre/je n'aime pas le genre").
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gutboy
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Message par gutboy » mar. mars 30, 2010 11:00 am

Première lecture de Mélanie Fazi il y environ 3 ans (la version Oxymore), et première lecture des textes fantastiques depuis peut-être 20ans, j'ai été instantanément emballé par Serpentine.
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Soslan
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Message par Soslan » mar. mars 30, 2010 1:27 pm

Dans ma pile de livre à lire, mais comme l'ordre de celle-ci est aléatoire et que vous m'donnez grave envi (à l'origine je l'ai acheté en voyant Katioucha mettre le nom de Mélanie à côté de Francis Berthelot)
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Mélanie
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Message par Mélanie » mer. mars 31, 2010 8:59 am

Juste pour rebondir sur la remarque de Florent, parce que ce point m'interpelle : est-ce que ce n'est pas justement le propre de la nouvelle de jouer plutôt sur le ressenti que sur des intrigues sophistiquées ? Du moins en matière de fantastique (il me semble que la question se pose autrement en SF). C'est le cas de la plupart des nouvelles qui m'ont marquée en tant que lectrice, et il me semble que c'est justement ce qui fait l'intérêt de ce format. On peut s'y permettre une approche qui serait lassante sur la longueur d'un roman. Après, ce n'est pas un parti-pris réfléchi de ma part, juste la manière dont ces nouvelles me viennent.
(J'espère que je ne donne pas donner l'impression de contester ton point de vue parce que ce n'est pas le cas, c'est juste que ce point précis m'interpelle un peu.)

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Florent
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Message par Florent » mer. mars 31, 2010 11:25 am

Mélanie a écrit :Juste pour rebondir sur la remarque de Florent, parce que ce point m'interpelle : est-ce que ce n'est pas justement le propre de la nouvelle de jouer plutôt sur le ressenti que sur des intrigues sophistiquées ? Du moins en matière de fantastique (il me semble que la question se pose autrement en SF). C'est le cas de la plupart des nouvelles qui m'ont marquée en tant que lectrice, et il me semble que c'est justement ce qui fait l'intérêt de ce format. On peut s'y permettre une approche qui serait lassante sur la longueur d'un roman. Après, ce n'est pas un parti-pris réfléchi de ma part, juste la manière dont ces nouvelles me viennent.
(J'espère que je ne donne pas donner l'impression de contester ton point de vue parce que ce n'est pas le cas, c'est juste que ce point précis m'interpelle un peu.)
En effet tu as raison, j'aurais dû préciser que la nouvelle, de par son format court, se prête à ça (difficile d'installer un monde, des personnages, une intrigue, bref : tout ce que l'on attend d'un roman en le condensant dans une nouvelle, ou alors on risque de la rendre indigeste).

Le genre fantastique, également, se prête à ça. J'ai cru ressentir, mais je me trompe peut-être, un chouïa l'influence de Clive Barker (sensualité mélangée à l'horreur), et ses nouvelles prennent au tripes davantage qu'elles ne font réfléchir.

Mais je peux citer des contre-exemples, qui pour le coup n'ont rien à voir avec ton univers, et effectivement ils appartiennent souvent à la SF. "Nouveau Modèle", de Philip K. Dick : il ne joue pas du tout dans la même cours que toi, dans le sens où justement, il ne s'adresse pas au coeur, mais au cerveau. Et donc dans cette nouvelle, il balade le lecteur, lui retourne la tête en le poussant à s'interroger sur chaque élément de son intrigue, jusqu'au retournement de situation final. Ici, le lecteur ne se laisse pas porter par une ambiance et un style, il est moins "passif" : son esprit carbure pour essayer de comprendre où veut en venir l'auteur. Revers de la médaille : il se contrefout de l'ambiance et du style (même s'il parvient malgré tout à créer une atmosphère paranoïaque grâce à son intrigue).

Encore une fois, le but n'est pas de dire truc est mieux ou moins bien que machin, question de goût. Le style est terrible, et quand on lit ça on ne s'explique pas le succès d'Amélie Notomb (remarque purement gratuite).
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gutboy
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Message par gutboy » mer. mars 31, 2010 11:59 am

Mélanie a écrit :est-ce que ce n'est pas justement le propre de la nouvelle de jouer plutôt sur le ressenti que sur des intrigues sophistiquées ? Du moins en matière de fantastique (il me semble que la question se pose autrement en SF)
C'est une des choses que j'aprécie dans tes textes (plus le fait que ces ressentis des narrateurs évoquent un curieux écho personnel - mais je ne suis pas le seul je crois à dire çà).
En revanche, ça ne semble pas si évident si on élargit au genre. C'est justement ce qui manque, amha, dans le Fantastique en général. Une des raisons en tout cas qui font que j'ai encore du mal avec ce genre. Dernier exemple en date: Livre de Sang de Clive Barker. Chaque nouvelle est une exposition de trucs classiques du Fantastique (les monstres sous la ville, les démons, enfin la "panoplie" fantastique standard), mais à aucun moment on ne rentre vraiment dans les personnages, à aucun moment on ne ressent quoi que ce soit venant d'eux. Niveau identification héros-lecteur: zéro. Alors que oui, dans le Fantastique, je crois que le vrai frisson vient du moment où le lecteur est dans la situation. Un peu crûment, c'est toute la différence entre être au zoo et être dans la cage. Le Fantastique fonctionne à mon sens quand il te met dans la cage. Sinon, ce n'est qu'une visite de plus. Généralement, c'est malheureusement (dans mon expérience en tous cas) une visite de plus.
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Mélanie
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Message par Mélanie » mer. mars 31, 2010 12:15 pm

Tiens, c'est intéressant de comparer vos ressentis sur Clive Barker. Il m'avait plus marquée pour ses images que pour ses intrigues, en l'occurrence. Pour le côté sensualité, s'il faut chercher une influence directe, je citerais plutôt les Contes de la fée verte de Poppy Z. Brite - c'est en lisant que j'avais compris l'importance de recourir aux cinq sens dans les descriptions.

En fait, ta remarque me frappe simplement parce qu'elle arrive à un moment où je me faisais la réflexion que l'importance attachée aux intrigues et aux ambiances dans les nouvelles est peut-être spécifique aux genres. Il me semble qu'en littérature générale, on a davantage cette notion de nouvelle comme tranche de vie ou instantané plutôt que comme une véritable histoire - impression renforcée par quelques textes lues récemment et remarques faites par des lecteurs qui n'ont pas l'habitude des nouvelles de fantastique ou SF et s'étonnaient que les miennes soient si détaillées.
Florent a écrit :En effet tu as raison, j'aurais dû préciser que la nouvelle, de par son format court, se prête à ça (difficile d'installer un monde, des personnages, une intrigue, bref : tout ce que l'on attend d'un roman en le condensant dans une nouvelle, ou alors on risque de la rendre indigeste).
C'est marrant, j'ai plutôt l'optique inverse : j'aime la nouvelle parce qu'elle me permet de me concentrer sur un instantané en sautant la case "installation d'un monde" qui ne m'intéresse finalement pas plus que ça.
Un peu crûment, c'est toute la différence entre être au zoo et être dans la cage. Le Fantastique fonctionne à mon sens quand il te met dans la cage. Sinon, ce n'est qu'une visite de plus.
Tiens, j'aime assez cette définition. Adopté.

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Onirian
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Message par Onirian » mer. mars 31, 2010 6:08 pm

Je suis également entrain de lire Serpentine, et je n'ai qu'une seule chose à dire : une claque.

Effectivement, tout est en ressenti, ceci étant, ça me convient parfaitement, je dirai même plus, ça me parle.
En terme d'influence, comment ne pas citer Stephen King ? J'ai noté au moins une référence directe (de mémoire ... "comme ces histoires pour enfant ou le vampire ne peut rentrer que s'il y est invité"... qui m'a directement remis Salem en tête). J'ai également l'impression d'y retrouver parfois son côté direct, cru, dans les manières de parler. Ceci étant, le tout est plus fin, plus ciselé. Peut-être que le format aide également, il est plus "facile" d'être précis sur dix pages que sur cinq cents.

Etrangement, j'aime également le coté "à peine" fantastique, où l'irrationnel se passe parfois seulement dans la tête du protagoniste. J'en suis à "Mathilda" (que j'ai bien en tête car je l'ai lu il y a quelques heures à peine), l'ambiance est vraiment terrible, pour l'instant de loin la plus percutante. J'ai presque l'impression de l'avoir vu en film tellement les images se sont bien imprimées, du grand art.

Bref, je pense que Serpentine est un recueil absolument indispensable pour qui aime le fantastique, et une fois que j'aurai fini celui-ci, j'irai voir du côté des autres recueils (à moins que je n'attende les imaginales... tu y seras présente ?)
Tomber dans l'eau ne noie pas, y rester oui.
Proverbe Pyrelien.

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Message par Lucie » mer. mars 31, 2010 6:23 pm

Yep, Serpentine est absolument indispensable, et tout Mélanie Fazie, d'ailleurs !

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Soslan
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Message par Soslan » mer. mai 12, 2010 9:34 pm

Ayé, je viens ce le finir. Et ce fut une belle claque.

Pour reprendre la métaphore de Gutboy, voilà un fantastique où on est vraiment dans la cage. J'ai particulièrement été frappé par le Petit théâtre de rame, ancré dans le réel d'une manière comme je ne le croyais pas possible et terriblement efficace, et Ghost town blues, qui me faisait au début l'effet d'un Western un peu stérétotypé (ambiance en plus) pour se révéler un coup de poing dans la g*.
Ceci dit toutes les nouvelles sont des claques, et l'histoire plus "légère" (encore que) du Faiseur de pluie montre une grande varité de registre.

En plus les trouvailles fantastiques sont souvent poétiques et montrent un réel travail d'imagination, ce qui n'est pas non plus si courant en fantastique.
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Erion
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Message par Erion » mer. mai 12, 2010 9:52 pm

"claques" "coup de point dans la gueule", c'est vrai que Mélanie est quelqu'un de super violent.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
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kibu
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Message par kibu » jeu. mai 13, 2010 10:27 am

Une caresse avec la délicatesse d'une enclume, c'est mieux ?
Ceci dit, j'attaque bientôt l'ouvrage. Par précaution, je mets un casque.
A l'envers, à l'endroit

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Message par Soslan » jeu. mai 13, 2010 7:42 pm

Je viens de finir le second recueil, Notre-Dame aux écailles, et j'ai encore plus apprécié cette lecture-ci, je sais pas si c'est les textes qui me parlent plus ou le fait que je sois familier avec le style de Mélanie après la découverte serpentinesque.
Le Train de nuit m'a filé le vertige, Villa Rosalie m'a rappelé les meilleurs délires surréalistes de Francis Berthelot, Fantômes d'épingle m'a presque arraché des larmes...et je pourrais trouver de quoi m'épancher sur presque chaque nouvelle de ces deux recueils, mais je vais m'arrêter là.
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NeF
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Message par NeF » ven. mai 28, 2010 5:38 pm

C'est sûr qu'il y aurait tout plein de choses à dire sur l'oeuvre de notre Princesse du Fantastique nationale (comme l'appellent ses quatrièmes de couv' chez Brage - pour une fois que je suis d'accord avec elles)...

Pour continuer dans la comparaison entre les deux recueils : je les ai lus dans le même ordre que toi, Soslan (et il y a un moment, mais les joues m'en cuisent encore), et j'ai eu à peu près la même réaction (une bonne claque au premier, et une encore pire au deuxième).

Comme je suis du genre à chipoter ses virgules à un Nobel, je pense qu'il y a une raison objective à cela : "Notre-Dame aux écailles" est un petit peu plus abouti (ce qui n'enlève rien à "Serpentine", notez bien). Sur au moins deux plans, à mon avis.

D'abord, les ambiances exotiques. Même en s'en tenant à des textes de jeunesse, "Le Noeud cajun" manie moins de stérotypes sur l'Amérique (ou plus finement) que "Ghost Town Blues". Et je ne parle même pas du sublime "Mardi gras" (écrit après un voyage en Amérique, si j'ai bien tout compris, et ça se sent) qui est à peu près à l'ouragan Katrina ce que "Laissés pour compte" de King est au 11 septembre. De la même manière, je trouve plus réussie l'ambiance italienne de "La Cité travestie" que celle du "Faiseur de pluie", mais là c'est peut-être parce que j'adore Venise et que je préfère le traitement du thème des dieux lares par ce nouvelliste anglais dont le nom m'échappe (Christopher Fowler, je crois).

Ensuite, la façon de raconter. Toutes les nouvelles de "Notre-Dame aux écailles" (sauf une, "En forme de dragon" de mémoire) sont à la première personne, ce qui rend plus évident le talent qu'a leur auteur pour nous immerger dans la conscience d'un personnage et nous faire entendre sa voix avec une clarté telle qu'on se sent happé dès les premières lignes (exemple évident : "Rends-les moi", les premiers mots d'"Elegie" dans "Serpentine").

Ce qui nous amène à la question du ressenti soulevée par Florent.

Il me semble qu'effectivement le fantastique (dans la définition de Malrieu, pour fixer les choses) implique que le personnage se sente (au moins au début) dépassé par le phénomène auquel il se trouve confronté, alors que dans un récit policier par exemple on sait dès le début que le personnage aura toutes les pièces du puzzle en sa possession à un moment ou à un autre.

Mais il me semble aussi que ce que recherche l'amateur de fantastique c'est précisément ce vertige, et les révélations qu'il peut amener (comme l'a dit Harlan Ellison, tout est plus clair sous la lumière du surnaturel : le fantastique permet souvent de s'enfoncer dans les gouffres de l'âme humaine plus profondément que le roman policier). Et une intrigue à rebondissements risque bel et bien de diluer ce trouble primitif (raison pour laquelle le fantastique et la nouvelle se marient si bien, tous les critiques le soulignent, à commencer par Alain Dorémieux).

Après, celui qui préfère les plaisirs plus cérébraux peut aussi trouver son compte dans le fantastique, en examinant comment l'auteur parsème son texte d'indices de ce qui va arriver (voir "Nous reprendre à la route", clairement un des sommets de "Serpentine" pour moi), dissimule un détail crucial dans une description anodine (là, je pense à "Arlis des forains") ou joue à intervertir progressivement les rôles entre ses personnages ("Trois pépins du fruit des morts"). Le fantastique n'est pas moins construit que le polar... (Et à mon avis, contrairement à ce qui ressort de certaines de vos contributions, il offre plus de champ à l'imagination que n'importe quoi d'autre, mais c'est une autre histoire.)

Un petit truc marrant pour finir (je sais que vous en avez besoin, j'ai été long). En lisant le dernier recueil de King (que j'évoquais plus haut), j'ai été frappé de constater à quel point sa première nouvelle ("Willa") ressemblait (par les thèmes abordés aussi bien que par les décors) à "Nous reprendre à la route" (au point que King aurait pu appeler sa nouvelle "Nous reprendre au rail").

Renseignements pris, Brian Stableford a traduit cette nouvelle de "Serpentine" à peu près au moment où King bouclait son recueil, donc c'est juste une coïncidence. Mais ça prouve au moins une chose : les grands esprits fantastiques se rencontrent...

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