Podcast SF sur France Culture

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Eric
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Message par Eric » mer. nov. 22, 2006 8:55 am

JDB a écrit :Cela dit, c'est un sujet de recherches. Il existe bien entendu quantité de voies (rue, avenue, place...) Jules Verne. Mais quid des autres ? Rosny, Renard, Spitz, Barjavel... Des infos ?
JDB
Tu sais, quand tu vois la gueule de la rue Molière à Paris, tu te dis qu'on a encore du travail avant d'en arriver à Rosny...

Cela dit, avec cette perverse logique inversée, je suis étonné qu'on ait pas déjà un Boulevard Barjavel.
"Ueeuuggthhhg", laissa échapper Caity. Ce qui aurait pu vouloir dire n’importe quoi.

Papageno
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Message par Papageno » mer. nov. 22, 2006 11:34 am

Dans ma petite ville de province (Auxerre) il n’y a pas de rue, mais une statue (peinte et hideuse) de Retif de la Bretonne. C’est pas quelque chose, ça! IL est né dans un petit village des environs et il a écris de la SF, si, si, enfin ce qui en tenait lieu a son époque. J’ai même lu «La découverte australe par un homme volant ou le dédale français»

Lem

Message par Lem » mer. nov. 22, 2006 11:46 am

Retif est très supérieur à WER, aucun problème.

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Fred Combo
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Message par Fred Combo » mer. nov. 22, 2006 11:53 am

Dans le genre faites de la philo avec la SF, il y a quelques années, j'avais lu "la métaphysique selon Star Trek" (pas sûr du titre, mais presque), que j'avais trouvé assez intéressant.
Si tu ne fais pas une histoire de ta vie, un jour tu seras dans l'histoire de quelqu'un d'autre.
Sir Terry Pratchett

Lem

Message par Lem » mer. nov. 22, 2006 12:16 pm

Ah oui : retour au sujet original. Dans l'émission de France-Q, l'un des invités est l'auteur de "la métaphysique de Matrix" ou quelque chose comme ça. Pas lu, mais il me semble que ça a eu un certain succès à sa sortie. De toute façon, SF et philo, c'est un des sujets majeurs, tout comme SF et religion, d'ailleurs. Cf : "fictions philosophiques et science-fiction" de Guy Lardreau (Actes Sud), une de mes premières critiques professionnelles, en 1990, ça ne nous rejeunit pas.

(As-tu remarqué, Roland, que WER est en passe de remplacer Jimmy G. comme fournisseur de citations hilares ou furieuses. Il est vrai qu'Alexis Aubenque est aussi sur les rangs. A quand des lectures publiques, c'était un de tes exercices préférés, si je me souviens bien ?).

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DuncanI
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Message par DuncanI » mer. nov. 22, 2006 12:45 pm

Lem a écrit :Dans l'émission de France-Q, l'un des invités est l'auteur de "la métaphysique de Matrix" ou quelque chose comme ça. Pas lu, mais il me semble que ça a eu un certain succès à sa sortie.
C'est Matrix, machine philosophique, publié chez Ellipses fin 2003. Livre toujours vivant (i.e., encore en rayon et acheté régulièrement), qui au global se sera effectivement mieux vendu que la majorité des fictions de SF sorties depuis.

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Clément
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Message par Clément » mer. nov. 22, 2006 1:01 pm

Lem a écrit :Cf : "fictions philosophiques et science-fiction" de Guy Lardreau (Actes Sud)
D'ailleurs, qu'est-ce que ça vaut ce livre ? Est-ce que c'est accessible ? J'ai peur qu'avec mes huit mois de philo à Nanterre ce soit un peu juste.
Are you my mummy ?

Lem

Message par Lem » mer. nov. 22, 2006 1:20 pm

Clément a écrit :D'ailleurs, qu'est-ce que ça vaut ce livre ? Est-ce que c'est accessible ? J'ai peur qu'avec mes huit mois de philo à Nanterre ce soit un peu juste.
Ne l'ayant pas relu depuis lors, voici le texte de la fameuse critique faite dans "Ciel & Espace" (déjà) au printemps 1990. Je n'écrirai sans doute plus ça aujourd'hui mais enfin... pour valoir ce que de droit. C'est quand même un essai à connaître, l'un des rares sur le sujet.

Alors que le roman policier, le cinéma ou la bande dessinée font, en France, l'objet d'un travail critique important, la science-fiction continue d'être exclue des circuits de la légitimation culturelle - les grands médias et l'université, entre autres. On ne peut donc a priori que se réjouir de la parution du livre de Guy Lardreau et suivre le regard porté par ce philosophe de métier sur la relation (cruciale) entre science et science-fiction.
Parti d'une constatation intéressante (l'identité des procédés mis en jeu dans la construction par Leibniz de ses fictions philosophiques, et dans celle des univers parallèles de la science-fiction), l'auteur explique, dans une première partie, pourquoi la fiction est la condition même de possibilité de la philosophie, affirmant par là même le caractère paradigmatique d'une hypothèse célèbre en histoire des sciences : celle de la pluralité des mondes, de Fontenelle. Poursuivre le discours de la science, au delà de ce qu'elle peut en effet assurer serait donc le rôle dévolu aux fictions philosophiques, dans la mesure où l'expérience par laquelle nos sens (...) nous livrent la réalité, nous barre aussi l'accès au Réel.
Le MUR - celui des mots, de l'expérience sensible - tel est précisément l'obstacle que la science-fiction a toujours eu à coeur de renverser. Un rapport identique à la religion et à l'histoire renvoie de même aux vertus désinhibitrices du genre (les camps et le génocide appartiennent au champ consacré de ses hypothèses littéraires, sous des masques divers). La SF reprendrait donc des mains de la philosophie cet héroisme de la Raison qui fut si longtemps son apanage, les philosophes n'étant plus, selon Lardreau, capable de faire des mondes.
On le voit, ce livre fourmille d'idées passionnantes, et propose aux chercheurs un corps d'hypothèses sur lesquelles il faudra, un jour ou l'autre, revenir tant fait défaut le travail théorique. Dès lors, comment expliquer la déception qui domine l'après lecture ? Certes, la langue de Guy Lardreau est hermétique, mais l'auteur a prévenu d'entrée de jeu : il ne s'agit pas d'un ouvrage pour amateurs- tout juste d'une récréation philosophique, dont les usagers du genre SF (lecteurs, éditeurs, écrivains) trouveront l'accès bien difficile. Car Lardreau, on finit par s'en apercevoir, n'aime guère la science-fiction. Son livre n'est que le versant récréatif d'une recherche personnelle (autour du spiritualisme), difficile à suivre si l'on en méconnait les aboutissements précédents, et dont la conclusion prend d'ailleurs un tour curieusement polémique. L'auteur y lance un appel à ses collègues, une exhortation à reprendre des mains défaillantes de l'imagination la tâche d'imaginer. Devant tant d'aigreur (et d'aridité) il est douteux que les non-philosophes y trouvent leur compte.

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zomver
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Message par zomver » mer. nov. 22, 2006 3:15 pm

Lem a écrit :Je me souviens, déjà, dans les Fourmis, ça m'avait frappé : le héros qui descend dans la cave chercher son chien disparu (quelque chose comme ça) et qui prévient sa femme : "si je ne suis pas revenu demain, appelle la police". Moi, quand je lis un truc de ce genre, j'ai l'impression de recevoir un coup de pied au cerveau. (Imagine que ta/ton petit ami te dise un truc pareil : chéri, je vais chercher des fringues dans le dressing, j'en ai pour deux ou trois jours, ne t'affole pas. C'est énorme).
;D ! Présenté ainsi, l’exemple est amusant mais n’est-il pas un peu (trop ?) sorti de son contexte ?(*) ;)

(*)Dans Les fourmis, le héros a hérité de la maison de son oncle mais cet oncle l’a enjoint dans une lettre posthume de ne pas aller à la cave. Il y a de quoi s’interroger d’autant qu’avant la scène que tu cites, le héros est déjà descendu dans la cave, qu’il y a trouvé son klébar mort : "un tas de chair sanguinolent", comme "passé dans un hachoir électrique". Dès lors, on comprend mieux que le héros décidé à redescendre à la cave pour essayer de comprendre ce qui s’est passé, prenne quelques précautions au cas où les rats ne seraient pas les responsables de la mise en charpie du chien. (Si La ligne de sang de DOA avait été antérieur à Les fourmis, j’y aurais trouvé un autre argument pour mieux comprendre les précautions que l’on peut prendre avant de descendre dans une cave. ;))

Ceci dit, que les choses soient claires, je ne suis pas ici pour défendre la prose de Bernard Werber, loin de là mais la critique, dans ce cas précis, était un peu biaisée ;). Peu importe en réalité puisque c’est en toute objectivité que l’on peut trouver ailleurs, dans l'œuvre de cet auteur, quelques perles de médiocrité justifiant ton propos.

Lem a écrit :De toute façon, SF et philo, c'est un des sujets majeurs, tout comme SF et religion
Yep !
Lem a écrit :Cf : "fictions philosophiques et science-fiction" de Guy Lardreau (Actes Sud)
Je n’ai jamais lu les écrits de Guy Lardreau. La seule chose que je peux dire du monsieur est que la conférence qu'il a faite dans le cadre du mois de la SF à l’ENS (Mai 2006) était parfaitement absconse. Pire, elle était puante de prétention. Je ne suis pas prête à acheter un de ses bouquins alors que j’ai dévoré Philosophie et Science-fiction, un ouvrage collectif réalisé sous la coordination de Gilbert Hottois : passionnant et accessible, ce qui n'est pas son moindre mérite pour la non littéraire que je suis.
Mes doigts sont verts et quelquefois ils tombent.

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