Imaginales 2010 : Conf. "Écrire pour le grand public...

[Erion]

Il n'est pas avide de reconnaissance littéraire. Il est avide de mondanité éditoriale. Germanopratoise, comme qui dirait.

Hm, c'est quoi la reconnaissance littéraire alors, si ce n'est être reconnu par les élites germanopratines ?

[Travis]

Je ne suis pas certain qu'il soit utile, dans le cadre du présent débat, de fustiger l'attitude des éditeurs.

Au fond ce qui le fait chier, Werber, c'est que Solers ne vienne pas le saluer quand il va croûter son andouillette chez Lipp et que le patron du Flore ne lui remette pas sienne une fois de temps en temps.

Il n'est pas avide de reconnaissance littéraire. Il est avide de mondanité éditoriale. Germanopratoise, comme qui dirait.

En fait il a le cul entre deux chaises.

Encore une fois, je n'ai pas de problème avec le fait que Werber fasse du divertissement, mais je trouve qu'il y a quelque chose d'indécent à venir se plaindre devant un parterre d'auteurs qui débouchent le mousseux au 2000ème bouquin vendu que, malgré ces 40000ex. il n'est pas reconnu.

on est d'accord.

[Le_navire]

Ben, explique-moi pourquoi Francis aurait droit de mater l'Eurovision, et aucun lecteur n'aurait droit de lire du Harlequin. En quoi l'un est légitime et l'autre pas ?

Qui parle de droit ? ou de légitimité ?

Je n'interdis rien à personne. Simplement, je regrette le brouillage éditorial. Je vous rappelle qu'on vendait tout autant autrefois le roman de gare qu'on peut vendre aujourd'hui du Harlequin ou du Werber. Mais c'était alors un système en parallèle, avec ses réseaux, y compris ses réseaux de vente fort distincts de ceux de l'édition "traditionnelle", ou "culturelle" même, si vous voulez, et si un auteur pouvait dîner à Montparnasse et écrire le WE pour "la gare" il le faisait sous pseudo et aurait bien eu honte qu'on révéla au monde littéraire qu'il écrivait pareilles galéjades.

J'imagine que tout le monde ne sera pas d'accord avec moi, mais j'avoue et j'assume, je regrette profondément cette époque. Malgré les défauts du système, que ce soit l'hypocrisie induite par la chose ou le biais élitiste qu'elle pouvait entraîner, quand on voit le résultat actuel du brouillage de pistes, je deviens passéiste.

Certes, si tout était parfait dans le meilleur des mondes, on aurait des circuits différents avec des auteurs qui vont sans honte de l'un à l'autre, pour s'amuser, pour le plaisir. On aurait des circuits différents avec des passerelles faciles à emprunter pour aller d'un bord à l'autre quand on est lecteur, si on le souhaite.

Mais les choses seraient plus claires, plus franches, et on assisterait pas au spectacle pathétique d'un auteur écrivant comme une moule et se plaignant de ne pas être juré au prix Renaudot. En gros. (et d'accord avec Eric, tout plein.)

[Le_navire]

Il n'est pas avide de reconnaissance littéraire. Il est avide de mondanité éditoriale. Germanopratoise, comme qui dirait.

Hm, c'est quoi la reconnaissance littéraire alors, si ce n'est être reconnu par les élites germanopratines ?

Passer à la postérité.

Je m'édite : mon père disait toujours, en bon athée convaincu, que son paradis à lui, c'était son enfant et ses bouquins. C'est mignon, non ? (un peu triste, ceci dit, ses bouquins sont déjà oubliés et je ne suis plus si jeune, mais bon...)

[Lensman]

Il n'est pas avide de reconnaissance littéraire. Il est avide de mondanité éditoriale. Germanopratoise, comme qui dirait.

Hm, c'est quoi la reconnaissance littéraire alors, si ce n'est être reconnu par les élites germanopratines ?

Passer à la postérité.

Je m'édite : mon père disait toujours, en bon athée convaincu, que son paradis à lui, c'était son enfant et ses bouquins. C'est mignon, non ? (un peu triste, ceci dit, ses bouquins sont déjà oubliés et je ne suis plus si jeune, mais bon...)

Pas oubliés par votre serviteur, en tout cas... comment pourrais-je oublier "L'île aux fossiles vivants"?
Et ça m'étonnerait que je sois le seul à ne pas avoir oublié...

Comptons nous!

Oncle Joe

[Erion]

Il n'est pas avide de reconnaissance littéraire. Il est avide de mondanité éditoriale. Germanopratoise, comme qui dirait.

Hm, c'est quoi la reconnaissance littéraire alors, si ce n'est être reconnu par les élites germanopratines ?

Passer à la postérité.

D'accord, dans ce cas, est-il nécessaire d'avoir besoin de quelqu'un pour passer à la postérité ? Est-ce qu'il faut un intermédiaire pour dire qui mérite de passer à la postérité ou pas ?

[arsenie]

Heu, j'ai lu Van Vogt et Asimov (et Herbert, et Tolkien, et Silverberg, et Robert Forward…) longtemps avant de lire du Werber.
À ma décharge, c'était entre 12 et 18 ans, à peu près, quand je lisais tout ce qui paraissait, même de loin, être dans la sphère de mes intérêts ; et en refermant le troisième tome des Fourmis, j'ai juré de ne plus jamais ouvrir un Werber.

Marrant, j'ai à peu près le même parcours !
Lu pas mal de SF très jeune (jusqu'en 75), puis Werber et ses fourmis il y a (corrigé) 19 ans
pas lu le 3 - je me souviens avoir été très en colère de réaliser qu'en fait, il réutilisait les idées des autres et prétendait à la totale gloire...
Pas élégant - pas scientifique - et hélas! (que les exceptions me pardonnent) digne du journaleux oportuniste qu'il me semble être.
J'ai cependant recommandé naguère ses fourmis à mes élèves
- Plus la peine, maintenant, il y a une vraie qualité d'auteurs français pour les djeuns !
edit dates ... je vieillis trop! (merci Lucie pour la precision)

[Eric]

Il n'est pas avide de reconnaissance littéraire. Il est avide de mondanité éditoriale. Germanopratoise, comme qui dirait.

Hm, c'est quoi la reconnaissance littéraire alors, si ce n'est être reconnu par les élites germanopratines ?

Passer à la postérité.

D'accord, dans ce cas, est-il nécessaire d'avoir besoin de quelqu'un pour passer à la postérité ? Est-ce qu'il faut un intermédiaire pour dire qui mérite de passer à la postérité ou pas ?

Le principe même de postérité ne s'entendant que relativement à autrui, je serais assez tenté de dire que oui, en fait.

Maintenant rien ne t'empêche de passer à ta propre postérité tout seul, chez toi.

Je sais qu'en ce qui me concerne, déjà, je ne m'oublierai jamais. C'est toujours ça que les Boches auront pas, hein ?

[Erion]

D'accord, dans ce cas, est-il nécessaire d'avoir besoin de quelqu'un pour passer à la postérité ? Est-ce qu'il faut un intermédiaire pour dire qui mérite de passer à la postérité ou pas ?

Le principe même de postérité ne s'entendant que relativement à autrui, je serais assez tenté de dire que oui, en fait.
[/quote]

Tu veux dire que si Hugo, Balzac, Shakespeare sont passés à la postérité, c'est qu'un comité de personnes a décidé de leur vivant que ces auteurs auraient un avenir, tandis que les autres non ? Il existe donc un bureau de la postérité littéraire, chez qui il faut s'affilier pour être assuré que dans 100 ou 200 ans on parle encore de vous ?

[Travis]

C'est toujours ça que les Boches auront pas, hein ?

maintenant on dit taliban.

J'ai réécouté le début de la conférence, HL parle des Actu SF, Cafards etc... et dit qu'il en a marre des insultes. Bon je n'ai pas retourné tous les forums et tous les articles, critiques sur ses bouquins, mais de ce que j'ai pu en lire on parle de ses livres, je n'ai jamais vu d'insultes à son encontre ni même à l'encontre de Werber, je n'ai jamais lu Werber ou Loevenbruck sont des en***** etc.
Qu'il soit agacé qu'une partie du fandom n'aime pas ses livres ok mais dire qu'il se fait insulter....

[Eric]

Tu veux dire que si Hugo, Balzac, Shakespeare sont passés à la postérité, c'est qu'un comité de personnes a décidé de leur vivant que ces auteurs auraient un avenir, tandis que les autres non ? Il existe donc un bureau de la postérité littéraire, chez qui il faut s'affilier pour être assuré que dans 100 ou 200 ans on parle encore de vous ?

Oui, oui. Tout à fait !

Je t'aurais bien pistonné pour en faire partie, mais dedans y'a que des gens qui ne t'aiment pas.

Pourtant, Dieu sait que j'ai essayé de les convaincre.

[Erion]

Tu veux dire que si Hugo, Balzac, Shakespeare sont passés à la postérité, c'est qu'un comité de personnes a décidé de leur vivant que ces auteurs auraient un avenir, tandis que les autres non ? Il existe donc un bureau de la postérité littéraire, chez qui il faut s'affilier pour être assuré que dans 100 ou 200 ans on parle encore de vous ?

Oui, oui. Tout à fait !

Je t'aurais bien pistonné pour en faire partie, mais dedans y'a que des gens qui ne t'aiment pas.

Pourtant, Dieu sait que j'ai essayé de les convaincre.

Mais, dans ce cas, tu remarqueras que la qualité littéraire n'intervient nullement dans ces considérations administratives.

[Lucie]

Lu pas mal de SF très jeune (jusqu'en 75), puis Werber et ses fourmis il y a ptêt 25 - 30 ans

Wow ! C'est fort, ça ne fait que 20 ans que c'est paru !

Oui, bon, je et je me re-désabonne du sujet

[Eric]

Mais, dans ce cas, tu remarqueras que la qualité littéraire n'intervient nullement dans ces considérations administratives.

C'est exactement de quoi on cause depuis 10 pages.

[Erion]

Mais, dans ce cas, tu remarqueras que la qualité littéraire n'intervient nullement dans ces considérations administratives.

C'est exactement de quoi on cause depuis 10 pages.

Je n'ai pas dit le contraire. D'où ma question : "Qu'est-ce que la reconnaissance littéraire ?"