Les gagnants du prix Locus 2008
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- bormandg
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Des tas de marchands californiens (essaye donc d'en acheter par le Net)Anne a écrit :Hiiiiiiiiiii mais qui vend encore ça? (je parle de la chemise)

"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
Bor et Lens

Dans les textes précédents il me semble que notre ami Bormang chagrine quelque peu un dénommé Lensman .
Pourtant les remarques de G. me semblent assez judicieuses.
- Je suis d’accord avec Georges !Citations Bormang
« 1) Je dirai aussi que, à l'époque où la SF "difficile" a trouvé un public, elle l'a trouvé chez des gens qui avaient abordé la SF par les récits "faciles" de l'"Âge d'or". aujourd'hui on prévient tout de suite les lecteurs potentiels que les récits "faciles" genre A. A. ne valent rien ; on ne leur laisse pas le droit de commencer par les récits "faciles" et de ne découvrir la "vraie SF" qu'après.
C'est à peu près comme si on prétendait n'apprendre la course qu'aux enfants de 8 ans qui courent le 100m en moins de 10s, non ? Et on s'étonne de ne pas avoir de lecteurs compétents à la naissance. »
90 % des romans SF actuels (et je commence en avoir un paquet depuis Bellaing, oh misère) que je passe à mes relations sont rejetés avant d’avoir été lus jusqu’au bout. Chez les épouses ça tourne à l’indifférence ou au rejet pur et simple. Parfois la couverture agressive ou les personnages horribilus suffisent. Mais voilà, je suis dans le camp des techniciens et leur capacité a assimiler des sommets d’élucubration verbale est dépassée ; Ils manquent de formation « littéraire »
Personnellement (pléonasme, sortez) je suis fatiguée de la soi-disant vraie Science-Fiction qui tient de l’élucubration mentale (quand ce n’est pas de la divagation).« 2 ) Tout, certainement pas; mais les jeunes qui découvrent la SF via A. A. ou (horrosco referens) les romans de la série Star Wars ont une grosse surprise quand ils veulent discuter avec un "amateur de SF" reconnu par le fandom, et je pense que nombre d'entre eux renoncent à creuser quand ils se sont entendu dire que rien de ce qu'ils connaissent n'est de la "vraie" SF. Quelle proportion va être rejetée reste à savoir. Pas tous, bien sûr, mais un certain nombre quand même »
J’ai quelques méchants amis qui m’interrogent : - d’où vient cet ouvrage ? Charenton ou Perret-Vaucluse !
Inutile de dire que, dans leurs bouches, l’expression SF n’est pas un compliment.
Ah bon ! Ma petite fille n’a pas été touchée par cette littérature. Dommage pour moi. Ce qui me console c’est que ses copines aiment mes écrits.« Il existe une quantité considérable de bouquins SF pour la jeunesse, dont certains excellents, qui sont très répandus partout (même dans les écoles), et constituent une excellente introduction littéraire pour les jeunes, à supposer qu'ils aient besoin d'introduction »Citation de Lensman
J’ai été frappé par la remarque d’Anne :
Et je répondrais : de l’anticipation scientifique, simplement ! Pour cela, il faut avoir frotté ses fonds de culottes dans les labos et les usines (au moins).« A partir de là, quelle SF le présent réclame-t-il ?
(De l'anticipation écologique, l'écologie étant le dernier grand domaine de prévention ?) »
Pour l’écologie, je préconise le sacrifice. C’est en route.
Et surtout dormez tranquille.
Modestement !

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L'Espoir est le soleil de l'Esprit
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- bormandg
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Re: Bor et Lens
Merci. Rien à ajouter sur tes commentaires.Byrautor a écrit :![]()
Dans les textes précédents il me semble que notre ami Bormang chagrine quelque peu un dénommé Lensman .
Pourtant les remarques de G. me semblent assez judicieuses.
Là, par contre, je ne suis pas d'accord, le passage par les labos et usines n'est pas, n'a jamais été un prélable nécessaire à l'écriture de SF. Le préalable indispensable, c'est d'en avoir lu une quantité convenable pour ne pas réenfoncer des portes ouvertes, pour s'appuyer sur les oeuvres existantes, et pour respecter les règles implicites de cohérence scientifique (et technique et sociologique...) et d'écriture qui sont le fait non d'un genre, mais d'une école littéraire et artistique.Byrautor a écrit :Ah bon ! Ma petite fille n’a pas été touchée par cette littérature. Dommage pour moi. Ce qui me console c’est que ses copines aiment mes écrits.« Il existe une quantité considérable de bouquins SF pour la jeunesse, dont certains excellents, qui sont très répandus partout (même dans les écoles), et constituent une excellente introduction littéraire pour les jeunes, à supposer qu'ils aient besoin d'introduction »Citation de Lensman
J’ai été frappé par la remarque d’Anne :Et je répondrais : de l’anticipation scientifique, simplement ! Pour cela, il faut avoir frotté ses fonds de culottes dans les labos et les usines (au moins).« A partir de là, quelle SF le présent réclame-t-il ?
(De l'anticipation écologique, l'écologie étant le dernier grand domaine de prévention ?) »
Pour l’écologie, je préconise le sacrifice. C’est en route.
Et surtout dormez tranquille.
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Maintenant, que les sujets d'actualité portent plus que ceux démodés, c'est une évidence...

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La suspension de l'incrédulité comment ça marche ?90 % des romans SF actuels (et je commence en avoir un paquet depuis Bellaing, oh misère) que je passe à mes relations sont rejetés avant d’avoir été lus jusqu’au bout.
Et bien le lecteur est soumis à un conflit entre vouloir croire et un devoir ne pas croire. Et suspendre son incrédulité c'est choisir de faire pencher la balance vers les vouloir croire.
Cette suspension de l'incrédulité est justement au coeur du contrat de lecture de la SF et des littératures de l'imaginaire de manière plus générale. Là où les autres types de littérature ont un contrat de lecture axés plutôt sur une certaine connivence avec la reconnaissance d'éléments et de modèles. Je renvois à la préface de JC Dunyach "SF littérature de la métamorphose".
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- bormandg
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Je conteste: la suspension d'incrédulité est au coeur de TOUTE littérature de fiction, fut elle prétendûment "mimétique" suivant la classification que je juge inacceptable de M. Todorov et de certains autres. Admettons à la rigueur qu'il faille un peu moins de "suspension d'incrédulité" pour accepter un futur "Cadet de Gascogne" sur un cheval jaune dans un roman de Dumas que la société Fremen d'Arrakis. Il y a peut-être une différence de nature quantitative entre l'effort de suspension d'incrédulité nécessaire pour lire "La marquise sortit à cinq heures" plutôt que "Le bouton de porte ouvrit un oeil bleu et le regarda"; mais il n'y a pas de différence qualitative entre une oeuvre de fiction et une autre, l'une fût-elle réaliste et l'autre SF.Fabien Lyraud a écrit : La suspension de l'incrédulité comment ça marche ?
Et bien le lecteur est soumis à un conflit entre vouloir croire et un devoir ne pas croire. Et suspendre son incrédulité c'est choisir de faire pencher la balance vers les vouloir croire.
Cette suspension de l'incrédulité est justement au coeur du contrat de lecture de la SF et des littératures de l'imaginaire de manière plus générale. Là où les autres types de littérature ont un contrat de lecture axé plutôt sur une certaine connivence avec la reconnaissance d'éléments et de modèles. Je renvoie à la préface de JC Dunyach "SF littérature de la métamorphose".


Quant à ce qui est de la reconnaissance d'éléments et de modèles, la SF, littérature auto-refelexive s'il en est, en est bourrée, non? Une fois le modèle "Trois lois de la robotique" acquis, tout roman de robots s'y réfère (ou le conteste), non?

"If there is anything that can divert the land of my birth from its current stampede into the Stone Age, it is the widespread dissemination of the thoughts and perceptions that Robert Heinlein has been selling as entertainment since 1939."
Je me demande parfois si cette histoire de "suspension d'incrédulité" n'est pas un peu surfaite (même si le concept est très séduisant).
Pour pas mal (peut-être pas tous) de lecteur de hard SF, par exemple, l'intérêt est souvent dans la validité (relative, on se comprend) de l'emploi des concepts scientifiques ou techniques. Or, pour pouvoir juger de cette validité, il faut fournir un effort de décryptage du texte et d'aquité de réflexion qui me semble assez peu compatible avec la fameuse "suspension d'incrédulité".
Il y a aussi tout de même une différence fondamentale entre la "suspension d'incrédulité" pour un roman historique, et pour un roman se déroulant dans un futur lointain ou sur une autre planète (genre "Dune"). Dans le premier cas, le lecteur croit que l'auteur lui décrit le monde du passé tel qu'il est connu (sauf, bien sûr, si le lecteur est bon connaisseur lui-même et va s'étonner de défauts du genre voir des chevaliers du Moyen age manger un plas aux pommes de terre avec des fourchettes, par exemple). Le lecteur ne connaît pas forcément bien ce passé, mais sait qu'il a existé et fait confiance à l'auteur. Les choses bizarres qui peuvent arriver (du genre un procès en bonne et due forme fait à un animal dans un roman se passant au Moyen Age), il va l'accepter en se disant: "Diable! nos ancêtre étaient bien étonnants!". Mais ça sera accepté, grâce à l'alibi historique et l'argument d'autorité, si l'auteur a une bonne réputation.
Par contre, pour la planènte lointaine, il n'y a pas de références claires. Tout (ou presque tout, j'exagère tout de même, notamment dans le cas de "Dune" où on le lecteur peut faire des analogies avec des civilisations bien connues, mais c'est acrobatique) est à construire. Le lecteur n'est pas dans une atmosphère de "confiance" en l'auteur
Je prends sans doute des cas "extrêmes", mais ils ne sont pas si rares.
J'insiste en tout cas sur cette immense différence (peut-être seulement psychologique, mais c'est ce ressenti qui compte pour le lecteur) entre la manlère dont est reçu une fiction qui se passe dans le passé ou de nos jours, et une fiction qui se passe dans un avenir (disons assez lointain), ou franchement ailleurs de chez ailleurs.
Il me semble qu'il y là une différence qualitative, et que ent tout cas elle est perçue comme telle par le lecteur (qui a toujours raison...).
Oncle Joe
Pour pas mal (peut-être pas tous) de lecteur de hard SF, par exemple, l'intérêt est souvent dans la validité (relative, on se comprend) de l'emploi des concepts scientifiques ou techniques. Or, pour pouvoir juger de cette validité, il faut fournir un effort de décryptage du texte et d'aquité de réflexion qui me semble assez peu compatible avec la fameuse "suspension d'incrédulité".
Il y a aussi tout de même une différence fondamentale entre la "suspension d'incrédulité" pour un roman historique, et pour un roman se déroulant dans un futur lointain ou sur une autre planète (genre "Dune"). Dans le premier cas, le lecteur croit que l'auteur lui décrit le monde du passé tel qu'il est connu (sauf, bien sûr, si le lecteur est bon connaisseur lui-même et va s'étonner de défauts du genre voir des chevaliers du Moyen age manger un plas aux pommes de terre avec des fourchettes, par exemple). Le lecteur ne connaît pas forcément bien ce passé, mais sait qu'il a existé et fait confiance à l'auteur. Les choses bizarres qui peuvent arriver (du genre un procès en bonne et due forme fait à un animal dans un roman se passant au Moyen Age), il va l'accepter en se disant: "Diable! nos ancêtre étaient bien étonnants!". Mais ça sera accepté, grâce à l'alibi historique et l'argument d'autorité, si l'auteur a une bonne réputation.
Par contre, pour la planènte lointaine, il n'y a pas de références claires. Tout (ou presque tout, j'exagère tout de même, notamment dans le cas de "Dune" où on le lecteur peut faire des analogies avec des civilisations bien connues, mais c'est acrobatique) est à construire. Le lecteur n'est pas dans une atmosphère de "confiance" en l'auteur
Je prends sans doute des cas "extrêmes", mais ils ne sont pas si rares.
J'insiste en tout cas sur cette immense différence (peut-être seulement psychologique, mais c'est ce ressenti qui compte pour le lecteur) entre la manlère dont est reçu une fiction qui se passe dans le passé ou de nos jours, et une fiction qui se passe dans un avenir (disons assez lointain), ou franchement ailleurs de chez ailleurs.
Il me semble qu'il y là une différence qualitative, et que ent tout cas elle est perçue comme telle par le lecteur (qui a toujours raison...).
Oncle Joe
OK G. Mon abrute déclaration s'applique surtout à moi, ce qui n'est pas une référence.Là, par contre, je ne suis pas d'accord, le passage par les labos et usines n'est pas, n'a jamais été un prélable nécessaire à l'écriture de SF.

suspension d'incrédulité

J'ai tout à apprendre là dessus, mais je connais la "Synchronous Digital Hierarchy" presque sur le bout des doigts.

[/quote]
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- Jean-Claude Dunyach
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Euh, oui et non.bormandg a écrit : Je conteste: la suspension d'incrédulité est au coeur de TOUTE littérature de fiction, fut elle prétendûment "mimétique" suivant la classification que je juge inacceptable de M. Todorov et de certains autres.
Il y a des littératures de la connivence, ou la suspension d'incrédulité relève d'un "pacte" avec le lecteur du genre "n'aie pas peur, tout va s'expliquer très vite et rien d'important ne sera remis en question". Et d'autres littératures, dont une bonne partie de la SF, où c'est plutôt "accroche-toi, ça va secouer et tu n'en ressortiras pas intact".
Les lecteurs du premier genre ont du mal avec les textes du second genre (comme les amateurs de manège à chevaux de bois ont du mal avec les grand huit). Et ceux du second genre s'ennuient souvent avec les livres du premier genre.
C'est une qualification à la hache mais c'est comme ça que je le perçois, en gros.
Je compte pour 1. Comme chacun de vous...
http://www.dunyach.fr/
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Jean-Claude à tout dit - on peut bien compliquer, affiner, mais cela ne change rien a l'affaire.
Quand on est amateur de SF, on pense souvent que pour convaincre un lecteur allergique au genre . Il suffit de lui faire lire un livre qui nous a marqué et impressionné.
Et bien, on se trompe, car c'est rarement le cas. Non seulement il ne possède pas les clefs qui lui permettrait d'apprécier le livre.(ses commentaires son souvent - A coté).
Mais surtout, tout ce qui nous a fasciné et passionné est justement ce qui rend le livre insupportable a ses yeux, et plus on insiste, moins il apprécie.
Les conversions sur le tard a la SF sont rare. (du moins d'ares ma modeste expérience)
Ses lecteur allergiques sont irrémédiablement dans la première catégorie de Jean-chaude
Quand on est amateur de SF, on pense souvent que pour convaincre un lecteur allergique au genre . Il suffit de lui faire lire un livre qui nous a marqué et impressionné.
Et bien, on se trompe, car c'est rarement le cas. Non seulement il ne possède pas les clefs qui lui permettrait d'apprécier le livre.(ses commentaires son souvent - A coté).
Mais surtout, tout ce qui nous a fasciné et passionné est justement ce qui rend le livre insupportable a ses yeux, et plus on insiste, moins il apprécie.
Les conversions sur le tard a la SF sont rare. (du moins d'ares ma modeste expérience)
Ses lecteur allergiques sont irrémédiablement dans la première catégorie de Jean-chaude
- dracosolis
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