Imaginales 2010 : Conf. "Écrire pour le grand public...

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Jean-Claude Dunyach
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Message par Jean-Claude Dunyach » mar. juin 08, 2010 7:21 am

jerome a écrit :Causons quoi...
Sincèrement, ça ne me paraît pas nécessaire.
Le débat portait sur "écrire pour le grand public". Je pense que tout a été dit, et l'intervention d'Henri, que je poutoune au passage, était claire et efficace, y compris stylistiquement, d'ailleurs, ce qui ne manque pas de sel. Je ne vois vraiment pas ce qu'il faudrait y rajouter.
A titre personnel, je suis toujours agacé – le mot est faible – par ceux qui tracent des frontières à même les livres en disant “la littérature s’arrête ici”. Mais après tout, ne s'enferment que ceux qui le veulent bien.

Je vous poutoune, Dunyach out.
Je compte pour 1. Comme chacun de vous...
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Virprudens
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Message par Virprudens » mar. juin 08, 2010 7:23 am

Casseur de groove...
- Please, be polite.
- Go fuck yourself.

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Lensman
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Message par Lensman » mar. juin 08, 2010 7:29 am

Sarmate a écrit :Ah ! Nous voici de plan-pied dans un vrai débat littéraire !

On peut y voir, du reste, une ébauche de réponse à la question. La haine publique, en littérature, est une forme supérieure de reconnaissance.
Même les paranoïaques ont des ennemis, et tout le monde m'en veut parce que je suis paranoïaque...

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Roland C. Wagner
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Message par Roland C. Wagner » mar. juin 08, 2010 7:37 am

fabrice a écrit :J'arrive un peu après la bataille mais il y a un truc dont personne, ne semble-t-il, n'a encore parlé : la nécessité de différencier ceux qui pensent que l'écriture n'est qu'un moyen de raconter une histoire (et qui, donc, n'en ont rien à foutre du style) et ceux qui estiment qu'elle peut véhiculer, par sa beauté, sa complexité, une grâce ou des émotions indépendantes du récit (et je ne dis pas ça uniquement parce que je suis en train de terminer CosmoZ de Claro, un livre dont l'écriture peut, par endroits, vous faire monter les larmes aux yeux et qui - ô miracle - raconte aussi une histoire).
Fabrice, je suis triste de te voir énoncer de tels clichés. Laisse ça aux petits jeunes qui ne savent pas écrire.

Les narratifs contre les littératurants, le récit contre l'écriture, c'était il y a vingt-cinq ans. Là, on est au XXIe siècle. Il serait peut-être temps de passer à des choses plus sérieuses et plus intéressantes.

Surtout que tu as oublié, dans ton découpage caricatural, une troisième catégorie, qui emprunte aux deux précédentes : les auteurs pour qui l'intelligence (réelle ou supposée) du propos prime sur l'histoire et le style.

Pour moi, c'est ça le top du top : l'histoire et le style au service de l'intelligence.
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MF
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Message par MF » mar. juin 08, 2010 7:41 am

Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

Argemmios

Message par Argemmios » mar. juin 08, 2010 7:47 am

Je ne sais pas si ça fait tellement de bien de déballer ce genre de choses. Au-delà de la satisfaction très brève d'avoir, un instant, fait tomber un masque. Parce qu'à ce compte-là, il y aurait des choses à déballer sur pas mal de gens. Probablement tout le monde, même, tant il est vrai qu'on perçoit l'autre au travers de son propre prisme, ce qui conduit à interpréter, voire à se faire des films tout seul. Il n'y a pas de vérité universelle en matière de ressenti, pas vrai ?

Je n'arrive pas à jubiler, même si je peux comprendre ceux qui le font. En fait, je me sens plutôt triste. Peut-être parce que je me souviens d'un temps où ils étaient amis ? Peut-être parce que ces derniers temps, j'ai fait tout un travail sur moi-même, pour me libérer des rancoeurs issues du passé, pour être capable de pardonner des actes bien plus graves que ceux qui sont reprochés dans ce topic...

Ce n'est pas pour faire la leçon, surtout qu'ici, je sous-marine depuis 1 an, et qu'il y a sur ce forum plein de gens qui ne m'aiment pas, donc en fait, je ferais mieux de continuer à la fermer, et ne surtout pas la ramener...

Désolée pour le dérangement. :oops:

arsenie
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Message par arsenie » mar. juin 08, 2010 7:49 am

Eric a écrit :Merci d'être passé, Henri. Mais vas-y au contraire, prends tes aises sur ce débat tu es le bienvenu.
Eric a écrit :Merci d'être passé, Henri. Mais vas-y au contraire, prends tes aises sur ce débat tu es le bienvenu.
toc, toc, toc ??? il y a aussi de simples lecteurs - même pas "fandom" :roll:
et ce que je vois, c'est un unique message "ciblé" à un unique autre auteur .
Au passage, je me réjouis du sérieux des intentions d'écriture de HL,
au moins, il a écouté les consignes pour sa rédac'
- mais - je l'ai lu- elles ne sont pas appliquées dans sa "Moïra" (je ne suis pas motivée pour voir d'il y a des progrès ensuite)
Je suis aussi allée voir sur son site et son forum - moribond
- il ne semble être actif que pour la sortie d'un livre -
et le dernier message concerne les "paris" en ligne, avec incitation à miser ("faites comme moi! entre 10et 400€)
et justement, quelque part sur le fil (flemme)- je m'interrogeais sur ça -
pasque, j'y voyais une "influence" pas très saine sur ses lecteurs
eh bien, je continue de M' interroger toute seule :roll:
Je souhaite à tous les auteurs - que j'aime ou pas- suffisamment de "brouzoufs" !
et n'étant pas douée pour en récolter, les "idées foireuses" genre "évangile-LCR" me font bien marrer -
Il n'y a que les "nantis en brouzoufs" pour caillasser vertueusement les plans "Iznogoud" ! (tant que ça ne marche pas!)

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Roland C. Wagner
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Message par Roland C. Wagner » mar. juin 08, 2010 7:53 am

henri a écrit :Je voudrais juste adresser ici un petit message public à Fabrice Colin, co-fondateur de la Ligue2, puisque dans son dernier post il dit qu’il est : « nécessaire de différencier ceux qui pensent que l'écriture n'est qu'un moyen de raconter une histoire (et qui, donc, n'en ont rien à foutre du style) et ceux qui estiment qu'elle peut véhiculer, par sa beauté, sa complexité, une grâce ou des émotions indépendantes du récit », puis qu’il range Celui dont le nom ne doit pas être prononcé parce que ça fout la merde sur les forums et moi-même dans la première catégorie et se range, lui, dans la seconde.
Comme je l'ai écrit plus haut, c'est simplement une résurrection inattendue de la vieille opposition littératurants contre narratifs, sous une forme dfifférente car on est dans un schéma éditorial différent, avec BW et toi au lieu des auteurs du Fleuve Noir et Fabrice au lieu de Jouanne.
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Nébal
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Message par Nébal » mar. juin 08, 2010 8:00 am

MF a écrit :
Nébal a écrit :Pom pom, po pom pom...
je voyais plutôt ça
Ca peut le faire aussi...

Mais tu te charges de la distribution des rôles ?

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MF
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Message par MF » mar. juin 08, 2010 8:00 am

Roland C. Wagner a écrit :Comme je l'ai écrit plus haut, c'est simplement une résurrection inattendue de la vieille opposition...
Roland, il me semble que cela n'a rien d'inattendu. Bien au contraire.
Toute exposition médiatique (1) conduit à devoir mettre en opposition.
Quoi ou qui s'oppose n'est pas le sujet.

Ce qui n'empêche pas que j'abonde à ton propos : le talent au service de l'intelligence...

(1) quoi que l'on puisse en dire, les genres de l'imaginaire et parmi eux la SF bénéficient d'une exposition médiatique croissante tout simplement parce que le nombre de médias augmente
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

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Message par MF » mar. juin 08, 2010 8:02 am

Nébal a écrit :Ca peut le faire aussi...

Mais tu te charges de la distribution des rôles ?
C'est pas une impossibilité récréative qui va me rebuter.


Quoique. Dans rebuter, il y a buter... ^^
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

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Don Lorenjy
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Message par Don Lorenjy » mar. juin 08, 2010 8:14 am

Malgré les révélations tonifracassante (who gives a shit ?!), j'ai croisé au moins une fois Fabrice, qui m'a parlé comme à un être humain au moins égal à lui-même, et je l'ai vu corriger des épreuves en modifiant jusqu'à 50% des lignes sur une page (alors qu'au-delà de 10%, c'est à lui que ça coûte).
ça ne veut rien dire d'autre que "je sais pourquoi je l'apprécie en tant qu'homme et en tant qu'auteur", quitte à devoir lui pardonner pas mal.
Nébal a écrit :
MF a écrit :
Nébal a écrit :Pom pom, po pom pom...
je voyais plutôt ça
Ca peut le faire aussi...

Mais tu te charges de la distribution des rôles ?
Moi je fais le mec qui est dans la tombe où ceux qui ont pas de flingue, eh ben ils creusent.
Les marques Don Lorenjy et Don Lo sont retirées des rayons

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Sybille
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Message par Sybille » mar. juin 08, 2010 8:23 am

Hier soir, en me couchant, je m'étais dit que je ne repasserai pas sur ce fil parce qu'on s'y ennuyait. Puis, ce matin, comme je m'ennuyais au boulot...
Comme quoi, on ne sait jamais ce qu'on va rater à l'avance, hein.
En même temps, ça me fait un peu trop penser au boulot, justement...
Mettez des Humains ensemble et...

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Erion
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Message par Erion » mar. juin 08, 2010 8:24 am

Je devrais pas aller dormir, je rate les feux d'artifices.

Bon bon bon.

Analysons le style.

Style clair, nerveux, incisif et dynamique. Un certain talent dans la progression narrative, avec un joli coup de théâtre final.

Et y'en a qui disent que ce n'est pas un écrivain ? Allons, allons. L'intention est claire, les moyens employés adéquats, l'effet obtenu est saisissant.

M'est avis que certains ont eu raison d'intervenir sur le fil alors que le débat était bien engagé, ils sont pas venus pour rien.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/

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fabrice
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Message par fabrice » mar. juin 08, 2010 8:24 am

henri a écrit :N’ayez pas peur, je ne fais que passer…
Je voudrais juste adresser ici un petit message public à Fabrice Colin, co-fondateur de la Ligue2, puisque dans son dernier post il dit qu’il est : « nécessaire de différencier ceux qui pensent que l'écriture n'est qu'un moyen de raconter une histoire (et qui, donc, n'en ont rien à foutre du style) et ceux qui estiment qu'elle peut véhiculer, par sa beauté, sa complexité, une grâce ou des émotions indépendantes du récit », puis qu’il range Celui dont le nom ne doit pas être prononcé parce que ça fout la merde sur les forums et moi-même dans la première catégorie et se range, lui, dans la seconde. Dans un débat sur « écrire pour le grand public », le glissement logique vers « raconter une histoire c’est juste pour vendre plus de livres et gagner plein de brouzoufs » est presque sous-entendu… Mais je ne lui prêterai pas ce raccourci honteux.

Alors… D’abord, je voudrais te répondre, Fabrice, que non, je n’en ai pas « rien à foutre du style », loin de là. En tant que lecteur comme en tant qu’auteur, je lui attache beaucoup d’importance. Il se trouve que, dans mes romans, je fais bien plus attention à mon style que tu ne sembles le croire. Peut-être, en revanche, n’avons-nous pas les mêmes critères de jugement quant à ce que doit être le « style ». C’est un autre débat. Toujours est-il que je fais toujours attention à ce que chacune de mes phrases, mais aussi la construction de mon récit, soient non seulement utiles au propos que j’ai envie de défendre, mais soient également, aussi souvent que possible, une source de satisfaction pour moi et pour les lecteurs à qui je propose mes romans… Que tu n’y sois pas sensible et que tu places tes critères stylistiques à d’autres endroits que les miens te regarde, mais je ne crois pas que tu puisses, en mon nom, dire que « j’en ai rien à foutre du style ». D’autant, cher Fabrice, que je suis prêt à mettre ma main à couper que tu n’as pas lu un seul de mes romans ou, si c’est le cas, aucun de ceux que j’ai pu écrire depuis au moins sept ou huit ans…

Ensuite, je voudrais te dire, aussi, que mon gros problème, c’est que j’ai une mémoire assez redoutable. Ça me procure bien des déceptions. Visiblement, ce n’est pas ton cas. Alors, si tu le veux bien, je vais te rappeler deux anecdotes qui nous concernent tous les deux.

La première, c’était il y a quelques années. Tu es venu me voir, et tu m’as dit mot pour mot : « Putain, Henri, j’en ai marre des faire bouquins qui se vendent pas, tu veux pas qu’on fasse un best-seller tous les deux, un truc bien trash qu’on vendrait à Marion Mazauric au Diable Vauvert ? ». Tu te souviens ? Intérieurement, ça m’a bien fait rigoler. On a même parlé d’un éventuel sujet. Et puis je me suis dit que ça ne me ressemblait pas. Que je n’ai jamais écrit de roman en me disant que je me foutais de ce que j’allais écrire du moment que c’était un best-seller. Mes livres, Fabrice, j’y crois, j’y tiens, et mon intention première n’est pas de faire des best-sellers – quand on essaie, ça marche rarement – mais bien de partager des choses qui me touchent. Alors je n’ai pas donné suite… Et tu es allé au Diable tout seul…

La seconde, c’était il y a moins longtemps. Tu m’as envoyé un mail pour me demander de te mettre en contact avec Olivier Besancennot, dont tu savais qu’il était un de mes amis. Tu m’as dit, en gros : « Putain, ce mec, il a des idées vachement intéressantes, et ya plein de gens qui le savent pas. J’aimerais bien écrire un livre sur lui, un genre d’entretien, histoire de le faire connaître à un plus large public, parce qu’il mérite bien mieux que l’image que les gens ont de lui, alors un entretien avec un écrivain, ça pourrait servir son propos, surtout que je commence à avoir des bons contacts dans les milieux intellos… ». Je t’avoue, Fabrice, qu’en lisant ton mail – je crois même te l’avoir dit dans ma réponse – j’ai un peu halluciné… Je me suis demandé pour qui tu te prenais. Olivier Besancennot a reçu un million quatre cent mille voix lors de la dernière présidentielle. Il passe à longueur de temps dans les médias… Alors je te pose une question : es-tu certain que c’était pour l’amour du style que tu voulais écrire ce livre ? Comme je n’arrivais pas à m’en convaincre, je n’ai pas fait suivre à Olivier, j’espère que tu ne m’en veux pas.

Sur ce, je retourne à mon bouquin, et je vous salue tous bien bas.

L’infâme Henri Loevenbruck
Hello Henri,

Pour commencer, et puisque l'heure est manifestement au grand déballage, puisque, également, certains semblent penser qu'il peut être question de courage sur un forum - une idée qui m'a toujours fait doucement rigoler - j'adresse un petit message public à Denis Guiot : compadre, tes interventions stériles à mon endroit commencent sérieusement à me gonfler. Il me semble t'avoir déjà signifié, en privé et à plusieurs reprises que si tu avais un problème avec moi, nous pouvions en discuter d'homme à homme, dans la vraie vie. Manifestement, il y a un truc que tu ne comprends pas dans cette phrase. Peut-être que si tu la vois écrite sur un forum de SF, ça passera mieux. Qui ne tente rien n'a rien.

Ensuite, Henri, ce que tu écris ne fait au fond que confirmer ce que je pense : discuter d'écriture et de style ne sert pas à grand-chose. Effectivement, nous n'avons probablement pas les mêmes critères en la matière. Pour commencer, il faudrait s'entendre sur la "source de satisfaction" que tu évoques. Bien sûr que tout le monde essaie d'écrire des bouquins agréables à lire. Il y a des lecteurs à qui ça ne suffit tout simplement pas.
Pour ton information, j'ai commencé Le Syndrome Copernic, il y a quelque temps et je l'ai reposé parce que je n'y arrivais pas. Bon, je ne suis pas très bon client de toute façon. Mais pour moi, il manquait quelque chose. Tu n'y peux rien. Ce n'est même pas un reproche. Alors ok, disons que tu n'en as pas "rien à foutre" du style. Super, on est contents. Et après ? La prose de Guyotat, de Chevillard, de Claro, de Faulkner, de Brautigan, me bouleverse. Est-ce que ta prose bouleverse quelqu'un ? Et quand bien même ? Je veux dire, est-ce qu'on est réellement dans le domaine de la démonstration ? Il y a des gens qui pensent que tout se vaut. Pas moi.

En ce qui concerne le Diable Vauvert, mes souvenirs de l'histoire sont sensiblement différents, mais peu importe. Ceux qui ont lu La Mémoire du vautour auront, je pense, du mal à imaginer que la moindre considération commerciale ait pu traverser mon esprit quand j'ai livré ce roman à Marion. Il n'a rien à voir avec nous. Si nous avons évoqué un projet commun, il me semble, c'est plutôt parce que nous nous sommes dit - enfin, moi, je me suis dit : expertise d'Henri en matière de littérature populaire (au sens noble du terme) + exigences stylistiques de Fabrice = bingo. Le fait que le projet n'ait pas dépassé le stade des intentions me semble, rétrospectivement, hautement significatif.

Je te rejoins sur le fait que le succès ne se décrète pas. Fondamentalement, même, je ne place pas le style au-dessus de l'histoire : chacun fait comme bon lui semble. Je persiste à penser, néanmoins, que la jauge penche toujours d'un côté ou de l'autre. Quand elle penche trop du côté du style, ça donne des bouquins chiants à lire. Quand elle penche trop du côté de l'efficacité narrative, ça donne BW - tout aussi impossible à avaler pour moi. Quand elle est à peu près au milieu, ça donne, pour citer des exemples récents, La Horde du contrevent ou La Route de McCarthy : des chefs-d'œuvre littéraire, et qui se vendent.

Je passerai plus rapidement sur l'affaire Besancenot. Je ne vois pas juste le rapport avec la choucroute. Nous parlons de romans. Pour info, si je voulais juste faire du fric en écrivant sur une personnalité politique, je choisirais de préférence celle pour laquelle les gens votent : Sarkozy ou un quelconque leader PS. Le projet s'inscrivait plutôt dans la continuité de mon livre Engagés !, mais je ne suis pas sûr que tu lises non plus tout ce que j'écris.

Pour finir, et parce que le ciel commence à se couvrir, je précise (pas spécialement à ton intention, parce que je penses que tu le sais) que je ne nourris aucun ressentiment envers toi, Henri.
On attaque et on défend des idées, ici. Pas des personnes.

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