A term used to describe the sensation which, according to the cliché of fan criticism that goes back to the 1940s, good SF should inspire in the reader. (…) SOW is an interesting critical phrase for it defines SF not by its content but by its effects (the term "horror" is another such). (…) The second interesting thing about "sens of wonder" is that, by consensus, it can be found par excellence in a number of books that are usually regarded as rather badly written. (…) We do content that, pace Suvin, the concept of SOW may be necessary if we are to understand the essence of SF that distinguishes it from other forms of fiction including most fantasy. The diamond is real, and cuts. […] The simplest method (to create SOW is) to introduce into the plot something (a) alien, and (b) very, very big.
La SF n'est pas à la mode
Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m, Mathilde Marron, sebastieng
- Roland C. Wagner
- Messages : 3588
- Enregistré le : jeu. mars 23, 2006 11:47 am
Le Sense of Wonder selon la SF Encyclopedia :
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
الكاتب يكتب
الكاتب يكتب
-
- Messages : 1991
- Enregistré le : sam. févr. 03, 2007 11:20 pm
- Localisation : perdu dans la métaphysique
- Contact :
Oui, tu es complexe, Erion, j'ai d'ailleurs beaucoup de mal à comprendre ce que tu écris. Je te demande par avance de m'en excuser.Erion a écrit :
La SF, c'est pas une littérature d'images, mais d'idées, mais le "genre" SF produit des images. Je sais, c'est un peu complexe, mais il se trouve que c'est un peu le coeur du truc.
[...]
Bien sûr que si. Ce questionnement n'intervient que de la part de personnes qui ont un problème de légitimité littéraire. Sous prétexte que les "instances littéraires" décrètent que la SF, ce n'est pas de la littérature, il faudrait se défendre et mettre en avant l'esthétique. Sauf que le lecteur s'en fout. Il ne lit pas de la SF pour ça. Comme je disais ailleurs, c'est un "plus produit". Ton esthétique, c'est un peu comme si on jugeait un film à la qualité de la prise de son, à la qualité des lumières ou au choix des costumes. On peut le faire, c'est un critère possible, mais ce n'est pas l'enjeu principal. Ce qui fait que Star Trek origin ou Star Trek Next Generation sont de grandes séries de SF, cela ne vient NI des décors, NI des mises en scène, NI du jeu des acteurs, loin de là, mais bien de l'idée soutenant ce monde et les histoires. Donc, on parle ici des idées de SF, de leur renouvellement. Après peu importe comment ça sera écrit, le lecteur n'est pas difficile.
Quand tu écris, c'est des révélations de l'être à chaque fois.
Putain, la distinction image/idée, ça ne m'avait, mais alors là vraiment, jamais effleuré l'esprit.
Sur la quête de légitimité... Comment te dire...
D'abord je te remercie de dégager clairement l'implicite de ce que j'écris, de le mettre en lumière. Je dis quelque chose, tu me réponds: "ah mais c'est qu'au fond de toi tu recherches le contraire", c'est une belle thérapeutique.
Un élément de méthodologie à ne jamais oublier, ça: de tout discours, tenter de dégager l'implicite, le non-dit, l'inassumé. La croyance que quelqu'un puisse être au clair avec ce qu'il dit est naïve et illusoire. C'est dit.
Plus sérieusement: quand j'ai eu du temps libre après avoir fait des études un peu pesantes, je me suis rendu compte qu'on pouvait tisser des ponts entre la réflexion qui existe dans le milieu de la SF, que je lisais depuis l'adolescence, et le milieu universitaire de la philo. Non pour offrir à l'un une légitimité par l'autre, mais en vue d'une association, d'une rencontre à bénéfice réciproque. Ce que des mecs comme Dantec, Damasio, Lehman, ont pigé depuis des années. Mais visiblement, tout le monde n'a pas suivi.
La SF, ou plutôt l'imaginaire, expression plus englobante, peut se nourrir de philo.
La philo peut se nourrir de lectures, procéder à des réflexions basées sur la spéculation, sur la pensée par images. C'est tout. Pas de quête d'une reconnaissance auprès de je ne sais quelles instances prescriptrices, juste l'envie de jeter des ponts un peu plus substantiels entre des modes de pensée que je crois profondément compatibles et complémentaires.
Bruno - http://systar.hautetfort.com
-
- Messages : 1991
- Enregistré le : sam. févr. 03, 2007 11:20 pm
- Localisation : perdu dans la métaphysique
- Contact :
"définit la SF non par son contenu [ses thèmes?] mais par ses effets":Roland C. Wagner a écrit :Le Sense of Wonder selon la SF Encyclopedia :
A term used to describe the sensation which, according to the cliché of fan criticism that goes back to the 1940s, good SF should inspire in the reader. (…) SOW is an interesting critical phrase for it defines SF not by its content but by its effects (the term "horror" is another such). (…) The second interesting thing about "sens of wonder" is that, by consensus, it can be found par excellence in a number of books that are usually regarded as rather badly written. (…) We do content that, pace Suvin, the concept of SOW may be necessary if we are to understand the essence of SF that distinguishes it from other forms of fiction including most fantasy. The diamond is real, and cuts. […] The simplest method (to create SOW is) to introduce into the plot something (a) alien, and (b) very, very big.
oui. Définition en termes d'expérience esthétique du lecteur (de vécu psychologique, si l'on préfère), à forts présupposés kantiens, donc: mise en avant de la subjectivité ressentante (voir les analyses du beau et du sublime dans la 3ème Critique). (cf Le sens du beau, de Luc Ferry, sur la redéfinition de l'art comme expérience esthétique, et comme jugement esthétique, à partir de Baumgarten et de Kant).
Ok, Roland.
Bruno - http://systar.hautetfort.com
- Roland C. Wagner
- Messages : 3588
- Enregistré le : jeu. mars 23, 2006 11:47 am
C'est sûr qu'avant les Nietzschéens (Lehman ne joue pas dans la même catégorie), personne n'avait jamais pensé que la philo n'était pas si éloignée que ça de la SF. Sylvie Denis n'a pas fait appel à Baudrillard pour analyser Gibson, Guy Lardreau n'a jamais reconnu le constat d'échec de la philo face à la SF dans Fictions philosophiques et science-fiction, etc.systar a écrit :Plus sérieusement: quand j'ai eu du temps libre après avoir fait des études un peu pesantes, je me suis rendu compte qu'on pouvait tisser des ponts entre la réflexion qui existe dans le milieu de la SF, que je lisais depuis l'adolescence, et le milieu universitaire de la philo. Non pour offrir à l'un une légitimité par l'autre, mais en vue d'une association, d'une rencontre à bénéfice réciproque. Ce que des mecs comme Dantec, Damasio, Lehman, ont pigé depuis des années. Mais visiblement, tout le monde n'a pas suivi.
Oui, la philo a beaucoup à apprendre de la SF, c'est évident. Quand on voit les balbutiements à peine cohérents de papy Derrida dès qu'on aborde la modernité, on se dit qu'il y a du chemin à faire.
Dans l'autre sens… eh bien, la SF a toujours une bonne avance, coneptuellement parlant. Alors on va attendre que la philo réussisse à appréhender un peu plus le monde actuel, hein ?
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
الكاتب يكتب
الكاتب يكتب
-
- Messages : 1991
- Enregistré le : sam. févr. 03, 2007 11:20 pm
- Localisation : perdu dans la métaphysique
- Contact :
Lehman il ne reprend pas Nietzsche sur de nombreux aspects, tu crois? On doit pas parler du même bonhomme...Roland C. Wagner a écrit :
C'est sûr qu'avant les Nietzschéens (Lehman ne joue pas dans la même catégorie), personne n'avait jamais pensé que la philo n'était pas si éloignée que ça de la SF. Sylvie Denis n'a pas fait appel à Baudrillard pour analyser Gibson, Guy Lardreau n'a jamais reconnu le constat d'échec de la philo face à la SF dans Fictions philosophiques et science-fiction, etc.
Oui, la philo a beaucoup à apprendre de la SF, c'est évident. Quand on voit les balbutiements à peine cohérents de papy Derrida dès qu'on aborde la modernité, on se dit qu'il y a du chemin à faire.
Dans l'autre sens… eh bien, la SF a toujours une bonne avance, coneptuellement parlant. Alors on va attendre que la philo réussisse à appréhender un peu plus le monde actuel, hein ?
Roland, tu es d'une mauvaise foi irrésistible.
Ai-je dit que j'allais faire ce que personne n'avait pensé à faire? Non. J'essaie de repérer des liaisons qui n'ont pas encore été opérées, c'est tout.
Le XXème siècle philosophique, ce n'est pas seulement Derrida, cher ami. Encore faudrait-il que tu prennes la mesure de l'histoire de la philo au vingtième siècle (surtout dans sa dernière partie), et de ce processus fondamental: la philosophie a cessé de se faire par des noms propres, mais qu'elle a progressé par des réseaux de penseurs, des groupes de réflexion, des "écoles". Aujourd'hui, quand tu lis Merleau-Ponty, il faut lire aussi Barbaras, Simondon, Garelli... Il faut connecter commentaires et oeuvres majeures, repérer les rapprochements, les affinités, et donc les écarts avec d'autant plus de précision, pas seulement confronter des grandes pensées supposées unifiées et intelligibles de façon univoque ("Platon", "Aristote", "Kant", "Heidegger"...). C'est ça la vraie philo.
Tout comme je suis significatif de la nouvelle génération de lecteurs qui croit aimer la SF que toi tu aimes mais qui en fait ne la connaît pas et ne peut donc pas l'aimer (et lit plein de trucs, mais pas de la SF), tu incarnes l'ancienne vision de la philo, celle des grands noms, celle des "-ismes", aussi...

Il n'y a plus de grands noms en philo en France, ou disons d'intellectuels philosophes "connus", depuis la mort de Baudrillard, de Ricoeur, de Derrida. Reste éventuellement Badiou, si tu veux.
Mais la philo se porte bien. Il suffit d'assister à certaines soutenances de thèses, à voir l'intérêt pour un Simondon, pour un Merleau-Ponty, qui débordent largement le public de la philo, pour savoir que "ça vit".
quant à Lardreau, tu me fais bien rire: il a conclu à l'échec de la philo, donc on ne peut pas essayer de faire quoi que ce soit pour penser les rapports entre philo et SF? Ah ouais?

Bruno - http://systar.hautetfort.com
- Roland C. Wagner
- Messages : 3588
- Enregistré le : jeu. mars 23, 2006 11:47 am
Sauf que j'aurais du mal à incarner quoi que ce soit au sujet de la philo.systar a écrit :tu incarnes l'ancienne vision de la philo, celle des grands noms, celle des "-ismes", aussi...
J'suis pas un archétype, moi.
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
الكاتب يكتب
الكاتب يكتب
-
- Messages : 505
- Enregistré le : mar. déc. 26, 2006 2:17 am
Une piste intéressante dans ce débat (Erion) : l'idée que la technologie est décorrélée du futur.
...et pourquoi pas de la science ?
Je ne suis pas certain en effet que l'utilisateur d'un mobile ait le meme regard sur son produit qu'un acquereur d'une chaine HI FI 30 ans auparavant, ou qu'un acheteur de PC plus récemment.
Je veux dire par là qu'acheter une chaine HIFI vous transformait insensiblement en audiophile.Or le possesseur d'un mobile, fut il technophile, s'embarrasse t'il de courbes comparatives aujourd'hui ? S'interesse t'il (est il en mesure de le faire ?) aux diverses normes et protocoles de transmission, à la performance de celui-ci ?
N'a t'il pas le sentiment de se trouver devant un objet magique ? On pourrait parler de génération Potter... ou de génération post apo en référence à une nouvelle de Sylvie Denis 'Avant Champollion' ...
...et pourquoi pas de la science ?
Je ne suis pas certain en effet que l'utilisateur d'un mobile ait le meme regard sur son produit qu'un acquereur d'une chaine HI FI 30 ans auparavant, ou qu'un acheteur de PC plus récemment.
Je veux dire par là qu'acheter une chaine HIFI vous transformait insensiblement en audiophile.Or le possesseur d'un mobile, fut il technophile, s'embarrasse t'il de courbes comparatives aujourd'hui ? S'interesse t'il (est il en mesure de le faire ?) aux diverses normes et protocoles de transmission, à la performance de celui-ci ?
N'a t'il pas le sentiment de se trouver devant un objet magique ? On pourrait parler de génération Potter... ou de génération post apo en référence à une nouvelle de Sylvie Denis 'Avant Champollion' ...
Il est certain que l'effet iPhone se rapproche de cela. Ce mobile est moins performant que ceux de sa catégorie, il a moins de fonctionnalités, mais il constitue une "expérience d'utilisation" unique. Je ne dirais pas qu'il s'agit de magie. L'année dernière était passé une intéressante suite de reportages concernant la série Star Trek et son influence sur l'ingénierie. Certains ingénieurs ayant sciemment repris des design de la série pour certains appareils. (à noter, pour revenir au sujet principal, que les auteurs du reportage attribuent le déclin de la série au moment où elle a rompu avec les principes de base de Roddenberry : un univers à explorer, une humanité unie, une vision non paranoïaque de l'univers comme principe de subversion.)Soleil vert a écrit : N'a t'il pas le sentiment de se trouver devant un objet magique ? On pourrait parler de génération Potter... ou de génération post apo en référence à une nouvelle de Sylvie Denis 'Avant Champollion' ...
L'Iphone fait partie de cet "effet science-fiction", il correspond à une projection de l'individu sur ce que doit être l'utilisation d'un mobile. Il n'y a qu'à voir aussi comment l'iPod a transformé l'écoute de la musique de manière plus radicale que les autres baladeurs mp3.
Sans doute que l'effet "objet magique" tient à ce sentiment de posséder un objet du futur. J'ai un Ipod Touch, et quand je le montre a des amis, il y a un enthousiasme que je rencontre rarement face à des appareils technologiques. Ce n'est pas parce que l'objet est parfait, mais parce qu'il est différent, directement accessible, radical. Pareil pour la console Wii par rapport à Sony et Microsoft Xbox. On a une rupture avec les manettes classiques et la nécessité d'un apprentissage et d'une expertise. En deux minutes, on peut s'amuser, et même s'amuser à plusieurs sans avantage excessif aux gens expérimentés.
Il n'y a pas le même sentiment de dépendance technologique, plutôt une liberté. L'avenir technologique semble être à ceux qui feront vivre une expérience d'utilisation exigeant moins de compétences, moins d'apprentissage, en résumé, plus égalitaire.
Anecdote, j'ai converti et vu plein de gens de mon entourage se convertir au Mac pour remplacer leur PC. Juste avant de changer, ils me posaient plein de questions pour s'assurer que je serai derrière comme "expert en Mac". Ils ont eu leur Mac, ils m'ont appelé les deux premiers jours pour la mise en route et les premiers pas, et plus jamais ensuite. Ils étaient devenus autonomes. Tentez la même expérience avec Windows Vista... Alors, on peut parler d'effet magique, mais plus sérieusement d'objets adaptés aux désirs moyens des utilisateurs pour qu'ils puissent se débrouiller tout seuls. Evidemment, cela veut dire que les Mac ne sont sont pas adaptés à des usages ciblés ou pointus, ils sont peu évolutifs, etc. Mais bon, what else ? J'ai un fond d'écran avec des étoiles et une machine à voyager dans le temps, de quoi un amateur de SF a besoin de plus ?
- Transhumain
- Messages : 1246
- Enregistré le : mar. févr. 07, 2006 11:23 am
- Contact :
Comme je suis d'accord avec Systar sur à peu prèst tout, je me contente de "plussoyer". Néanmoins, j'ai lu ça :
Ah oui ? Et ce qui fait que Solaris, Stalker, 2001 Odyssée de l'espace sont des grands films, ce n'est pas l'esthétique ? Pourquoi eXistenZ est-il un grand film, et Matrix une merde certes bien emballée ? Si la SF est avant tout une littérature ou un cinéma d'idées, pourquoi ce Solaris-ci (Soderbergh) est-il anecdotique quand ce Solaris-là (Tarkovski) est vertigineux ? Il ne s'agit pas que d'esthétisme pur, mais d'une certaine vision du monde et de l'art (la littéature, ou le cinéma en l'occurence). Tu l'as pourtant écrit plus haut, Olivier : la SF (comme la fantasy du reste, ce en quoi tu as tort) est une littérature de la métaphore. Ecrire de la SF, écrire de la fantasy, c'est créer un monde, un monde parallèle, qui repose (je schématise outrancièrement) dans un cas sur des systèmes techniques rationnels, issus des nôtres, dans l'autre cas sur des lois physiques différentes (encore que Star Wars ne me paraissent pas plus plausible que les Terres du milieu, mais bon), mais qui en tous les cas fait angle avec notre monde (cf. l'article de Salanskis dans Alliage n°60). Du talent, de l'intelligence de l'auteur ou du réalisateur, de sa capacité à faire naître des métaphores irréductibles à une idée, dépend alors le degré de réalité de cet univers (je sais, c'est un peu complexe, mais il se trouve que c'est un peu le coeur du truc). Et de sa capacité à mettre en abyme cette création de monde dépend souvent la force du vertige logique, du sense of wonder (qui, la définition citée par Roland le rappelle, est moins une question de contenu que d'effet). Le public s'en fout ? Peut-être, mais rien n'est moins sûr. D'ailleurs "le public" moi je ne connais pas. Et puis, si Baxter savait écrire, ou du moins maîtriser sa loghorrée vacuitaire, peut-être que Temps serait un succès...Erion a écrit : Sous prétexte que les "instances littéraires" décrètent que la SF, ce n'est pas de la littérature, il faudrait se défendre et mettre en avant l'esthétique. Sauf que le lecteur s'en fout. Il ne lit pas de la SF pour ça. Comme je disais ailleurs, c'est un "plus produit". Ton esthétique, c'est un peu comme si on jugeait un film à la qualité de la prise de son, à la qualité des lumières ou au choix des costumes. On peut le faire, c'est un critère possible, mais ce n'est pas l'enjeu principal. Ce qui fait que Star Trek origin ou Star Trek Next Generation sont de grandes séries de SF, cela ne vient NI des décors, NI des mises en scène, NI du jeu des acteurs, loin de là, mais bien de l'idée soutenant ce monde et les histoires. Donc, on parle ici des idées de SF, de leur renouvellement. Après peu importe comment ça sera écrit, le lecteur n'est pas difficile.
Salut,
Et ça n'a rien à voir, mais la musique du Soderbergh par Cliff Martinez est une merveille.
A+
Patrice
Il ne s'agit pas du même film, mais alors pas du tout. L'un est psychologique (très américain donc) quand l'autre est philosophique (très soviétique). Même s'ils ont la même histoire, ils ne sont pas le moins du monde comparables. Et j'aime bien les deux.Si la SF est avant tout une littérature ou un cinéma d'idées, pourquoi ce Solaris-ci (Soderbergh) est-il anecdotique quand ce Solaris-là (Tarkovski) est vertigineux ?
Et ça n'a rien à voir, mais la musique du Soderbergh par Cliff Martinez est une merveille.
A+
Patrice
-
- Messages : 2278
- Enregistré le : mer. oct. 24, 2007 10:35 am
- Localisation : St Léonard
- Contact :
Un des problème c'est peut être que la SF refuse la coupure épistémologique qui s'offre à elle. A savoir privilégier les sciences humaines et l'humain plutôt que les technologies. De grands noms ont bien balisé la route à suivre : Vance, Farmer, Le Guin, Silverberg, etc. Et encore il faut accepter que las sciences humaines ce n'est pas la seule politique c'est aussi la sociologie, l'anthropologie, l'ethnologie et bien d'autres.
Aujourd'hui les sciences exactes deviennent sans cesse plus compliquées. Les théories sont plus difficiles à appréhender pour le commun des mortels. Je me souviens que dans les années 80 AF Ruaud évoquait à propos des cyberpunks, "le cul de sac technophile". Et il avait entièrement raison; Je retrouve cette méfiance envers une SF qui se consacrerait à l'extrapolation technologique pure chez des critiques comme Gabe Chouinard, Richard Horton, Cheryl Morgan. Je pense qu'aujourd'hui il est plus difficile d'écrire une poétique de la technique et que c'était encore possible il y a 20 ou 30 ans. Aujourd'hui si la SF se veut littérature qui transcende son matériau elle doit se centrer sur l'humain et elle le fait déjà d'ailleurs. Mais je crois qu'elle reste encore trop attaché à la pensée technique.
Finalement la Sf de l'ére de l'information ne peut être la même que celle de l'ère industrielle. La SF de l'ère industrielle c'était la SF des tuyaux et des cables. Celle de l'ére de l'information c'est celle qui se base sur l'humain et les sciences humaines. Bref, des auteurs assez nombreux ont annoncé cette nouvelle SF. Ce n'est pas le moment de regarder dans le rétroviseur et de faire de la hard science ou de l'extrapolation scientifique pure ou même de la prospective. Aujourd'hui il faut parler de l'humain. Pas comme la new wave. Car il faut que l'espace intérieur se réconcilie avec l'infini des espaces extérieurs. Que le microcosme parle du macrocosme. Et que le macrocosme en retours servent à nous donner un éclairage sur le microcosme. Et que les deux faces finalement finissent par se compléter dans une relation paradoxale.
Aujourd'hui les sciences exactes deviennent sans cesse plus compliquées. Les théories sont plus difficiles à appréhender pour le commun des mortels. Je me souviens que dans les années 80 AF Ruaud évoquait à propos des cyberpunks, "le cul de sac technophile". Et il avait entièrement raison; Je retrouve cette méfiance envers une SF qui se consacrerait à l'extrapolation technologique pure chez des critiques comme Gabe Chouinard, Richard Horton, Cheryl Morgan. Je pense qu'aujourd'hui il est plus difficile d'écrire une poétique de la technique et que c'était encore possible il y a 20 ou 30 ans. Aujourd'hui si la SF se veut littérature qui transcende son matériau elle doit se centrer sur l'humain et elle le fait déjà d'ailleurs. Mais je crois qu'elle reste encore trop attaché à la pensée technique.
Finalement la Sf de l'ére de l'information ne peut être la même que celle de l'ère industrielle. La SF de l'ère industrielle c'était la SF des tuyaux et des cables. Celle de l'ére de l'information c'est celle qui se base sur l'humain et les sciences humaines. Bref, des auteurs assez nombreux ont annoncé cette nouvelle SF. Ce n'est pas le moment de regarder dans le rétroviseur et de faire de la hard science ou de l'extrapolation scientifique pure ou même de la prospective. Aujourd'hui il faut parler de l'humain. Pas comme la new wave. Car il faut que l'espace intérieur se réconcilie avec l'infini des espaces extérieurs. Que le microcosme parle du macrocosme. Et que le macrocosme en retours servent à nous donner un éclairage sur le microcosme. Et que les deux faces finalement finissent par se compléter dans une relation paradoxale.
Bienvenu chez Pulp Factory :
http://pulp-factory.ovh
Le blog impertinent des littératures de l'imaginaire :
http://propos-iconoclastes.blogspot.com
http://pulp-factory.ovh
Le blog impertinent des littératures de l'imaginaire :
http://propos-iconoclastes.blogspot.com
- Roland C. Wagner
- Messages : 3588
- Enregistré le : jeu. mars 23, 2006 11:47 am
Si je peux m'appuyer sur mon expérience personnelle sans me faire traiter d'égocentrique nombriliste, il me semble que la notion de "privilégier" est, dans ces circonstances, à manier avec précautions. J'ai toujours placé sciences dures et molles sur le même plan, même si l'extrapolation est plus aisée avec les secondes en raison de leur moindre exactitude. Les unes comme les autres sont des outils d'interprétation et de compréhension du monde.Fabien Lyraud a écrit :A savoir privilégier les sciences humaines et l'humain plutôt que les technologies.
Un cul de sac au cul sacrément ouvert, si j'ose m'exprimer ainsi. Le cyberpunk était une avant-garde qui, comme la plupart des avant-gardes, s'est diluée en enrichissant le courant principal du genre — mais aussi en se répandant dans le monde réel sous forme d'un ensemble de courants de pensée.Fabien Lyraud a écrit :Je me souviens que dans les années 80 AF Ruaud évoquait à propos des cyberpunks, "le cul de sac technophile".
Là, tu as raison. C'est d'ailleurs ce que dit Sylvie dans son billet.Fabien Lyraud a écrit :Finalement la Sf de l'ére de l'information ne peut être la même que celle de l'ère industrielle.
Par contre, je ne te suivrai pas dans cette histoire de recentrage sur l'humain. Je ne dis pas qu'il ne faut pas le faire, je ne dis pas que le faire ne donnerait pas des résultats intéressants, je dis juste que c'est une voie parmi d'autres. Et puis, Silverberg n'a-t-il pas donné l'exemple en la matière dès les années 60 ?
Par contre, "réconcilier l'espace intérieur et l'espace extérieur", oui, sans problème. Mais il me semble que, pour y arriver, un certain équilibre est nécessaire.
Heinlein faisait ça très bien, quand il était en forme. Et l'on pourrait dire la même chose, au présent, de quelqu'un comme Spinrad.
Modifié en dernier par Roland C. Wagner le sam. mars 01, 2008 8:00 pm, modifié 1 fois.
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
الكاتب يكتب
الكاتب يكتب
-
- Messages : 2278
- Enregistré le : mer. oct. 24, 2007 10:35 am
- Localisation : St Léonard
- Contact :
Je demande si tu n'a pas interprété cette notion de manière restrictive. Quand je parles de recentrage sur l'humain il faut comprendre une SF qui ose se consacrer aux problématiques culturelles et civilisationelles. Je pense que là c'est plus clair.Par contre, je ne te suivrai pas dans cette histoire de recentrage sur l'humain
Bienvenu chez Pulp Factory :
http://pulp-factory.ovh
Le blog impertinent des littératures de l'imaginaire :
http://propos-iconoclastes.blogspot.com
http://pulp-factory.ovh
Le blog impertinent des littératures de l'imaginaire :
http://propos-iconoclastes.blogspot.com
Attention, bullshit-o-mètre dans l'orange: ce n'est pas parce que tu vois le taquet arriver que tu ne le mérites pas.Roland C. Wagner a écrit :Si je peux m'appuyer sur mon expérience personnelle sans me faire traiter d'égocentrique nombriliste
... Bon, y'a que moi à avoir l'impression ici que vous essayez de sauver une sf morte et enterrée* ?
À part ça, +1 avec Systar et Éric (globalement), mais je sens qu'on va attaquer le fossé des générations, là.
À propos, Systar, ta fanattitude de Serge Lehman commence à se voir. N'en met pas partout s'il te plaît, tu es en public. C'est pas propre.
* Enfin, enterrée, lorsque ses auteurs l'auront rejoint.
Moonmotel ♥ u.
- Roland C. Wagner
- Messages : 3588
- Enregistré le : jeu. mars 23, 2006 11:47 am
C'est ça que j'aime chez toi : ton goût pour les remarques constructives.Daylon a écrit :.. Bon, y'a que moi à avoir l'impression ici que vous essayez de sauver une sf morte et enterrée* ?
Je crois que tu es né pour te tromper, mon pauvre vieux…
« Regarde vers Lorient / Là tu trouveras la sagesse. » (Les Cravates à Pois)
الكاتب يكتب
الكاتب يكتب