Ceci dit, je viens de tomber sur un article de Scott Westerfeld dans le dernier Locus (spécial littérature pour ados, Young Adult ou YA dans le texte), dans lequel il faisait constater que:
- très tôt, les filles lisent plus que les garçons, et elles abandonnent nettement moins vite la lecture qu'eux. Pour les libraires spécialisées en YA, les professeurs, les bibliothécaires, la grande question c'est "comment convaincre les ados mâles d'ouvrir un livre". Il y a même des colloques à ce sujet...
- par contre, quand on va dans une Convention de SF (aux USA, mais le phénomène a l'air assez mondial) on ne se pose pas la question de savoir "où sont les garçons"... Il y a même une majorité masculine parmi les participants. La SF semble être "la" littérature qui réconcilie les garçons (certains garçons) avec la lecture. Et qui, quelque part, rebute les filles.
- Westerfeld signalait que sa série Uglies, Pretties, etc. (c'est publié chez Pocket, si vous ne connaissez pas, jetez-vous dessus, c'est excellent) a eu la chance d'attirer aussi un public féminin (bien que ses bouquins soient 100% SF) parce que la problématique du livre (l'image de soi, la beauté, etc.) ses thèmes et ses héros (des héroïnes, souvent) ne sont pas spécifiquement masculins.
Bref, je me creuse encore la tête. Je crois que les affirmations simplistes, quelle qu'elles soient, ne tiennent pas la route (je pense au grand débat sur "écrit-on avec ses organes génitaux", que je trouve totalement stérile, un comble

Une dernière chose à propos de Mc Caffrey et MZ Bradley. La décision de les affubler de l'étiquette SF ou Fantasy (le même livre a connu les deux) a été strictement une décision éditoriale, qui tenait compte de l'état du marché à un moment donné. C'est l'éditeur qui est souverain dans ces cas-là, aux States, et la notion de "droit moral" telle que nous la connaissons n'a pas d'équivalent en droit anglo-saxon. Si l'éditeur prouve que "ça se vend mieux comme ça", l'auteur n'a rien à dire...
Je vous poutoune,