Oui, je te déteste, mais juste pour l'emploi du mot "optimiste". Dans la conf avec Jean-Claude, j'avais tenté d'expliquer ma position en marge de tout débat optimisme/pessimisme. Ce que je cherche, c'est une narration qui se détourne de l'affrontement, de la compétition, de la lutte contre une menace, pour ouvrir des possibilités d'imaginaire débarrassées de ces présupposés narratifs ("si y a pas de baston, y a pas d'histoire"). Il y a matière. Et ça n'a rien à voir avec de l'optimisme, juste avec une approche des relations entre les êtres (du caillou à l'alien) qui sorte du domaine de la lutte.Le_navire a écrit : Mais je doute que la SF optimiste à laquelle aspire Don Lo fonctionne mieux. Tu vas me détester, chou, mais je pense qu'à l'inverse, les gens savent, comme ils savaient avant que les martiens n'existaient pas, que le monde ne va pas bien et qu'il n'y a guère de signes qu'on puisse espérer voir les choses aller dans le bon sens à l'échelle d'une vie humaine. Et que leur présenter un avenir optimiste risque de les laisser aussi froids que le dépressif qu'on tente de guérir à coup de "bouge-toi, tu verras, ça ira mieux".
Je crois même que nous sommes la première génération d'occidentaux confrontée à cette situation, depuis longtemps. On ne peut plus se dire aujourd'hui que nos efforts et le progrès vont assurer une vie meilleure que la nôtre à nos enfants (ou alors c'est du domaine de la foi). La seule vraie amélioration qui soit à notre portée, c'est de mieux vivre ensemble. Le reste me paraît compromis.Le_navire a écrit :Pour ceux d'aujourd'hui, c'est la conviction que la vie de leurs enfants risque fort d'être plus dure que la leur qui les accompagne.
Et c'est à mon avis toute la différence.
Alors, mieux vivre ensemble... comment ça s'écrit en imaginaire ?