Je me suis recyclé dans la SF lorsque cette évidence m'est apparue...Gérard Klein a écrit :Les avions n'existent pas. Sauf évidemment dans la science-fiction et encore.
L'impossibilité technique de tels appareils a été très bien démontrée dès la fin du dix-neuvième siècle.
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- Jean-Claude Dunyach
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Le type de remarque qui correspond à une vision Prédatrice du monde de l'édition, où les succès ne sauraient être que l'accaparement d'un gateau limité et pas la Création d'un gateau plus large. Nous vivons dans un monde post-apocalyptique: le livre de la Création a été fermé, le livre de la Consumation d'une ressource à jamais limitée a été proclamé comme la Loi de Métatron. Grrr....Gérard Klein a écrit : On peut exprimer cela de façon plus savante en disant que lorsque le gâteau a une taille limitée et que certains en prennent une plus grosse part, il en reste moins pour les autres.
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Qui est un assez joli roman, soit dit en passant.Lucie a écrit : Et un roman flippant n'est pas plaisant à moins de jouer un rôle de catharsis.
Pas pu m'empêcher, pardon.

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Le problème c'est que, selon certain, la science-fiction n'existe pas non plus!Jean-Claude Dunyach a écrit :Je me suis recyclé dans la SF lorsque cette évidence m'est apparue...Gérard Klein a écrit :Les avions n'existent pas. Sauf évidemment dans la science-fiction et encore.
L'impossibilité technique de tels appareils a été très bien démontrée dès la fin du dix-neuvième siècle.
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Sauf que tout ça, c'est bien beau en théorie, mais en pratique, les faits ne disent pas tout à fait ça.bormandg a écrit :Le type de remarque qui correspond à une vision Prédatrice du monde de l'édition, où les succès ne sauraient être que l'accaparement d'un gateau limité et pas la Création d'un gateau plus large. Nous vivons dans un monde post-apocalyptique: le livre de la Création a été fermé, le livre de la Consumation d'une ressource à jamais limitée a été proclamé comme la Loi de Métatron. Grrr....Gérard Klein a écrit : On peut exprimer cela de façon plus savante en disant que lorsque le gâteau a une taille limitée et que certains en prennent une plus grosse part, il en reste moins pour les autres.
Prenons le cas Apple. Quand l'iPod sort, il a moins de fonctionnalités que tous les autres baladeurs existants, et pourtant, il en existait des 10aines et des 10aines de modèles, donc un marché hypersaturé. Résultat, iPod est devenu quasiment un nom commun pour désigner les baladeurs numériques. Quand l'iPhone sort, les grands acteurs du secteur sont RIM (Blackberry), Nokia. Apple n'a aucune expérience dans le téléphone. Quand toute l'industrie informatique parie sur le netbook, Apple dit non, et vend ses portables à un prix bien supérieur aux netbooks. Résultat, l'industrie informatique PC a vu ses marges s'effondrer et ses capacités d'investissement se réduire, alors qu'Apple voit sa part de marché augmenter.
Bref, n'oublions pas que Keynes a déformé la pensée de Jean-Baptiste Say.
Dans sa conférence sur la SF, Marsan disait qu'en fait, les rayons des libraires étaient extensibles autant que nécessaire. S'ils pensent pouvoir vendre un livre, alors ils trouvent de la place. Les libraires ont de la place pour ce qui va se vendre, pas pour ce qui ne se vend pas. Ca semble une lapalissade, mais pas tellement si on y réfléchit deux secondes.
(note : et je parle même ici de l'édition manga, qui est un contre-exemple à lui tout seul, et dont le problème actuel - stagnation/récession - vient surtout de la crise éditoriale au Japon que d'une crise éditoriale en France)
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
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Pitié Erion. Je sais que le psittacisme est le père de la pédagogie, mais là, bobo.Erion a écrit :
Prenons le cas Apple. Quand l'iPod sort, blablabla...
Erion a écrit :Dans sa conférence sur la SF, Marsan disait qu'en fait, les rayons des libraires étaient extensibles autant que nécessaire. S'ils pensent pouvoir vendre un livre, alors ils trouvent de la place.
Oui, j'ai noté, fondamentalement, c'est pas con. En tout cas, à première vue et si on ne gratte pas.
Sauf que. Ce qu'il dit là est dans son application factuelle, terrifiant. La preuve quand tu enquilles :
(Ce que Marsan n'a pas dit - ou pas osé dire, mais là, on enquille sur le discours comparatif et je n'ai pas sous les yeux toutes les interventions du bonhomme pour juger si c'est pertinent ou pas)Erion a écrit :Les libraires ont de la place pour ce qui va se vendre, pas pour ce qui ne se vend pas. Ca semble une lapalissade, mais pas tellement si on y réfléchit deux secondes.
Dans les faits, on sait ce que ça donne. 1) Pour étendre un rayon, il faut la place matérielle de le faire ET les moyens humains pour s'en occuper. 2) donc on ne peut l'étendre qu'à des livres qui non seulement se vendent, mais se vendent beaucoup (Rapport marge sur le livre / prix du loyer + charges de personnel) 3) A long terme, tous les livres sans potentiel commercial fort disparaissent des rayons.
Ne me sortez pas de contre-exemples pourris ça va m'énerver : comme si on ne savait pas parfaitement que c'est la tendance actuelle et que les pros le vérifient tous les jours. C'est pas parce qu'on a des villages gaulois qu'on est pas dans un monde gallo-romain.
Et on retombe sur : quel marché du livre accepte-t-on.
La question est là, hein ? Pas combien de livres à fort potentiel commercial se vendent, mais COMMENT on fait pour que ceux qui n'ont pas ce fort potentiel (apparent dès le départ, Gallimard aurait pu ne pas avoir Harry Potter, je le rappelle) puissent continuer à être publiés ET à être accessibles, visibles à leur public...
On repart pour un tour...
Sauf évidemment, si tu me réponds qu'un livre sans potentiel commercial de départ ne mérite pas de trouver une place en librairie et d'essayer de trouver quand même un public. Des fois, je m'attends à tout de ta part...

"Ils ne sont grands que parce que vous êtes à genoux"
Le truc, vois-tu, c'est qu'accuser les best-seller de prendre la place dans les rayons ne changera rien. On ne peut pas empêcher les gens de vouloir ces livres là, et les auteurs de best-sellers peuvent pas empêcher que leurs livres se vendent pour faire plaisir à ceux qui ne vendent pas.Le_navire a écrit : Sauf évidemment, si tu me réponds qu'un livre sans potentiel commercial de départ ne mérite pas de trouver une place en librairie et d'essayer de trouver quand même un public. Des fois, je m'attends à tout de ta part...
Ergo, il faut faire avec, pas contre. Pas trouver un bouc émissaire. Si un libraire met 3 tonnes de Twilight dans sa boutique, il ne détruit pas la civilisation pour autant. C'est bien beau de vouloir avoir raison contre l'univers, c'est très noble et chevaleresque, mais ça dure qu'un temps.
Gérard a toujours évoqué une chose concernant la SF, et qui me paraît assez juste, c'est que c'est du "long-seller" (pour faire simple), des livres qui se vendent peu, mais longtemps. Dans le même temps, l'évolution de la distribution a tourné vers les grandes surfaces, au détriment des petits libraires. On est donc dans des rotations rapides, voire hyper-rapides.
Alors oui, y'a des libraires compétents en SF, qui font bien leur boulot de conseil, tout ça. La Volte fait un travail remarquable à ce niveau, en travaillant le libraire. Mais ça va pas nous mener très loin tout ça. Et encore moins loin avec l'édition numérique (et vu comme la plateforme Eden Reader est une usine à gaz, c'est clairement pas avec ça qu'on va empêcher Apple/Google et autres de se développer et de dominer le marché).
Par conséquent, on arrête de chercher un bouc émissaire en la personne de Werber, ou de Bragelonne, et on regarde ailleurs. Et, oui, je le répète, Apple a choisi de ne pas faire comme les autres constructeurs d'ordinateurs, de ne pas faire comme Dell, et d'affirmer une identité forte (y compris en allant contre les habitudes du consommateur, en le prenant à rebrousse-poil). Il y a donc d'autres voies que celles de Bragelonne, c'est à chaque éditeur de la trouver.
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Salut,
Apple c'est super, Apple c'est génial, Apple un modèle en économie. C'est beau l'idolâtrie.
Oui, eh bien en attendant, Apple va faire comme Microsoft, à force d'être rapace: se transformer en cible.
Superbe modèle.
A+
Patrice
Apple c'est super, Apple c'est génial, Apple un modèle en économie. C'est beau l'idolâtrie.
Oui, eh bien en attendant, Apple va faire comme Microsoft, à force d'être rapace: se transformer en cible.
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Patrice
Il est clair que le librairie indépendant et spécialisé est un vrai partenaire de la littérature de genre et de la petite et micro édition. Il doit à tout prix être préservé. C'est peut-être ça, le vrai combat à mener ?
Des librairies comme Scylla à Paris, Critic à Rennes, les 4 Chemins à Lille, Trollune à Lyon, par exemple.
Or le libraire indépendant est actuellement très menacé. Dans le Nord-Pac-de-Calais, ils ne sont plus que 40, et cela en comptant le Furet du Nord qui vient de repasser en indépendant (et qui pèse suffisamment lourd dans la balance pour que les indépendants se fassent un minimum entendre des politiques locaux).
Ce sont ces libraires-là qui ont des tas de projets, qui organisent des séances de dédicaces, qui tentent de monter des festivals dédiés régionaux... et qui se heurtent à des pouvoirs publics complètement réfractaires, non seulement à la SF, mais au livre en général (témoignage de Christophe, librairie des 4 chemins à Lille).
En France, c'est plus facile d'obtenir des subventions ministérielles pour monter un spectacle de gens urinant sur scène que pour publier un bon roman de fiction ou organiser une manifestation littéraire (cela peut sembler étrange quand on voit le nombre de petits salons du livre, ou de la BD, ou du polar, ou de la lit jeunesse, mais souvent, ces petits salons existent grâce aux passionnés bénévoles, aux libraires partenaires, aux clubs de type Lyons ou Kiwanis). Mine de rien, inviter des auteurs aux frais de l'organisation, ça coûte très cher. Et en même temps, demander à des auteurs gagnant fort peu de venir à leurs frais, ce n'est pas toujours facile ni possible.
Alors, le faire aux frais des éditeurs ? Mais dès qu'on est chez un petit ou un micro éditeur, on retombe dans le même problème : y a pas de sous !
Des librairies comme Scylla à Paris, Critic à Rennes, les 4 Chemins à Lille, Trollune à Lyon, par exemple.
Or le libraire indépendant est actuellement très menacé. Dans le Nord-Pac-de-Calais, ils ne sont plus que 40, et cela en comptant le Furet du Nord qui vient de repasser en indépendant (et qui pèse suffisamment lourd dans la balance pour que les indépendants se fassent un minimum entendre des politiques locaux).
Ce sont ces libraires-là qui ont des tas de projets, qui organisent des séances de dédicaces, qui tentent de monter des festivals dédiés régionaux... et qui se heurtent à des pouvoirs publics complètement réfractaires, non seulement à la SF, mais au livre en général (témoignage de Christophe, librairie des 4 chemins à Lille).
En France, c'est plus facile d'obtenir des subventions ministérielles pour monter un spectacle de gens urinant sur scène que pour publier un bon roman de fiction ou organiser une manifestation littéraire (cela peut sembler étrange quand on voit le nombre de petits salons du livre, ou de la BD, ou du polar, ou de la lit jeunesse, mais souvent, ces petits salons existent grâce aux passionnés bénévoles, aux libraires partenaires, aux clubs de type Lyons ou Kiwanis). Mine de rien, inviter des auteurs aux frais de l'organisation, ça coûte très cher. Et en même temps, demander à des auteurs gagnant fort peu de venir à leurs frais, ce n'est pas toujours facile ni possible.
Alors, le faire aux frais des éditeurs ? Mais dès qu'on est chez un petit ou un micro éditeur, on retombe dans le même problème : y a pas de sous !
Comme ils ont failli crever, et qu'ils sont en vie : ils ont raison. Une entreprise est pas là pour faire de la morale, elle est là pour faire des bénéfices, des produits et gagner de l'argent avec ce qu'elle vend... exactement comme un éditeur.Patrice a écrit :Salut,
Apple c'est super, Apple c'est génial, Apple un modèle en économie. C'est beau l'idolâtrie.
Oui, c'est un modèle en économie, parce qu'ils ont fait le contraire de tous ce que les économistes disaient qu'il fallait faire pour vendre.
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Pas un modèle, mais un exemple de ce qui peut arriver contre toute attente (pour répondre à l'analogie des voitures et des trains, notamment), ce n'est pas la même chose. En toute logique, vu sa puissance économique, le train aurait dû gagner aux USA. Eh bien non, ce sont des fabriquants de machins couteux qui tombaient en panne tout le temps qui l'ont emporté. Je ne trouve pas du tout que c'était gagné d'avance (Gérard m'éclairera sur ce problème...)Patrice a écrit :Salut,
Apple c'est super, Apple c'est génial, Apple un modèle en économie. C'est beau l'idolâtrie.
Oui, eh bien en attendant, Apple va faire comme Microsoft, à force d'être rapace: se transformer en cible.
Superbe modèle.
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Patrice
La démonstration, c'est qu'il n'y a pas de fatalité, ou bien que, s'il y en a une, il faut faire comme si ce n'était pas le cas.
A part se plaindre et râler sur ceci et cela, je ne vois effectivement pas beaucoup de suggestions, ici, pour remédier à la situation lamentable de l'édition.
Dans l'absolu, ce n'est pas bien grave, puisque nous finissons tous par mourir (sauf Dieu). Mais s'il y a des idées, autre que de tapper vainement sur les auteurs de best-sellers, elles seraient les bienvenues.
Il est certes utile de faire le tour des problèmes. Mais bon, ça va, il est fait.
On peut passer aux suggestions...
Oncle Joe
quota de livres de petits et moyens éditeurs.Lensman a écrit :[ Mais s'il y a des idées, autre que de tapper vainement sur les auteurs de best-sellers, elles seraient les bienvenues.
Le problème est la place limitée des rayonnages et le fait que les libraires préfèrent mettre 3 piles de Stephenie Meyer plutôt que de 2 piles seulement et une pile de trucs à moins fort potentiel.
Obligeons la distribution à réserver une place aux productions "smallpress".
Ca marche très bien pour les créations françaises musicales et télévisuelles, un peu moins bien pour les fruits et légumes (mais dans ce secteur c'est un accord, pas une loi)
Tant qu'à faire dans l'excuse de l'exception culturelle, utilisons les ficelles qui lui sont attachées.
Seulement cette proposition ne sauvera pas les libraires indépendants. Pour eux il y a eu le prix unique du livre.
Et reste évidemment à définir les critères de ce qu'est un petit ou un moyen éditeur...
Modifié en dernier par Sand le ven. juin 11, 2010 1:49 pm, modifié 1 fois.