Beaucoup plus de capacités d'imagination ou beaucoup plus de capacités à accéder à des informations relatives au contexte historiculturel ?Erion a écrit :Encore mieux. Pour un lecteur du XXIe siècle, lire "la Princesse de Clèves" demande beaucoup plus d'imaginaire que lire "Identification des Schémas" de Gibson.
La Ligue de l'imaginaire...
Modérateurs : Estelle Hamelin, Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m, Mathilde Marron, sebastieng
Ca revient au même, vu la distance qui nous en sépare. Sauf à être des experts absolus du 17e siècle, quasiment aucun lecteur de la Princesse de Clèves ne dispose de toutes les informations relatives au contexte historico-culturel. Idem quand on lit de la littérature islandaise, russe ou mongole.MF a écrit :Beaucoup plus de capacités d'imagination ou beaucoup plus de capacités à accéder à des informations relatives au contexte historiculturel ?Erion a écrit :Encore mieux. Pour un lecteur du XXIe siècle, lire "la Princesse de Clèves" demande beaucoup plus d'imaginaire que lire "Identification des Schémas" de Gibson.
Ca n'empêche pas la lecture, précisément parce que le lecteur comble les trous avec son imagination. Mais on peut aussi remonter au "dit du Genji", XIe siècle. Ca se présente comme le récit d'une histoire vraie, mais il semble qu'il s'inspire d'un autre personnage que celui présenté. C'est toujours lisible, mais ca demande de gros efforts d'imaginaire pour le lecteur.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
http://melkine.wordpress.com/
Tu verras que le roman historique va trouver sa place dans la ligue, ainsi que le policier. Bien intolérant, et surtout naïf sera celui qui voudra les en exclure...jlavadou a écrit :[C'est ce que je recherche, et le SF/F/F ne suffit pas à le définir. Imaginaire me semble plus proche. Altérité me paraît parfait mais on va encore me dire que j'utilise les mots à tort et à travers. Et si je suis le seul à l'utiliser ça n'avancera personne.
Tout ça pour revenir au sujet et dire que l'appellation "Ligue de l'imaginaire" ne me choque pas. Je ne peux même pas ouvertement critiquer ses adhérents, car à part Werber je ne les ai pas lus.
Bref, aucun intérêt.
Oncle Joe
Ah mais c'est là que ça deviendrait intéressant. C'est si la ligue se mettait à exclure des auteurs ou des romans parce qu'ils ne relèveraient pas de l'imaginaire. On aurait ENFIN une définition de ce que c'est.Lensman a écrit : Tu verras que le roman historique va trouver sa place dans la ligue, ainsi que le policier. Bien intolérant, et surtout naïf sera celui qui voudra les en exclure...
Bref, aucun intérêt.
Oncle Joe
Car, quand même, il faut bien le dire, on ne commence à définir un groupe qu'à partir du moment où on exclut. C'est quand Ciceron est écarté de la conspiration contre César que le groupe est enfin formé autour de Brutus (chez Shakespeare, évidemment).
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
http://melkine.wordpress.com/
systar >> Les 100 chefs-d'oeuvre incontournables de l'imaginaire...
Ah oui, ce guide de lecture qui fait se dresser sur leurs ergots les francs-maçons de la S-F !
Ah oui, ce guide de lecture qui fait se dresser sur leurs ergots les francs-maçons de la S-F !
Bien vu!Erion a écrit :Ah mais c'est là que ça deviendrait intéressant. C'est si la ligue se mettait à exclure des auteurs ou des romans parce qu'ils ne relèveraient pas de l'imaginaire. On aurait ENFIN une définition de ce que c'est.
Car, quand même, il faut bien le dire, on ne commence à définir un groupe qu'à partir du moment où on exclut. C'est quand Ciceron est écarté de la conspiration contre César que le groupe est enfin formé autour de Brutus (chez Shakespeare, évidemment).
Oncle Joe
Et non, ça ne revient pas au même ; comme tu l'indiques...Erion a écrit :Ca revient au même, vu la distance qui nous en sépare.MF a écrit :Beaucoup plus de capacités d'imagination ou beaucoup plus de capacités à accéder à des informations relatives au contexte historiculturel ?Erion a écrit :Encore mieux. Pour un lecteur du XXIe siècle, lire "la Princesse de Clèves" demande beaucoup plus d'imaginaire que lire "Identification des Schémas" de Gibson.
l'existence d'une réalité accessible, connaissable fait toute la différence.Sauf à être des experts absolus du 17e siècle, quasiment aucun lecteur de la Princesse de Clèves ne dispose de toutes les informations relatives au contexte historico-culturel. Idem quand on lit de la littérature islandaise, russe ou mongole.
Je peux confronter "La Princesse de Clèves" aux livres d'histoire mais je ne peux pas confronter "Le Seigneur des Anneaux" aux livres de géographie.
Ah, ce sont des franc-maçons, ceux-là! J'aurais dû m'en douter!kibu a écrit :systar >> Les 100 chefs-d'oeuvre incontournables de l'imaginaire...
Ah oui, ce guide de lecture qui fait se dresser sur leurs ergots les francs-maçons de la S-F !
Oncle Joe
Par contre, tu peux le confronter au contexte historique et culturel dans lequel il a été produit, et ce n'est pas innocent... c'est tout de même une bonne part de l'intérêt, même si on peut passer à côté...MF a écrit :je ne peux pas confronter "Le Seigneur des Anneaux" aux livres de géographie.
Oncle Joe
Partiellement inexact. La "Princesse de Clèves" est un ROMAN. Ce qui en fait son intérêt, n'est pas son caractère réaliste, mais le fait qu'il s'agisse d'un ROMAN. On peut le lire en étant totalement déconnecté du contexte historique et y trouver un intérêt.MF a écrit : Je peux confronter "La Princesse de Clèves" aux livres d'histoire mais je ne peux pas confronter "Le Seigneur des Anneaux" aux livres de géographie.
Certes, on aura des éléments supplémentaires si on fait des recherches, mais ce n'est clairement pas indispensable. Et, justement, le lecteur peut passer outre et faire appel à son imagination.
Si, pour lire le "Dit du Genji" ou un roman de littérature étrangère, il fallait TOUT connaître d'une culture, on ne lirait rien (et en tout cas, aucune traduction). Nos capacités d'imagination permettent d'avoir accès à cet inconnu. Entre le monde de William Gibson dans ses derniers romans et le monde de la Princesse de Clèves, lequel est le plus exotique ? lequel est le plus étrange, différent, suprenant ? Pas sûr que ce soit celui qui est désigné comme appartenant au "genre de l'imaginaire".
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/
http://melkine.wordpress.com/
Hum... je me demande si Victor Hugo aurait eu sa place dans la ligue... trop réaliste, peut-être?Travis a écrit :"L'homme qui rit" de Victor Hugo c'est quoi pour vous?
Je viens de lire "Blind Lake" de Wilson c'est plus une étude des comportements humains que de la SF, cela dit le livre est très bien.
Oncle Joe
- jlavadou
- Messages : 2284
- Enregistré le : ven. févr. 10, 2006 9:40 am
- Localisation : La Garenne Colombes
- Contact :
Et voilàErion a écrit :Dès que l'on lit de la littérature étrangère, c'est de la littérature de l'altérité. La première fois que j'ai lu "l'Idiot" de Dostoïevski, j'étais presque choqué par la construction du récit (on commence par un personnage, qu'on oublie pendant des centaines de pages), parce que je suis habitué à une construction classique. Y'a de l'altérité. Parce que chaque culture produit un certain type d'oeuvres, comme si c'était de la littérature extra-terrestre.

Tiens, si je prends une (et non pas "la") définition du mot "science" dans le TLFi, on peut lire "Somme de connaissances qu'un individu possède ou peut acquérir par l'étude, la réflexion ou l'expérience". Ce qui permettrait, à mon avis, de couvrir une bonne partie des fictions littéraires, qui font toutes intervenir (ou presque), d'une manière ou d'une autre, une "science" quelconque, puisque tous les personnages ont par définition une "science" acquise par les études, la réflexion ou l'expérience.
Je sais, je coupe les cheveux en quatre exprès. Mais pourquoi être si pointilleux sur la signification des mots quand il s'agit de "imaginaire" ou "altérité" en cherchant à trouver LA signification qui met en défaut ce terme comme définition d'un genre, et ne pas le faire pour "science-fiction" ? Tiens, pareil pour le "fantastique" : si je te suis, on pourrait dire que tout ce qu'on trouve vraiment chouette est de la littérature "fantastique". J'aime bien regarder Roland-Garros à la télé. C'est donc une émission "fantastique".
A mon avis - je n'y étais pas, donc ce n'est qu'un avis - à la création du terme "science-fiction", celui si était tout aussi flou que ne pourrait l'être "imaginaire" aujourd'hui comme appellation d'un genre littéraire. C'est juste qu'avec le temps, le terme "science-fiction" acquis sa signification propre. Pourquoi ne pas laisser sa chance à l'"imaginaire", ou à tout autre terme qu'on pourra bien vouloir trouver ?
Jérôme, en pleine crise de (mauvaise) foi