Pardonne-moi Lucie, mais là tu viens de faire exploser le bullshitomètre. Trouvé-je.Lucie a écrit :Mais par moments, vous semblez oublier cette notion essentielle : les gens lisent des romans pour le plaisir. Et un roman flippant n'est pas plaisant à moins de jouer un rôle de catharsis.
Imaginales 2010 : Conf. "Écrire pour le grand public...
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Sauf qu'on aura toujours du mal à tirer des conclusions exploitables de cas personnels (t'as pas idée du nombre de loisirs disponibles pour mes kids, et pourtant ils bouffent du bouquin à la tonne).Sybille a écrit :On a simplement accès à plus de loisirs.Erion a écrit :Après, on peut s'interroger sur ce qui s'est passé chez les grands lecteurs, pourquoi leur nombre s'est effondré ? Mais c'est un peu facile d'accuser les best-seller.
Avant, on lisait car on n'avait rien de mieux à faire. Quand j'étais enfant, il n'y avait que quelques chaines de télé, le magnétoscope venait juste de sortir, y'avait pas de jeux vidéo...
Je crois assez à l'effet d'éviction de G. Klein, mais peut-être en élargissant les causes de cet effet à tout ce qui fait la vie d'aujourd'hui : offre de livres très marketés + offre de loisirs étendus + vie à flux tendus laissant moins de temps + image amoindrie de la lecture comme légitimation sociale + tous les trucs auxquels je n'ai pas pensé...
On lit moins, on a peur de se tromper de livre si on en lit un ou deux par an, on sélectionne sur des critères très personnels mais de plus en plus frileux.
Et par "on", j'entends un grand public hypothétique impossible à qualifier précisément.
Après, qu'est-ce qu'on peut y faire ?
Occuper le terrain par une offre débridée semble être la solution retenue par les éditeurs. J'y vois surtout un accélérateur de l'effet d'éviction.
Les marques Don Lorenjy et Don Lo sont retirées des rayons
comme je ne sais pas ce que tu entends par "bullshitomètre", ton commentaire me passe au-dessus de la tête...Nébal a écrit :Pardonne-moi Lucie, mais là tu viens de faire exploser le bullshitomètre. Trouvé-je.Lucie a écrit :Mais par moments, vous semblez oublier cette notion essentielle : les gens lisent des romans pour le plaisir. Et un roman flippant n'est pas plaisant à moins de jouer un rôle de catharsis.
J'insiste: "ceux qui chroniquent", ça peut être n'importe qui, qui envoie sa critique au rédacteur en chef du site, lequel publiera ou non la critique. Je dis une bêtise?Sybille a écrit : Je parlais de textes "édités".
Et les gens lisent, si, mais ceux qui chroniquent et relaient l'info ne le font pas.
C'est un constat, après des années.
Oncle Joe
Je ne vois absolument pas en quoi un roman flippant ne peut pas etre plaisant, au contraire (et je soupconne nebal de penser la meme chose).Lucie a écrit :comme je ne sais pas ce que tu entends par "bullshitomètre", ton commentaire me passe au-dessus de la tête...Nébal a écrit :Pardonne-moi Lucie, mais là tu viens de faire exploser le bullshitomètre. Trouvé-je.Lucie a écrit :Mais par moments, vous semblez oublier cette notion essentielle : les gens lisent des romans pour le plaisir. Et un roman flippant n'est pas plaisant à moins de jouer un rôle de catharsis.
Après des années de cérémonie du Thé, il n’y a rien de meilleur que de vomir de la Bière.
Bon, alors disons autrement, et sur un ton plus modéré, que je ne suis point d'accord avec ton assertion, qui me paraît pour le moins contestable, ah ça oui alors.Lucie a écrit :comme je ne sais pas ce que tu entends par "bullshitomètre", ton commentaire me passe au-dessus de la tête...Nébal a écrit :Pardonne-moi Lucie, mais là tu viens de faire exploser le bullshitomètre. Trouvé-je.Lucie a écrit :Mais par moments, vous semblez oublier cette notion essentielle : les gens lisent des romans pour le plaisir. Et un roman flippant n'est pas plaisant à moins de jouer un rôle de catharsis.
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Ou alors on donne un sens tellement large à la notion de catharsis qu'elle ne veut plus rien dire.
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On peut tout de même extrapoler d'un point de vue statistique.Don Lorenjy a écrit :Sauf qu'on aura toujours du mal à tirer des conclusions exploitables de cas personnels (t'as pas idée du nombre de loisirs disponibles pour mes kids, et pourtant ils bouffent du bouquin à la tonne).Sybille a écrit :On a simplement accès à plus de loisirs.Erion a écrit :Après, on peut s'interroger sur ce qui s'est passé chez les grands lecteurs, pourquoi leur nombre s'est effondré ? Mais c'est un peu facile d'accuser les best-seller.
Avant, on lisait car on n'avait rien de mieux à faire. Quand j'étais enfant, il n'y avait que quelques chaines de télé, le magnétoscope venait juste de sortir, y'avait pas de jeux vidéo...
C'est exactement ce que disait Sybille, ça !!Don Lorenjy a écrit :Je crois assez à l'effet d'éviction de G. Klein, mais peut-être en élargissant les causes de cet effet à tout ce qui fait la vie d'aujourd'hui : offre de livres très marketés + offre de loisirs étendus + vie à flux tendus laissant moins de temps + image amoindrie de la lecture comme légitimation sociale + tous les trucs auxquels je n'ai pas pensé...
Pas sûre que les critères soient de plus en plus frileux : en littérature blanche, il sort des livres très originaux, pointus et "de niche", eux aussi. Les criètres sont frileux en terme de dépense, parce que les gens n'ont plus de thunes et que les bouquins sont trop chers, mais pas en termes d'originalité de choix.Don Lorenjy a écrit :On lit moins, on a peur de se tromper de livre si on en lit un ou deux par an, on sélectionne sur des critères très personnels mais de plus en plus frileux.
Et par "on", j'entends un grand public hypothétique impossible à qualifier précisément.
Après, qu'est-ce qu'on peut y faire ?
Occuper le terrain par une offre débridée semble être la solution retenue par les éditeurs. J'y vois surtout un accélérateur de l'effet d'éviction.
Mais ton idée d'accélérateur de l'effet d'éviction me paraît intéressante
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Alors là, merci !Lucie a écrit : La SF pure et dure et la désaffection du public ? Mais une bonne part de la SF est devenue ennuyeuse, ou angoissante. Parce que des événements décrits dans des ouvrages de science-fiction se sont produits, on a parlé de prospective, voire de prédiction. Et beaucoup d'auteurs aiment cette "anticipation réaliste". Je pense à Ligny qui milite autant qu'il distraie ses lecteurs.
Mais la majorité du public, des lecteurs de SF, ne souhaite pas être, par le biais de la fiction, avertie des malheurs qui vont lui tomber sur la tête. Et ça n'en fait pas pour autant de mauvais citoyens, bordel ! Il y a d'autres façons de se sensibiliser à une cause que la fiction. Moi, ça marche bien, souvent un roman m'apprend plus qu'un essai, mais si quelqu'un préfère lire Diamond d'un côté, et se divertir avec quelque chose d'à la fois dépaysant, distrayant et, pourquoi pas, marrant, c'est très bien. Ça deviendra un auditeur du Donjon de Naheulbeuk, un rôliste, un lecteur de fantasy ET un citoyen.
Sans compter qu'un roman d'anticipation qui "prédit" l'avenir... eh bien, ça n'est plus de l'Imaginaire. C'est du réalisme. Alors le coup de la défense de l'Imaginaire...
Et s'il n'est pas littératureux, on s'en fout. Ce qu'on doit enseigner à autrui, ça n'est pas l'amour des belles lettres, mais celui des gens. Ce qu'on doit sauver, ça n'est pas la SF, mais plutôt la Terre ou la liberté-égalité-fraternité. Un truc réellement important, quoi !
Parce que bon, la SF, tout comme la fantasy ou le fantastique, pour tout vous avouer, pour moi, c'est un plaisir. Un grand plaisir, certes, mais tout à fait superflu. Je peux vivre sans. J'ai plus de mal à vivre avec certaines injustices.
Ceux qui ont loupé cette conf verront à quel point l'idée d'imaginaire "dénonciateur" est ancrée chez des auteurs.
Si on veut en discuter plus précisément, y a qu'à ouvrir un fil.
Modifié en dernier par Don Lorenjy le jeu. juin 10, 2010 9:14 am, modifié 1 fois.
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Je me suis mal exprimé, je parlais d'une analyse des raisons du succès des best-sellers (quand on essaie de sortir de la tautologie: "ça a du sccès parce que c'est un best-seller").Lucie a écrit :Si bien sûr, Gérard a fait une analyse :Lensman a écrit :Et d'ailleurs, Gérard n'a donné aucune analyse du succès en question, ou j'ai mal lu.henri a écrit :"Et je me méfie toujours des éditeurs qui essaient d'analyser les causes d'un succès public, comme s'il y avait quelque hard science à cela... Je ne suis pas sûr que les raisons du succès de Werber soient les mêmes que pour celui de Jonathan Littell, par exemple, ni que celles du succès de Marc Levy soient les mêmes que celles d'Erik Orsenna, ou, pour parler d'un sujet que vous connaissez bien, je ne suis pas sûr que les raisons du succès de Frank Herbert puissent expliquer le flop de Greg Bear...
Personnellement, je ne me méfie en rien des analyses des éditeurs, quand ils en font (pourquoi s'en méfier?), par contre, je les trouve rarement convaincantes.
Oncle Joe
Deux fois "au détriment", c'est à deux reprises déduire (ou induire) une relation de cause à effet. Et comme Henri l'a souligné,On remarquera deux choses: la part croissante des Surfaces Alimentaires, inexistantes il y a dix ans, au détriment d'abord des librairies traditionnelles puis des grandes surfaces spécialisées (FNAC, Virgin, etc.); ensuite que ces chiffres, certes importants, sont bien en deçà de ceux des grands best-sellers et se sont faits au détriment de ce qu'on pourrait appeler l'imaginaire traditionnel qui a fortement reculé sur ces quatre ans.
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Oncle Joe
Peut-être que "flippant" n'était pas le terme approprié, sinon les thrillers ne se vendraient pas si bien.
Mais des ouvrages à effet déprimant ? Genre qui donnent envie de se tirer une balle ou de s'ouvrir les veines une fois qu'on a atteint la dernière ligne (voire plus tôt) ?
Après, c'est une question de ressenti personnel, bien sûr.
Mais des ouvrages à effet déprimant ? Genre qui donnent envie de se tirer une balle ou de s'ouvrir les veines une fois qu'on a atteint la dernière ligne (voire plus tôt) ?
Après, c'est une question de ressenti personnel, bien sûr.
Moi non plus... je me rappelle des Ira Levin, qui ont d'ailleurs donné des films intéressants et à succès. Et les King, c'est pas un peu flippant, tout de même?rmd a écrit :Je ne vois absolument pas en quoi un roman flippant ne peut pas etre plaisant, au contraire (et je soupconne nebal de penser la meme chose).
Oncle Joe
Je ne pense pas qu'on donne un sens différent à la notion de catharsis, mais je crois qu'elle est ressentie différemment selon les gens. Et que quand on parle de "grand public" (j'ai cru comprendre que c'était le thème du fil, corrige-moi si je me trompe), on doit alors parler de "majorité des gens", de "sensibilité moyenne", voire (horreur !) de "sensibilité normale".Nébal a écrit :Bon, alors disons autrement, et sur un ton plus modéré, que je ne suis point d'accord avec ton assertion, qui me paraît pour le moins contestable, ah ça oui alors.Lucie a écrit :comme je ne sais pas ce que tu entends par "bullshitomètre", ton commentaire me passe au-dessus de la tête...Nébal a écrit :Pardonne-moi Lucie, mais là tu viens de faire exploser le bullshitomètre. Trouvé-je.Lucie a écrit :Mais par moments, vous semblez oublier cette notion essentielle : les gens lisent des romans pour le plaisir. Et un roman flippant n'est pas plaisant à moins de jouer un rôle de catharsis.
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Ou alors on donne un sens tellement large à la notion de catharsis qu'elle ne veut plus rien dire.
Et que la norme, ou la moyenne, ou la majorité des gens ne se sentent pas soulagés lorsqu'on leur met sous le nez, par le biais d'un roman, un avenir sombre et néanmoins tout ce qu'il y a de plus probable.
J'ai aussi dit que pour ma part, j'aimais la SF ( ce qui ne m'empêche pas d'aimer la fantasy et le fantastique et le reste, je ne vois pas pourquoi ça serait contradictoire). Mais les gens que j'observe autour de moi réagissent différemment, et je fais figure d'ET à bien des égards.
Et, le point qui pour moi est important est que, je n'ai pas, moi, à considérer que ma façon de fonctionner est la meilleure, et qu'ils sont bien cons de ne pas avoir la même sensibilité que moi.
Mais bon, peut-être faut-il être une mère pour bien saisir ce que je veux dire.
Précision : plus haut je parlais de fiction, mais en fait, j'aurais dû préciser "fiction en livres". Les films m'ont l'air d'être accueillis très différemment, et l'effet cathartique beaucoup plus présent.
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Je crois que si, puisque Lucie y ajoute la catharsis, qui rend le flip utile (ou au moins supportable) mais aussi addictif.Argemmios a écrit :Peut-être que "flippant" n'était pas le terme approprié, sinon les thrillers ne se vendraient pas si bien.
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Edit : bon, ça m'apprendra à vouloir expliquer Lucie dans le texte alors qu'elle le fait très bien toute seule.
Modifié en dernier par Don Lorenjy le jeu. juin 10, 2010 9:21 am, modifié 1 fois.
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Bon, il fallait parler de SF... mais je ne vois pas pourquoi on aurait envie de lire des livres flippants dans tous les domaines pratiquement (y compris des romans "historiques" traitant de périodes genre WWII avec des camps d'extermination et toutes ces joyeusetés, ou Grande Peste, ou guerre de religions, etc), mais PAS en SF...
Oncle Joe
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