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par Erion » ven. juin 11, 2010 3:18 pm
Continuons quand même.
On prend en exemple les quotas audiovisuels. Sans même parler des effets pervers (il y en a dans tout système), le principe est d'apparence simple : on réserve tant de pourcents à la production française. C'est quoi une production française ? une production en langue française ? avec des acteurs français ? avec des financements français ? La France est quasiment le plus gros financeur du cinéma européen. Donc, rien que pour un truc assez simple, on a des problèmes.
Faire des quotas en fonction de la taille des éditeurs, c'est quand même très compliqué. Surtout que les éditeurs sont désormais des groupes d'édition, qui comprennent une pléiade de maisons. Prenons un éditeur que j'aime bien comme Zulma. Diffusé par le Seuil. Alors, c'est un gros ou un éditeur moyen, ou petit ? Si on le met avec les gros, il va se retrouver dans le tas avec Fixot, Michel Laffont, les grosses machines. Il va pas non plus être chez les petits. Résultat, il va demander une catégorie pour les éditeurs moyens.
Et si on reprend le cas de Bragelonne. Quand ils ont commencé, ils étaient "petits", mais ils ont démarré tout de suite avec plein de titres, avec une forte présence en librairie. S'ils avaient été dans le système des quotas, ils n'auraient jamais démarré comme ils l'ont fait (certains diront tant mieux). Mais offrir de telles sorties au début, c'était aussi un moyen de peser dans la négociation pour les traductions.
Bref, j'ai peur qu'un système de quota ne fixe les positions de chacun, et ne permette pas l'arrivée de nouveaux acteurs, les petits restent éternellement petits, et ainsi de suite.
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