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Posté : ven. juin 11, 2010 2:42 pm
par Erion
marypop a écrit :
Erion a écrit : Enfin, imaginez la réaction des "gros éditeurs" qui seraient contraints de moins publier, à cause des quotas. Ils y gagnent quoi comme avantage ?
Ils n'ont pas à "moins publier" hein ... simplement au lieu d'avoir leur présentoir spécial avec 1 m² vertical rempli avec un seul bouquin best seller, ils auront une pile sur le présentoir.

Je ne crois pas que ça les empêche de vendre autant.

Prenons des chiffres au hasard :
Si on a un livre qui se vend à 1000 ex par jour, si les libraires ne peuvent mettre en rayon que 200 ex par jour, ça signifie qu'il y aura régulièrement des ruptures. Or, quand un livre est pas en rayon, il n'est pas acheté. L'acheteur soit ira chez le concurrent, soit commandera sur internet, où il n'y a pas de problème de stock, ou il ira dans un supermarché.

Posté : ven. juin 11, 2010 2:42 pm
par ansset
Lensman a écrit :J'imagine des systèmes plus radicaux encore: l'éditeur "passe une commande" au public, du genre "quand il y aura tant de promesse d'achat", tel auteur écrira un livre".
Bon,ça a l'air un peu rude comme ça, mais je suis certains que certains auteur et certaines éditeurs y trouveraient leur compte (et les souscripteurs, évidemment).
Oncle Joe
J'imagine un peu le même système:
1- un auteur écrit un livre
2- cet auteur trouve une maison d'édition, avec tout le travail de réécriture qui s'en suit.
3- sur internet 1/3 du bouquin est mis à disposition, avec la possibilité pour l'internaute d'indiquer s'il brûle de savoir la suite

Posté : ven. juin 11, 2010 2:44 pm
par marypop
Erion a écrit :
marypop a écrit :
Erion a écrit : Enfin, imaginez la réaction des "gros éditeurs" qui seraient contraints de moins publier, à cause des quotas. Ils y gagnent quoi comme avantage ?
Ils n'ont pas à "moins publier" hein ... simplement au lieu d'avoir leur présentoir spécial avec 1 m² vertical rempli avec un seul bouquin best seller, ils auront une pile sur le présentoir.

Je ne crois pas que ça les empêche de vendre autant.

Prenons des chiffres au hasard :
Si on a un livre qui se vend à 1000 ex par jour, si les libraires ne peuvent mettre en rayon que 200 ex par jour, ça signifie qu'il y aura régulièrement des ruptures. Or, quand un livre est pas en rayon, il n'est pas acheté. L'acheteur soit ira chez le concurrent, soit commandera sur internet, où il n'y a pas de problème de stock, ou il ira dans un supermarché.
Parce que c'est connu que le libraire ne peut pas faire du réassort en journée ....

tu as d'autres remarques ?

Posté : ven. juin 11, 2010 2:49 pm
par dracosolis
QUI EST GROS ? :evil:

Posté : ven. juin 11, 2010 2:50 pm
par Erion
marypop a écrit : Parce que c'est connu que le libraire ne peut pas faire du réassort en journée ....

tu as d'autres remarques ?
On change les chiffres si tu veux : 10 000ex par jour, 20 ex en magasin. Bien sûr que le libraire peut faire du réassort durant la journée, mais c'est de la manipulation supplémentaire, pendant le temps qu'on fait le réassort, le bouquin super demandé que tous les jeunes veulent n'est pas présent, etc...

Imagine la sortie d'un tome d'Harry Potter, avec juste 100ex dispo en rayon. Maintenant, pense à la noria des employés qui font l'aller-retour entre les stocks et les rayons, tout ça à cause de quotas. Ils vont devenir dingues.

Posté : ven. juin 11, 2010 2:51 pm
par marypop
Erion a écrit :
marypop a écrit : Parce que c'est connu que le libraire ne peut pas faire du réassort en journée ....

tu as d'autres remarques ?
On change les chiffres si tu veux : 10 000ex par jour, 20 ex en magasin. Bien sûr que le libraire peut faire du réassort durant la journée, mais c'est de la manipulation supplémentaire, pendant le temps qu'on fait le réassort, le bouquin super demandé que tous les jeunes veut n'est pas présent, etc...

Imagine la sortie d'un tome d'Harry Potter, avec juste 100ex dispo en rayon. Maintenant, pense à la noria des employés qui font l'aller-retour entre les stocks et les rayons, tout ça à cause de quotas. Ils vont devenir dingues.
Oui alors c'est sur ... tout est histoire de proportions.

Maintenant j'interprête différemment la proposition de sand, mais il ne s'agit pas de faire du 80/20 dans le sens que tu décris.

On est pas non plus obligés d'être débiles.

Désolée

Posté : ven. juin 11, 2010 2:52 pm
par Lensman
Erion a écrit : Imagine la sortie d'un tome d'Harry Potter, avec juste 100ex dispo en rayon. Maintenant, pense à la noria des employés qui font l'aller-retour entre les stocks et les rayons, tout ça à cause de quotas. Ils vont devenir dingues.
On peut employer des... sans-papier...
Oncle Joe

Posté : ven. juin 11, 2010 2:52 pm
par Le_navire
marypop a écrit :
Parce que c'est connu que le libraire ne peut pas faire du réassort en journée ....
hum, là, heu... comment dire... ça dépend des libraires et de leurs accords (offices, etc.) :wink:

Par ailleurs, la fameuse opération XO pour le livre d'Erik est en train de gagner son pari. Je dis ça, je dis rin...

Posté : ven. juin 11, 2010 2:54 pm
par Kettch
Le_navire a écrit : Par ailleurs, la fameuse opération XO pour le livre d'Erik est en train de gagner son pari. Je dis ça, je dis rin...
Et merde...
La pire nouvelle qui soit...

Posté : ven. juin 11, 2010 2:55 pm
par Lucie
Lensman a écrit :
Erion a écrit : Imagine la sortie d'un tome d'Harry Potter, avec juste 100ex dispo en rayon. Maintenant, pense à la noria des employés qui font l'aller-retour entre les stocks et les rayons, tout ça à cause de quotas. Ils vont devenir dingues.
On peut employer des... sans-papier...
Oncle Joe
Au milieu de cette montagne de papiers ? Malheureux !

Posté : ven. juin 11, 2010 3:10 pm
par Sand
non mais Maypop je t'explique : Erion a décidé il y a belle lurette que l'édition devait se réinventer, et qu'en dehors de ça point de salut. Toute idée allant dans le sens du maintien de l'existant est de la merde.

Il a probablement raison à long terme, mais à moyen terme, je crois qu'il faudrait un système qui permette qu'il reste quelque chose devant se réinventer.

Après, j'aurais tendance à dire : je lance une idée, je ne serais pas la personne chargée de la mettre en oeuvre, ni même celle impactée directement (je ne suis que lectrice) ; et si ça se trouve chez les éditeurs ou au SNE on a déjà eu la même et on l'a repoussé pour des raisons diverses (après tout ils connaissent le marché mieux que moi) ; donc je m'en fous un peu en fait, quand même, au fond.

Quant aux distributeurs, ces sangsues, franchement s'ils disparaissent de l'équation je pleurerai pas.
Les gros groupes en revanche pleureront, parce qu'ils sont en général propriétaire ou propriété d'un réseau de diffusion/distribution.
Peut-être une des raisons pour laquelle l'idée a pu être repoussée, s'ils l'ont eue...

Posté : ven. juin 11, 2010 3:12 pm
par Argemmios
Kettch a écrit :
Le_navire a écrit :
Lensman a écrit :Des systèmes de souscription.
Par exemple, tel auteur sera publié quand on aura tant de souscription.
Avec Internet et le paiement en ligne, c'est quelque chose de beaucoup plus facile à mettre en place.
On peut imaginer des tas de variantes, qui permettraient de s'écarter un peu du circuit tel qu'il existe, avec son formatage.
Oncle Joe
ça existe déjà... la plupart des micros éditeurs le font : Griffe d'encre, Argemnios, Voye'l, etc.
NEIN pour Griffe d'encre.
Les bouquins sortent sans avoir atteint un certain seuil de souscription.
Idem pour Argemmios.

Si je devais attendre d'avoir atteint un certain nombre de souscriptions minimales, je n'aurais encore publié aucun ouvrage !

Les souscriptions, chez nous, c'est plutôt une façon d'encourager les acheteurs "rapides" et de les remercier avec de menus présents. Et aussi de tâter un peu le terrain avant la sortie du titre.

Mais j'ai remarqué qu'il y en avait de moins en moins, des souscriptions. Et qu'il s'agissait toujours des mêmes personnes. Je me demande si je ne devrais pas mettre en place une carte de fidélité, d'ailleurs ;)

Posté : ven. juin 11, 2010 3:12 pm
par Cachou
De toute manière, c'est foutu, cette conversation ne sert à rien si on en croit Le Monde...

Posté : ven. juin 11, 2010 3:18 pm
par Erion
Continuons quand même.

On prend en exemple les quotas audiovisuels. Sans même parler des effets pervers (il y en a dans tout système), le principe est d'apparence simple : on réserve tant de pourcents à la production française. C'est quoi une production française ? une production en langue française ? avec des acteurs français ? avec des financements français ? La France est quasiment le plus gros financeur du cinéma européen. Donc, rien que pour un truc assez simple, on a des problèmes.

Faire des quotas en fonction de la taille des éditeurs, c'est quand même très compliqué. Surtout que les éditeurs sont désormais des groupes d'édition, qui comprennent une pléiade de maisons. Prenons un éditeur que j'aime bien comme Zulma. Diffusé par le Seuil. Alors, c'est un gros ou un éditeur moyen, ou petit ? Si on le met avec les gros, il va se retrouver dans le tas avec Fixot, Michel Laffont, les grosses machines. Il va pas non plus être chez les petits. Résultat, il va demander une catégorie pour les éditeurs moyens.

Et si on reprend le cas de Bragelonne. Quand ils ont commencé, ils étaient "petits", mais ils ont démarré tout de suite avec plein de titres, avec une forte présence en librairie. S'ils avaient été dans le système des quotas, ils n'auraient jamais démarré comme ils l'ont fait (certains diront tant mieux). Mais offrir de telles sorties au début, c'était aussi un moyen de peser dans la négociation pour les traductions.
Bref, j'ai peur qu'un système de quota ne fixe les positions de chacun, et ne permette pas l'arrivée de nouveaux acteurs, les petits restent éternellement petits, et ainsi de suite.

Posté : ven. juin 11, 2010 3:18 pm
par Sand
Tout est foutu.

Des pharmacies font faillite. (authentique - ça ne s'était presque jamais vu - on est vraiment dans un creux économique majeur)